Le 26 janvier ce sera Jour de colère : j’irai sous l’égide de la Liberté guidant le peuple de Delacroix.
On peut tout faire contre les symboles et les croyances des chrétiens. C’est même encouragé et subventionné ! On peut tout dire et tout montrer en matière de sexe, y compris et surtout les pires déviances. Mais s’agissant de race, d’immigration ou d’histoire, on ne rigole plus ! Les néo-pudibonds veillent.
Des gens puissants, ces néo-pudibonds : capables d’obtenir en deux heures d’un juge unique du Conseil d’Etat qu’il renverse une jurisprudence libérale séculaire ; capables de rétablir la censure préalable disparue depuis Napoléon III pour museler un humoriste qu’ils ne trouvent pas drôle du tout ; capables de prétendre bouleverser l’économie du Net en voulant y imposer la censure et même la logique du droit puisqu’ils prônent une censure privée.
Qui sont-ils ces nouveaux pudibonds ?
Des responsables d’associations subventionnées comme Alain Jacubowicz, président de la LICRA, qui préconise des « mesures coercitives » contre Youtube et les « tweeters déviants ». Des responsables d’institutions communautaristes comme Roger Cukierman, président du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, qui a saisi le président Hollande du cas Dieudonné, le 16 décembre dernier. Sans parler de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) à l’origine de beaucoup de demandes de censure judiciaire d’Internet à travers les fournisseurs d’accès.
On trouve aussi des hommes de médias. Patrick Cohen, responsable de la matinale de France inter, se fait psychiatre soviétique et établit une liste noire des « cerveaux malades » à ne pas inviter ; et conteste au passage la liberté de pensée (sic) avant de se corriger et de l’admettre – la liberté de pensée (pas la liberté d’expression) – « dans le cadre des lois qui la règlementent » (re-sic). Son collègue Christophe Barbier de l’Express mérite bien son écharpe rouge : il préconise le contrôle d’Internet avec cet argument impayable : « Les Chinois y arrivent bien » ; et affirme sans rire : « Le doute est un délit », avant de dire : « Les dictatures contrôlent bien Internet, pourquoi les démocraties ne le feraient pas », ce qui lui vaut cette réponse cinglante de Marine Le Pen : « Précisément parce que ce sont des démocraties ».
Dans un tel contexte, les ministres ne sont pas en reste : Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, adopte la posture d’un ministre des Cultes de Charles X, sous l’œil attendri de Christiane Taubira, tandis que la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, réclame, quant à elle, la censure privée d’Internet. Du côté de l’UMP aussi on est de la partie, de Copé à Juppé, c’est à qui en surajoutera dans le soutien « républicain » aux excellences socialistes. Anastasia et ses ciseaux, voilà leur nouvelle déesse ! Si Daumier revenait, il aurait de quoi croquer tous ces petits esprits sectaires incapables de comprendre que la liberté d’expression est faite précisément pour protéger les idées qu’on juge détestables !
A bas les ordonnances liberticides ! Le 26 janvier ce sera Jour de colère : j’irai sous l’égide de la Liberté guidant le peuple de Delacroix.
Jean-Yves Le Gallou, 9/01/2014
Source : Boulevard Voltaire
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