Non, Emmanuel Macron n’est pas à la hauteur de la menace islamiste. Son choix de ne pas écourter son week-end à Brégançon (Var) a fait comprendre qu’il relativisait l’attentat au couteau perpétré à Paris (quartier de l’Opéra), samedi soir. Un jeune français y a trouvé la mort, sous les coups d’un “compatriote” d’origine tchétchène. Quatre personnes ont été blessées, dont deux grièvement. Dans deux tweets datés du 12 mai, le chef de l’Etat a dénoncé un “terroriste”, puis il a écrit : “La France ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté”.
A aucun moment, le président n’a voulu nommer le caractère islamiste du meurtre, commis aux cris d’Allah Akbar. La veille, il n’avait pourtant pas eu de réserve pour désigner le nationalisme comme son adversaire : “Pour vaincre les nationalistes : assumer d’avoir une solidarité européenne”. Pour vaincre les islamistes, il faudra donc attendre avant d’avoir la recette élyséenne. Elle tardera à venir, car Macron redoute visiblement d’avoir à offenser une idéologie totalitaire. Dans le même temps, samedi, Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, évoquait d’ailleurs une “agression”, avant d’employer ensuite, néanmoins, le juste mot d’”attaque”. Quant au député LREM Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du Raid, il se risquait dans un débat télévisé à comparer les prêches en arabe dans les moquées aux prêches en latin dans les églises…Bref, ce qui ressort de ces quelques exemples est une volonté de banaliser le terrorisme islamique, compris comme une fatalité. Une telle attitude de renoncement est bien plus dangereuse que la guerre déclarée à la France par l’islam conquérant.
Israël, qui fête ce lundi les soixante-dix ans de sa renaissance, devrait être un exemple pour la France, ventre mou devenu cible principale du djihad en Europe. La résistance de l’Etat hébreu à l’islamisme ne s’embarrasse pas d’états d’âme. Macron pourrait déjà apprendre d’Israël à désigner l’adversaire par son nom, en se libérant de l’islamiquement correct devant lequel la France se plie. Le président pourrait aussi mesurer la puissance que peut dégager un Etat-nation, même minuscule, quand il retrouve sa langue, sa mémoire, ses frontières, ses racines, son identité.
Tout ce qu’Israël assume, dans son combat pour sa survie, est vu comme une provocation par le politiquement correct qui tient le haut du pavé en France et qui sévit encore à l’Elysée. Or la capitulation est un état d’esprit qui se corrige, pour peu que les dirigeants en donnent l’exemple. Les mentalités françaises sont prêtes à s’émanciper de la léthargie du bien pensisme. Très rares ont été ceux qui se sont offusqués de voir le tueur abattu par des gardiens de la paix, moins de dix minutes après avoir commencé sa course à la mort. Dans cette intifada des couteaux, sans doute est-il possible d’ailleurs d’écourter encore le temps de la riposte, en s’inspirant du savoir-faire israélien. Il est temps aussi de revoir l’accès à la nationalité, les conditions d’expulsion, la fermeture effective des mosquées salafistes, etc. Le tweet que Macron devrait écrire : “L’islamisme ne passera pas !”.
Ivan Rioufol
Texte daté du 2 mai 2018 et repris du blog d’Ivan Rioufol