RFI diffusait hier soir un reportage sur «la peur» qui serait celle du monde de l’entreprise devant l’éventualité d’une victoire de Marine en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Certes, à part le militant européiste et héritier de l’entreprise Bonduelle, il était expliqué assez franchement (La voix du Nord l’a admis pareillement) que les patrons ne se bousculaient pas pour rallier cette croisade anti FN et le mot d’ordre désuet et imbécile agité par ce monsieur : no pasaran. Un slogan qui permet de juger que son utilisateur est au moins en retard de deux guerres, ce qui ne manque pas de préjuger négativement de sa capacité de compréhension des bouleversements du monde actuel. Ce qui est fâcheux quand on entend donner des leçons d’efficacité économique et de rectitude républicaine…Un FN décrit de nouveau par RFI comme une formation prônant bêtement le repli, la fermeture autarcique quasiment à la sauce albanaise à l’époque de feu époque Enver Hodja, ou nord-coréenne. Ce qui est bien évidemment une absurdité démentie par la lecture du projet frontiste.
Vouloir rétablir protections et frontières, n’est pas synonyme de la fin des échanges internationaux mais de leur encadrement. Le FN ne se bat pas contre la mondialisation, ce qui serait stupide puisqu’il s’agit d’un état de fait, mais entend juguler ses éventuels effets pervers et s’oppose à un ultra libre échangisme qui, lui, répond à une volonté idéologique bien précise qui a pour nom mondialisme.
Mesures protectionnistes et maintien des frontières, rappelons le de nouveau, qui sont la norme, hors UE, par ailleurs la zone de plus faible croissance au monde, de tous les pays de la planète, y compris les plus dynamiques sur le plan commercial. Mais peut-on compter sur les partis dits de gouvernement soumis à Bruxelles et à Washington, pour intégrer ces vérités là, eux qui négocient notamment dans le dos des Français le très nocif traité transatlantique ?
A contrario, Le Monde s’inquiète de la percée de l’opposition nationale auprès des « patrons ». « Vont-ils succomber à Marine Le Pen ?» A la veille des élections régionales, dernière étape avant la présidentielle de 2017, la question revient avec insistance dans le monde de l’entreprise. Et elle dépasse la simple image d’Epinal du petit commerçant aux réflexes poujadistes. « La tentation du Front National grandit chez les chefs d’entreprise, y compris parmi les cadres dirigeants de grands groupes, s’inquiète Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef (…). La vice-présidente de l’IFOP n’a pas oublié les déclarations tonitruantes de Charles Beigbeder. En juillet, ce chef d’entreprise très politique, fondateur de Poweo, avait secoué le Landerneau patronal en affirmant qu’il « (n’hésiterait) pas une seconde et (n’aurait) aucun état d’âme à soutenir le FN en 2017. Le FN pénètre toutes les couches de la société, y compris le patronat, et plus particulièrement les petits patrons, confie, sous couvert d’anonymat, un vice-président du Medef.»
En fait d’inquiétude, c’est plus ce que révèle comme incompétence au sommet de l’Etat la prestation hier sur le plateau de BFMTV et l’antenne de RMC du ministre du Travail Myriam El Khomry qui a effaré les Français. Nommée en septembre dernier en remplacement de François Rebsamen qui fui le Titanic gouvernemental pour retourner à Dijon, Mme El Khomry était jusqu’alors secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville. Titulaire d’un DESS d’administration du politique, membre de l’équipe de Bertrand Delanoë en 2001 (chargée de mission pour les affaires scolaires, la prévention, la sécurité et la toxicomanie) la jeune femme n’avait pas été spécialement remarquée. Elle était (modestement) connue pour relayer sans grande originalité les poncifs habituels sur la nécessité de poursuivre l’immigration, les joies du multiculturalisme, la nécessité de mettre la main au portefeuille pour faciliter le vivre-ensemble.
Mais hier, interrogée par Jean-Jacques Bourdin, Myriam El Khomry a été incapable de répondre àune question tout à fait basique et simple sur le code du travail, en l’espèce le nombre de renouvellement possible d’un CDD. Les réseaux sociaux se sont déchainés contre le ministre du Travail, mais les plus fautifs ne sont-ils pas ceux qui l’ont nommé à ce poste ? Tropisme clientéliste et communautariste non avoué ? La jeune femme aurait-elle été sélectionnée par le duo Hollande-Valls en fonction de son patronyme plutôt que pour ses qualités professionnelles ?
Selon les médias, et notamment Le Figaro, le ministre socialiste aurait avoué juste après sa piètre prestation : «J’ai merdé» mais elle « aurait semble-t-il été soutenue par l’exécutif, qui lui aurait donné des garanties quant à son maintien à son poste. Ne t’inquiète pas!, aurait même tenté de la rassurer Emmanuel Macron par SMS, lui conseillant d’être elle-même. C’est ce que les Français attendent! (sic). Je ne suis pas là que pour la photo, aurait encore déclaré Myriam El Khomry expliquant son «bad buzz (sic) par le fait d’être, selon ses propres termes, femme, beur et jeune».
Une excuse victimaire que le ministre de la Culture Fleur Pellerin (femme, jeune et elle aussi d’origine étrangère) avait eu au moins l’intelligence et la décence de ne pas utiliser, quand elle fut éreintée l’année dernière pour n’avoir pu citer un seul livre du Prix Nobel de littérature Patrick Modiano.
Mme Pellerin qui de manière beaucoup plus problématique avait avoué ne pas avoir « le temps de lire depuis deux ans », partage certainement avec sa collègue les mêmes inquiétudes sur le rejet massif des Français qui eux, vivent dans le réel, de la propagande multiculturaliste.
Marianne en faisait notamment état, Fleur Pellerin, le 2 novembre, lors de son intervention devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, a exprimé le vœu «d’étendre les aides directes à la presse aux magazines à faibles ressources publicitaires. » Mais elle a indiqué que « cette réforme serait mise en œuvre avec une condition qui est l’absence de condamnation pénale pour incitation à la haine raciale. »
« Parmi les titres visés par cette mesure, on trouve d’abord Valeurs actuelles (…). Le patron de l’hebdomadaire, Yves de Kerdrel, a été condamné en mars dernier à 3.000 euros d’amende pourprovocation à la discrimination, à la haine ou la violence et pour diffamation. En cause, une couverture d’août 2013 sobrement intitulée : Roms : l’overdose.»
«Contacté par Marianne, Yves de Kerdrel ne se dit pas surpri » par la décision de Fleur Pellerin. C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’un gouvernement s’attaque à la presse de manière aussi frontale, tempête-t-il, affirmant que la liberté d’expression est menacée en France. Car pour le patron de Valeurs actuelles, pas de doute : le gouvernement se sert des aides à la presse pour régler ses comptes. Kerdrel compare d’ailleurs son cas à la suppression des aides postales aux magazines people et télé, un autre pan de la réforme Pellerin.C’est la riposte à l’affaire Closer, assure-t-il.»
« Autre titre dans le collimateur : l’hebdomadaire d’extrême droite Minute. Sa condamnation à 10.000 euros d’amende pour injure à caractère racial a été confirmée par la cour d’appel de Paris en septembre, après sa couverture de novembre 2013 (sur Christiane Taubira). La mesure pourrait aussi pénaliser Rivarol, autre hebdomadaire qui se situe clairement à la droite du Front National (…) ».
Certes la ficelle est un peu grosse note Bruno Gollnisch et le FN, qui est tout sauf un parti raciste, fait les frais de ce type de procès en sorcellerie depuis longtemps. Il suffit de taxer toutes celles et ceux qui dénoncent les excès de l’immigration, luttent pour la défense de l’identité française et/ou usent d’une verve ou d’un humour politiquement incorrect, de racistes ou de prosélytes de la haine raciste. Manière commode pour faire taire tous les lanceurs d’alerte et liquider comme le note M. de Kerdrel, la liberté d’expression.
Dans Libération, le très conformiste Jonathan Bouchet-Petersen se drape dans les oripeaux d’unpetit Fouquier-Tinville : « l’incitation à la haine n’a rien à voir avec le journalisme ou avec l’opinion, elle relève d’une propagande condamnable devant les tribunaux. La distinction entre un tract haineux et un journal n’est pas inutile à réaffirmer dans un pays où Eric Zemmour, polémiste et auteur à succès, a été lui-même condamné pour incitation à la haine. Où le sénateur FN et maire de Fréjus,David Rachline, juge qu’il est moins grave d’être condamné pour incitation à la haine raciale que pour corruption. A ce propos, on aimerait que les élus condamnés pour incitation à la haine ou pour corruption soient, les uns comme les autres, privés de la possibilité d’être candidats ». Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ? La dérive totalitaire de ce Système dans toute sa « splendeur » ?