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Euthanasie : une loi injuste qu'aucune souveraineté ne justifie

Interrogée dans l'Action française 2000, Jeanne Smits revient sur les affaires Lambert et Bonnemaison. Extraits :

Peut-on regretter, comme Marine Le Pen, que les parents de Vincent Lambert aient fait appel à une instance supranationale ?

Ce "regret", exprimé publiquement, est d'une violence inouïe à l'égard de parents qui réclament simplement que leur fils ne soit pas tué, d'autant qu'il n'est tempéré par aucune expression de sympathie, d'humanité. La Cour européenne des droits de l'homme – qui n'a rien à voir, institutionnellement, avec l'Union européenne – examine la conformité des décisions judiciaires rendues au sein des quarante-sept pays membres du Conseil de l'Europe avec la Convention européenne des droits de l'homme. Certes, il s'agit d'une instance supranationale statuant sur le respect d'une convention internationale à laquelle la France a adhéré en tant que nation souveraine. Le "nationaliste à la française" peut le déplorer. Mais, en l'occurrence, il s'agit de se battre contre une loi injuste qu'aucune souveraineté ne justifieLa souveraineté n'est-elle pas d'abord service et protection, transcendée par une loi qui n'est pas "supranationale", mais, précisément, transcendante parce que commune à toute l'humanité ? On sait que la CEDH n'est pas au service de cette loi transcendante, même si certaines de ses décisions ont pu surprendre en ne suivant pas aveuglément la tendance lourde vers toujours plus de "culture de mort". Mais il se trouve qu'elle existe et qu'elle offre une possibilité de résistance à la tyrannie de cette dernière.

Les "pro-mort" se sont réjouis de l'acquittement du docteur Bonnemaison. Doit-on faire un parallèle entre ce procès et celui de Bobigny en 1972, dont les pro-avortement firent un acte militant ? D'autant que, contrairement à 1972, le pouvoir est acquis à la cause qu'ils défendent...

Oui, on peut bien sûr faire ce parallèle : c'est souvent au moyen de causes célèbres, très médiatisées, aptes à faire pleurer Margot, que les modifications législatives mortifères sont rendues acceptables par "l'opinion". Mais ici, la manipulation fonctionne a contrario. Nicolas Bonnemaison a été acquitté de l'empoisonnement avéré de sept personnes qui sont mortes sans l'avoir demandé et sans que leur famille ait été consultée. L'euthanasie est toujours "vendue" comme une réponse à la demande du malade. Ici, il ne s'agit donc aucunement d'une euthanasie. L'acquittement de Nicolas Bonnemaison servira à montrer combien il est "nécessaire" et "urgent" de légaliser et d'encadrer l'euthanasie, afin d'assurer que la volonté du patient et de ses proches soit toujours respectée."

Michel Janva

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