Au moment ou la rigueur (ce n’est pas un gros mot) nécessaire au redressement de la France est évacuée par Manuel Valls au profit d’une politique euro-austéritaire qui accablera encore plus les catégories populaires et les classes moyennes, le gouvernement se cherche des soutiens à gauche. Rien de tel que de susciter des réflexes pavloviens en réitérant ses attaques sous la ceinture contre le FN. Rien de nouveau sous le soleil. Le ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filipetti, dont la contribution remarquable au monde des lettres avec son roman de gare érotique Un Homme dans ma poche a suscité l’hilarité générale, endosse son habit de croisé(e) et le fait savoir. Invitée hier de Guillaume Durand sur radio classique et LCI, Mme Filipetti, dont les tropismes et le sectarisme ont même été critiqués dernièrement par Ségolène Royal et Frédéric Mitterrand, a réaffirmé qu’elle se rendrait dans toutes les villes FN où des associations dites culturelles sont menacées.
Comprendre que certaines structures sans grande audience et jusqu’alors subventionnées pourraient être mises au régime sec dans le cadre d’un effort de maîtrise des dépenses et de la fiscalité dans les communes gérées par le FN. Ce ne sera d’ailleurs pas forcément une obligation, car il a peut être échappé à Mme Filipetti que certaines de ces associations ont d’ores et déjà annoncé leur souhait de ne pas pactiser avec la Bête en refusant toutes subventions des mairies frontistes comme à Fréjus, voire de déménager comme à Beaucaire…
Mme Filipetti a affirmé hier qu’en 1995, «quand les villes sont passées au Front National, les premières victimes ça a été (sic) les associations culturelles, on se rappelle le festival de Châteauvallon, par exemple, on se rappelle la déprogrammation de Marek Halter d’unfestival du livre à Toulon, on se rappelle notamment d’attaques contre les rayonnages des bibliothèques, enfin avec des formes de censure dans d’autres villes…».
L’honnêteté commande de rappeler ce que Mme Filipetti ne fait pas. A savoir la violence de l’offensive menée alors contre le verdict des urnes à Toulon par les animateurs du festival de Châteauvallon et ses soutiens (Gérard Paquet, le membre fondateur de SOS racisme Marek Halter, Bertrand Tavernier, François Léotard, Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Culture…). Quant à la réputation controversée de M. Halter, elle n’était pas réductible à son militantisme antinational. Le journaliste Piotr Smolar, qui n’est pas un compagnon de route du FN, nous le rappelions sur ce blog, dressait en 2008 le portrait d’un Marek Halter appréhendé comme un «bonimenteur faisant « un usage esthétique du mensonge », aux amitiés sulfureuses, politiques et financières, soupçonné dans les années 70 par la DSTd’être «un agent des services israéliens ».
Quant aux attaques contre les rayonnages des bibliothèques municipales, Marine rappelait dernièrement que le FN fait confiance à l’intelligence et au sens critique des Français.Bref que nous n’entendons pas supprimer des livres mais en proposer de supplémentaires, qui, certes, ont l’inconvénient fâcheux aux yeux des petits marquis de la culture de Gôche, de ne pas forcément d’inscrire dans le moule de la pensée unique, de faire entendre une autre musique que celle de l’idéologie dominante.
Oui, souligne Bruno Gollnisch, nous n’avons pas de leçons de démocratie ou de pluralismeà recevoir d’une gauche qui n’a pas abdiqué ses pulsions totalitaires. Malek Boutih, député PS de l’Essonne, et qui n’est pourtant pas le plus sot des socialistes, a dévoilé cette facette inquiétante en octobre dernier dans l’émission Mots croisés lors du débat l’opposant notamment à Florian Philippot.
Multipliant les références indécentes et oiseuses aux «aux années les plus noires de notre pays », M. Boutih avait osé cette sortie qui en dit long : « Nous sommes des millions de Français… Même si vous (le FN, NDLR) gagnez, vous aurez un problème de légitimité à notre égard. On ne se laissera pas faire ».Un aveu qui en dit long sur le mépris, teinté de peur vis-à-vis de la souveraineté populaire, qui anime les figures du Système en place, dés lors que les Français refusent de penser dans les clous et veulent secouer le joug euromondialiste.
C’est ce même PS qui, de manière emblématique et main dans la main avec l’UMP, adopta en 2008 une Constitution européenne rejetée par nos compatriotes trois plus tôt lors du referendum de 2005. Il n’est guère étonnant que dans cette même émission le politologuespécialiste du FN et professeur à Sciences-po, Dominique Reynié, à la tête du club de réflexion progressiste et européen Fondapol, très proche de l’UMP, ait soutenu implicitement les propos de M Boutih. Il avait ainsi qualifié le FN de parti à la fois nationaliste et socialiste, suivez son regard…
Fondapol défend il est vrai des positions identiques à celles de l’écrasante majorité du PS : inféodation plus poussée de la France à l’euro-atlantisme bruxellois, régularisation des clandestins, poursuite de l’immigration, ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe, légalisation de la GPA…
Alors en effet, si nous n’avons pas forcément la même culture, il est évident que le FN n’a pas les mêmes valeurs que les grands prêtres de l’UMPS qui combattent l’hérésie patriotique.
http://gollnisch.com/2014/04/17/navons-pas-les-memes-valeurs/