Pour arriver à leur fin, il leur faut rendre le réel inintelligible et insérer un intermédiaire (digital) entre notre regard et l’objet observé.
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En devenant transhumains, nous deviendrons nous-mêmes des produits ; des produits dont l’obsolescence aura été programmée.
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Les princes de Davos ont peur du réel et de ses aspérités : le monde du réel est celui des bas-fonds de l’humanité avec sa boue, sa faim et sa misère.
Autrement dit, pour eux, c’est un monde qui pue : la pauvreté, les sans-dents, les déplorables, les gilets jaunes ; le peuple. Tout cela pue la révolte en gestation permanente.
Les remugles de la révolte populaire ne sont pas, chez eux, en odeur de sainteté.
Les seigneurs du digital ont la nausée du réel. Ils en vomissent des codes et des algorithmes comme des antidotes à leur dégoût des autres.
Pour faire disparaître la misère ils feront disparaître les miséreux.
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Qui sont les extrémistes ?
Ceux qui ne voient ni pandémie insurmontable ni deuxième vague et refusent de se livrer sans révolte à la peur et au conformisme des nouveaux rituels paradoxaux ?
Ceux qui imputent à raison la mort d’un enfant africain aux confinements des économies occidentales qui ont été décrétés par quelques tyrans bureaucrates aux prétentions scientifiques afin de maintenir disponibles quelques lits d’hôpitaux publics destinés à des grabataires à bout de souffle et d’envie ?
Les extrémistes d’aujourd’hui portent des cravates et fument le cigare à Davos. Ils ont l’air patelin et satisfait du bourgeois cultivé à la sortie d’un bon dîner mondain. Entre les amuse-bouches et les mignardises, ils offrent à l’humanité leurs conseils médicaux avisés : « bouffez du Doliprane, matin, midi et soir, et mourrez en paix ».
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Les Khmers rouges du Covid sont les princes de Davos au réel aboli.
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Du Kampuchéa démocratique au Covid universel, on retrouve toujours, à la tête de la révolution, le bourgeois cultivé, des théories plein la gueule.
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Il y a foule d’apologues et de philosophes pour chanter les vertus de la Sainte Distanciation, de la Sainte Délation, de la Sainte Soumission. Ceux-là sont les extrémistes. Ceux-là nous conduisent aux fosses communes de la Secte Covid.
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À quoi peut-donc servir une pandémie ? À nous faire peur, répond le prophète.
Mais quelle utilité cette peur peut-elle avoir ?
Écoutons les paroles de notre prophète (Jacques Attali) qui, dès 2009, nous menaçait en ces termes :
« L’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur. » (…) « La pandémie qui commence pourrait déclencher une de ces peurs structurantes. » (…) « On devra, pour cela, mettre en place une police mondiale, un stockage mondial et donc une fiscalité mondiale. On en viendra alors, beaucoup plus vite que ne l’aurait permis la seule raison économique, à mettre en place les bases d’un véritable gouvernement mondial. » (L’Express, 8 mai 2009)
Qu’est-ce que ce Mondialisme dont il nous annonce ainsi l’avènement ?
Une concentration extrême des pouvoirs aux mains des Princes de Davos. Un Big Brother Digital Sans Frontières qui nous imposera un régime politique unique et universel, soit une manière de penser et de vivre sans alternative possible.
Les chemins de traverse auront disparu. L’idée même de frontière aura été abolie, puisqu’il n’y aura plus d’au-delà, de dehors, d’horizon, d’avant et d’après, de réel et d’irréel, de différence et de divergence : la Révolution Covid est un trou noir où se perdent tous les repères et les infinies grandeurs du Logos que l’Occident a mis 2 500 ans à bâtir et à consolider.
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En abolissant le réel, ils auront aboli tous les chiffres sauf le 0 et le 1. Les seuls à n’être point pluriels.
Le monde sera donc réduit au zéro et au fini.
Le 0 et le 1 formeront les chaînes de code (de bonne conduite) d’une humanité lassée de désobéir. Ils seront le singulier d’un horizon totalitaire.
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La vérité ne sera plus une quête humaine incertaine, mais le résultat algorithmé d’un moteur de recherche sûr de ses réponses, de son autorité et de son droit.
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Qu’est-ce qui nous distingue de ces ombres qui passent devant nous avec un masque à la place du visage ?
Eux : la peur les rassure.
Nous : la peur nous effraie.
La peur leur enlève ce fardeau de l’homme libre qu’est la responsabilité. Parce qu’avec la responsabilité vient la possibilité de l’erreur et la nécessité de choisir entre plusieurs chemins.
Ils se sont abandonnés au confort de la peur pour ne pas souffrir de la liberté.
Ils marchent ainsi masqués afin que d’autres décident pour eux. Avec le masque, ils se pensent donc à l’abri de l’erreur et de l’errance. Ils se croient davantage certains de leur destin en n’étant plus maîtres de lui.
Ils iront donc plus vite et plus sûrement aux chemins creux et gris des fosses communes que le Nouveau Régime leur réserve. Ils se croyaient agneaux et découvriront, mais un peu tard, qu’ils étaient chiens muselés et gibiers de potence.
Ils voulaient un guide et ce guide est leur bourreau.
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Journal du monde réel (extrait – 28 mai 2039) :
« Aucun retour en arrière ne semble possible, le monde réel a disparu et ne reviendra pas. Et pourtant, je suis là et j’écris ce journal sur une ancienne machine à écrire. J’ai mis près de 30 ans à rechercher cette machine. Des milliers d’âmes dissidentes sont mortes pour la trouver. Des milliers d’âmes dissidentes ont cru qu’elle existait et avaient raison de croire en sa réalité, d’espérer qu’elle serait trouvée un jour et que de l’encre et du papier se trouveraient, comme par miracle, avec elle au moment où l’âme fortunée mettrait la main dessus. J’écris donc l’histoire qui nous est arrivée depuis l’an 1 de la Grande Réinitialisation. C’est l’histoire de notre disparition, de notre effacement, de notre mise à l’écart du réel. C’est aussi l’histoire de notre réaction, de nos tentatives pour contrer l’inévitable victoire des Âmes Féroces sur les âmes dissidentes. »
IV
Arrive le mois de mai. Le virus commence son éclipse. Les cadavres se dissolvent avec le printemps, mais, comme il n’y a pas assez de morts pour entretenir la fournaise de la peur collective, il faut terroriser les peuples avec le nombre de « cas ».
Et commencer à imposer le masque à tous les citoyens.
Même à ceux qui n’ont aucun symptôme.
Surtout s’ils ont l’insolence d’être en pleine forme.
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Moins il y a de morts et plus ils nous terrorisent.
Moins il y a de virus et plus ils sont virulents.
Cette absence de rationalité, n’est-elle pas la preuve (logique) d’un crime ?
Car il faudrait beaucoup d’audace intellectuelle pour croire que les meilleurs élèves de la République (nos dirigeants bardés de diplômes et de rosettes en tous genres) enchaînent ainsi, avec une persévérance diabolique, les incompétences et les inconséquences, sans qu’il n’entre dans leurs intentions d’agir de la sorte.
À aucun moment ils n’ont émis le moindre remord ou exprimé la moindre repentance. C’est peut-être qu’ils ne sont pas si fâchés que cela de leurs mauvaises actions ou bien de leurs outrances.
Soyons donc grands princes et prêtons-leur un peu d’esprit.
Leur attribuer une once d’intelligence c’est déjà reconnaître qu’ils sont un peu malins.
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L’absurde comme marque du diable plutôt que celle de l’idiot.
La déraison comme indice de l’intention ; l’irrationnel comme soubassement de leurs raisons.
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Une fois bien établi que les enfants n’étaient pas ou peu transmetteurs du virus ni susceptibles d’en subir de graves conséquences, nos dirigeants leur ont imposé le port du masque généralisé dès l’âge de 6 ans, comme une marque visible d’infamie infligée à de jeunes âmes naissantes, coupables, sans doute, de ne pouvoir mourir d’une pandémie si méchante.
Il s’agit, là aussi, de la preuve logique d’un crime découlant de l’inutilité manifeste (presque revendiquée) de la mesure, lorsqu’il n’y a à l’horizon, ni pandémie ni peste.
Et pas de n’importe quel crime : car en s’attaquant à nos enfants, à leur visage et à leur sourire, à leur joie et à leurs rires, à ce qu’il reste encore de sacré dans nos sociétés débarrassées de toutes les métaphysiques et de toutes les transcendances porteuses de sens ou d’espoir, ils s’en sont pris à l’humanité de demain, à l’humanité naissante s’élevant, comme un jeune roseau, vers son indépendance et son pouvoir.
Ce crime-là est imprescriptible. Nous pourrons donc aller dénicher les coupables jusqu’au bord de leur tombe, même s’il faut se précipiter avec eux au fond des gouffres amers et des abîmes profonds.
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Curieusement, le bourgeois cultivé, ce lecteur assidu du Monde, du Guardian ou du New York Times, se refusera toujours à tirer les conséquences logiques de ses propres constatations. Il voit l’enchaînement inlassable des fautes commises sous ses yeux ; il observe la logique implacable du gain qui aboutit à l’appât ; il peut même aller jusqu’à décrire le mécanisme du vice qui déploie toute son ingéniosité maligne ; mais, ces nombreux faits qu’il constate, il ne pourra jamais les revêtir du qualificatif de « crimes ».
Il lui serait sans doute trop insupportable d’imaginer que son dirigeant, pour lequel il a pu voter avec enthousiasme ou même avec résignation, puisse agir ainsi contre son peuple avec de mauvaises intentions.
À suivre