Les exemples du consensus idéologique régnant au sein de notre caste médiatique nous sont fournis quotidiennement. Il suffit de voir le vocabulaire utilisé pour traiter de certains sujets. Ainsi les immigrés présents illégalement sur notre territoire ne sont jamais désignés sous le terme de clandestins mais sous celui de sans papiers - ils ont pourtant ceux de leur pays d’origine. Pareillement, alors même que les médias penchent franchement à gauche, il est extrêmement rare d’entendre une analyse ou de lire un article sur les élections en Israël, au demeurant fort nombreux, dans lequel le Likoud, parti du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, est affublé de l’épithète d’ « extrême droite ». Ce qu’il est pourtant incontestablement si on compare sa politique et son programme avec les idées plus modérées défendues par le FN, qui lui est très souvent affublé de cette mention. Quant aux alliés gouvernementaux encore plus extrémistes du Likoud, ils deviennent le plus souvent sous la plume des journalistes des « ultra-nationalistes ». C’est quand même plus chic…
Autre exemple de ce formatage des canaux d’information, le ton des articles et des commentaires au sujet de l’engagement de David Cameron hier, d’organiser d’ici cinq ans un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’ Union Européenne .
Une information qui a entraîné une « étrange » unanimité dans la désapprobation, un concert de réactions indignées, de prévisions apocalyptiques, d’avertissements solennels.
M. Cameron a été pourtant très prudent, mais il a eu le toupet de dire qu’il interrogerait le peuple, ce qui est sen soi un souhait bien grossier et scandaleux de ce côté ci de la Manche.
Dans son « discours sur l’Europe », le Premier ministre britannique, a donc annoncé qu’en cas de victoire de son parti lors des élections de 2015, il organiserait une consultation populaire à la fin de 2017 sur l’appartenance de son pays à l’Union européenne. Il a proposé de renégocier, sur la base d’un traité amendé aux conditions édictées par Londres, la place du Royaume-Uni dans une Europe « recentrée » sur le marché unique.
Il a précisé qu’il était personnellement favorable au maintien dans l’Union mais qu’il souhaitait uniquement la « réformer ». Car « faute de réformes, le danger est que l’Europe échoue et que les Britanniques dérivent vers la sortie ». « Si nous quittons l’Union européenne, ce sera un aller simple, sans retour. » Aussi, « Quand nous aurons négocié un nouvel accord, nous offrirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple: rester au sein de l’UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement. »
Si la chancelière allemande Angela Merkel a eu une réaction assez fine, se disant « prête à discuter des souhaits britanniques », tout en rappelant la nécessité « in fine d’un compromis équilibré », le « père (pair) de l’Europe, Jacques Delors est sorti de sa léthargie pour mettre M. Cameron au « défi » de quitter l’Union.
François Hollande a rappelé les dogmes des saintes écritures européistes en affirmant que « L’Europe, elle doit se prendre telle qu’elle est. On peut la faire évoluer demain, mais on ne peut pas l’abaisser, la diminuer, sous prétexte de proposer d’y rester. »
Même son de cloche de Laurent Fabius qui a martelé mercredi matin sur Radio France, qu’on ne peut pas «faire l’Europe à la carte».
Saint Barack Obama himself, c’est tout dire, a piqué une grosse colère en invitant fermement le Premier ministre britannique à rester au sein d’une UE… qui fut historiquement portée sur les fonds baptismaux par les Etats-Unis d’Amérique.
Le symbole est « plaisant », c’est depuis le très mondialiste « forum économique » de Davos, que l’ex-Premier ministre travailliste Tony Blair a fulminé contre la déclaration de M. Cameron: « une fois que vous vous engagez sur la voie référendaire, vous perdez le contrôle de la situation » a-t-il averti. Le Peuple serait donc incapable de jugement?
C’est bien pourtant sur une volonté de reprendre le contrôle de la situation, que le Premier ministre britannique a bâti ses explications, évoquant « le fossé grandissant entre l’UE et ses citoyens » qui entraîne « le désenchantement de l’opinion publique », les difficultés de la zone euro (à laquelle le Royaume-Uni n’appartient pas).
A titre d’exemple des dérives en matière de supranationalité, il a souligné qu’ « On ne peut pas tout harmoniser. Il n’est ni bon ni nécessaire de déterminer à Bruxelles les heures de travail des docteurs en milieu hospitalier » ; son souhait de voir son pays retrouver ses prérogatives dans les domaines de « l’environnement, des affaires sociales et criminelles »
Mais pour les commentateurs français, la décision de David Cameron ne peut être celle que d’un lâche qui a un peu perdu la raison, ces derniers expliquant à qui mieux-mieux que le Premier ministre est l’otage de l’infâme lobby des eurosceptiques ou encore d’une presse tabloïde qui tire boulets rouges sur Bruxelles et s’acharne à troubler le bon sens des sujets de sa très gracieuse majesté
Bruno Gollnisch, fervent partisan de la démocratie directe, de la consultation référendaire sur tous les grands sujets engageant l’avenir de notre peuple, estime qu’il est en effet capital de réorienter franchement cette Europe là.
Pour autant, les critiques légitimes contre Bruxelles ne doivent pas nous exonérer de nos propres fautes : si la France vit de l’emprunt, souffre de déficits abyssaux, et a été incapable de voter un seul budget en équilibre depuis presque 40 ans, la raison en incombe à l’incurie de notre classe politicienne plus qu’aux commissaires européens auxquels elle a accepté de se soumettre.
Pour parler clair, le libre-échangisme européen, l’euro, les diktats bruxellois ne sont pas seulement les causes du chômage de masse, de la paupérisation, de la désindustrialisation, de l’invasion que connaît notre pays. Il n’est jamais vain de le rappeler.