La nécessité de contenir l'EI en Libye est désormais jugée urgente. Paris prépare les plans d'une intervention et tente de mettre sur pied une coalition internationale.
Quand, comment, engager le fer contre Daech en Libye? Et qui, pour se lancer dans ce combat que l'on présente désormais à Paris comme nécessaire et urgent? Si l'état-major des armées (EMA) reste logiquement fort discret sur les plans de campagne qui s'élaborent à Balard, les pistes existent pour tenter d'esquisser des réponses plausibles à cette série de questions.
L'horizon temporel, en premier lieu, s'est précisé au cours des dernières semaines. Pour éradiquer le «cancer Daech et ses métastases libyennes», une action militaire est jugée indispensable à l'horizon de six mois, voire avant le printemps, entend-on à la Défense.
Des vols de reconnaissance ont corroboré la poussée de Daech, depuis les rivages de Syrte, vers les sites pétroliers et la zone des trafics transfrontaliers du Sud. L'extension des zones contrôlées par l'État islamique, à quelques centaines de kilomètres des côtes de l'Europe, le «basculement» en Libye de djihadistes venus du Levant, mais aussi du Yémen et du Soudan, la menace de Touaregs et de tribus du Sud, constituent aussi des paramètres de cette équation complexe - et devenue une priorité. D'où les encouragements prodigués par Paris au nouvel envoyé spécial de l'ONU, Martin Kobler, et à l'entente des parties libyennes. À charge pour celles-ci de mener ensuite la lutte contre Daech, grâce aux pays qui proposeront leurs troupes. Une autre hypothèse ne peut être exclue, euphémise-t-on à l'Hôtel de Brienne: faute d'un accord politique entre Libyens, la France «poursuivrait son travail» pour mettre sur pied une coalition militaire.
Alain Barluet
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