Une coalition des partis de droite et du Centre qui fait un score un peu meilleur qu’annoncé par des sondages réalisés à l’échelle nationale, mais peu fiables quand il s’agit d’élections locales; un FN qui confirme son enracinement, second derrière l’attelage UMP-UDI-divers droite, mais qui reste le premier parti de France ; une raclée historique pour le PS, un Front de Gauche embourbé, des écolos dissous et éparpillés; une abstention qui reste élevée mais un peu moins forte que prévue…Tels sont les enseignements de ce premier tour des élections cantonales. Les violentes diatribes d’un Manuel Valls tremblant de haine, qui s’était fortement impliqué dans cette campagne, n’ont pas permis au PS de rebondir, ni de faire reculer dans les urnes l’opposition nationale, populaire et sociale. Tous les bastions départementaux de la gauche sont tombés, sont menacés ou fortement ébranlés. Symboliquement, le Parti socialiste pourrait perdre la présidence du Conseil général de l’Essonne, département où M. Valls fut maire de la ville d’Evry , ainsi que la Corrèze, dont la ville de Tulle fut le fief de François Hollande. Autre terre historique de la gauche, le département du Nord, qui compte le plus grand nombre de cantons (41), est déjà perdu. Les binômes PS-PC ont été éliminés de 23 cantons dès le premier tour, le FN se maintient dans 38 d’entre eux. Dans le tout aussi emblématique Pas-de-Calais, le FN arrive en tête dans 22 cantons sur 39 et s’impose comme la première force politique du département en voix.
Ce qui fait tomber l’argument sarkozyste, la piètre formule FNPS, réactualisation d’une vieille antienne rabâchée à droite, sur un le FN qui ferait gagner la gauche…En réalité, là où le FN est fort, le PS disparaît! La gauche sera d’ores et déjà absente dans 500 cantons au second tour mais dés hier soir, Manuel Valls a appelé au front républicain contre l’opposition patriotique, consigne relayée par les centristes de l’UDI alliés de l’UMP invitant à voter pour la gauche partout ou le FN est en situation de l’emporter.
Nicolas Sarkozy a rappelé hier les consignes validées par le bureau politique de son parti: ni vote FN, ni vote PS au second tour. Un « ni-ni » décrit comme « une faute morale » et « une faute politique » par le Premier ministre expliquant que «quand on a à choisir entre un candidat républicain et le Front National, on n’hésite pas. La gauche, elle, n’hésite pas ».
« Le FN continue sa progression, il faut le contenir, le combattre » a affirmé également M. Valls, propos qui font écho à ceux de M. Sarkozy qui avait déclaré être « en guerre » contre les nationaux. Alain Juppé a déclaré pareillement qu’à titre personnel il n’avait pas varié dans sa « priorité » qui reste de « faire barrage au FN ».
Le président de l’UMP qui voit comme cause du relatif bon résultat de sa formation le résultat de la droitisation-frontisation de son discours, a réitéré les oukases habituels. En l’espèce « aucun accord » avec un FN avec lequel « l’UMP n’a rien en commun ». Ses électeurs passent pourtant leur temps à dire et répéter le contraire aux sondeurs et à leurs dirigeants…
Invitée ce matin de BFM-TV, Marine a constaté que «nous (le FN, NDLR) sommes les seuls gagnants de ce premier tour. Nous augmentons nos voix, nous nous implantons localement », précisant que «la liberté de vote » est laissée aux électeurs (frontistes) en cas de troisième position du FN ».
Le FN, affirme Bruno Gollnisch, est en effet fondé à se réjouir des résultats de ce dimanche dans un scrutin dont la finalité est mal définie (quid de l’avenir des départements ? De leurs compétences à terme ? ), qui ne lui est pas favorable, qui offre une prime évidente aux notables, aux 4000 sortants des partis du Système dans les départements.
Cette montée en puissance du FN est une évidence. Ainsi, au premier tour des élections cantonales de 2011 (55,68% d’abstention), le Front National avait totalisé 15,06% des voix et 1 379 902 suffrages. Aux élections européennes de 2014 (57, 57% d’abstention), les listes FN avaient réalisé en moyenne un score de 24,86 % et recueilli les suffrages de 4 712 461 Français.
Hier, lors de ce premier tour des départementales, avec une abstention toujours (beaucoup trop) élevée mais repassant sous la barre des 50% (49, 83%), le FN est la seule formation à gagner des suffrages. Un Front National qui progresse très significativement avec 5 108 066 voix (25,19%), en gagnant 360 000 depuis juin dernier!
Selon le ministère de l’Intérieur, l’alliance UMP-UDI et assimilés obtient donc environ 29% des voix, soit dans le détail 6,51% pour les binômes UMP (1 320 854 voix), 20,94% pour les binômes UMP-UDI (4 246 149 voix), 1,30% pour les binômes UDI… Les divers-droite obtiendraient environ 6,7% des suffrages.
Jean-Luc Mélenchon, a relevé, très justement d’ailleurs, la tentative du PS de s’arroger des candidats Front de Gauche, EELV, divers gauche et dissidents PS, afin d’annoncer un score plus important mais qui est en réalité « bidon ». Dans les faits, le PS et ses formations alliés ne totalisent qu’environ 21,5% des suffrages, (binômes du Parti Socialiste, 2 703 751 voix, 13,34% + les binômes Union de la Gauche, 1 661 516 voix, 8,20%). Le Front de Gauche obtient environ 6% des voix (binômes du Front de Gauche, 4,73% + binômes du Parti de Gauche, 0,06% + binômes du Parti communiste, 1,30%), les divers gauche 6,7%, Europe Ecologie-Les Verts 2,03%…
C’est aussi un enseignement de la réussite municipale du Front National, pointé par Marine, «dans les villes FN, les scores (de ce premier tour des départementales, NDLR) sont tout à fait spectaculaires. Ca veut dire que le FN, l’essayer c’est l’adopter. Les habitants expriment leur satisfaction. »
Plus largement, le FN arrive en tête dans 43 départements sur 98 (contre 41 pour l’alliance UMP-UDI), dont les Côtes d’Armor ( !), et en seconde position dans trente-trois d’entre eux. Un Front National en tête dans 326 cantons, notamment dans tous ceux de l’Oise et des Bouches-du-Rhône, qui l’a emporté dès le premier tour dans ceux d’Eurville-Bienville (Haute-Marne), du Pontet (Vaucluse), de Fréjus (Var) et Vic-sur-Aisne (Aisne)…
Bref, comme Bruno Gollnisch l’avait anticipé, le FN, premier parti de France, sera bien l’arbitre de ce second tour –nous y reviendrons demain. Alors oui, quand même !, nos compatriotes se réveillent, échappent toujours plus nombreux à l’idéologie dominante, poursuivent leur travail de libération nationale. Une dynamique qui pourrait encore être renforcée, amplifiée, pour peu que les déçus de l’UMPS, les écœurés de cet Etablissement qui détruit la France, se décident à abandonner la grève du vote pour le bulletin FN. La prochaine étape?