Pour Viktor Orbán, il est clair que la résolution votée le 17 mai par le Parlement européen (393 voix pour, 221 contre et 64 abstentions) pour demander le déclenchement de l’article 7 contre son pays est principalement motivée par son refus des quotas d’immigrants clandestins. L’article 7, qui peut priver un pays membre de ses droits en cas de violation des principes fondamentaux de l’UE, nécessitera toutefois l’unanimité de tous les autres gouvernements. La Pologne a déjà promis qu’elle s’y opposerait.
Le 16, c’était le commissaire européen chargé des Affaires intérieures, le Grec Dimitris Avramopoulos, qui menaçait de sanctions la Pologne, la Hongrie et l’Autriche pour n’avoir encore accueilli aucun immigrant clandestin dans le cadre du fameux système de relocalisation. Le 18, les députés au Parlement européen demandaient l’accélération de la relocalisation des immigrants clandestins. Hormis Nadine Morano, tous les députés LR français ont voté pour, démontrant ainsi qu’en dépit du programme de François Fillon pour la présidentielle, ils continuent de soutenir l’immigration de masse.
Dans leur résolution de mercredi contre la Hongrie, les députés européens demandaient d’ailleurs entre autres choses « l’abrogation, par le gouvernement hongrois, des lois restreignant les règles pour les demandeurs d’asile et les organisations non gouvernementales ». Ces lois, alliées à la double clôture frontalière édifiée à grands frais par la Hongrie, permettent justement à Budapest de lutter efficacement, pour le plus grand bien de tous les Européens, contre l’immigration illégale, ce qu’Athènes et Rome refusent de faire.
On le sait, la tâche des pays chargés de surveiller les frontières extérieures de l’UE a été rendue particulièrement ardue par la chancelière allemande Angela Merkel qui a ouvert en grand les portes de l’Allemagne en 2015. C’est justement la raison pour laquelle le Polonais Jarosław Kaczyński a répondu lundi aux eurocrates que c’est l’Allemagne, et non la Pologne, qui doit en supporter les conséquences aujourd’hui.
A l’opposé de la Pologne, de la Hongrie et de la plupart des pays d’Europe centrale et orientale, Autriche comprise, qui demandent une politique à l’australienne pour stopper l’immigration illégale, le nouveau président français a promis ce week-end au Premier ministre italien Paolo Gentiloni que Paris allait désormais faire preuve d’une plus grande solidarité avec Rome dans l’accueil des « migrants ». Une solidarité qui ne peut qu’inciter toujours plus de « migrants » à tenter leur chance.
Olivier Bault
Article et dessin de Chard parus dans Présent daté du 24 mai 2017
https://fr.novopress.info/205920/fracture-estouest-dans-union-europeenne-sur-immigration/