Par François Marcilhac
Dans la « charte des valeurs
» que vient d’adopter la République en marche, la nation n’est pas citée non plus.
Ce 16 novembre 2017, la République en marche, « mouvement politique et citoyen
» (sic), a publié sa « nouvelle charte des valeurs
», qui sera soumise aux votes des membres de son Politburo le 18 novembre, après avoir été « enrichie de la consultation organisée
» auprès des adhérents du parti. Contrairement au premier texte, pour lequel la France existait encore (« nous pensons
[…] que l’avenir de la France nécessite de renouer avec l’idée de progrès
»), mais qui ignorait déjà le mot de nation, cette nouvelle charte rompt publiquement avec la France qui ne fait plus l’objet des préoccupations du parti jupitérien.
Apôtres d’un progressisme béat qui, pour remonter aux XVIIIe et XIXe siècles, sert aujourd’hui à promouvoir l’adaptation servile au mondialisme, ces « héritiers de valeurs séculaires humanistes, républicaines et laïques
» ne se reconnaissent que « comme citoyens européens, attachés au projet d’une Europe politique, et convaincus que l’ensemble des valeurs qui
[les] rassemblent
[…] ne pourra réellement se déployer que dans le projet européen
», un projet qui est lui-même explicitement subordonné à la logique de la mondialisation, garante d’un « avenir collectif
» dans lequel n’entre pas le peuple français, constitué en nation, la France n’étant plus synonyme que de « repli sur soi
» ou de « retour en arrière
».
Cette charte des valeurs a au moins le mérite de prouver aux Français, s’il en était encore besoin, que le projet macronien vise à la disparition même de la France. L’ennemi des Français s’est ainsi clairement désigné. •