Si rien ne justifiait une garde à vue pour des centaines de personnes arrêtées alors qu’elles quittaient les manifestations et regagnaient leur domicile, les conditions et la durée de ces détentions sont d’autant plus iniques. Garder dans des cellules étroites, parfois en compagnie de criminels violents, de jeunes gens qui ont eu le malheur de défendre leurs convictions, est proprement la montre d’un calcul politique éhonté, et d’un sadisme patenté. Fait notoire, la plupart des gardes à vue souffre de vices de procédure : avocats convoqués trop tard, absence de procès-verbal suite à l’interpellation … Les exemples sont assez nombreux pour démontrer qu’au-delà de l’incompétence, l’objectif du gouvernement était essentiellement de se venger et de faire payer à la jeunesse de France le prix de ses convictions courageuses et résolues.
Calfeutrés sous les ors des palais de la République, aveugles devant l’histoire que nous écrivons, ils ne sentent pas que leur violence n’a qu’une conséquence, celle de nous faire réagir. Pour cette raison, nous vous invitons à le faire vigoureusement : que vous ayez subi une garde-à-vue ou un contrôle d’identité, que l’on vous ait trainé devant la justice ou que vous ayez reçu un simple rappel à la loi, il est important de le signaler. Votre témoignage doit servir à informer l’opinion, voire à entamer des poursuites contre les autorités.
Pour ces différentes raisons, deux associations se sont constituées : le comité des avocats contre la répression policière (C.A.R.P.) et Solidarité pour tous. Le comité rassemble des avocats qui défendent gratuitement, à toutes heures du jour et de la nuit, les personnes arrêtées et placées en garde à vue. L’association Solidarité pour tous fournira quant à elle une aide sociale aux personnes qui doivent avancer des frais d’avocats ou sont condamnées. Elle peut être contactée via l’adresse courriel suivante : solidaritepourtous | @ | laposte.net.
Il est important, afin qu’elles travaillent efficacement, que ces associations puissent avoir communication de tous les cas. Pour cette raison, nous demandons à tous nos lecteurs concernés de répondre aux questions suivantes, et de les envoyer à l’adresse suivante : « pressecarp | @ | gmail.com ». La confidentialité de vos données sera respectée. En cas d’interrogation, vous pouvez également écrire un courriel et demander à avoir un entretien téléphonique direct.
Formulaire à compléter
Identité : nom, prénom
Coordonnées : numéro de téléphone, adresse courriel
Date, heure et motif de l’interpellation
Description brève et précise des faits réels
Transport ?
Fouille ?
Demande de médecin ? Obtenu ?
Demande d’avocat ? Obtenu ?
Interrogatoire subi ?
Placement en garde-à-vue ? Si oui, heure de la notification et heure de fin ?
Quel(s) document(s) vous a été remis ?
Avez-vous subi un rappel à la loi ?
Un procès-verbal a-t-il été dressé ?
Tout autre détail que vous jugeriez utile (conditions de détention, état des cellules, transferts, insultes, comportement des forces de l’ordre, accès aux toilettes, à de l’eau ou de la nourriture)