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Julien Dray, Harlem Désir et le « Le Pen-prolétariat »…

touche-pas-à-mon-peuple.jpgLe Monde a publié hier le résultat d’une étude fouillée réalisée par  l’IFOP « à partir de l’analyse systématique des résultats de 149 bureaux de vote, représentant 37 143 votants au second tour » de l’élection législative de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) du  dimanche 23 juin. Il apparaît ainsi qu’ « à peine un électeur de gauche sur quatre a suivi l’appel au front républicain  (contre le FN)  en votant pour le candidat Jean-Louis Costes, élu député à la place de Jérôme Cahuzac, démissionnaire ». Il est aussi relevé avec justesse, et ce constat est à rappeler au moment ou le FN aborde  les élections municipales avec la ferme volonté de s’enraciner, que c’est « l’ancrage local » de Jean-Louis  Costes qui lui a très largement permis  de gagner cette élection. « Pour faire la différence avec le candidat du Front National (Etienne Bousquet-Cassagne), M. Costes a pu compter sur une forte mobilisation dans la ville de Fumel, dont il est maire, et dans le canton où il est conseiller général. Sur son seul canton de Fumel, M. Costes a en effet engrangé 1 650 voix d’avance sur son rival. Son canton, qui ne pèse que 11 % de la circonscription, lui a fourni 65 % de son avance, analyse M. Fourquet. »

 Pour autant,  nouvelle « manifestation de l’usure de la stratégie de front républicain »,  « 62 % des électeurs de gauche auraient préféré s’abstenir ou voter blanc, 15 % auraient voté FN et 23 % pour le candidat de l’UMP » ; « la progression du FN entre les deux tours ne peut s’expliquer que par le report d’une partie non négligeable des électeurs de gauche vers le candidat frontiste » est-il encore indiqué.

 Le très controversé amateur de Rolex et ex responsable  de SOS racisme, le député socialiste  Julien Dray,  était  interrogé hier sur le site du Monde sur le meilleur moyen de contrer le FN.« Il ne faut pas abandonner l’argumentation selon laquelle le FN constitue un danger pour la démocratie, un parti d’apartheid social ». « Nous sommes dans une bataille idéologique, une bataille d’identité. Ce mouvement (le FN, NDLR) est fort, mais il n’est pas majoritaire, loin de là, dans la société. Or, s’il n’y a rien en face, il va le devenir, car il va attirer les franges les moins politisées de l’électorat de gauche, qui sont davantage dans le vote protestataire, et moins dans le réflexe de fidélité à la gauche. »

« Le défi qui est posé à la gauche » poursuit le pote franc-maçon,  « c’est de promouvoir un modèle de société qui réponde à ces questions existentielles : est-ce que la France existe encore ? N’est-elle pas devenue une sous-nation ? La politique peut-elle encore quelque chose ? La gauche actuelle, si elle veut encore avoir un rôle positif, doit relever ce défi. Défendre un monde libre, métissé, mais rassurant (sic)  car adossé à un combat pour un ordre social juste. »

Et M. Dray de plaider pour le rassemblement des forces de progrès : « sans unité de la gauche pas d’avenir. Aucun. On ne s’en sortira pas si une partie de la gauche continue à faire le procès de l’autre partie. Le processus de substitution d’une gauche à une autre, auquel certains ont cru, ne marchera pas » a-t-il ajouté en référence aux attaques  menées contre le PS par le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.

Même son de cloche d’un autre pote humaniste  et actuel patron du PS, Harlem Désir,  invité hier de la matinale de France Info,  qui a plaidé pour des « listes de rassemblement de la gauche dès le premier tour» aux élections municipales». Comme Alain Juppé, Jean-François Copé, François Fillon, M. Désir souhaite  le maintien du cordon sanitaire entre l’UMP et le FN, l’exclusion des membres de l’UMP qui passeraient outre aux oukases. Comme MM. Juppé, Copé et Fillon,  il s’est aussi prononcé pour   «un combat beaucoup plus frontal vis-à-vis de l’extrême droite »  en se confrontant à elle sur le terrain des idées, en démontrant que le programme du Front National serait «la ruine économique de notre pays».

Sur son blog,  Françoise Fressoz éditorialiste du Monde, « les deux potes »  Dray et Désir  sont  crédités  d’avoir  « perçu le danger, c’est déjà ça »,  que représente le FN. « Ils  appellent à une nouvelle stratégie : ils considèrent toujours que le parti d’extrême droite est un danger pour la démocratie, mais ils reconnaissent que l’argument porte de moins en moins. Il faut dénoncer les subterfuges du programme économique du FN » insiste Désir.

La gauche  au pouvoir pourrait reconquérir l’électorat populaire est-il avancé,   grâce à une Europe qui renouerait avec la croissance (?), par le  biais « d’une grande réforme fiscale d’ici à la fin du quinquennat », par  une nouvelle redéfinition des « répartitions des prestations sociales ». «  En réalité, c’est tout l’Etat social qu’il faudrait revoir (…). Depuis un an, c’est ce message que la Cour des comptes distille rapport après rapport. Mais il équivaut à une vraie révolution, dans un pays qui ressemble déjà à une poudrière. »

« Du coup, on comprend mieux pourquoi, face à la montée du FN, François Hollande (et ses relais au PS, NDLR) préfère mettre l’accent sur l’union de la gauche dès le premier tour. Opérationnellement parlant, c’est beaucoup moins compliqué à obtenir d’ici aux municipales de mars prochain. »

Certes, le courage politique  et la volonté d’un ordre social juste, quoi qu’en disent MM. Dray et Désir,  ne sont pas  portés par un PS soumis au mondialisme. Apparatchiks socialistes qui savent aussi que sous le choc du réel, l’électeur de gauche d’hier peut devenir  l’électeur du FN de demain. L’émergence d’un vote frontiste au sein des classes moyennes mais aussi d’un  Le-Pen prolétariat ne date pas de Villeneuve-sur-Lot… mais des années 80 !

Certes,  le FN doit encore fournir un gros travail pédagogique pour faire comprendre le bien fondé de sa position vis-à-vis de « l’Europe »,  l’alternative économique dont il est porteur, et il est certain que    l’adhésion  aux thématiques frontistes varie selon les sensibilités politiques.

 Nous citions le 14 juin une  enquête de l’institut britannique britannique YouGov pour  l’édition française du Huffington Post et la chaîne i-Télé. Elle indiquait  que  si  l’immigration est un sujet de « préoccupation principale » pour seulement  3% des sympathisants du PS et 2% de ceux de l’extrême gauche, ce pourcentage monte à 35% chez les électeurs frontistes,  devant « le chômage et l’emploi » (28%).

Mais le baromètre annuel de TNS-Sofres pour France Info/Le Monde/Canal+ de février dernier  relevait  qu’un Français sur trois (32%) se  dit  « tout à fait »  ou « assez » d’accord avec les idées du Front National et de Marine Le Pen;   54% (+3 points) jugent qu’ « il y a trop d’immigrés en France ». Conséquence certainement  de l’offensive du lobby LGBT en faveur  du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels,  72% des personnes interrogées (+9 points) sont d’accord  avec  l’idée selon laquelle « on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France». Une  conviction partagée à l’évidence  par  les nombreux  électeurs dits « de gauche » qui ne partagent pas les obsessions d’une  Christiane Taubira ou d’une  Najat Vallaud-Belkacem.

 D’ailleurs,  un sondage opinion way paru en mars 2011 indiquait qu’en tête des appréciations élogieuses, 38% des personnes interrogées considéraient Marine Le Pen comme la candidate « d’une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles. »

C’est donc bien remarque Bruno Gollnisch,  sur les questions  touchant globalement  à l’identité française  que le niveau d’adhésion au programme défendu par Le FN et Marine  est  le plus élevé que ce soit chez le sympathisant de gauche comme chez le sympathisant de droite. Déjà, en  février 2010, l’enquête TNS Sofres dans le cadre du « grand débat sur l’identité nationale »  indiquait que  65% de Français considèrent que l’identité française a tendance à «s’affaiblir», les raisons principales dudit affaiblissement citées en premier étant « la perte des valeurs » (29%),  « l’immigration » (25%) et « la diversité culturelle et ethnique » (18%) ce qui certes revient peu ou prou au même.

L’incapacité de la gauche internationaliste (comme de la droite mondialiste) a défendre la France et les Français dans la mondialisation  explique ce rejet croissant du PS par les Français et une partie de leurs électeurs.  Et il est clair que ce n’est pas dans leur   boîte à outils sociale-démocrate, européiste, cosmopolite,  communautariste que  les socialistes trouveront les solutions…

http://www.gollnisch.com

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