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D’Agnès Verdier-Moliné, directrice de la Fondation Ifrap, dans Valeurs Actuelles :
[…] On le voit bien à l’insistance du gouvernement pour faire passer une réforme des retraites avec report de l’âge de départ à 64 ans alors que la même majorité y était opposée pendant le précédent quinquennat. Emmanuel Macron a lui-même expliqué l’urgence financière devant le Conseil des ministres convoqué jeudi dernier avant l’utilisation du 49.3 :
« Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques, sont trop grands. Et je vous autorise donc à utiliser le 49.3. »
Emmanuel Macron a perdu. Persister dans sa réforme des retraites s’annonce explosif. La colère ne se calmera plus de si tôt. Dans le rapport de force engagé par l’Elysée, le déséquilibre joue en sa défaveur. Le gouvernement ne pourra tenir par la seule répression policière. En effet, l’exaspération populaire n’est plus seulement sociale et syndicale. Elle est devenue démocratique, en protestation contre la relégation des citoyens ordinaires. Jeudi dernier, les manifestations massives ont été rejointes par des gens qui récusent l’autoritarisme d’Etat et la pente despotique d’un pouvoir personnel et solitaire.
Ancien haut fonctionnaire, il a été diplomate, mais aussi sous-préfet.
Il connaît donc bien les rouages de la haute administration publique avec laquelle il a pris ses distances ces dernières années. Très actif sur Twitter, compagnon de route des Gilets jaunes et du mouvement social dont il a documenté en vidéo les manifestations, il dénonce régulièrement les violences policières qui les accompagnent. Des violences policières dont il a été lui-même victime à plusieurs reprises. Laurent Bigot accorde cet entretien à Théophile Kouamouo au lendemain de la grève et des manifestations du 23 mars, à la suite desquelles on a pu avoir l’impression de vivre dans un pays en situation d’insurrection générale. Violences policières généralisées et la plupart du temps gratuites, feux de poubelles et incendies d’édifices, où va la France ? Pourquoi Laurent Bigot considère-t-il comme très inquiétantes les scènes auxquelles il a assisté ce jeudi ? Comment est-on passé du maintien de l’ordre à ce que l’ancien sous-préfet désigne désormais comme de la “répression” pure et simple ? Le pouvoir d’Emmanuel Macron s’est-il mis dans une impasse ? Se trouve-t-il désormais dans un positionnement où l’égo surdétermine tout le reste ? Entretien.
La Commissaire aux droits humains du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, a exprimé ses préoccupations vendredi au sujet de l'usage excessif de la force envers les manifestants contre la réforme des retraites en France. Elle a appelé la France à respecter le droit de manifester et a déclaré dans un communiqué que des incidents violents ont eu lieu, certains d'entre eux ayant ciblé les forces de l'ordre.
Un nouveau groupe militant Mouvement Chouan a mené sa première action devant le ministère des Finances, à Paris-Bercy, ce samedi 25 mars au matin. Les militants ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Inflation, retraites, fiscalité, Macronie – esclaves des lobbys, syndicats complices ».
Des pantins symbolisant des travailleurs, artisans, agriculteurs pendus du fait des politiques gouvernementales ont été déployés par dessus les militants.
La crise liée à la réforme des retraites illustre avec éclat les limites de notre démocratie « représentative ». Si l’on en croit les sondages et les manifestations, une très grande majorité de nos concitoyens rejette en effet cette réforme ainsi que le gouvernement qui la soutient. Selon un récent sondage Elabe, 68 % des personnes interrogées voteraient une motion de censure contre le gouvernement si elles le pouvaient, y compris 53 % des électeurs LR[1] ; 71 % rejettent le recours au vote bloqué du 49.3, etc. Pourtant, le gouvernement continue d’affirmer que le « processus démocratique » doit aller à son terme et engage sa responsabilité pour que la réforme passe en force à l’Assemblée nationale. Et la motion de censure n’est pas adoptée. Le décalage entre le pays réel et le pays légal – le pays gouvernemental, parlementaire et médiatique – apparaît une nouvelle fois dans toute son ampleur, comme sous les deux républiques précédentes. Avec à la clef, sans doute, les mêmes catastrophes.
Je démens. Il n’y a pas une moitié de débiles au gouvernement. Il y a bien plus.
Je dirais pas qu’il y a la totalité, mais le non débile cache son jeu. Une taupe.
Réquisitions ? Cela n’a jamais fonctionné, parce qu’on passe à la grève perlée. Ou on se fait porter pâle. On confond présence et travail.
9600 tonnes d’ordures (certaines mauvaises langues disent, une de plus à l’Élysée, et une autre à Matignon), non ramassée, et qui s’entassent de plus en plus.
A la une de cette édition, la flambée de violence et le risque d’embrasement dans le sillon de la réforme des retraites et du mépris présidentiel. Nous reviendrons sur une manifestation à Tours.
Dans une vidéo publiée sur Twitter, Amnesty International rapporte des scènes de force "excessive et non nécessaire" employée par la police contre les manifestations contre la réforme des retraites en France. Des images accompagnées du commentaire suivant : "Les autorités françaises doivent assurer la sécurité des manifestants et s'abstenir de tout recours inutile ou excessif à la force".