Xavier Raufer faisait justice la semaine dernière dans Valeurs actuelles des bobards assénés ces dernières années par notre classe médiatique vantant le très artificiel miracle économique brésilien. Aujourd’hui, la croissance est en berne (0,9 % en 2012 contre 7,5 % en 2010), les marchés s’effondrent et c’est un pays gangréné par l’ultra violence, la pauvreté de masse et la corruption qui s’apprête à accueillir l’année prochaine, et après une Afrique du Sud toute aussi chaotique, la coupe de monde de foot. Oui mais voila, dans un Brésil avec à sa tête un gouvernement de gauche et qui incarne le rêve mélangiste (là aussi bien frelaté et éloigné de la réalité) d’une société métissée et ouverte prônée par les officines mondialistes, toutes critiques étaient mises sous le boisseau…
En France, François Hollande s’accroche lui aussi à son rêve d’une reprise de la croissance, qui ne tiendrait pas tant aux mérites de la politique impulsée par son gouvernement que par un redémarrage de la croissance aux Etats-Unis.
Dans les faits constate Bruno Gollnisch, les Français n’ont pas confiance en la politique gouvernementale or ladite confiance est indispensable à la croissance. Citons seulement trois exemples qui justifient pleinement la défiance de nos compatriotes.
Le chef de l’Etat avait promis qu’il n’y aurait pas en 2014 d’augmentation d’impôts et de taxes, sauf celle de la TVA. Il a finalement annoncé le 14 juillet des hausses nécessaires. Un revirement qui incitera les Français (ceux qui le peuvent) à épargner plutôt qu’à consommer.
Le gouvernement vient aussi de décider de supprimer la prime de 1.000 euros versée à l’entreprise pour la prise en charge de chaque apprenti, alors que les mêmes ministres expliquaient (non sans raison) que l’apprentissage est un remède efficace pour endiguer le chômage des jeunes…
François Hollande avait aussi promis la mise en chantier de 500.000 logements par an. Nous en sommes très loin. La hausse de la TVA sur la construction de logements (sauf sociaux) qui passe de 7 % à 10 % ; l’autorisation donnée aux collectivités locales d’augmenter les droits de mutation, en les relevant de 1,3 milliard d’euros — les fameux « frais de notaire »- lors d’un achat de bien, vont se répercuter sur le coût du logement qui est bien sûr le premier handicap à l’achat..
Tout cela n’empêche donc pas François Hollande de seriner que la France va sortir de la récession que « la reprise est là », conviction martelée qui aurait pour effet de ramener la « confiance », de « forcer le destin » expliquait le socialiste Julien Dray…
En attendant, nouveau couac de communication, nouvelle preuve d’amateurisme aussi, le chef de l’Etat semble incapable d’accorder son violon avec son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, qui annonce pour sa part et au même moment, comme l’avait calculé au printemps dernier la Commission européenne, une croissance comprise cette année entre -0,1 % et +0,1 %. C’est à dire nulle.
Car ce retour de la croissance américaine sur laquelle table M. Hollande relève aussi de la méthode Coué et de l’affabulation, expliquait le 6 août Olivier Delamarche (Associé et gérant de platinum gestion) sur BFM business dont il est un consultant régulier.
« On est en train de vous expliquer que la Terre est carrée et non plus ronde et tout le monde applaudit et relaie cela » a-t-il affirmé. « Beaucoup de gens ont annoncé qu’il va y avoir de la reprise aux Etats-Unis or il n’y pas de reprise! Si vous regardez les chiffres du chômage. En 2013, aux États-Unis, 77 % des postes créés le sont à temps partiel », en l’espèce « des barmens, des serveurs », « des postes à bas salaires ».
A la vérité poursuit-il, « On ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une reprise, on ne peut pas dire que les chiffres du chômage indiquent un réindustrialisation aux Etats-Unis, il n’y pas de postes manufacturiers qui sont créés – tout cela c’est du pipeau ! »
Aussi, M. Delamarche constate l’évidence à savoir qu’« une société qui ne crée plus d’emplois, qui ne travaille plus réellement cela ne fait pas du PIB et de la croissance capable de tirer (vers le haut) le monde entier ».
« On nous balade. Rien n’est plus sous contrôle les Américains ne peuvent plus rien faire (…) à part continuer à faire des annonces idiotes (…) ».
Autre problème, et de taille pour les Français et les Européens de la zone euro, « le sort de la Grèce sous perfusion ». Un traitement qui ne peut durer éternellement la question étant désormais de « choisir » affirme Olivier Delamarche , « la date du jour où on va la débrancher ».
« C’est un peu facile de continuer à entretenir cette Grèce pour ne pas qu’elle sorte de l’euro parce que c’est tabou (…) et donc vous avez la Grèce qui est complètement exsangue, qui demande des sous pour pouvoir survivre et on leur donne des sous parce qu’on leur dit vous n’avez pas le droit de sortir de l’euro et on continue de leur donner des sous et cela n’a pas de fin. Cela sera 40 milliards, 50 milliards à chaque semestre ? On va jouer à cela pendant encore combien de temps ? »
Là aussi, souligne le président de l’AEMN, ce gouvernement englué dans ses chimères euromondialistes et la technocratie européiste aux manettes de cette Europe folle seront contraints à des révisions déchirantes – mais en sont-ils capables ? A défaut, ils seront balayés par les peuples, par le vent de fronde qui n’en doutons pas, soufflera dans les urnes en 2014.