Le battage médiatique autour de la mort de Clément Méric et sa récupération politicienne ont occulté mercredi dernier un aveu assez incroyable du Fonds monétaire international (FMI) sur la Grèce qui, malgré un second plan d’aide international massif au printemps 2012, connaît la récession pour la sixième année consécutive et un taux de chômage de 27%… équivalent peu ou prou à celui de l’Espagne. Dans un rapport évaluant les résultats du (premier) plan d’aide de 110 milliards d’euros accordé à Athènes en mai 2010, en contrepartie d’un plan impitoyable d’économies , le Fonds a confessé des « échecs notables ». « C’est Dominique Strauss-Kahn qui était le patron du Fonds à cette époque, depuis remplacé par Christine Lagarde. La confiance des marchés n’a pas été rétablie (…) et l’économie a été confrontée à une récession bien plus forte que prévu », a indiqué le Fonds monétaire international.
Ce rapport du FMI souligne l’évidence, à savoir que comme l’affirmait alors Bruno Gollnisch, les prévisions sur un retour de la croissance en Grèce dès 2012 et une baisse du chômage étaient infondées. Le Fonds a remis en cause précise l’Afp « la troïka, la structure hybride qu’il forme avec la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE) et qui est aujourd’hui en charge de quatre plans de sauvetage dans la zone euro.»..avec également, toujours, l’argent des contribuables Français.
« Selon le rapport, cette cohabitation a obligé le Fonds à négocier d’abord avec les pays de la zone euro (…) et ensuite avec les autorités grecques , créant une source d’ incertitude considérable alimentée par les hésitations et les revirements européens. La restructuration de la dette avait été envisagée par les parties à la négociation (du programme grec, ndlr) mais elle a été exclue par les dirigeants de la zone euro , qui craignaient qu’une telle mesure ne soit pas approuvée par les Parlements nationaux, indique le rapport. »
« Cette décision a été lourde de conséquences (…). Elle a permis à de nombreux créanciers privés (banques, fonds d’investissement) de s’échapper du pays sans subir la moindre perte et de passer le fardeau aux Etats et donc aux contribuables qui ont dû de nouveau renflouer la Grèce en 2012. Nous aurions dû avoir une réduction de dette plus tôt en Grèce , a reconnu mercredi Poul Thomsen, chef de la mission du FMI en Grèce.»
Déjà en janvier dernier, nous en faisions état sur ce blog, le gouvernement Ayrault, mais aussi les européistes de l’UMP, les « grands médias », avaient préféré ne pas relayer le rapport d’un économiste du FMI, le Français Olivier Blanchard, qui démontrait que les cénacles bruxellois s’étaient trompés en imposant une austérité terrible aux Européens. Et qu’ils ont fait fausse route non seulement dans l’évaluation des conséquences de celle-ci, mais aussi dans l’énoncé des remèdes pour sauver l’euro et les pays en crise qu’ils étouffent. Ainsi ce n’est pas un point de PIB en moins qu’implique 1% d’austérité mais 3%… D’après M. Blanchard, les experts du FMI ont « oublié » de tenir compte de l’impact psychologique des mesures d’austérité. En clair ils ont négligé le fait qu’au bout de la chaîne des décisions il existe des êtres de chair et de sang…
Si l’austérité est associée à l’Europe, l’échec économique et le « tournant de la rigueur » ( rebaptisée à l’époque « parenthèse »), le sont tout autant tout autant au nom de Pierre Mauroy.
Décédé à l’âge de 84 ans le 7 juin dernier, l’ex Premier ministre de François Mitterrand (de mai 1981 à juillet 1984) fut aussi maire de Lille (1973-2001), Premier secrétaire du PS (1988-1992), président de l’Internationale socialiste (1992-1999) sénateur du Nord (1992-2011) et une figure incontournable de la très mafieuse et maçonnique fédération socialiste du Nord.
Malgré les affaires de corruption à répétition qui émaillent l’histoire du PS, relevons que le « gros quinquin », comme le surnommait ses amis comme ses adversaires, a su passer entre les gouttes de la justice.
Le 4 février 2011, ce très bon vivant et amateur d’agapes (pas toujours) républicaines, fut cependant condamné à 20 000 euros d’amende avec sursis pour abus de confiance et à rembourser avec les socialistes Lyne Cohen-Solal et Bernard Masset, 19 654 euros à la communauté urbaine de Lille ( CUDL) pour détournement de fonds publics à propos d’un emploi présumé fictif attribué à Mme Cohen-Solal.
L’ex premier ministre Michel Rocard l’a rappelé, Pierre Mauroy « a été décisif dans le fait de convaincre Mitterrand qu’il ne fallait pas sortir du Système monétaire européen (SME) et casser l’Europe (qui n’était pas encore l’Union européenne, NDLR) pour faire le socialisme dans un seul pays, Mitterrand y avait un peu pensé.»
M. Mauroy fut aussi cet européiste international-socialiste, sous l’autorité duquel on assista aux premières vagues de naturalisations massives d’immigrés et de régularisations de clandestins, et qui multiplia les hargneuses déclarations antifrontistes dés ses premiers succès électoraux au début des années 80.
Il fut aussi le maitre d’œuvre, rappelle Yves Daoudal, d’une « politique de destruction de l’économie française, en 1981-82, qui conduisait le pays très rapidement à la faillite. Sous la pression internationale et notamment européenne, et aussi des électeurs qui aux municipales avaient (dès 1983) rejeté la gauche, il changea de politique in extremis, avec Delors aux finances. Mais si la catastrophe fut évitée, le chômage continuait de grimper, l’inflation aussi, et l’attaque contre les libertés scolaires, vigoureusement repoussée par les Français, sonna le glas du gouvernement Mauroy. »
Des sites comme le Salon beige soulignent aussi que son gouvernement socialo-communiste se caractérisa par toute une série de mesures fiscales très hostiles à la famille et à la natalité française, « par le remboursement à 70% de l’avortement », «par les premières campagnes publicitaires télévisuelles ouvertement anti-natalistes ».
Autant de raisons pour que le service public retransmette les funérailles de M. Mauroy comme cela fut le cas pour celles de Stéphane Hessel. Elles réuniront aujourd’hui, gauche et droite confondues, l’ensemble d’un classe politicienne qui, opposée parfois sur la méthode, communie, in fine, dans le même idéal délétère constate Bruno Gollnisch.