(extraits) Un rapport sur la situation des demandeurs d’asile a été rendu public sur le site du ministère de l’Intérieur. Le constat dressé est inquiétant : la France n’a plus les moyens d’assumer ses ambitions de terre d’asile. Et pour cause, entre 2007 et 2012, le nombre de réfugiés a flambé de 72 %.
Face à cet afflux, les préfectures ne parviennent pas à tenir la cadence et à respecter les délais administratifs.
Faute de places suffisantes dans les centres d’hébergement, l’État est contraint de louer des chambres d’hôtel. Montant de la facture en 2012 : 125 millions d’euros. Ajoutée au coût des centres d’hébergement et à celui des aides versées, elle grimpe à 500 millions d’euros.
Pire, avec 80 % de déboutés, le système fabriquerait 37 000 sans-papiers par an.
Le gouvernement tente de désenclaver les grandes villes en répartissant les demandeurs d’asile dans des communes rurales.
Boulogne-sur-Gesse est un petit village tranquille de Haute-Garonne. Il accueille plusieurs familles de réfugiés politiques.
Le maire fait part de son incompréhension : « Le sous-préfet m’a averti que des appartements vides (des HLM, NDLR) étaient réquisitionnés. »
Le premier édile n’en saura pas plus. Tout juste se murmure-t-il que cette opération a pour objectif de faire des économies. Les familles concernées étaient jusqu’alors logées dans des hôtels.
« Nous avons pu en savoir davantage lors des inscriptions à l’école », précise Pierre Médevielle. Au fur et à mesure des informations glanées ici et là, le maire apprend que sa commune accueille une mère israélienne et son enfant, une famille togolaise et une famille serbe.
À Hauteville-Lompnes (dans l’Ain), l’afflux de demandeurs d’asile a conduit à la démission du maire PS Bernard Maclet. En octobre 2012, le Préfet de l’Ain, réquisitionne un immeuble pour accueillir 120 demandeurs d’asile dans le cadre du plan hivernal. (…)
Au coeur de l’hiver, Hauteville-Lompnes accueille 200 demandeurs d’asile, soit 5 % de sa population.
Dans une lettre adressée aux conseillers municipaux, Bernard Maclet livre la réaction de certains de ses administrés. En voici quelques bribes :
« Moi Français, j’en ai marre de toute cette invasion », « Je pense qu’il y aurait beaucoup moins de chômage, d’insécurité, sans tous ces étrangers en France qui POURRISSES (sic) NOTRE PAYS », » C’est bien triste de voir notre pays partir en vrille ».
Craignant une rupture des équilibres humains et sociaux, Bernard Maclet démissionne de ses fonctions. (…)