
Dans un dossier consacré à l’immigration, L’Incorrect laisse la parole au syndicaliste chrétien Joseph Thouvenel, qui dénonce quelques lieux communs :
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Dans un dossier consacré à l’immigration, L’Incorrect laisse la parole au syndicaliste chrétien Joseph Thouvenel, qui dénonce quelques lieux communs :
Voici l’essentiel de ce « tweet » qui résume parfaitement un article du Parisien qui revient sur une enquête de l’IFOP.
Les données sont catastrophiques.
Que le pouvoir se rassure.
Il peut toujours matraquer.
Il peut passer en force des réformes à coups de 47.2 et autre calibre 49.3.
Ce sera difficile. Ce sera compliqué, mais cela passera.
Mais que le pouvoir s’inquiète.
C’est un aspect mal connu et souvent caricaturé de l’histoire du syndicalisme français que nous présente Didier Favre dans son riche ouvrage consacré au mouvement des « Jaunes » : « Les Jaunes, un syndicalisme tricolore » (La Nouvelle Librairie). Si ce terme revêt aujourd’hui une connotation purement péjorative servant à qualifier les « briseurs de grève », il désignait au début du XXe siècle une tentative de création d’un syndicalisme « non-révolutionnaire » fondé sur le patriotisme et la collaboration de classes.
Me voici encore une fois à fouiller dans la malle aux écrits « anciens », dans le cadre de la réédition de quelques textes qui me semblent utiles pour saisir le combat royaliste social et le valoriser en cette période de crise politique et de mouvements de rue (à défaut d’être de lycée ou d’université, voire d’usine…) : j’ai pu constater qu’il y avait une vraie demande d’information (et de formation…) parmi nombre des contestataires de la réforme Borne-Macron des retraites et de sa mesure emblématique du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, et il est bien dommage, tout compte fait, que la Gauche et ses extrêmes cherchent à monopoliser une lutte sociale qui, en définitive, pourrait bien ne pas leur appartenir… Voici donc un texte « royaliste social » initialement publié au printemps 2016, et qui me semble répondre à quelques interrogations historiques mais aussi contemporaines…
par Frédéric Lordon
Il était fatal qu’il vînt. Nous y sommes. Comme toujours quand sonne l’événement, la situation va se clarifier avec une cruelle netteté. On va savoir qui est où, et on va le savoir sans erreur possible.
Pour ce qui est des médias du pouvoir, on le sait déjà – ou plutôt la confirmation est acquise. Car le swing de ces médias s’est fait en une après-midi, avec une brutalité qui ne trompe pas – en un instant, et à cette seule indication, on sait que les points critiques du système du pouvoir sont atteints. Jeudi 23 mars, au soir de la manif monstre, BFM TV avait fusionné avec la salle de commande de la préfecture de police et n’avait plus qu’une source à écouter : Darmanin-Nuñez. Envolés le projet de réforme « Retraite », l’obstination insensée du forcené, les millions de personnes manifestant avec ténacité depuis deux mois – pour ne pas même parler de la porcherie policière dans les rues de Paris et d’ailleurs : il n’y avait plus que poubelles en feu, « éléments radicalisés », et surtout, « violence, « violence », « violence » – des manifestants. France Info, France Télé : à la suite de l’audiovisuel privé, l’audiovisuel public, pour une bonne part, est lui aussi passé en mode Radio-Police, Télé-Police.
©CNEWS
C’est ce que l’on appelle une scène culte : la nouvelle secrétaire de la CGT, dans le cortège de la énième manif contre les retraites, a devant elle une forêt de micros.
Une journaliste pose une question sur cette nouvelle journée de mobilisation.
Sophie Binet commence à parler, puis marque un temps d’arrêt. Une voix d’homme vient de la rappeler à l'ordre : le micro tendu est celui de CNews. La féministe Sophie Binet, écoutant le patriarcat plutôt que la sororité, se ravise et décide d’humilier la jeune femme devant ses pairs en l’ostracisant publiquement : « Moi, je ne souhaite pas répondre à CNews. »
La République macronienne peut-elle se réjouir du passage en force d’une réforme des retraites qui, si l’on en croit quelques ultras du libéralisme et les experts de la Commission européenne, ne peut être que provisoire et considérée, ainsi, comme inachevée ? Le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans est pourtant rejeté par 93 % des Français actifs (1), ce qui est révélateur du malaise social ambiant et de la défiance du monde des travailleurs à l’égard du gouvernement. Mais ce qui est encore plus marquant dans cette confrontation entre les promoteurs de la réforme et ses opposants, c’est l’absence de considération du pouvoir en place et de son premier magistrat à l’égard des corps intermédiaires, dans une logique similaire à ce que fut celle des constituants de la Révolution française quand ils rédigèrent et votèrent les lois d’Allarde et Le Chapelier en cette triste année 1791, la pire pour les travailleurs sur le plan social de toute notre histoire contemporaine : même les syndicats et les revues économiques commencent à le reconnaître à nouveau, après un long déni de plus d’un siècle et demi (2), et c’est toujours cela de gagné, ne serait-ce que pour la compréhension de la question sociale en France.
Les manifestations massives contre Macron en France s’enchaînent, et elles sont dures.
Macron et ses sponsors veulent forcer l’adoption de réformes des retraites.
Il s’agit de l’une des tentatives des gouvernements des grandes économies de réduire les salaires réels directs et indirects. Elle est équivalente à une hausse du taux d’exploitation des salariés.
Les réformes des systèmes de santé et de chômage, ainsi que les baisses de service public sont allées dans cette direction.
On peut difficilement rogner plus sur les salaires directs, il faut donc tailler dans les indirects. Le gouvernement Macron a imposé une « réforme » qui relève l’âge de la retraite de 62 ans à 64 ans.
Les pensions sont vraiment des salaires différés, des retenues sur le revenu du travail vivant pour payer un revenu décent lorsque les gens prennent leur retraite.
Le Congrès de la CGT ne s'est pas déroulé comme le prévoyaient les médias hexagonaux et la classe politique parisienne. Les causes et les conséquences de l'élection, ce 31 mars, à Clermont-Ferrand de Sophie Binet, nouveau chef du vieil appareil syndical n'ont guère été encore analysées, encore moins mesurées.
Hormis l'effet de surprise, qu'ils ont éprouvé dans les 3 jours qui ont suivi, les ateliers du prêt-à-penser y ont consacré moins d'importance qu'au référendum sur les trottinettes urbaines.