Et puisqu'on parle de la Roche-Sur-Yon, voici un nouveau témoignage des répressions policières subies par les manifestants :
"Selon ce qui semble n’avoir été, à l’époque, qu’une légende, Grigori Potemkine, ministre et favori de la tsarine Catherine II, aurait fait ériger, en carton pâte, des « villages Potemkine » d’apparence opulente, pour masquer à l’impératrice la misère des villages de Crimée. Quand il ne fait pas référence à un célèbre cuirassé, ce nom de Potemkine est devenu synonyme de mensonge d’un pouvoir refusant de voir le peuple réel.
Et c’est un peu ce qui s’est passé ce matin du 6 août 2013, à la Roche-sur-Yon, en Vendée.
* *
Le message avait été répandu par le biais d’internet et par SMS : le président serait, ce mardi, en déplacement chez nous, à la Roche. Rendez-vous avait été donné pour l’accueillir comme il se doit, à 9h30, au nord de la ville, devant le « Pôle emploi » de la rue Benjamin Franklin (qui, en son temps, avait été aimé des Français qui voyaient en cet ambassadeur américain un symbole de liberté). Sans trop d’illusions sur nos chances d’approcher le locataire de l’Elysée, nous y sommes allés parce que tout le monde (et lui en premier) doit savoir, ici comme ailleurs, qu’on ne lâchera jamais rien.
En ce qui me concerne, je suis arrivé un peu en avance, muni de 3 petits drapeaux, de mon T-shirt porteur du même logo réputé subversif, d’un drapeau français monté sur un manche de bois, et de mon sifflet. Je m’approche de l’attroupement déjà conséquent devant le bâtiment, et, voyant, de l’autre côté de cet attroupement, quelques collègues manifestement venus pour la même raison que moi, je décide de rester de mon côté, afin que nous soyons plus dispersés, donc plus visibles. Mais très vite, deux hommes me demandent de les suivre jusqu’à mes collègues. Je comprends alors que s’ils sont réunis là-bas, ce n’est pas de leur plein gré… D’abord, je refuse : je n’ai aucune raison de suivre ces messieurs, d’autant qu’ils ne portent aucun signe distinctif. Je comprend qu’ils n’ont pas l’intention de céder, mais finissent tout de même par me montrer discrètement des cartes de police. Je décide d’obtempérer, et me voici réuni au groupe des opposants que déjà, un cordon de CRS (munis de leurs protections habituelles et de boucliers) empêche d’avancer vers le bâtiment.
Mais très vite, un ordre vient : nous devons reculer. Alors les CRS avancent, poussant sans retenue les récalcitrants avec leurs boucliers. Je crois comprendre que déjà ceux qui avaient été mis là auparavant avaient déjà du reculer, parce qu’un collègue crie au non-respect de la parole donnée. On nous fait reculer jusqu’au niveau d’un bus de ville garé ici.
Alors, pendant un bon moment, et dans une ambiance parfois houleuse, souvent de bonne humeur, nous alternons slogans, remarques ironiques (qui feront sourire quelques CRS). Je suggère aux enfants d’éviter d’agresser ces messieurs avec leurs doudous… Nous apostrophons parfois les quelques automobilistes ébahis qui, parfois, semblent ignorer jusqu’à la présence du Corrézien.
Petit à petit, notre groupe est augmenté de gens bariolés comme moi, mais aussi de gens que seul un délit de faciès a pu condamner à rejoindre ce que, déjà, j’appelle le « ghetto des opposants ». Et encore, des gens arrivent sans que je puisse comprendre la raison de leur « délocalisation ». Un groupe est amené, parmi eux, un jeune homme, torse nu, est porté par quatre personne dont une femme. Il a refusé d’obtempérer, et, en se débattant, s’est fait arracher son T-shirt… Mais quel crime avons-nous commis ? Certains essaient de jouer au chat et à la souris, mais les chats sont trop nombreux (1 pour 2 manifestants environ). De loin, je vois un jeune homme qu’on emmène vers un fourgon de CRS… J’apprendrai plus tard qu’il y a eu deux gardes à vues.
Un collègue, à un moment donné, sort l’immense drapeau bleu-blanc-rose que j’avais déjà remarqué lors des manifestations parisiennes : nous avons des renforts, les parisiens en vacances par chez nous sont venus. Mais au bout d’un certain temps, arrive un ordre : le drapeau n’est pas au goût de ces messieurs. Devant le refus opposé par le propriétaire du drapeau, les CRS optent pour la manière forte ! S’ensuit une cohue générale, le manche du drapeau est brisé… Pour nous, un drapeau est un symbole, que nous entendons défendre" (suite).
En ce qui me concerne, je suis arrivé un peu en avance, muni de 3 petits drapeaux, de mon T-shirt porteur du même logo réputé subversif, d’un drapeau français monté sur un manche de bois, et de mon sifflet. Je m’approche de l’attroupement déjà conséquent devant le bâtiment, et, voyant, de l’autre côté de cet attroupement, quelques collègues manifestement venus pour la même raison que moi, je décide de rester de mon côté, afin que nous soyons plus dispersés, donc plus visibles. Mais très vite, deux hommes me demandent de les suivre jusqu’à mes collègues. Je comprends alors que s’ils sont réunis là-bas, ce n’est pas de leur plein gré… D’abord, je refuse : je n’ai aucune raison de suivre ces messieurs, d’autant qu’ils ne portent aucun signe distinctif. Je comprend qu’ils n’ont pas l’intention de céder, mais finissent tout de même par me montrer discrètement des cartes de police. Je décide d’obtempérer, et me voici réuni au groupe des opposants que déjà, un cordon de CRS (munis de leurs protections habituelles et de boucliers) empêche d’avancer vers le bâtiment.
Mais très vite, un ordre vient : nous devons reculer. Alors les CRS avancent, poussant sans retenue les récalcitrants avec leurs boucliers. Je crois comprendre que déjà ceux qui avaient été mis là auparavant avaient déjà du reculer, parce qu’un collègue crie au non-respect de la parole donnée. On nous fait reculer jusqu’au niveau d’un bus de ville garé ici.
Alors, pendant un bon moment, et dans une ambiance parfois houleuse, souvent de bonne humeur, nous alternons slogans, remarques ironiques (qui feront sourire quelques CRS). Je suggère aux enfants d’éviter d’agresser ces messieurs avec leurs doudous… Nous apostrophons parfois les quelques automobilistes ébahis qui, parfois, semblent ignorer jusqu’à la présence du Corrézien.
Petit à petit, notre groupe est augmenté de gens bariolés comme moi, mais aussi de gens que seul un délit de faciès a pu condamner à rejoindre ce que, déjà, j’appelle le « ghetto des opposants ». Et encore, des gens arrivent sans que je puisse comprendre la raison de leur « délocalisation ». Un groupe est amené, parmi eux, un jeune homme, torse nu, est porté par quatre personne dont une femme. Il a refusé d’obtempérer, et, en se débattant, s’est fait arracher son T-shirt… Mais quel crime avons-nous commis ? Certains essaient de jouer au chat et à la souris, mais les chats sont trop nombreux (1 pour 2 manifestants environ). De loin, je vois un jeune homme qu’on emmène vers un fourgon de CRS… J’apprendrai plus tard qu’il y a eu deux gardes à vues.
Un collègue, à un moment donné, sort l’immense drapeau bleu-blanc-rose que j’avais déjà remarqué lors des manifestations parisiennes : nous avons des renforts, les parisiens en vacances par chez nous sont venus. Mais au bout d’un certain temps, arrive un ordre : le drapeau n’est pas au goût de ces messieurs. Devant le refus opposé par le propriétaire du drapeau, les CRS optent pour la manière forte ! S’ensuit une cohue générale, le manche du drapeau est brisé… Pour nous, un drapeau est un symbole, que nous entendons défendre" (suite).