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  • Qui a donné aux USA le droit d’établir des bases militaires en Syrie?

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    Juste au moment où vous pensiez que notre politique en Syrie ne pouvait pas être pire, la semaine dernière, elle l’a été. L’armée américaine a attaqué à deux reprises les forces gouvernementales syriennes à partir d’une base militaire que les Etats-Unis occupent illégalement en Syrie. Selon le Pentagone, les attaques contre les forces soutenues par le gouvernement syrien étaient « défensives » parce que les combattants syriens se rapprochaient d’une zone auto-déclarée par les États – Unis « zone de de-conflit » en Syrie. Les forces syriennes poursuivaient Daech dans la région, mais les Etats-Unis les ont quand même attaquées.

    Les États-Unis sont encore en train d’entraîner un autre groupe rebelle qui combat à partir de cette base, située près de la frontière de l’Irak à al-Tanf, et ils prétendent que les forces gouvernementales syriennes constituent une menace pour la présence militaire américaine à cet endroit. Mais le Pentagone a oublié une chose: en premier lieu, il ne dispose d’aucune autorité pour être en Syrie ! Ni le Congrès américain, ni le Conseil de sécurité de l’ONU, n’a autorisé une présence militaire américaine en Syrie.

    Qui a donné à l’administration Trump le droit d’établir des bases militaires sur un territoire étranger sans l’autorisation de ce gouvernement ? Pourquoi sommes-nous en train de violer la souveraineté de la Syrie et attaquer son armée puisqu’ils se battent contre Daech ? Pourquoi Washington prétend-il que sa mission première en Syrie est de vaincre Daech alors qu’il mène des opérations militaires qui profitent à Daech?

    Le Pentagone a publié une déclaration disant que sa présence en Syrie est nécessaire parce que le gouvernement syrien n’est pas assez fort pour vaincre lui-même Daech. Mais les « zones de désescalade » convenues par les Syriens, les Russes, les Iraniens et les Turcs ont conduit à une réduction des combats et une fin possible à la guerre de six ans. Même si c’est vrai que l’armée syrienne est affaiblie, sa faiblesse est due à six ans de combats contre des « rebelles » parrainés par les États-Unis qui se battent pour renverser le gouvernement !

    De quoi s’agit-il vraiment ? Pourquoi les États-Unis occupent cette base militaire en Syrie? C’est en partie pour empêcher les Syriens et les Irakiens de travailler ensemble pour combattre l’Etat Islamique, mais je pense qu’il s’agit surtout de l’Iran. Si les Syriens et les Irakiens se rejoignent pour combattre Daech avec l’aide de l’Iran et les milices alliées chiites, les Etats-Unis croient que cela renforcera la main de l’Iran dans la région. Le Président Trump vient de rentrer de son voyage en Arabie Saoudite où il a juré qu’il ne permettrait pas que cela se produise.

    Mais cette politique est-elle vraiment dans notre intérêt, ou sommes-nous simplement en train d’exécuter l’appel d’offres de nos « alliés » du Moyen-Orient qui semblent impatients qu’on livre une guerre à l’Iran? L’Arabie Saoudite exporte sa forme radicale de l’islam dans le monde entier, y compris récemment dans les pays musulmans modérés asiatiques comme l’Indonésie. Ce que l’Iran ne fait pas. Cela ne veut pas dire que l’Iran est parfait,; mais quel sens y a-t-il à sauter dans le conflit entre sunnites et chiites quelque soit le côté où l’on se situe ? Les Syriens, ainsi que leurs alliés russes et iraniens, sont en train de vaincre Daech et al-Qaïda. Comme l’a dit le candidat Trump, quel mal y a-t-il à cela ?

    On nous a dit que si l’on permettait au gouvernement syrien de libérer Alep d’al-Qaïda, al-Assad tuerait les milliers de personnes qui y étaient piégées. Mais c’est le contraire qui s’est passé : la vie revient à la normale à Alep. La minorité chrétienne qui s’y trouve a célébré Pâques pour la première fois depuis plusieurs années. Ils sont en train de reconstruire Alep. Ne pouvons-nous pas simplement enfin laisser les Syriens en paix ?

    Quand vous en arrivez au point où vos actions aident en fait l’Etat Islamique, intentionnellement ou non, peut-être est-il temps d’arrêter. Il est plus que temps pour les Etats-Unis de renoncer à leur politique dangereuse et contre-productive en Syrie et de juste rapatrier nos troupes.

     Source

    http://www.voxnr.com/10427/qui-a-donne-aux-usa-le-droit-detablir-des-bases-militaires-en-syrie

  • Norman Palma sur la crise du dollar et le nouveau système monétaire international 2

  • Au second tour les Français seront encore libres

    Le premier tour des élections législatives, ce 11 juin a donné une avancée massive, en termes de sièges parlementaires prévisibles aux macroniens. Il n'a cependant guère convaincu, quant au nombre absolu des voix, en recul de plusieurs centaines de milliers par rapport au scrutin présidentiel, passant de 18 % à 16 % des électeurs inscrits. Ce pouvoir n'est pas fort de l'enthousiasme de ses partisans, mais du désarroi de ses adversaires.

    Le second tour sera donc une épreuve de vérité pour les candidats officiels, alors même que les ministres Bayrou et Sarnez témoignent des premiers craquements au sein de l'incohérence gouvernementale.

    On peut certes craindre que le rejet de la situation de parti unique ne soit pas encore mûr dans le pays. Attention en effet le 19 juin il sera trop tard si les projections diffusées depuis le premier tour sont confirmées le 18.

    Macron lui-même le 28 février à Angers, déclarait pourtant : à propos d'une majorité présidentielle qui existerait "uniquement autour d'un parti" : "non seulement ça n'est pas possible, mais ça n'est pas souhaitable parce que ça serait un hold-up" ! (1)⇓

    Sans aucune opposition à l'Assemblée, les affaires concernant les ministres d'Emmanuel Macron seront classées sans suite. Aucune enquête parlementaire ne pourra être menée.

    Déjà, Emmanuel Macron a fait disparaître la loi de moralisation de la vie publique, dont il a tant parlé pour se faire élire, pour la remplacer par un projet de loi largement allégé rétablissant la confiance dans l'action publique.

    Les emplois fictifs du Modem étaient au service de Bayrou et concernent 3 ministres de Macron

    Deux ministres sont concernés par l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires du Modem : la ministre des Armées Sylvie Goulard et la ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez. Quant au garde des Sceaux, ministre de la justice François Bayrou, président du Modem, difficile de croire qu'il pouvait pas ne pas savoir.

    Sylvie Goulard semble bien avoir utilisé les services comme assistant parlementaire du responsable de la formation des élus au sein du Modem. Quant à Marielle de Sarnez, ses assistantes parlementaires étaient respectivement chef de cabinet de François Bayrou, sa secrétaire particulière et une attachée de presse.

    Devant le silence impressionnant de l’exécutif, le député du Rhône Georges Fenech a interpellé le gouvernement suite à l’enquête préliminaire visant les emplois présumés fictifs des assistants parlementaires européens du parti Modem. Il considère que cette situation place le président du Modem, François Bayrou, dans une situation flagrante de conflit d’intérêt.

    En effet, en sa qualité de garde des Sceaux, chef ultime du Procureur de Paris, François Bayrou se retrouve destinataire de tous les éléments synthétiques d’enquête qui le visent personnellement et peut, par voie de conséquence être en mesure d’allumer des contre-feux pour échapper à sa responsabilité personnelle et politique !

    Une nouvelle loi de moralisation de la vie publique, vient d’être annoncée, à grand renfort de publicité, le député du Rhône demande dès lors solennellement au ministre de la Justice de prendre toutes les mesures pour se mettre en retrait de ses fonctions ministérielles, l'enquête visant le parti politique dont il fut le fondateur en 2007 et dont est toujours le Président.

    Au second tour les Français seront encore libres, il serait donc souhaitable qu'un nombre significatif de citoyens choisissent de censurer la dangereuse pratique, que l'on croyait oubliée depuis le second empire, celle des candidats officiels.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. Il disait alors vouloir bâtir une majorité de coalition

    http://www.insolent.fr/2017/06/au-second-tour-les-francais-seront-encore-libres.html

  • Malgré la résistance héroïque des militants du GUD, et le soutien des Lyonnais, les flics ont attaqué le Bastion social

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    Une image qui vaut mille mots.

    Hier soir, la police est venue déloger par la force les militants et les habitants du Bastion Social.

    La "justice" n'est pourtant pas aussi pressée d'ordonner les expulsions quand ce sont des romano ou des crasseux qui volent les maisons de Français !

    Les camarades du GUD n'ont pas dit leur dernier mot, ils prennent des risques pour mettre en action ce que des millions de français encouragent, alors contre vents et marées : SOUTIEN AU BASTION SOCIAL !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Patrice de Plunkett a raison : « Les macronistes ne font pas de cadeaux »

    Un billet de Patrice de Plunkett

    Il y a un certain temps que nous ne sommes plus toujours - ni même souvent - d'accord avec Patrice de Plunkett. Mais cela arrive, notamment ici, où il est démontré que les mœurs du macroncosme ne sont, de loin, pas plus angéliques que celles des concurrents. Où le télé-évangéliste se change en tueur. Mœurs électorales ? Sans-doute. Comme en d'autres domaines de l'activité humaine ? Peut-être un peu plus. Et assez vilainement.  LFAR   

    François Lamy, ex-ministre de la Ville (2012-2014), a fait le mauvais choix en janvier : il a soutenu Benoît Hamon. Il se présente sous étiquette PS aux législatives de juin à Lille. Il a fait loyalement campagne pour Emmanuel Macron la semaine dernière, afin de « faire barrage au FN »...Mais voilà que dimanche matin, alors qu'il allait distribuer des tracts Macron sur un marché lillois, il ouvre le JDD et lit qu'En marche va présenter un candidat contre lui avec des intentions féroces 

    On sait que « fumer » veut dire tuer par balles... Assez dépité, Lamy tweete son désarroi (sous hashtag #ça donne envie) :

    « Se lever un dimanche pour distribuer un tract appelant à voter Emmanuel Macron pour battre Marine Le Pen et lire ça dans le JDD ! » Mais comment un hamoniste pourrait-il résister à la nouvelle famiglia macroniste qui s'empare des grandes villes ?

    Selon La Voix du Nord (13/02), l'ex-socialiste Christophe Itier - qui a rejoint Macron dès mai 2016 -  est « l'homme qui veut faire de la métropole lilloise une Macronie ». Comme le clamait M. Macron hier à La Villette, En marche est une rupture radicale. Une rupture avec quoi ? S'il s'agit de fumer les concurrents, ça s'est toujours fait. 

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    Patrice de Plunkett : le blog

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/index-1.html

  • Rois de France, de Balzac : Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution [III]

    C'est en 1837 que Balzac publia Rois de France, un ouvrage concis fort intéressant, consacré aux six derniers « Louis » rois de France, de Louis XIII à Louis XVIII. Malheureusement peu réédité par la suite, cet ouvrage était devenu, de ce fait, indisponible, depuis 1950.

    Notre confrère Péroncel-Hugoz a pris l'heureuse initiative de faire rééditer Rois de France, au Maroc, par les Editions Afrique Orient. Nos lecteurs peuvent d’ailleurs lire Péroncel-Hugoz ici-même, régulièrement, puisqu’il nous fait l’amitié de sa participation – très appréciée – à Lafautearousseau.

    Nous donnerons quatre extraits de Rois de France - des « bonnes feuilles » - dans nos parutions du week-end.  

    Extrait 2 : Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution [intégralité du chapitre, pages 83 à 95]

    Louis XVI, né à Versailles le 23 août 1754, troisième fils du dauphin, fils unique de Louis XV et de Marie-Josèphe de Saxe, était âgé seulement de vingt ans lorsqu'il succéda au roi Louis XV. Depuis quatre ans déjà, il avait épousé Marie-Antoinette d'Autriche, fille de l'impératrice Marie-Thérèse, alliance qu'il est inutile de qualifier d'impolitique. De grandes démonstrations de joie, qui allèrent jusqu'à l'indécence, accueillirent son avènement au trône. Le jeune prince n'y répondit que par un silence froid et digne ; mais il ne s'en crut pas moins obligé de céder à la voix publique et de bannir du gouvernement les hommes qui l'avaient occupé pendant les dernières années du règne précédent, et parmi lesquels il s'en trouvait que l'on eût dû conserver peut-être, la connaissance parfaite qu'ils possédaient de la situation délabrée des affaires les rendant seuls capables d'y appliquer les remèdes nécessaires. Ils furent remplacés par les hommes désignés par l'opinion populaire qui, dans les temps de corruption et de désorganisation sociale, ne devrait jamais faire loi. 

    Quand une nation est en voie de prospérité et d'agrandissement, on peut faire droit à ses exigences, car elle ne demande que des choses utiles au but où elle tend ; mais lorsqu'elle aspire à une révolution et à sa ruine, lorsque le vertige s'est emparé d'elle, la sagesse ne peut conseiller de céder à tous ses caprices maladifs et pernicieux. Le roi Louis XVI était trop jeune pour savoir faire cette distinction, et le comte de Maurepas, sur les conseils duquel il se guidait, n'était rien moins que l'incarnation de la sagesse politique. On vit donc apparaître successivement aux affaires l'encyclopédiste Turgot, homme de chiffres et non de gouvernement ; le philosophe Malesherbes, en qui le mélange de sentiments monarchiques individuels et d'idées réformatrices prouve au moins quelque absence de logique ; le cardinal de Loménie, athée en chapeau rouge ; Saint-Germain, autre matérialiste nobiliaire, et enfin le banquier protestant Necker, véritable type de l'aristocratie d'argent. 

    Ainsi, toutes les nuances du parti novateur eurent successivement des représentants au ministère. La monarchie était désormais à la discrétion de ses ennemis, qui n'eurent plus besoin de mettre dans leurs manœuvres un hypocrite ménagement. Les parlements furent rétablis sur leurs anciennes bases, sans que l'on prît aucune précaution contre leur esprit d'opposition, encore aiguisé par la vengeance et par le triomphe qu'ils obtenaient. On ne tarda pas à retrouver les membres de cette compagnie toujours prêts à favoriser les factieux et à compliquer les difficultés où la couronne était engagée. La première faute du gouvernement de Louis XVI, faute capitale, et d'où dérive directement la catastrophe qui le termina, fut de s'égarer dans une foule de réformes, ou, pour mieux dire, de changements partiels, avant d'avoir ressaisi l'autorité souveraine et rétabli la bonne administration du Royaume. On ne faisait par-là qu'encourager les prétentions des conspirateurs, sans s'être assuré les moyens de les réprimer. L'énergie n'était point d'ailleurs une qualité du caractère du roi Louis XVI. Tout concourait donc à exagérer l'audace des révolutionnaires, qui déjà succédaient aux philosophes, dont ils ne faisaient au reste qu'appliquer les doctrines. Poussés tour à tour par cette opinion publique dont Louis XVI s'était imposé de suivre toutes les phases, les ministres, qui apparaissaient sur la scène des affaires pour en descendre au bout de quelques mois, apportaient chacun leur petite réforme, suivant la direction de leur esprit ; mais tous encourageaient l'effervescence démocratique de la nation.

    Tandis que l'on changeait le mode de perception des impôts, que la royauté renonçait aux lettres de cachet, arme qui eût été utile contre les chefs de faction; que l'on détruisait la Maison du roi, dont la loyauté faisait contraste avec l'esprit de beaucoup d'autres corps; tandis que l'on méditait la ruine du clergé français,  cet antique et magnifique monument, si monarchique et si national à la fois; tandis que l'on abolissait la torture, tombée depuis longtemps en désuétude, et qu'on s'amusait à rechercher les vestiges de corvées et de servitudes qui existaient encore, afin de les effacer, on laissait aux écrivains et aux parleurs liberté entière d'imprimer et de colporter les principes les plus immoraux et les plus subversifs. On les laissait préconiser le culte de la raison (nous répétons cette expression philosophique, sans vouloir l'expliquer), poser comme base de leur système politique l'égalité (nous ne faisons encore que répéter), et arriver à mettre les faits à la place du droit. La royauté en était venue à se déchirer elle-même les entrailles : on vit paraître une déclaration royale portant qu'une colonie, pour s'affranchir de tout tribut vis-à-vis de la métropole, n'avait besoin que de se déclarer indépendante. Cette déclaration fut proclamée à propos de la guerre de l'Amérique et de l'Angleterre. Dans cette guerre, la France, fidèle à son nouveau principe de guerroyer sans but, épuisa ses finances, et prodigua le sang de sa jeune noblesse pour s'acquérir la haine redoutable de l'Angleterre et l'amitié, assez équivoque et fort inutile, des Américains. 

    L'honneur d'avoir combattu victorieusement ne pouvait d'ailleurs compenser le mal que devait causer en France l'importation des idées républicaines. Les jeunes seigneurs, compagnons de Washington, durent préconiser à leur retour ce qui était en quelque sorte l'âme de leur gloire. Le dogme de la souveraineté du peuple sortit naturellement de ces faits et de cette conduite. On ne doit plus s'étonner lorsqu'on voit une autre déclaration royale, provoquée par le cardinal de Loménie, appeler les gens de Lettres à proposer le meilleur mode pour la convocation des Etats généraux. On se plaçait ainsi dans le lit même du torrent. C'est encore le parlement qui poussa le gouvernement à convoquer les Etats généraux, mesure formidable, que l'on ne devait peut-être employer qu'à des époques de crise extérieure, et lorsqu'un intérêt commun et évident ralliait la nation autour du trône, mais non pas, certes, lorsque les institutions de la monarchie auraient eu besoin d'une protection dictatoriale. Le ministre des Finances, Calonne, avait au préalable assemblé les notables ; mais les factieux parvinrent, par leurs manœuvres, à neutraliser l'effet qu'eût pu produire cette assemblée, composée en grande partie de membres du clergé et de la noblesse, et il n'en résulta que la divulgation de la faiblesse du pouvoir et du désordre des affaires. 

    Ce fut alors que les parlements, qui s'étaient jetés à la tête du parti réformateur, intriguèrent pour faire rassembler les Etats généraux, où ils espéraient dominer par la connaissance de la jurisprudence et l'habitude de la parole. Cette mesure était présentée comme le seul moyen de satisfaire la nation et de tirer la royauté des difficultés où elle se perdait. Elle fut adoptée, comme nous venons de le dire. La monarchie n'allait point à sa perte pas à pas, elle semblait n'y pouvoir arriver assez vite. En convoquant les Etats généraux suivant les formes anciennement usitées, on eût encore excité des troubles, mais en donnant aux Tiers Etat un nombre de représentants égal à celui des représentants du Clergé et de la Noblesse réunis on rendait un bouleversement général inévitable. Les princes du sang protestèrent en vain contre cette innovation. La première assemblée des Etats eut lieu le 5 mai 1789. Les députés du Tiers Etat, laissant bien en arrière toutes les prétentions des parlements, se constituèrent tout d'abord en assemblée nationale, et l’évolution commença. Le pouvoir ne sut prendre d'autre mesure contre cette déclaration plus que menaçante que de faire suspendre les séances et fermer la salle où elles se tenaient. Le Tiers Etat répondit à cette dérisoire répression par le serment du Jeu de paume. On ne peut comprendre que cette éclatante rébellion n'ait pas enfin dessillé les yeux du monarque ; qu'il n'ait pas vu à ce moment qu'il n'y avait plus d'accommodement possible, et qu'il ne se soit pas résolu à défendre ses droits à force ouverte. Son malheur fut de ne pas comprendre que le bonheur de la nation dépendait du maintien des institutions monarchiques, et de croire que le roi peut gouverner ses sujets sous leur propre tutelle.

    Après une lutte de quelques jours, soutenue d'une part avec une modérisation déplorable et des concessions ruineuses, de l'autre avec une insolence sans bornes et des exigences impitoyables, l'Assemblée prétendue nationale resta maîtresse du terrain. Le Clergé et la Noblesse reçurent ordre de se réunir au Tiers Etat. Louis XVI déclara qu'il ne voulait pas qu'un seul homme pérît pour sa querelle. Et c'était le sort de dix générations peut-être qu'il compromettait par son aveugle faiblesse ! L'ancien mode de délibération par ordre fut rejeté bien loin : il n'y eut dans l'assemblée d'autre division que celle des partis, qui, partagés par des vues d'ambition et d'intérêt personnel, se réunissaient pour le renversement des anciennes institutions. Les faibles étaient entraînés, les bons étaient écrasés par la véhémence des factieux. La déclaration des Droits de l'Homme, rejetée dans les bureaux, fut adoptée par l'assemblée réunie. Tandis que l'anarchie régnait parmi les gouvernants, il était difficile que l'ordre se conservât parmi les masses. Tandis qu'on abolissait à l'Assemblée nationale la Constitution monarchique, il était difficile que le peuple conservât pour le monarque et pour les Grands le respect qui leur était dû. A la vue des périls matériels qui menaçaient la France, Louis XVI eut une dernière velléité d'énergie : le maréchal de Broglie, qui était à la tête de quarante mille hommes de bonnes troupes, fut mandé à Paris. La populace de Paris n'eut besoin, pour faire retirer cette mesure, que de se soulever, de s'emparer de la Bastille, de piller les arsenaux et de massacrer quelques citoyens fidèles. A partir de ce moment, Louis XVI se prépara au martyre, et ne songea sans doute plus à se montrer en roi. Il se prêta à tout ce qu'on exigea de lui, se mit complètement à la merci des constituants, se laissa mener en triomphe à Paris, dépouiller de ses gardes et décorer de la cocarde aux trois couleurs, signe de ralliement des factieux. Le président de l'Assemblée nationale lui adressa par forme de compliment ces paroles : « Henri IV, votre aïeul, avait conquis son peuple ; c'est le peuple aujourd'hui qui a conquis son roi ».

    Peu de mois après, un soulèvement des Parisiens alla de nouveau l'arracher au palais de Versailles : il fut ramené à Paris avec toute sa famille et emprisonné dans le palais des Tuileries. Les circonstances les plus hideuses accompagnèrent cet enlèvement. L'Assemblée nationale, comme un essaim de vautours acharnés sur leur proie, se transporta à Paris à la suite du malheureux roi. Dès lors, on ne sait plus ce dont on doit le plus s'étonner, ou de la résignation du monarque, ou de la fureur de ses ennemis. Celui-là n'était jamais las de faire des concessions nouvelles, espérant dans son aveuglement épargner le sang de ses sujets, en sacrifiant les lois qui les protégeaient ; ceux-ci, cependant, retenus par des considérations extérieures et par une habitude de respect héréditaire, n'osaient encore abolir complètement la royauté, et s'en dédommageaient par le supplice continuel auquel ils avaient voué le roi. Le trône était en effet tout ce qu'il restait du Royaume de France. Les parlements, le Clergé, la Noblesse, la législation, l'armée, les finances, le système de la propriété, tout le reste était anéanti, et, par une dérision amère, on demandait au roi, pour tous les décrets, une approbation qu'il ne pouvait refuser.

    Nous ne parlerons pas des divers ministères qui se succédèrent à cette époque aux affaires, et qui tous n'étaient que des reflets de l'Assemblée constituante. Ce terrible pouvoir émané de lui-même, et ne relevant de rien ni de personne, ne pouvait être de longue durée ; il éprouva la réaction du mouvement destructeur qu'il avait opéré en France ; il fut obligé de s'effacer et de faire place à une Assemblée législative qui devait rétablir un autre état de choses à la place de celui qu'on avait renversé, mais qui ne pouvait en réalité que continuer l'œuvre inachevée de la Révolution et sanctionner la souveraineté de l'anarchie. Des princes avaient depuis longtemps quitté la France ; ils avaient pris ce parti à la prière du roi lui-même : beaucoup de membres de la noblesse et des classes de la société qui s'y rattachaient avaient aussi émigré. Les partisans de la monarchie n'avaient de choix à faire qu'entre la fuite et le martyre. La résistance était impossible. Le roi la défendait absolument. Il s'y opposait de tout le pouvoir qui lui restait ; et lorsque l'autorité royale était ainsi méconnue et attaquée, il était difficile aux citoyens fidèles de refuser au roi leur obéissance, fût-ce même dans son propre intérêt. Ce fut alors que l'on put voir combien en nivelant la noblesse Richelieu et Louis XIV avaient affaibli la monarchie. Les grands seigneurs s'étaient appauvris et corrompus dans l'existence oisive et luxueuse de la cour. Au lieu de s'endurcir les bras et d'aguerrir leur esprit comme leurs pères, dans les périls, dans les révoltes et les conspirations quand la guerre manquait, ils se rapetissaient et s'amollissaient en des intrigues mesquines. Au lieu d'avoir des partisans et de marcher entourés de jeunes gentilshommes, ils portaient des broderies et des diamants, ils avaient des voitures et des laquais dorés. Si la France n'eût été composée que de nobles, c'eût été merveille ; mais derrière eux se trouvait le peuple, qui, dressant la tête par-dessus la noblesse à mesure qu'elle s'affaiblissait, devait tôt ou tard être saisi d'une de ces fureurs qu'il puise dans l'ignorance de son impuissance morale, et qui se résolvent par le massacre et la dévastation.

    Quand la nouvelle jacquerie éclata, on n'avait plus pour l'arrêter à sa naissance ces escadrons de chevaliers puissants par leurs armes, plus puissants encore par l'esprit commun qui les animait. Beaucoup de seigneurs de la cour, de ceux-là même pour qui les Bourbons avaient le plus fait, abdiquèrent leur qualité et se confondirent dans les rangs des démagogues.

    La noblesse de province, demeurée pour la plupart fidèle, ne trouva aucun grand nom pour lui servir de drapeau et de signal de réunion ; ce grand corps qui comptait dans son sein quatre-vingt mille familles, s'écroula sans opposer de résistance, faute de point d'appui. L'armée de Condé et de Quiberon appartiennent aux corps d'officiers de terre et de mer. L'héroïque protestation de la Vendée appartient à l'esprit religieux et au peuple. La noblesse n'existait plus comme corps politique ; ce fait, lentement accompli, s'était seulement révélé quand une commotion avait assailli l'Etat. Les gentilshommes ne se devaient plus, dès lors, de comptes qu'à eux-mêmes. Ceux qui ne désespéraient pas de l'avenir allaient dans l'exil attendre des jours meilleurs, gardant précieusement dans leur sein le souvenir d'une patrie qui ne devait offrir désormais qu'un tombeau aux plus heureux d'entre eux. Les autres, ceux qui pensèrent que tout était fini, et qui voulaient s'ensevelir sous les ruines de la monarchie, après avoir vu leurs châteaux réduits en cendres, montaient sur les échafauds, jetaient sur la foule un regard tranquille, dédaigneux et laissaient prendre leur tête au bourreau. C'était ainsi qu'ils mouraient ! L'assassinat ne les prenait pas plus au dépourvu qu'une exécution publique.

    Quant à ceux qui se jetèrent dans le parti révolutionnaire, il nous est difficile de trouver dans ce fait une tradition des anciennes révoltes nobiliaires, des guerres de la Ligue ou de la Fronde, dans lesquelles la noblesse agissait collectivement et ne combattait l'autorité royale qu'à son profit, tandis qu'à l'époque de la Révolution de 1789, les Noailles, les La Rochefoucauld, les Montesquiou, les Lauzun, enfin tous les seigneurs qui se réunirent au Tiers-Etat, ayant renoncé à leurs titres et à leurs privilèges, n'étaient mus que par l'intérêt de la nation, sinon par des vues d'ambition personnelle. Ils furent au moins coupables d'impéritie. Le moment arriva où les assassins organisés qui campaient dans Paris, dignes satellites de ceux qui gouvernaient la France, se sentirent assez aguerris au crime pour attenter à la personne du roi. Quand on voit vingt-mille hommes armés envahir les Tuileries dans un but meurtrier, briser les portes avec la hache, traîner des canons dans les appartements, et s'arrêter devant la majesté royale, toute dépouillée qu'elle leur apparaisse, on peut conclure de là que le respect, l'autorité et le nom du roi s'étaient progressivement acquis en France, et quels longs souvenirs de bienfaits et de gloire s'y rattachaient.

    C'est le 20 juin 1792 qu'eut lieu cette attaque, organisée par ceux qui disposaient du pouvoir, et qui, ayant manqué son but, demeura impunie. Deux mois ne s'étaient pas écoulés qu'un nouveau soulèvement plus formidable encore se rua sur le palais des Tuileries. Un combat s'engagea entre les hordes des factieux et quelques bataillons de la garde nationale et des gardes suisses, que conduisaient des serviteurs fidèles. Le succès dans cette circonstance ne pouvait sans doute réparer tous les maux causés par la faiblesse du prince : mais il était de son devoir de s'attacher à la moindre chance de salut. Alors, comme auparavant, Louis XVI ne jugea point ainsi. La clémence absorbait en lui toutes les facultés royales. Il alla lui-même rassurer les députés qui tremblaient sur leurs bancs en entendant les coups de fusil retentir et qui craignaient que les soldats, vainqueurs des sicaires, ne voulussent aussi en finir avec les chefs. Le roi envoya l'ordre à ses défenseurs de cesser le combat. L'Assemblée reconnut cet acte de bonté en prononçant trois jours après la déchéance du monarque, qui fut conduit avec sa famille à la prison du Temple.

    C'en était assez pour l'Assemblée législative, qui céda la place à la Convention. La Constituante avait dépouillé la royauté du cortège d'institutions qui la soutenaient : la Législative l'avait anéantie. Il fallut une troisième assemblée pour sceller du meurtre du roi l'abolissement du pouvoir royal. On s'est étonné et indigné de l'attitude passive que conserva toute l'Europe en présence de cette grande perturbation. Les gouvernements furent effrayés de l'énergie que déployait la nation française ; ils la laissaient s'épuiser et se déchirer elle-même, confondant cette révolution avec les révolutions accidentelles, attendant le moment favorable pour une invasion, et rêvant le partage de notre territoire. Ils ne se crurent point intéressés dans la question, et ne purent déplorer bien sincèrement la chute d'une Maison royale qui avait arraché quelques fleurons à presque toute les couronnes de l'Europe. Les faibles tentatives de la Prusse pour venir au secours de Louis XVI ne firent que servir de prétexte aux bourreaux de ce malheureux prince. Déclaré en état d'accusation comme coupable d'attentat à la sûreté du peuple français, il fut mandé à la barre de la Convention, dont il ne récusa pas la compétence. Chose étrange ! La Convention accueillit avidement cette suprême concession de Louis XVI. Nous ne donnerons point de détails sur ce procès, nous ne le qualifierons point, nous ne discuterons pas non plus (à Dieu ne plaise !) la compétence d'une nation à juger son chef : les résultats de ce fait en ont suffisamment démontré l'iniquité.

    C'est le 17 janvier 1793 que fut prononcée cette sentence de mort qui couvait depuis si longtemps dans le cœur des juges. Elle fut exécutée le 21 janvier. Le roi se montra en présence du supplice ce qu'il avait toujours été au milieu des hurlements d'une multitude furieuse et sous les outrages de son emprisonnement. Il fut sublime de calme, de résignation et de courage. Sa fermeté auguste ne l'abandonna ni pendant ses adieux à la reine et à ses enfants, ni sur le faîte de l'échafaud. Il protesta de son innocence et pria Dieu de ne point faire retomber son sang sur la France. Mais sa voix n'arrivait qu'aux oreilles endurcies des soldats qui de toutes parts entouraient l'échafaud. Le bruit des tambours la couvrit bientôt. La tête de Louis XVI tomba, et fut présenté à la foule par la main du bourreau.

    Des cris de Vive la République ! s'élevèrent alors du sein du morne silence qu'avait gardé le peuple pendant l'exécution. On put croire qu'il cherchait à s'étourdir et qu'il invoquait l'avenir pour oublier le passé. »

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/05/26/histoire-rois-de-france-de-balzac-iii-5947900.html

  • Natacha Polony les dérange-t-elle ?

    La semaine dernière, la jour­na­liste s'est vue remer­ciée par Paris Première. Son émis­sion Polo­nium n’est pas recon­duite à la rentrée.

    Aujourd’­hui, Europe 1 vient de sèche­ment de lui envoyer une lettre de licen­cie­ment sans entre­tien préa­lable. Contac­tée par les jour­na­listes, l’ex-tête à clash d’On n’est pas couché accuse le coup.

    « Je suis surprise d’avoir reçu ce cour­rier. Je m’ex­plique diffi­ci­le­ment cette déci­sion. On discu­tait, on m’avait juste dit que la revue de presse (qu’elle animait tous les matins aux côtés de Thomas Sotto, lui aussi viré ndlr) allait conti­nuer mais avec quelqu’un d’autre. »

    Récemment elle avait dénoncé le groupe Bildeberg, auquel ont participé ces dernières années... Edouard Philippe et Emmanuel Macron :


    Natacha Polony sur le groupe Bilderberg et le... par News360x

    Le 13 juin, elle s'en prenait à Richard Ferrand, qui aurait acquis un bien immobilier avec sa réserve parlementaire :

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html