France et politique française - Page 581
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LÉGALISME : Bride ou garde-fou ? | Café Richelieu n°11
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Crise du mélenchonisme
À l'aube de ce 5 avril, à cinq heures et demie du matin "Le Monde" titrait, sans doute avec quelque raison : "la Nupes de nouveau secouée par les tensions internes". La rédaction croyait utile de corriger le tir un peu plus tard : la coalition de la gauche et de l'extrême gauche était diagnostiquée, à 9 h 51, comme "minée par des divisions de plus en plus évidentes".
Tout semblait pourtant avoir bien commencé, la veille, 4 avril.
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L’affrontement
par Frédéric Lordon
Il était fatal qu’il vînt. Nous y sommes. Comme toujours quand sonne l’événement, la situation va se clarifier avec une cruelle netteté. On va savoir qui est où, et on va le savoir sans erreur possible.
Pour ce qui est des médias du pouvoir, on le sait déjà – ou plutôt la confirmation est acquise. Car le swing de ces médias s’est fait en une après-midi, avec une brutalité qui ne trompe pas – en un instant, et à cette seule indication, on sait que les points critiques du système du pouvoir sont atteints. Jeudi 23 mars, au soir de la manif monstre, BFM TV avait fusionné avec la salle de commande de la préfecture de police et n’avait plus qu’une source à écouter : Darmanin-Nuñez. Envolés le projet de réforme « Retraite », l’obstination insensée du forcené, les millions de personnes manifestant avec ténacité depuis deux mois – pour ne pas même parler de la porcherie policière dans les rues de Paris et d’ailleurs : il n’y avait plus que poubelles en feu, « éléments radicalisés », et surtout, « violence, « violence », « violence » – des manifestants. France Info, France Télé : à la suite de l’audiovisuel privé, l’audiovisuel public, pour une bonne part, est lui aussi passé en mode Radio-Police, Télé-Police.
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Sophie Binet a osé : ne pas parler à CNews… au nom de la liberté d’expression !
©CNEWS
C’est ce que l’on appelle une scène culte : la nouvelle secrétaire de la CGT, dans le cortège de la énième manif contre les retraites, a devant elle une forêt de micros.
Une journaliste pose une question sur cette nouvelle journée de mobilisation.
Sophie Binet commence à parler, puis marque un temps d’arrêt. Une voix d’homme vient de la rappeler à l'ordre : le micro tendu est celui de CNews. La féministe Sophie Binet, écoutant le patriarcat plutôt que la sororité, se ravise et décide d’humilier la jeune femme devant ses pairs en l’ostracisant publiquement : « Moi, je ne souhaite pas répondre à CNews. »
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Le Parlement européen envisagerait de forcer les États membres à accueillir des migrants dans le cadre de leur répartition sur le territoire de l’UE. Un “Coordinateur de l’UE pour la relocalisation” serait responsable de cette répartition
La commission des libertés civiles a approuvé mardi une nouvelle approche pour la gestion des flux d’asile et de migrations vers l’UE et des règles spécifiques pour faire face aux crises.
Par 47 voix pour, 17 voix contre et 1 abstention, les députés ont adopté leur position sur la proposition de mise à jour du règlement de l’UE en matière d’asile et de gestion des migrations. Le texte adopté modifie les critères permettant de déterminer le pays de l’UE responsable de l’examen d’une demande de protection internationale (règles dites de Dublin), notamment si des liens familiaux ou éducatifs existent dans un État membre donné.
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Inégalités : France Stratégie publie une étude qui révèle que, parmi les jeunes actifs, être enfant de milieu modeste pénalise davantage qu’être enfant d’immigrés
En planchant sur la question de l’égalité des chances, pilier de la promesse républicaine française, les équipes de France Stratégie, think-tank dépendant de Matignon, se sont attaquées à un champ où les préjugés prospèrent davantage que les études. Dans leur note intitulée «Inégalités des chances: ce qui compte le plus», les chercheurs tentent de mesurer le pouvoir prédictif du sexe et de l’environnement familial et territorial, soit «des caractéristiques qui vous sont assignées par le sort», selon Gilles de Margerie, commissaire général de l’institution, sur le niveau de revenu d’activité (salaire et revenus non salariés) de jeunes professionnels.
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La mouvance de l’ultra gauche, un désastre intellectuel et social.
Le démon a ses gorgones et les caresse. Dans la plus infâme laideur !
Dans une précédente chronique nous avons eu l’occasion de le dire : le désastre, au plus juste du mot, signifie la perte de l’étoile. Perdre l’étoile, c’est perdre la lumière, c’est perdre le guide de la pensée et de l’action ordonnées au bien, au beau, au vrai, au juste ; c’est se mouvoir à l’aveugle dans le noir des ténèbres et rien que lui. Au mieux, c’est marcher à la lunette infrarouge non pour éviter les obstacles mais pour s’aider à les franchir et ne point tomber en les franchissant. Mais c’est toujours marcher dans le noir. Dans le noir des idées, dans le noir de la conscience ; dans celui de la haine et celui de la révolte. Permanente révolte. Car le propre du désastre est de ne point sortir de la caverne de Platon et de se figurer qu’au-delà de l’apparence il y a encore de l’apparence. Alors, puisque le ciel des idées claires n’est qu’une affaire bourgeoise contre laquelle il faut produire des utopies révolutionnaires, la mouvance de l’ultra gauche s’enfonce dans les abîmes du très obscur matérialisme athée.
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« La Banque de France met en garde Bercy sur les crédits ! ». L’édito de Charles SANNAT
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
A la Banque de France on n’est pas content, et c’est le moins que l’on puisse dire de la tentative de Bercy de faire pression pour faciliter le financement des crédits immobiliers.
Voilà ce que l’on pouvait lire il y a quelques jours dans les colonnes des Echos (source ici), dans un article intitulé « Crédit immobilier : le gouvernement prêt à assouplir certains critères d’octroi »
« La chute de la production de crédit immobilier commence à inquiéter jusqu’à Bercy. Le ministère de l’Economie et des Finances serait ainsi prêt à ouvrir la discussion sur les critères d’octroi gravés dans le marbre en 2022 par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). »
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Journalisme de préfecture : quand les médias légitiment la répression
par Pauline Perrenot
Face à la répression des mobilisations sociales et écologistes, si les violences policières ont « fait l’agenda » de certains grands médias plus rapidement qu’au moment des manifestations des Gilets jaunes, le traitement médiatique est encore loin d’être à la hauteur des enjeux…1
Réquisitions des travailleurs et casses des piquets de grève, nasses, arrestations et gardes à vue arbitraires, procédures judiciaires expéditives, charges, coups de matraque, usage à outrance de gaz lacrymogènes et de grenades classifiées comme armes de guerre, entraves et violences sur les journalistes et reporters… Depuis la mi-mars, et le recours au 49.3 en particulier, la répression s’abat sur le mouvement social, que celui-ci s’exprime contre la réforme des retraites ou sur le terrain écologique, à Sainte-Soline, contre la construction de méga-bassines.
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Rennes : les habitants veulent quitter la ville. Mais pourquoi cet exode ?