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  • Entretien : Les réflexions sur la violence de Thibault Isabel

    Thibault ISABEL est né en 1978, à Roubaix. Docteur en esthétique, il s’est d’abord spécialisé dans la psychologie de l’art, avant de se consacrer à la philosophie générale, l’histoire des mentalités et l’anthropologie culturelle. Il est rédacteur en chef de Krisis et auteur du livre Pierre-Joseph Proudhon. L’Anarchie sans le désordre ( Cet entretien date du numéro 46 de la revue Rébellion de 2011) 
    R/ Dans votre nouveau livre, « Le paradoxe de la civilisation », vous essayez de montrer que le problème de la fondation de l’Etat est lié à la violence qui, selon vous, anime l’homme de toute éternité. L’homme tente de se civiliser pour mettre un terme aux conflits permanents qui l’opposent à ses semblables. Pourtant, on a le sentiment en vous lisant que le développement de la civilisation est très loin de résoudre toutes les tensions qui agitent l’humanité, et que l’état de nature n’est pas nécessairement pire que le monde civilisé… 
    La question, au fond, est en effet de savoir pourquoi les hommes ne restent pas éternellement à l’état de nature, vivant dans une sorte d’innocence sauvage, animés par une douce insouciance. Ma réponse est que l’homme, s’il restait à l’état de nature, ne pourrait pas même survivre. Vivre en société n’est pas un choix : c’est une réalité plus ou moins indépassable. Notre espèce est naturellement faite pour se civiliser, car, au contraire de bien d’autres animaux, notre bagage individuel de prédateur est beaucoup trop limité pour nous permettre d’exister par nous-mêmes. Nous avons sans cesse besoin de nous associer avec des semblables, afin que tous les individus qui composent notre communauté se soutiennent mutuellement et s’assurent une protection réciproque ; mais, plus encore, faute d’instincts suffisamment nombreux pour nous dicter spontanément notre conduite vis-à-vis des autres, nous avons besoin d’établir des règles de vie collective pour permettre à notre groupe d’évoluer au mieux, c’est-à-dire dans la concorde et l’harmonie. Nous sommes bel et bien des animaux politiques, dans le plein sens du terme, puisque nous ne pouvons assurer notre subsistance qu’en nous intégrant dans le cadre plus large d’une association de personnes, d’une cité. 
    A vrai dire, pourtant, rien n’est moins simple que d’établir un groupe soudé et pacifié. L’homme s’associe à des semblables pour mieux pouvoir résister à la violence du monde extérieur, mais, lorsqu’il est rattaché à un groupe, il doit encore souvent se défendre contre ses voisins eux-mêmes, en raison des luttes intestines qui les opposent entre eux – et que nul ne parvient en général à résorber. A une violence externe (la violence naturelle), la vie en société ne fait donc souvent que substituer une violence interne (la violence économique et sociale). 
    Le processus civilisateur n’est au final rien d’autre que la tentative perpétuellement renouvelée des hommes pour structurer leur caractère et leur conduite, de manière à ce que des règles de vie justes soient instituées, puis internalisées par chacun. La tension collective vers la justice n’a de sens, en fait, que parce qu’elle doit garantir la viabilité et la pérennité du groupe : si une trop grande injustice s’installe, la vie sociale n’est plus possible, et l’assemblée des hommes implose pour retourner au chaos. Il faut par conséquent que tout le monde accepte de renoncer à une partie de ses désirs, à court terme, dans l’espoir d’en tirer un plus grand bénéfice à long terme et de faire valoir ainsi la stabilité de l’ensemble. Mais le désir égoïste et rapace ne disparaît pas pour autant, et certain espère profiter de la stabilité de l’ensemble, grâce aux sacrifices consentis par les autres, sans avoir à se sacrifier soi-même. La société se trouve alors contrainte de mettre en place des instances répressives chargées de contraindre les comportements dans des limites acceptables : et c’est à ce moment que naît l’Etat. Toute l’histoire humaine est structurée par cette ambivalence, depuis ses origines. D’un côté, les individus sont égoïstes et veulent s’approprier pour eux la part la plus belle du gâteau ; mais, de l’autre, ils se sentent dépendants de leurs congénères, les aiment et ne veulent pas se les aliéner. Le processus de civilisation est donc fragile, en ce qu’il doit parvenir à établir l’harmonie sur la base d’une nature chaotique et violente. 
    R/ L’Etat se développerait en somme pour essayer de contraindre les penchants les plus égoïstes des individus, dans le but de favoriser l’harmonie sociale… 
    Comme je viens de le dire, le problème demeure qu’il n’est pas aisé de ménager simultanément des tendances aussi antinomiques que l’égoïsme individuel et l’amour des autres. D’abord, l’Etat a souvent été monopolisé dans l’histoire par des individus, des groupes ou des intérêts abstraits qui faisaient passer leur propre avantage avant le bien commun ; en un sens, aucune politie, à des degrés divers, ne peut même jamais échapper à cet écueil. Tout établissement d’un pouvoir, quel qu’il soit, porte au moins le risque d’une éventuelle dérive autocratique, oligarchique ou démagogique. Mais la difficulté ne s’arrête pas là. Soit l’Etat impose un carcan restrictif et régule de manière satisfaisante les actions des individus – mais, dans ce cas, il brime une part de leur liberté et de leur énergie – ; soit il relâche la pression sur eux – mais, dans ce cas, il court le risque de les plonger à nouveau dans le désordre, l’anarchie et le « laissez-faire ». En fait, à titre personnel, je ne pense pas qu’il soit bon de broyer la part d’ambition, voire même d’individualisme, qui compose la nature de l’homme. Cette ambition et cet individualisme ne doivent pas se transformer en égoïsme, bien sûr, et doivent plutôt se combiner avec un sens affirmé du bien commun ; mais, sans eux, nous n’aurions en tout cas aucun esprit d’initiative, aucune créativité, aucun goût véritable pour la vie. Or, le drame de l’Etat est que, plus il s’étend pour contraindre l’égoïsme, plus il brime aussi notre énergie vitale dans ce qu’elle a de plus noble… D’où le malaise dans la civilisation dénoncé par Freud, non parce que notre civilisation serait malade, mais parce que toute civilisation industrielle et étatisée, quelle qu’elle soit, porte en elle une frustration névrotique du désir et un frein aux libertés, si bien qu’il faut craindre que le développement des sociétés avancées aille toujours de pair avec un renoncement au bonheur, comme l’affirmait le père de la psychanalyse. 

  • Macron : une popularité toute médiatique - Journal du vendredi 19 mai 2017

  • Marion Maréchal : « La question identitaire permet de transcender les clivages »

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    Valeurs-actuelles-Marion-Maréchal-250x350.jpgMarion Maréchal-Le Pen a accordé un long entretien à Valeurs actuelles, qui doit être lu dans son intégralité. L’hebdomadaire l’appelle son « testament politique ». Il aurait pu être titré Messages d’espoir. Nous en avons extrait ces passages.

    V. A. : François Fillon s’adressait à la droite traditionnelle, Marine Le Pen a séduit les classes populaires. Tous deux ont perdu cette élection présidentielle. Est-il possible de réconcilier ces deux électorats ?

    MMLP : Je pense que la stratégie victorieuse réside dans l’alliance de la bourgeoisie conservatrice et des classes populaires. C’était la synergie qu’avait réussie Nicolas Sarkozy en 2007. Indéniablement, il y a des gagnants et des perdants de la mondialisation, une fracture territoriale, une France périphérique, une fracture mondialistes-patriotes, mais je crois que la droite traditionnelle et les classes populaires ont un souci commun, c’est celui de leur identité. Pas l’identité comme un folklore artificiel ou comme un musée qu’on dépoussière, mais comme un ciment social.

    L’identité, c’est ce qui nous donne le sentiment d’être un peuple, en dépit de lieux de vie différents, de modes de vie différents. Et ce ciment social a été brisé à plusieurs égards. L’enjeu essentiel de civilisation, à mon sens, est de savoir comment conserver, protéger, transmettre et vivifier ce ciment social. C’est là qu’intervient la question de l’école, de la transmission, de la culture, de nos traditions, de notre patrimoine, d’un certain mode de vie.

    Le philosophe François-Xavier Bellamy dit que l’avantage de la culture, c’est que c’est le seul bien qui se partage indéfiniment sans jamais léser personne.Si on s’attache à la transmission et à la vivification de la France, nation littéraire, nation philosophique, nation historique, à partir de là, on peut défendre ce ciment social et sauver le pays des fractures qui l’attendent.

    V.A. : La question identitaire unifierait donc toutes les droites ?

    MMLP : La question identitaire permet de transcender les clivages. Elle comporte une dimension abstraite, c’est vrai, avec des symboles, la Marseillaise, la devise, notre patrimoine républicain, et une dimension charnelle, notre terre, notre terroir, notre gastronomie, la pierre locale avec laquelle on construit sa maison. Ces deux dimensions sont complémentaires.

    Pour parler de stratégie, le souci commun de l’électorat de la droite conservatrice et de la France périphérique, qui n’ont pas le même rapport à la mondialisation, c’est le souci de la transmission de leur patrimoine matériel et immatériel. À partir de ce constat, on peut imaginer des passerelles pour les rassembler et apporter des réponses en commun.

    V.A. : Mais le programme très libéral de Fillon était un repoussoir pour les classes populaires, et la sortie de l’euro de Marine Le Pen effraie la droite…

    MMLP : Voilà pourquoi je parle de passerelles. Quand une partie de la France conservatrice défend le mariage et la filiation, elle défend aussi une partie de l’identité française avec une certaine idée des rapports humains basée sur le bien commun et l’intérêt du plus faible plutôt que sur la jouissance et l’envie de l’individu dans une liberté sans limite.

    C’est donc un combat identitaire, qui peut rejoindre le combat identitaire des classes populaires plus axé sur les questions liées à l’immigration et au multiculturalisme. Bien sûr, il peut y avoir des divergences économiques, mais les moteurs de vote sont essentiellement spirituel, culturel et identitaire : les masses ne bougent pas autour de l’économie.

    Ce qui relie ces deux électorats, c’est donc le conservatisme. Il peut s’agir de conservation de l’identité, d’un mode de vie, mais aussi du patrimoine, des entreprises, d’un modèle économique à défendre en régulant la mondialisation.

    V.A. : Vous revendiquez-vous conservatrice ?

    MMLP : Oui, car je défends la conservation de ce qui est beau et juste dans notre histoire, je souhaite conserver les leçons de nos expériences passées ainsi qu’une certaine vision de l’homme, de sa dignité, du refus de sa marchandisation, d’ailleurs partagée par une majorité de Français.

    Extrait d’un entretien avec Marion Maréchal-Le Pen paru dans Valeurs actuelles

    https://fr.novopress.info/

  • Anne-Sophie Lapix est beaucoup plus dangereuse que n'importe quel général soviétique.

  • Edouard Philippe, impliqué dans le pillage de l’uranium du Niger par Areva et dans un conflit d’intérêt

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    L’Observatoire du nucléaire dénonce la nomination au poste de premier ministre de M. Edouard Philippe qui n’est en rien le personnage "modéré" que la communication macronienne tente de mettre en scène. Bien au contraire, M. Philippe a les mains très sales, ou plutôt… radioactives. En effet, lorsqu’il travaillait pour la multinationale atomique Areva, il a participé à de sombres manœuvres dans les coulisses uranifères de la Françafrique. 
    . En octobre 2007, Edouard Philippe est nommé directeur de la communication et directeur des affaires publiques d’Areva. Son activité principale est alors de s’assurer de la collaboration de parlementaires acquis au lobby de l’atome. Il est ainsi en contact rapprochés avec Marc Vampa, député de l’Eure et président du groupe d’amitié France-Niger à l’Assemblée Nationale (*). 
    . C’est précisément pendant cette période, le 13 janvier 2008, qu’un accord est signé entre Areva et le pouvoir du Niger concernant l’exploitation de l’uranium, accord immédiatement contesté par le Mouvement des Nigériens pour la justice, mouvement touareg en rébellion contre le pouvoir central de Niamey (**). 
    . En effet, les maigres revenus de l’uranium, largement sous payé depuis des décennies par Areva, ne bénéficient en rien à la population, et encore moins aux Touaregs, alors que les mines d’uranium sont situées dans leurs zones traditionnelles de vie. 
    . Il est donc logique de considérer que les manoeuvres en coulisse de M Philippe ne sont pas étrangères aux graves troubles qui ont eu lieu par la suite dans la zone sahélienne (Niger/Mali) et dans le fait que, poussés par la misère, des groupes Touaregs aient fini par s’allier à des mouvements djihadistes. 
    . Mais, surtout, il est légitime de se demander pour qui agit M Philippe lorsqu’il est en charge des affaires publiques, que ce soit auparavant comme maire du Havre et désormais comme premier ministre. 
    . Une première réponse est apportée par le fait que, à peine assis dans le fauteuil de maire du Havre (aimablement offert par son prédécesseur qui a démissionné en cours de mandat !), Edouard Philippe a offert un pont d’or… à son ancien employeur Areva, pour qu’il installe deux usines d’éoliennes off-shore, projet finalement abandonné piteusement en septembre 2016 : il serait intéressant d’enquêter pour voir ce que la sympathie d’Edouard Philippe pour Areva a finalement coûté aux citoyens-contribuables… 
    . On notera d’ailleurs que, de 2007 à 2010, M. Philippe a cumulé sans état d’âme son poste chez Areva et son mandat d’adjoint au maire du Havre mais, aussi, que la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) lui a infligé un blâme pour avoir refusé de fournir des informations sur sa déclaration de patrimoine de 2014, pourtant exigées par la loi.
  • Les emblématiques dirigeants de l’UE n’ont pas d’enfants: En Marche vers le suicide collectif

    Les chefs d’Etat des principaux pays de l’Ouest-Union européenne n’ont pas d’enfants :

    • Emmanuel Macron, le nouveau président français, n’a pas d’enfants (il a épousé son ancienne prof, de 25 ans son aînée)
    • La chancelière allemande Angela Merkel n’a pas d’enfants
    • Le Premier ministre britannique Theresa May n’a pas d’enfants
    • Le Premier ministre italien Paolo Gentiloni n’a pas d’enfants
    • Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte n’a pas d’enfants
    • Le Premier ministre suédois Stefan Löfven n’a pas d’enfants
    • Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel n’a pas d’enfants
    • Le Premier ministre écossais Stefan Löfvenn’a pas d’enfants
    • Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n’a pas d’enfants

    L’actuel premier ministre belge, Charles Michel, a deux enfants, mais son prédécesseur, Élio di Rupo, était un homosexuel sans enfant. Source:  Catholic World News

    Comme du « dernier de Moïcans » parlera-t-on du « dernier des Européens » ?

    Ce sont ces dirigeants-là qui sont chargés de planifier notre avenir. Cela en dit long sur ce qui nous attend. Tous partisans d’un monde d’homosexuels et de lesbiennes quand ils ne le sont pas eux-mêmes, ils comptent sur l’immigration en provenance de l’Islam pour compenser le suicide programmé des Européens, dont la civilisation et l’existence même sont, selon leur politique, condamnés à disparaître, soit par osmose avec les nouveaux venus soit par extinction pure et simple. Comme pour les espèces animales en voie de disparition, l’hommo europeanus, blanc, de civilisation chrétienne, est en voie de disparition. Les Européens feront-ils bientôt partis de ces peuples et civilisations engloutis comme les Incas, les Mayas, les aborigènes d’Australie ou le peuple de la mythique Atlantide ? Comme du dernier de Moïcans parlera-t-on du dernier des Européens ? A la différence que les Indiens d’Amérique du Nord, comme les aborigènes d’Australie n’ont pas disparus sans se battre, puisqu’ils ont été exterminés bien malgré eux, juste repêchés au bord de l’anéantissement complet comme on maintient au bord de l’extinction des espèces animales. Ce comportement artificiel, créé de toute pièce au rebours de la nature humaine par les apprentis-sorciers du libéralisme sauvage, est en passe de réussir pour la plus grande gloire de Lucifer et de son sous-fifre Mamon. Comme si les lois divines avaient été vaincues par celles de Satan.

    Sanctions contre la Pologne et la Hongrie qui refusent les quotas de clandestins

    L’une des premières préoccupations d’Emmanuel Macron lorsqu’il est allé, en vassal empressé rendre hommage à Angela Merkel, lundi, a été de réclamer, selon ses promesses de campagne, des sanctions contre la Pologne et la Hongrie qui refusent les quotas de clandestins que l’UE veut leur imposer… Beata Szidlo, Première ministre de Pologne a deux enfants tandis que Viktor Orban, premier ministre de Hongrie en a cinq… On comprend que pour Emmanuel Macron et Angela Merkel la résistance de ces pays soit insupportable. Pour le nouveau président français les frontières de l’UE doivent être ouverte en grand à la main d’œuvre musulmane sans choix ni distinction, pour le plus grand profit des banksters et des multinationales qui pourront ainsi faire peser cette main d’œuvre aux abois sur les rémunérations en opérant la Grand remplacement insufflé par l’avortement des petits Européens…

    Mais tout cela a été plaidé durant la campagne électorale par de nombreux sites internet sans que cela puisse percer le tam-tam médiatique des grosses TV qui agitait le spectre du fascisme de la seconde guerre mondiale contre Marine Le Pen née plus de 20 après la fin de cette guerre…

    Voir aussi: Immigration: Macron s’est empressé d’activer les sanctions de Bruxelles contre la Pologne et la Hongrie

    emiliedefresne@medias-presse.info

    http://www.medias-presse.info/les-emblematiques-dirigeants-de-lue-nont-pas-denfants-en-marche-vers-le-suicide-collectif/74160/

  • Au bonheur des vestes retournées

    La nomination d'Édouard Philippe comme Premier ministre ce 15 mai a aussitôt donné lieu à une réaction alambiquée de son mentor Juppé. Ce petit événement confirme à sa manière le projet présidentiel. Faussement réconciliateur il s'inscrit en fait dans une continuité assez repérable.

    Il ne s'agit pas seulement de la volonté des derniers survivants de la démocratie chrétienne et des rogatons barbus de nos plus anciens partis de revenir aux régimes des IIIe et IVe république.

    Il s'agit plutôt d'une conjonction, que certains nomment énarchie, d'hommes issus de la même école technocratique tous désireux de gommer le rôle des élus. Cette identité de formation et de réseau, à Matignon et à l'Élysée, s'est rencontrée 3 fois en 59 ans de Ve république, 6 ans de gouvernement en tout : Giscard-Chirac entre 1974 et 1976, Chirac-Juppé entre 1995 et 1997, Chirac-Villepin entre 2005 et 2007. Aucun de ces attelages n'a laissé le souvenir d'une réussite.

    Dans cette réitération de l'expérience, tant le Premier ministre, que l'équipe de "compétences" dont il affirme vouloir s'entourer, resteront sur un siège éjectable jusqu'au 18 juin, date du second tour des élections législatives.

    Certes ces gens peuvent l'emporter, car l'impopularité reste un plat qui ne se mijote généralement pas en 24 heures. Mais ils peuvent aussi perdre car trop de problèmes non résolus les assaillent, trop de promesses incertaines les alourdissent, trop de revirements cocasses ternissent leur crédibilité.

    On a charcuté maintes fois la constitution de 1958, mais son article 24, à peine modifié en 2008 (1)⇓, dispose toujours que le parlement "vote la loi" et qu'il contrôle l'action du gouvernement."

    C'est donc bien la composition des deux assemblées qui jouera un rôle décisif.

    On présente en effet le nouveau chef du gouvernement comme un fils spirituel de Juppé, désormais au service de Macron. Cette petite famille s'étiquette elle-même de droite. Or, elle ne manifeste pratiquement rien de commun avec les références culturelles auxquelles on associe la droite. Ceci souligne aussi à quel point la gauche est démonétisée : autrefois tout le monde voulait être considéré comme "de gauche", aujourd'hui en dehors de Mélenchon et du parti communiste, on dirait que ce voisinage sent le poisson.

    Juppé, sur BFMTV, souhaite donc "bonne chance" au nouveau premier ministre Édouard Philippe. "C'est un maire apprécié par la population de sa ville. C'est aussi un député qui connaît parfaitement les rouages" du pouvoir. "Je lui souhaite évidemment bonne chance. Cela dit, nous entrons maintenant dans une séquence nouvelle de la vie politique."

    Sur cette séquence Juppé "le meilleur d'entre nous" – Chirac dixit : ce "nous" s'appliquait aux chiraquiens… – reste encore assez évasif.

    Il affirme en effet qu'il soutiendra, pour sa part, "les candidats investis par LR et UDI". Le Juppé considère que c'est "à la lumière du résultat de ces législatives et des initiatives que le président de la République prendra" qu'il conviendra aux Républicains de fixer leur ligne. "Si la droite n'est pas majoritaire à l'Assemblée nationale, les citoyens ne comprendraient pas que nous soyons" dans une attitude de blocage, a-t-il lâché.

    Attention, avant de prendre parti choisissons bine le camp du vainqueur, telle reste la formule prudentielle de ces gens qui ne finissent jamais les batailles dans le camp où ils les ont commencées, à moins d'avoir eu le temps de trahir deux fois.

    Dois-je cependant l'avouer ? Leurs ralliements opportunistes me semblent prometteurs d'un débarras que l'on pourrait souhaiter plus généralisé encore. La combinaison, certainement très calculée, qui déterminera la formation du cabinet, qu'on doit nous annoncer ce 16 mai dans la journée, ne nous donnera qu'un aperçu de la manœuvre générale, pour une raison toute simple : les portefeuilles ministériels, étant promis pour demeurer peu nombreux, même si les ralliés se bousculaient en nombre au portillon du macronisme, beaucoup resteront dans l'antichambre du pouvoir et on se contentera de sourire de leurs professions de foi à géométrie variable.

    La machine à identifier les impurs opportunistes en stigmatisant les ralliements restera sans doute à parfaire. Au peuple français, sur ce point, de se fier à son instinct. Il les sentira, nous devons l'espérer, comme les chevaux qui rejettent les mauvais cavaliers.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    (1) Issu de la réforme sarkozienne, le texte toiletté précise désormais le nombre de sénateurs qui ne peut excéder 348 et celui des députés qui reste limité à 577 soit un total de 925, pour parler au nom de 67 millions d'habitants, et il ouvre aux représentants des Français de l'Étranger, qui ne figuraient qu'au sénat, la voie de l'assemblée nationale.

    http://www.insolent.fr/

     

  • Les fiancés de la mort et les stratèges de la terreur globale (Jean-Michel Vernochet)

  • RUPTURE MARINE LE PEN, DUPONT-AIGNAN, PHILIPPOT, L'ECHEC DE LA DÉDIABOLISATION

    Pauline Mille Réinformation.TV cliquez ici

    Florian Philippot lance son mouvement Les Patriotes à l’intérieur du FN. Dupont-Aignan rompt l’accord législatif qu’il avait passé avec Marine Le Pen avant l’échec de celle-ci. C’est la fin d’une tentative de dédiabolisation et le début d’un processus de désintégration.
    Philippot philippotise avec des philippotistes. Autour de lui président des Patriotes il a nommé trois vice-présidents, son bras droit Sophie Montel, l’acteur de porno soft Franck de Lapersonne et Maxime Thiébaut, ancien délégué national du parti de Dupont-Aignan, rallié. Pour faire bon poids, le secrétaire général sera un proche de Philippot, Eric Richermoz, et l’homme qui a déclaré l’association à l’INPI est son ancien directeur de cabinet Joffrey Bollée.

    Philippot embrasse Marine Le Pen pour mieux l’étouffer

    Les patriotes, c’est donc du cousu main brodé au petit point, du Philippot cent pour cent pur porc : Mégret aurait fait ça en 98, il était foudroyé dans les dix minutes. On peut y adhérer sans être membre du FN. N’y voyez malgré cela nulle tentative de faire concurrence au FN, il n’y a « aucune raison » à cela, au contraire, « c’est juste une association dans le FN et pour la victoire de Marine Le Pen ». Plus précisément, explique Philippot, pour « défendre et porter le message de Marine Le Pen au soir du second tour de l’élection présidentielle ». Autrement dit, préparer la « transformation profonde » du FN, assortie d’un changement de nom, sur la ligne politique définie par Philippot et Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle.

    Afin de masquer son échec, Marine Le Pen divise pour régner

    La manœuvre de Philippot est fine comme du gros sel : ou bien le FN s’aligne sur lui, et il le noyaute pour le transformer en parti conforme aux normes et usages du système, ou les choses se gâtent et il se prépare à la scission qui sera le premier pas vers une grande confédération des patriotes, à laquelle pourraient participer Dupont-Aignan et quelques autres.
     
    Le départ de Marion Le Pen, l’appétit montré par le député Gilbert Collard, sonnent comme des avis de gros temps. Et en permettant au secrétaire général Nicolas Bay (mégrétiste repenti), de renvoyer Philippot dans ses buts, Marine Le Pen reprend l’éternelle recette, qu’utilisait son père sans modération : diviser pour régner. Philippot ayant annoncé qu’il quitterait le FN si celui-ci ne conservait pas à son programme l’abandon de l’euro, Bay lui a répondu : « Nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réflexion. Le débat est toujours préférable au chantage ».

    L’échec de Marine Le Pen permet la rupture à Dupont-Aignan

    C’est avec Nicolas Dupont-Aignan que Marine Le Pen, forte de l’accord qu’elle avait conclu avec lui, envisageait au soir du second tour de nouer le grand « rassemblement des patriotes » afin de lancer la « transformation profonde » du FN. Mais sa défaite cuisante a été une divine surprise pour Nicolas Dupont-Aignan et lui a rendu sa liberté. Il était entré dans son alliance non pas pour devenir premier ministre, une victoire était exclue, mais pour faire de l’entrisme et normaliser peu à peu le FN, en concurrence et en synergie avec Philippot. Si Marine Le Pen avait dépassé les quarante pour cent, elle aurait été hégémonique. Avec à peine plus d’un tiers des voix, elle offre à Dupont-Aignan un boulevard sur sa droite, d’autant plus que le juppéiste Edouard Philippe, par cela même qu’il acceptait le poste de premier ministre avant les législatives, a acté la fin de la cinquième république en donnant corps à la grande coalition qui est l’expression officielle de l’UMPS. C’est du miel pur pour Dupont-Aignan qui peut en toute honnêteté refuser de « laisser le monopole de l’opposition au Front national ».

    Dupont-Aignan flingue la dédiabolisation de Marine Le Pen

    Julien Delamorte, délégué national au handicap chez Debout la France a justifié dans un entretien au Point la rupture de l’accord aux législatives : « Nicolas Dupont-Aignan devait apporter son soutien à 50 candidats du FN qu’il ne connaissait pas. Or, nous le savons, au Front national, il existe des candidats au profil douteux. Les soutenir aurait détruit l’image de notre mouvement politique ».
     
    Le mot « douteux » est à la fois très vague et très clair. Dupont-Aignan, qui a passé un accord de gouvernement avec Marine Le Pen, ne peut pas de but en blanc traiter ses candidats de fascistes, néo ou anciens nazis. Alors il dit « douteux », et tout le monde a compris. Et cela signe l’échec de la dédiabolisation, mieux, cela entérine définitivement l’impossibilité de toute dédiabolisation, puisque même ceux qui ont transgressé, et qui ont été désignés comme fascistes eux-mêmes pendant deux semaines, font machine arrière et reprennent, en plus soft, la sempiternelle antienne. Marine Le Pen pourrait faire le pèlerinage à Bruxelles nue et la corde autour du cou, en se prosternant six cent soixante six fois devant la pyramide du Louvres, ça n’aurait pas plus d’effet que du Mir vaisselle sur la tache de Lady Macbeth, elle restera toujours la petite fille d’Hitler.

    Pour tenter la dédiabolisation il faut comprendre la diabolisation

    Et toutes les exclusions de candidats « douteux », et tous les entretiens avec Karine Lemarchand n’y feront rien. La stratégie dite de dédiabolisation choisie par Marine Le Pen et Florian Philippot est un échec et ne saurait être qu’un échec parce qu’elle n’analyse pas correctement ce qu’est la diabolisation. Répétons-le encore : Jean-Marie Le Pen et le FN ont subi dès 1985 -1986 l’interdit et le cordon sanitaire, alors que la déclaration sur le détail est de 1987. Le FN n’a pas été diabolisé pour le révisionnisme supposé de son chef, celui-ci n’a été que le prétexte de la diabolisation ; la raison de la diabolisation était et reste que le FN défend la nation comme cadre de l’exercice des libertés politiques. Et tant qu’il le fera il sera diabolisé par le système mondialiste. La dédiabolisation tentée par Marine Le Pen est donc une foutaise, on a pu le constater entre les deux tours. Seul l’habillage de la haine anti Le Pen a changé. A l’hystérie chaude du front républicain à l’ancienne de 2002 s’est substitué l’animadversion froide du consensus des modérés mondialistes.

    Le plébiscite de Macron, c’est l’échec de la France

    Le signal le plus inquiétant est envoyé par les catholiques pratiquants (i.e., qui vont à la messe au moins une fois par mois) qui auraient voté Macron au deuxième tour de la présidentielle dans une proportion de 70 %. Quand on se souvient de ce que fut la mobilisation de la Manif pour tous, et quand on lit le programme de Macron, on en demeure interdit. Est-ce à dire que, sous la catégorie « catholique pratiquant » (si peu), il faille lire « bourgeois effrayé par la sortie de l’Euro » ? Ou que les chrétiens de France sont frappés de schizophrénie ? On serait tenté de le penser lorsqu’on voit le sort de Sens Commun tour à tour rallié à Sarkozy et Fillon, aujourd’hui fan du franc-maçon François Baroin. Son président Christophe Billan a expliqué à La Vie qu’il se rencontre avec le député maire de Troyes sur la nécessité « d’assurer le primat de la loi républicaine sur toute loi religieuse ». C’est le vieux laïcisme des Lumières que Jacques Chirac exprimait à sa manière « Il n’y a rien au-dessus de la loi civile ». Que les représentants d’un catholicisme qui se veut militant se rallient à l’idéologie maçonne en dit long sur le pourrissement de la France par le mondialisme. Et l’échec de Marine Le Pen et de Florian Philippot à transformer la présidentielle en referendum pour ou contre la France a pour pendant le plein succès du plébiscite de Macron contre l’extrémisme.

    Une vraie politique de rupture avec le système

    C’est la nation, et non Le Pen, ou le révisionnisme, qui a été diabolisée, au profit du mondialisme : donc, pour vaincre le mondialisme, c’est la nation qui a besoin d’une dédiabolisation. La véritable stratégie de dédiabolisation, une fois cela compris, aurait pris le contrepied de celle qu’ont suivie Marine Le Pen et Philippot. Il ne s’agit pas de se soumettre à l’examen et aux critères des mondialistes et d’essayer de se faire aussi politiquement correct que le bœuf Juppé (« Regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez ? Dites-moi ; n’y suis-je point encore ? »). Il s’agit au contraire de s’affirmer pleinement. Ce n’est pas mal d’aimer son pays, sans rien en renier. Ce n’est pas mal de croire en la loi naturelle, au contraire. Ce n’est pas mal d’être ce qu’on est, etc. La vraie dédiabolisation, c’est d’emporter l’adhésion du peuple autour de l’identité nationale de façon à modifier le rapport des forces, rapport qui bloque et opprime aujourd’hui la nation. Il ne s’agit pas de rallier Dupont-Aignan à sa bannière pendant trois jours ou de susciter pendant une demie heure des interrogations chez Jean-Frédéric Poisson. Il faut libérer le peuple de son esclavage en proclamant toutes les vérités que l’on porte.

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