Frédéric Pichon, Président du Collectif des Avocats Contre la répression policière, écrit :
"« Celui qui s’incline devant des règles établies devant l’ennemi ne vaincra jamais disait Trotzky »
A l’occasion de la Loi Taubira, certains dans un souci légitime de séduire les médias utilisent la sémantique de l’idéologie dominante. Certes, il n’est pas interdit d’être rusé mais à condition de maîtriser le jeu. Or les cartes sont truquées. L’utilisation du terme « d’homophobie » par les partisans de la loi Taubira pour discréditer leurs adversaires démontre qu’ils n’ont finalement que très peu d‘arguments à opposer. Or au lieu de poser nos propres règles, certaines spécialistes autoproclamées de la communication passent les trois quarts du temps à se justifier quitte à brandir le drapeau arc en ciel des groupes communautaristes.
C’est oublier qu’au-delà de la Loi Taubira, nous combattons un diktat idéologique qui se décline à travers l’égalitarisme et l’idéologie libérale libertaire (que l’on pourrait aussi qualifier de relativisme, nihilisme ou encore déconstruction). Sous couvert de lutte contre les inégalités, on va créer des catégories artificielles et minoritaires en remettant en cause l’élément structurant de toute société humaine selon l’anthropologue Claude Levi Strauss : l’altérité homme/femme.
La théorie du genre et son bras armé, la notion d’orientation sexuelle visent à remplacer les notions biologiques et anatomiques incontestables telles que la distinction sexuelle homme / femme au profit de constructions idéologiques. Dans cette perspective, l’humanité se déclinerait en différentes catégories telles que hétérosexuels, homosexuels, bisexuels, trans etc… Il y a quelque chose de paradoxal à prétendre lutter contre les discriminations tout en créant des ghettos et en assiégeant la République de revendications communautaristes.
Et pour imposer cette nouvelle civilisation, on va créer des lois qui non seulement vont dénaturer le mariage mais encore qui vont réprimer tous ceux qui ne partageront pas ces préjugés totalitaires. Tel est le sens notamment de l’article 24.9 de la loi de 1881 voté en 2004 sous un gouvernement de droite et qui prétend lutter contre les discriminations en raison de l’orientation sexuelle. Or en vertu de cette loi, il peut devenir illégal de critiquer les argumentations des groupes communautaristes gays sous un angle anthropologique parce que telle ligue de vertu en aura décidé ainsi.
Que les choses soient claires : l’homosexualité n’est pas une identité. Il y a des hommes ou des femmes qui sont chacun uniques, éminemment respectables et sacrés. L’homme ne se réduit pas à ses actes, et encore moins à sa pratique sexuelle ou à ses tendances. Et les avocats en particulier savent plus que quiconque faire la différence entre les personnes et les actes.
Mais ouvrir la boîte de Pandore avec l’union civile – qui n’est absolument par une revendication de l’inter LGBT qui demande la PMA et la GPA - en prétextant accorder un nonos à des gens de même sexe "qui s’aiment", qui plus est lorsqu’on prétend le faire au nom de la lutte contre l’homophobie, c’est valider cette conception du monde idéologique et nihiliste."