La liberté, la démocratie et les valeurs républicaines ont parfois de bien curieux défenseurs et suivent d’étranges détours.
Montrée du doigt, puis mise à l’index et maintenant au piquet… Après avoir condamné l’agression sauvage perpétrée par la Russie contre l’Ukraine, les États-Unis et l’Union européenne, fermement résolus à ne pas s’y opposer par la force, compensent leur inertie dans les faits par une escalade dans les mots. Comme des parents qui discuteraient devant un enfant turbulent de la punition qu’ils lui infligeront, comme des juges qui délibéreraient en présence d’un prévenu, les dirigeants occidentaux, à commencer par un Obama qu’on aurait cru plus maître de ses nerfs, ne s’interdisent d’avance aucune riposte ni, pour commencer, aucun excès verbal face à « la pire crise du XXIe siècle en Europe ».