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Catherine Ashton

L’Union européenne ne se résume-t-elle pas dorénavant à cela : une oligarchie de plus en plus fermée et de moins en moins démocratique, plus avide d’argent que de pouvoir, méprisant ouvertement les électeurs et restaurant par touches successives un Etat totalitaire sous un déguisement « soft » ? La nomination récente de Catherine Ashton comme Ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne semble autoriser une réponse affirmative.
 
Dès le départ qualifiée de « pygmée politique » par le député européen britannique Nigel Farage et jugée « totalement incompétente » comme dénuée « d’expérience politique et diplomatique » par Pierre Moscovici, ancien Ministre délégué aux Affaires européennes, ou encore taxée « d’amateurisme » et « d’incompétence » par Libération, Catherine Ashton a en quelques mois accumulé gaffe sur gaffe et fait à présent la risée de l’Europe sur la scène internationale. Il semble qu’Ashton ait été choisie par Gordon Brown pour la seule raison que l’Union européenne voulait une femme à ce poste. On n’aurait rien trouvé de mieux… La première explication pour ce choix désastreux s’inscrit dans la thèse que les puissants du monde, en particulier les Etats-Unis, veulent une Europe unie, certes, mais faible, impuissante et désorganisée. Ils veulent une Europe comme relai d’un pouvoir mondialiste, mais un relai docile. La nomination d’Ashton s’expliquerait ainsi. L’adoption forcée et antidémocratique du Traité de Lisbonne cadre parfaitement avec cette thèse puisqu’il a donné à l’Europe trois présidents – un Président de la Commission, un Président tournant et un Président permanent – dont on a appris après-coup que leurs attributions respectives n’étaient pas bien délimitées.
 
L’autre explication repose sur le passé de Catherine Ashton : une femme qui est un pur produit de la classe politique, qui n’a jamais exercé de profession et n’a jamais été élue nulle part. Ashton est une ancienne militante du CND (Campaign for Nuclear Disarmament), une organisation de gauche qui luttait contre la défense nucléaire de l’Europe en pleine guerre froide. Elle était trésorière de cette organisation dans les années 80 quand le CND reçut d’importantes donations en argent. Le CND a toujours refusé de révéler l’origine de ces dons, ce qui laisse penser que des organisations communistes et – pourquoi pas ? – l’Union soviétique – pourraient avoir été impliquées. C’est l’opinion de plusieurs membres du Parlement européen d’Europe centrale, par exemple Hynek Fajnon, un député tchèque, pour qui il ne fait aucun doute que l’Union soviétique a soutenu financièrement le CND. Ce qui a servi l’obscure activiste de gauche qu’était Catherine Ashton, c’est d’épouser Peter Kellner, journaliste et commentateur politique, mais surtout ami personnel de Tony Blair. Kellner, devenu entretemps le Président de YouGov, une organisation de sondage politique, a obtenu pour sa femme en 1999 le titre de « baronne Ashton of Upholland » et un siège à la Chambre des Lords.
 
A partir de là, la carrière politique de cette femme sans expérience ni qualification, s’est accélérée au grand étonnement de tous et par le seul effet de pistons dus à Kellner et Blair. Elle qu’on dit « plus propre à diriger à un conseil paroissial », n’a jamais été élue à aucun de ses postes politiques. La seule chose qu’elle ait jamais gagnée par un vote c’est le titre de « Politician of the Year 2006 » du groupe homosexuel Stonewall. Or elle est aujourd’hui parmi les dirigeants politiques les mieux payés au monde : mieux que Sarkozy, mieux que Merkel, mieux qu’Obama. Dans une classe politique où rien ne compte tant que le pouvoir et l’argent et où l’on est prêt à tout pour l’obtenir (jusqu’à accepter un titre de noblesse), Catherine Ashton s’est particulièrement bien débrouillée puisqu’elle gagne aujourd’hui 363 000 euros par an (30 250 euros par mois) incluant une prime au logement et un budget de représentation, mais sans compter deux chauffeurs et une multitude d’autres avantages. Tout cela pour un poste sans obligation de résultats et sans responsabilités directes. Le pire qui puisse lui arriver c’est de le perdre… fortune faite. Si elle survit à son mandat de 5 ans, elle bénéficiera d’une pension de 70 439 euros et d’une prime de départ de 510 500 euros.
 
La nomination de Catherine Ashton s’inscrit donc parfaitement dans la logique de fonctionnement de l’Union européenne. Le personnel politique doit être grassement payé et, si possible, pas trop qualifié. Il doit tout devoir à l’Union européenne et sentir que sans elle il ne serait rien. On peut tout attendre de gens qui renoncent à avoir une conscience ou un jugement personnel. Ils se montreront d’une flexibilité totale, fermeront les yeux sur toute irrégularité, fraude, abus ou injustice. Le seul fait de vivre dans le monde artificiel et privilégié de l’Union européenne suffira à les couper des réalités de la société et les préparera à accepter comme normale la dérive oligarchique et antidémocratique des institutions.
 
Christophe Buffin de Chosal http://www.libeco.net/

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