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France et politique française - Page 3324

  • Pour la vie de la France

    Dans son livre à paraître lundi signant son retour marketing, «La France pour la vie» (sic), Nicolas Sarkozy, a-t-il d’ores et déjà révélé,  n’entend pas s’il est réélu en 2017 renverser la table. Il s’y prononce, entre deux séances d’auto flagellation et de confession publique (l’américanisation des mœurs de nos «élites» est décidément ravageuse…), pour le maintien du droit du sol, la poursuite (encadrée, sic) du regroupement familial, le maintien du mariage homosexuel…Son alter égo social-libéral et atlanto-bruxellois, Manuel Valls, était lui hier au Forum Mondial de Davos où il discourait devant le gratin planétaire, voireplanétarien. «Voir le Royaume-Uni sortir de l’Union européenne serait un drame. Je le dis comme Français, on est deux pays alliés, et l’Histoire est passée par là» a-t-il affirmé. Brandissant comme faire valoir  la guerre «contre le terrorisme global», le Premier ministre a prôné un effacement accru des souverainetés nationales. «Il nous faut plus d’Europe»,  a-t-il martelé, le type même de slogan qui fait consensus à Davos.  Wolfgang Schaüble, ministre allemand des Finances, a lui aussi joué la carte de l’ouverture sans frontièriste: « Ce serait une honte si l’Europe devait devenir une forteresse, il faut trouver une solution » au problème du flux «trop important» des «migrants».

    Wolfgang Schaüble a trouvé la solution miracle : «il faut investir des milliards dans les régions d’origine des réfugiés et dans les pays voisins», mettre en place «un plan Marshall, à l’instar des crédits qui ont  été mis en place par les Etats-Unis (pour asseoir leur tutelle, leur domination,  politique, économique, culturelle sur les pays d’Europe ayant échappé aux dictatures communistes, NDLR) au lendemain de la seconde guerre mondiale.»

    Combien de milliards ? Pendant combien de temps ? Par quels procédés ? Versés exactement à qui ?  Avec quels instruments de contrôle dans des régions livrées au chaos ?  Et pris dans les poches  à qui ?  Autant de questions sans réponses bien sûr.

    Ce qui est certain c’est que quand un Manuel Valls,  un Wolfgang Schaüble, les  invité de Davoscélèbrent l’Europe, il s’agit  toujours de  l’Europe marchande, même déclinante, une construction désincarnée  et guidée par le droit de l’hommisme,  jamais  l’Europe enracinée,  spirituelle,  sa  civilisation plurimillénaire…

    Bref,  leur volonté d’abaisser les nations pour aller vers  «plus d’Europe» n’est jamais bon signe pour l’intégrité, l’identité  et la prospérité des  Européens. «Européens», « Français»  qui sont pourtant fabriqués à la chaîne par les gouvernements successifs de notre République dévoyée.

     Vendredi dernier, le site du ministère de l’Intérieur indiquait ainsi  qu’ « en 2015, le flux annuel des acquisitions de la nationalité française par décret et par mariage » était « en hausse de 12,0 %,  avec 86 608 nouveaux Français. Les acquisitions par décret augmentent 6,9 % et les acquisitions par mariage de 27,0 %.» «Il convient de noter » est-il précisé,  «qu’à ces deux principaux modes d’acquisition de la nationalité française s’ajoutent les acquisitions par déclaration anticipée, par un autre type de déclaration et sans formalités, pour lesquelles les données sur l’année 2015 ne sont pas encore disponibles » (avant juillet 2016).

    Pour ce qui est des chiffres de l’immigration dite « légale »,  la France a délivré, toujours selon les statistiques  du ministère,  3 197 505 visas (dont 3 millions de visas de court séjour ou de transit, 824 384 visas pour la seule Chine), donc logiquement au profit de « touristes » n’ayant pas vocation à rester sur notre sol. à moins que ces derniers ne prennent pas de vol retour à la fin de leur séjour…

    Ainsi seuls 29 596   immigrés clandestins, dits sans papiers par les médias (ils sont portant titulaires de ceux de leur pays d’origine!) ont quitté officiellement  le territoire français en 2015,  dont 15 485 par des «éloignements forcés» et 1 118 par des «retours aidés». Autant dire un  pourcentage dérisoire  par rapport aux 300 à 400 000 clandestins (hypothèse basse, « au doigt mouillé ») qui seraient présents en France métropolitaine selon les «autorités »…Estimation qui ne prend pas en compte  la vague migratoire  sans précédent  qui s’est abattue   sur l’Europe  ces derniers mois.

    Le Figaro évoquait d’ailleurs le 14 avril dernier «la question de la fraude documentaire, véritable sésame de l’immigration clandestine». Certes, «la France s’est illustrée comme l’un des pays de l’Union les plus actifs dans la détection des faux papiers en 2014. Mais la nouvelle n’est guère réjouissante. Nous en détectons davantage parce que les réseaux nous ont placés dans les pays cibles pour la contrefaçon de passeports, de visas et de permis de séjour, confie, inquiet, un commissaire de la PAF».

    Le site du ministère de l’Intérieur indique encore que «le motif familial», en très légère baisse (-2,9%),  est toujours le plus important au nombre des 212 365 premiers titres de séjour qui  ont été délivrés aux étrangers majeurs, loin devant l’immigration étudiante  (+2,3%) et  l’immigration professionnelle  (+9,4%), laquelle représente moins de 10% des titres délivrés.

    Enfin l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a reçu l’année dernière 79 126 demandes d’asile (+ 22% par rapport à 2014). 19 447 demandeurs d’asile, principalementSoudanais, Syriens, Kosovars et Haïtiens,  ont reçu une réponse positive de  l’Ofpra et  de laCour nationale du droit d’asile (CNDA), leur accordant un statut de protection (réfugié ou protection subsidiaire). Un chiffre en augmentation de 33% par rapport à 2014.

    Sur le site libéral Atlantico, le 30 décembre dernier, Jérôme Fourquet, directeur du département «opinions» de l’Ifop,  notait que  les Français étaient toujours aussi opposés à l’augmentation des naturalisations. Ce dont les différents gouvernements qu’ils élisent se contrefichent à l’évidence !  En 2013, une enquête de l’Ifop  indiquait que 63% des personnes interrogées estimaient que la hausse du nombre de naturalisations était «une mauvaise chose» pour la France (23% seulement  «une bonne chose »). En octobre 2014, une enquête de ce même institut indiquait que que 82% des Français souhaitaient renforcer les critères d’obtention de la nationalité française.

    «Un nombre grandissant de Français», affirme M. Fourquet,  « pensent que notre pays n’a plus les moyens économiques et sociaux d’accueillir une immigration importante».  A cela  s’ajoute le fait que  «nous avons une inquiétude identitaire qui est de plus en plus palpable dans l’opinion, principalement sur la question du rapport à l’islam et sur le fait que l’islam est de plus en plus visible et présent dans la société française : la question du voile, de la construction de mosquée, des quartiers qui tombent sous l’influence de fondamentalistes salafistes… Dans ce cadre-là, une bonne partie de la population française considère que le modèle tant vanté de l’intégration à la française a connu ces dernières années de sérieux ratés.»

     «Les Français étaient l’un des peuples européens les plus réticents à l’accueil des migrants. Il y a certes eu des crispations début septembre au moment de la publication des photos du petit Aylan,mais on n’est jamais monté à plus de 50% de Français favorables à l’accueil de migrants. Plus on se situe à droite de l’échiquier politique, plus on aura une propension à être hostile à une hausse des naturalisations. En 2013, il y avait 88% des électeurs de droite qui étaient contre.»

    Ce qu’affirme ici Jérôme Fourquet, au regard des données tangibles, des outils de mesure dont il dispose,  apparaît difficilement contestable dans ces grandes lignes.  D’autant que cette manière de voir des Français sur cette question  est perçue de la même façon par les militants et cadres frontistes qui vont à la rencontre de nos compatriotes.

    La duplicité de la «droite» n’en apparaît que plus criante constate Bruno Gollnisch, au moment ou les Républicains, du moins certains d’entre eux, accusent le gouvernement socialiste de laxisme sur cette question des naturalisations. Or, si l’on se fie aux chiffres officiels, et pour comparer leur bilan respectif sur  un laps de temps équivalent, sous la présidence Sarkozy, de janvier 2009 à mai 2012,  a peu près  348 000 naturalisations ont été comptabilisés,  contre 268 000 entre l’élection de François Hollande et décembre 2015… Puissent les Français en tirer rapidement les conclusions qui s’imposent…pour la vie de la France.  

    http://gollnisch.com/2016/01/22/pour-la-vie-de-la-france/

  • Enquête sur la fermeture des frontières après les attentats de Paris

    Après les attentats de Paris, François Hollande fait une importante annonce à la télévision : le pays va fermer ses frontières. Cette information est reprise dans la plupart des grands médias parisiens. Quelques heures plus tard, le premier Ministre, Manuel Valls, et Bernard Cazeneuve, le Ministre de l’Intérieur confirmeront l’annonce du chef de l’Etat : « On va fermer les frontières et mobiliser toutes les forces possibles ». On annonce également l’embauche de milliers de personnes pour faire face à la situation.

    Fermeture des 3.000 km de frontières ?

    L’objectif est clair : plus un seul terroriste ne doit pouvoir franchir le territoire pour y organiser une nouvelle attaque. Mais la France, qui possède près de 3.000 kilomètres de frontières avec la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne notamment, a vu fondre ses effectifs douaniers depuis ces 20 dernières années. Le constat est le même pour ce qui est de ses effectifs de police pour « raisons budgétaires », et on ne parle pas de la réduction considérable des armées. Depuis les accords de Schengen qui ont vu tomber les frontières, les infrastructures de protection ont disparu, les unes après les autres. Alors, le pays est-il en capacité de pouvoir, réellement, fermer ses frontières ? C’est ce que vous allez découvrir dans ce reportage qui vous entraine du nord-est de Lyon, à Menton, le sud-est des Alpes Maritimes.

    Reportage : Armel Joubert des Ouches pour Reinformation.tv

    http://www.contre-info.com/

  • Sens Commun réagit au reniement de Nicolas Sarkozy sur la loi Taubira

    Dans son nouveau livre, Nicolas Sarkoy déclare avoir évolué concernant la loi Taubira qu'il ne souhaite plus abroger. Réaction de Sens Commun :

    "Le 15 novembre 2014, lors d’un meeting organisé par Sens Commun, Nicolas Sarkozy avait promis d’abroger la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe : « La loi Taubira devra être réécrite de fond en comble. […] Quand on dit “devra être réécrite de fond en comble”, si vous préférez qu’on dise qu’on doit l’abroger pour en faire une autre, en français ça veut dire la même chose et ça aboutit au même résultat. »
    Nous apprenons aujourd’hui par voie de presse que Nicolas Sarkozy ne reviendra finalement pas sur la loi Taubira, suivant ce qu’il écrit dans le livre qu’il publiera lundi : « Je ne souhaite pas qu’on légifère à nouveau. C’est un point sur lequel, je l’assume, j’ai évolué. »
    Ce virage à 180 degrés est déplorable : comment peut-on espérer résoudre le climat de défiance et de discrédit dont souffre aujourd’hui la vie démocratique dans notre pays lorsqu’on soumet la parole politique à de tels reniements ?
    Les régionales ont démontré que les Français accordaient une large victoire aux candidats qui affirment clairement leurs convictions, notamment sur la famille (Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau). Il est donc possible de gagner avec ces convictions. Pourquoi ne l’avoir pas compris ?
    Soucieux de promouvoir le respect de la parole donnée, Sens Commun ne soutiendra pas la candidature de personnalités politiques qui ne tiennent pas leurs engagements jusqu’au bout. Sens Commun appelle donc, dans le cadre de la primaire de la droite et du centre, à un large rassemblement de toutes les forces qui sauront incarner une ligne politique courageuse, forte de son exemplarité et de ses valeurs."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Opération Barkhane : Bernard Lugan répond à Jean-Dominique Merchet

    Le Salon beige avait rapporté les deux points de vue divergentsconcernant l'efficacité  de l'engagement des armées françaises dans l'opération Barkhane.Celui de Jean-Dominique Merchet : l’opération française Barkhane à nouveau contournée. Etcelui de Bernard Lugan :Le dispositif Barkhane rend les espaces nordistes du Mali et du Niger de plus en plus hostiles aux terroristes.

    Fait assez rare dans le monde des médias et le milieu journalistique, Jean-Dominique Merchet offre à Bernard Lugan un espace d'expression sur son blogSecret défense afin qu'il puisse exposer à nouveau son point de vue. C'est une prouesse qui mérite d'être soulignée. Jean-Dominique Merchet fait honneur à son métier de journaliste en donnant la parole à un spécialiste de l'Afrique pourtant banni des médias. Vous pouvez lire son texte sur Secret défense ou ci-dessous :

    "L’africaniste Bernard Lugan, qui connaît bien les problématiques du Sahel et les milieux militaires, nous a répondu. Nous publions son texte, convaincus que nous sommes que sans débats contradictoires, il ne saurait y avoir de réflexions pertinentes. Le voici :

    « Les sanglantes attaques terroristes menées à Bamako le 20 novembre 2015 et à Ouagadougou le 15 janvier 2016, font dire à certains journalistes spécialisés dans les questions militaires que « l’opération Barkhane a été contournée » et que la question à la fois de son coût - 700 millions par an -, et de son terme, doit donc être posée. Jean-Dominique Dominique Merchet écrit même que « Barkhane est victime du syndrome de la ligne Maginot. Ces opérations empêchent l’ennemi de passer là où l’on a décidé qu’il ne passerait pas, mais il n’en a cure et prend un autre chemin ».

    Cet avis rappelle la controverse Lyautey-Pétain quand, durant la guerre du Rif, le second, qui ne connaissait le Maroc que par les cartes, reprochait au premier sa manœuvre d’étouffement d’Abd el-Krim parce qu’elle ne donnait évidemment pas les résultats immédiatement visibles qu’aurait pu produire un frontal assaut de tranchée... Oublions donc les visions métropolitaines et même à certains égards « betteravières », pour ne prendre en compte que les réalités des grands espaces de l’ouest africain. Or, ces derniers ne peuvent s’analyser en chambre: 

    1) Les connaisseurs de la région savent que sans quadrillage de l’immense zone saharo-sahélo-guinéenne, il est impossible d’éradiquer le jihadisme. Or :

    - Nos moyens drastiquement réduits par le couple Sarkozy-Morin nous l’interdisent.

    - De plus, et même à supposer que nous puissions couvrir toute cette région, nous ne contrôlerions pas pour autant l’Algérie, la Libye et le Nigeria d’où pourraient être lancées des actions terroristes.

    - Plus encore, nous n’aborderions toujours que le volet militaire alors que le fond du problème devient de plus en plus celui de la wahhabisation des populations de la bande sahélo-guinéenne qui fournit un terreau fertile aux jihadistes.

    2) Dans ces conditions, à moins d’abandonner l’ouest africain pour consacrer tous nos moyens à une illusoire « ligne Maginot » métropolitaine de type « Sentinelle », que pouvons-nous faire d’autre que de perturber les mouvements terroristes, limiter leur liberté d’action, empêcher leur coagulation et couper leurs liaisons avec leurs bases de Libye ? Ce que fait excellemment Barkhane

    Lire la suite "Opération Barkhane : Bernard Lugan répond à Jean-Dominique Merchet"

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Forces de l’ordre, 90 agressions par jour

    8528present.jpgFRANCE (Présent 8528)

    Plus de 30 000 agressions par an contre les forces de l’ordre. Un chiffre jamais atteint qui évoque en effet celui d’un pays en guerre. 32 964 faits de « violences à dépositaires de l’autorité » ont été signalés en 2015 d’après les chiffres (officiels) du ministère de l’Intérieur. Soit 90 agressions par jour contre les gendarmes et les policiers. Une violence en hausse par rapport à 2014 et multipliée par trois depuis 2012.
    Le secrétaire général de Synergie Officiers Patrice Ribeiro l’avait déclaré à Présent la veille de la manifestation des policiers sous les fenêtres de Taubira : « Les policiers sont à bout et ne sont plus en mesure d’assurer au quotidien leurs missions. Là-dessus sont venues s’ajouter des charges particulièrement lourdes comme les attentats et les migrants avec tout ce que cela implique. »

    Tout ce que cela implique de rixes, de fusillades, de lynchages, de voitures qui foncent sur les flics, d’attentats à coups de hachoir aux cris d’« Allah Akbar »… Le quotidien des policiers dans la France de 2016, c’est celui-là. Avec des effectifs tellement réduits face à une situation qui s’aggrave chaque jour et des sollicitations en hausse constante que cela pose un problème majeur : « Quand les gens appellent la police, elle ne vient plus » (Présent du 14 octobre).

    « Le problème de fond est celui de l’autorité de l’État, car celle-ci n’est pas affirmée par une réponse pénale adaptée », déclare Patrice Ribeiro.
    Les syndicalistes policiers dénoncent tous cette absence de réponse pénale et l’impunité généralisée qu’elle entraîne. Lors de la grande manif des policiers pour réclamer la démission de Taubira, la patronne du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), Céline Berthon, avait décrit « les couacs procéduraux et les libérations intempestives s’enchaînant avec une déconcertante régularité alors qu’augmente chaque jour dans nos rangs le nombre des blessés ».

    L’autre problème de fond dont ne vous parleront jamais les syndicats de police, c’est celui de l’origine des agresseurs. Soigneusement dissimulée. Éternellement. Pire qu’en Allemagne. Aussi instructive et dévastatrice si on la révélait, que celle des agresseurs de Cologne.

    Caroline Parmentier

    http://fr.novopress.info/

  • Attentats : Marion Maréchal-Le Pen demande des précisions à Bernard Cazeneuve

  • Vers le coup d'état... d'urgence permanent ?

    La réponse aux attentats du 13 novembre n’explique pas complètement cette inquiétante fébrilité de mesures sécuritaires.

    130 morts, 350 blessés, les attentats les plus meurtriers de notre histoire méritent une réponse à la mesure du défi lancé par Daesh le 13 novembre. Rassurante en apparence, la fébrilité sécuritaire du pouvoir cible pourtant moins les terroristes que... le peuple.

    L'état d'urgence décrété par le président Hollande au lendemain des attentats se justifiait : il fallait tout mettre en œuvre pour retrouver les terroristes, identifier les commanditaires. La police en a profité pour faire le ménage dans les banlieues, lors de quelques 3000 perquisitions administratives : saisies de drogue, d'armes (près de 400 dont 10 % d'armes de guerre), mais il a fallu attendre un mois d'état d'urgence pour que soit prononcée la première mise en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste »...

    Et il eut été logique que cette situation exceptionnelle demeurât..: exceptionnelle. Couvre-feu, assignations à résidence, droits de réunion restreints, perquisitions administratives... l'arsenal de l'état d'urgence est lourd. L'enquête dégrossie, la logique démocratique aurait voulu que l'on revînt à l'état de droit. C'est exactement l'inverse qui s'est produit. Aussitôt promulgué, Valls annonçait sa volonté de prolonger l'état d'urgence. Chose faite, avec en prime des assignations à résidence élargies et des facilités dans la dissolution des associations ou groupements « [...] portant une atteinte grave à l'ordre public », une notion floue à souhait.

    Le grand bal sécuritaire

    Hollande de son côté veut inscrire l'état d'urgence dans la constitution. Le projet prévoit des cas de recours très larges, mais surtout il indique que la loi qui le proroge peut modifier et augmenter les mesures de police portant atteinte aux libertés, lesquelles seront forcément constitutionnelles. De l'arbitraire à l'état pur, d'autant que le gouvernement ne fixe dans son projet aucune limite de durée à l'état d'urgence. De l'exceptionnel qui peut durer... indéfiniment, une sorte de Patriot Act à la Française, clament ses défenseurs... mal à propos. Sur 11 129 demandes de perquisition dans le cadre du Patriot Act en 2013, seuls 51 avaient trait au terrorisme. Il a surtout entériné d'importantes restrictions des libertés publiques et la surveillance électronique de masse de la population... ce qu'a fourni au pouvoir la loi Renseignement votée en juin, qui vient après la loi antiterrorisme du 13 novembre 2014... et 19 autres sur le même thème depuis 1986.

    Et c'est loin d'être fini. Surfant sur la peur des Français, le pouvoir est en pleine frénésie législative. On évoque ainsi l'installation systématique de GPS sur les voitures de location, la montée en puissance de la vidéosurveillance, une vigilance accrue sur internet.

    Le Grand flicage de la population

    Cerise sur le gâteau : l'interconnexion globale de tous les fichiers (fiscaux, sociaux, etc.) qui permettra aux forces de l'ordre de tout savoir sur vous ou presque... sans même parler des mesures discutées à l'échelon européen.

    Au final, et au-delà d'inévitables et anecdotiques dérapages, si toutes ces mesures vont un peu entraver la liberté de mouvement des terroristes, c'est surtout à une surveillance de plus en plus fine et complète de la population que cet arsenal impressionnant aboutit. L'ultra-gauche qui a manifesté contre la COP21 en a fait les frais, mais demain, à qui le tour ? C'est peut-être François Hollande qui dévoile par inadvertance le pot aux roses. Dans son allocution de remise de Légion d'Honneur aux lauréats du prix Nobel de la paix, il parle de l'objectif des terroristes qui est de « créer un sentiment d'insécurité tel que les ferments de la guerre civile pourraient à ce moment là se trouver réunis ».

    Serait-ce là la crainte secrète de Hollande et de son équipe ? Le peuple, cette vilaine bête qui leur échappe et qu'ils maltraitent depuis si longtemps doit être tenue d'une laisse bien courte, car sous une surface assez calme, la situation en France est des plus explosives.

    Richard Dalleau monde&vie 13 janvier 2016