Si une preuve était encore nécessaire que l’élection à la présidence de Marine Le Pen est prise très au sérieux dans le monde, la présentation de son programme de politique étrangère le 23 février, l’a apportée. C’est devant un parterre d’une cinquantaine de représentants de pays étrangers et une foule de journalistes du monde entier qu’elle l’a développé durant une heure. Parmi les délégations de nombreux ambassadeurs de pays d’Asie notamment. Une démonstration que la presse française quasi-unanime a tout simplement boycotté, car elle démontre que l’accession à la présidence de la fille de Jean-Marie Le Pen prend de plus en plus de crédit sur la scène internationale, où elle fait naître l’espoir d’un nouvel ordre mondial multipolaire.Le gros médias mainstream aux mains des magnats cosmopolites et apatrides de la presse préfère se focaliser sur les manigances d’une « Justice » aux ordres.
La candidate à la présidence a fait un discours d’une heure dans lequel elle a fustigé une diplomatie française couchée et soumise à des diktats étrangers, accusant la diplomatie occidentale en générale de se voiler la face face aux réalités, conduite seulement par des idéologie mondialistes.
Elle a déploré l’invasion de l’Irak et la «dissolution» de son armée comme «une faute» et a pris pour appui le le récent rapport parlementaire britannique consacré aux responsabilités dans l’invasion de ce pays qui «place au premier plan l’ignorance des réalités et la méconnaissance du terrain». De même en ce qui concerne le soutien occidental «aux islamistes supposés modérés en Syrie» qui «a été et demeure une erreur». Faisant le lien avec les mouvements migratoires de masse, elle a jugé«irresponsable de ne pas voir dans ces grands mouvements de populations une problématique géopolitique majeure et même dans certains cas une menace pour la paix et l’équilibre du monde».
Photo extraite de la vidéo de Russia Today
«Indépendance et équilibre» et Haute trahison
Marine Le Pen présidente de la République annonce donc un virage à 180° sur la politique moyen-orientale de la France et fonde son projet international sur deux piliers : «l’indépendance et l’équilibre». Pour donner du poids à cette ambition elle entend que la dissuasion nucléaire «joue tout son rôle» et que le budget de la Défense soit inscrit dans la Constitution et chiffré à 2% du PIB pour atteindre 3% en fin de quinquennat.
Dans le cadre d’une politique multipolaire, le mot-clef de son orientation, elle veut faire du principe de non-ingérence un des fondements de sa diplomatie. Marine Le Pen a regretté que la France se soit engagée dans «des guerres qui ne sont pas les siennes, pour des intérêts qui ne sont pas les siens et qui sont contraires aux objectifs fixés par les Nations unies». Elle a cité l’exemple de l’agression de la Libye ou de l’agression indirecte de la Syrie. La potentielle présidente s’est montrée très accusatrice envers la diplomatie française du gouvernement de François Hollandepour ses livraisons d’armes aux «rebelles» qui ont bénéficié en partie à l’Etat islamique et qui ont «peut-être tué des Français».
Celle qui caracole en tête des sondages a trouvé stupide la décision du pouvoir socialiste de couper les relations avec les services de renseignement syriens. «Combien d’attentats auraient pu être évités ?», s’est-elle interrogée. Elle s’est étonnée de l’incompétence des services de renseignement français qui «ont servi des intérêts étrangers ce qui s’appelle de la haute trahison».
L’Union européenne pointée du doigt
«En Europe aussi, il est temps d’en finir avec une Union européenne tentée par la fusion qui détruit l’Europe des nations». Elle a jugé que Bruxelles se trouvait «à rebours de l’Histoire, mise en congé du monde» et que «partout la globalisation naïve est battue en brèche, partout c’est le patriotisme économique qui triomphe». «Il faut en finir avec ce monstre bureaucratique […] L’Union diminue la France, elle la sépare du monde. Je ne me résous pas à voir la France diminuée, dépendante, séparée», ajoutant que l’Union européenne allait rejoindre «le musée des constructions idéologiques sans lendemain». «Que Mme Merkel, M. Schulz ou les autres commissaires le veuillent ou non, nous bâtirons une autre Europe», a-t-elle pronostiqué. La candidate la mieux placée dans les sondages entend «remettre à plat les traités européens et engager résolument la France dans la construction d’une Europe des nations libres».
Les USA de Donald Trump, un espoir
Qualifiant les Etats-Unis, d’ «allié» qui s’était comporté en «adversaire». Elle a évoqué une «surchauffe stratégique» et des «dérives dans l’expression de la force»notamment au Moyen-Orient: Irak, Libye, et Syrie avec des «jeux dangereux» avec les groupes terroristes.
Elle attend donc «un changement de logiciel» avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Changement qui sera «positif pour le monde mais également pour les Etats-Unis». «Je salue son réalisme et sa volonté de changement» a déclaré Marine Le Pen. L’OTAN n’en a pas été quitte, avec sa « structure anchronique« . Elle souhaite que la France quitte son commandement intégré afin de «rétablir l’indépendance» de ses forces.
«Arrimer la Russie au continent européen»
Pour Marine Le Pen présidente, la Russie est considérée comme un «élément décisif de l’équilibre des forces qui peut pacifier la mondialisation». Ce pays, selon elle, a été«maltraité par l’Union européenne et une France vassalisée» rappelant notamment l’épisode de l’annulation de la vente des Mistral sous pression américaine dans le sillage de la crise ukrainienne. Interpelant la Russie, elle a rappelé que les Russes n’ont pas oublié le pillage des ressources de leur pays par de jeunes consultants frais et moulus de l’école de Chicago qui l’ont organisé dans les années 90 avec leurs complices oligarques russes qui gravitaient dans l’entourage de Boris Eltsine. «La Russie n’est plus l’URSS» a-t-elle lancé, le pays a «payé le tribut le plus lourd lors du dernier conflit mondial avec 25 millions de morts». La France de Marine Le Pen entend contribuer à «arrimer la Russie au continent européen» afin de ne pas la pousser vers l’Asie.
Des liens particuliers avec l’Afrique
«Non ingérence ne veut pas dire indifférence» a souligné Marine Le Pen qui a assuré que les pays africains proches de la France par leur histoire trouvent en elle un allié naturel prêt à les aider et, si nécessaire, à intervenir militairement comme c’est le cas aujourd’hui au Mali ou en Centrafrique.
Réitérant son souhait de mettre un terme à l’immigration de masse, elle a affirmé que les étudiants africains seraient les bienvenus en France tant qu’ils accepteraient de retourner dans leurs patries d’origine une fois leurs cursus terminés. Quant aux Français d’origines africaines, Marine Le Pen assure qu’ils jouiront des mêmes droits que tout citoyen français et bénéficieront de «la priorité nationale» en matières d’emploi et de logement. Dans ce cadre elle souhaite le retour d’un «ministère de la Coopération» dédié en partie aux relations avec l’Afrique.
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