Le 10 avril, le commis aux affaires courantes du régime Macron, Édouard Philippe, avait dit : « Ce recours à ces armes [chimiques] n'est pas neutre, il dit des choses sur le régime et notre réaction à l'usage de ces armes dira des choses de ce que nous sommes ».
La réaction a eu lieu cette nuit, et elle dit effectivement ce qu’ils sont :
- le département « France » de l’oligarchie atlantiste, particulièrement manipulé, dans cette affaire, par la « gouvernante anglaise »,
- une voyoucratie au regard du droit international,
- les appuis directs et indirects, plus ou moins subtils, de l’islamisme international, qu’ils prétendent combattre par ailleurs.
Ces gens-là sont inconséquents, et tous ceux qui leur sont servilement subordonnés le sont également. Qui en effet garantit que la république française – nous ne voulons pas dire la France, car nous nous refusons absolument à considérer que c’est la France qui a agressé la Syrie cette nuit– que la RF, donc, sera toujours dans le camp des vainqueurs. Quelles excuses auront à présenter tous ceux qui ont collaboré sans se poser de question à cette forfaiture, lorsqu’ils comparaitront devant un Nüremberg bis, sans parle de leur parution devant le Souverain Juge ?
Nous soulignons le mot servilement, pour ne pas faire d’amalgame entre ceux que l’on pourrait facilement remplacer par des robots tant ils ont renoncé à l’exercice de leurs facultés intellectuelles, et ceux qui ont pu chercher à limiter l’ampleur des frappes et à raisonner les représentants de l’oligarchie.
Ceci étant posé, les premières informations disponibles tendent à montrer que :
- la frappe a été limitée, une centaine de missiles de croisière (avec les premières polémiques sur l’efficacité réelle ou supposée de la DCA syrienne fortement russisée),
- il semble que, du côté du département France de l’Empire, il n’y ait pas de velléité de poursuivre, comme tend à le montrer un communiqué de l’Élysée diffusé dans la matinée.
Ceci nous conduit donc à formuler l’hypothèse suivante : bien que condamnée véhémentement par Moscou et ses alliés, l’attaque a été, si ce n’est co-décidée avec Moscou, du moins largement revue à la baisse face à la fermeté de V. Poutine, pour permettre à l’Empire de ne pas perdre la face après ses déclarations fracassantes. Ceci expliquerait notamment l’absence de réaction contre-offensive de la part de Moscou contre les vecteurs des frappes. On ne peut d’ailleurs que louer la stabilité émotionnelle et la mesure des autorités russes face à l’hybris occidentale. Cette différence abyssale traduit selon nous la différence radicale de conception de l’État et des relations internationales entre ces deux parties.
Par ailleurs, gardons à l’esprit que, Outre-Atlantique, ces actions font partie d’un jeu très complexe où Trump essaie de prendre, très laborieusement et à sa façon particulièrement déstabilisante, la main sur l’administration et contre l’État profond, comme l’évoquait notamment Charles Sannat, repris dans cette note.
Quelle que soit la suite, l'appel à la mobilisation contre une guerre injuste est plus que jamais d'actualité.