Ah les donneurs de leçons de la gauche progressiste ! Le lièvre a été soulevé par une enquête de Libération publiée le 8 février… pour éviter peut-être que l’information ne soit diffusée par d’autres. Un groupe facebook baptisé La ligue du LOL, regroupant une trentaine de journalistes, de membres d’agence de communication travaillant à Paris, a sévi à la fin des années 2000. Ils se sont livrés à des cyber-harcèlements dirigés principalement contre des femmes, et, circonstances aggravantes, contre des militantes féministes. Patron de la rédaction de Libération, Laurent Mouchard-Joffrin s’est fendu d’un éditorial car son quotidien a été éclaboussé par l’affaire puisque au moins deux de ses journalistes (Vincent Glad et le rédac chef Alexandre Hervaud, aujourd’hui suspendus à titre provisoire) étaient affiliés à cette Ligue. « Honteux » à écrit M. Joffrin. « Le traitement infligé à plusieurs jeunes femmes ou jeunes hommes par certains membres d’un groupe informel appelé la Ligue du LOL soulève le cœur. Harcèlement, insultes, canulars graveleux, toute une panoplie d’agressions numériques a été utilisée dans cette entreprise. L’humour a bon dos. D’abord parce qu’il consiste, en principe, à se moquer de soi-même plus que des autres. Ensuite parce que, sous couvert d’une ironie qui se perd dans les limbes byzantins du 22e degré, il véhicule en l’espèce une tripotée de clichés sexistes, machistes, homophobes et parfois racistes. Enfin parce qu’au travers d’une agressivité systématique dont on proclame qu’elle constitue «une culture» alors qu’elle traduit surtout une régression de la culture, elle a blessé la sensibilité de jeunes gens honorables, souvent en situation plus fragile que celle de leurs courageux agresseurs. » Plusieurs des membres de cette Ligue ont depuis publié un mea culpa.
L’on apprend ces dernières heures qu’un magazine comme Vice, faisant la promotion de toutes les avancées sociétales , de toutes les déviances de la contre-culture californienne, avait lui aussi sa propre Ligue du LOL se signalant par « un déferlement de haine, de racisme, de misogynie, d’homophobie». Pour l’heure, les confrères des harceleurs ont d’ores et déjà balancé les noms de leurs petits camarades: Stephen des Aulnois, fondateur du Tag parfait, « le magazine de la culture porno », Christophe Carron, le féministe-rédacteur en chef de Slate.fr qui expliquait que « l’écriture inclusive est un des chemins qui conduit à l’égalité » (sic), David Doucet, qui n’est pas, disons-le, le plus fanatiquement antinational de cette petite bande, rédacteur en chef aux Inrockuptibles, Guillaume Ledit (Usbek & Rica), Renaud Loubert-Aledo (Publicis Consultants), Guilhem Malissen (Nouvelles Ecoutes), Vadim Poulet (les Inrocks), Olivier Tesquet (France Inter)…
La député LREM Laetitia Avia n’a rien perdu de son mordant pour se saisir de cette affaire, divine surprise, afin de légitimer le vœu présidentiel d’imposer la transparence sur internet. Le 18 janvier, lors d’une session du Grand Débat à Souillac (Lot), Emmanuel Macron s’est prononcé devant des maires en faveur d’une « levée progressive de tout anonymat » pour améliorer la qualité de la démocratie participative, cette tarte à la crème de la gauche. Le 7 février, il prenait prétexte du harcèlement scolaire pour préciser que « (le gouvernement allait) continuer à travailler avec les plateformes internet, pour sanctionner ce qui est fait sur ces plateformes ». « Moi je ne veux plus de l’anonymat sur les plateformes Internet » a-t-il ajouté, en référence de nouveau au futur projet de loi cuisiné par Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État au Numérique, « relatif aux propos haineux » et qui devrait être adopté par les députés LREM cette année.
La quadrature du net, dont nous avons déjà relevé le combat légitime contre le loi Hadopi, notait à notre avis justement qu’ « en reprenant l’idée grotesque que l’État pourrait trancher le vrai du fake , le gouvernement français s’est embourbé (avec sa loi orwellienne contre les fausses nouvelles, dite « loi contre les fausses informations, NDLR) dans une hasardeuse tentative de se faire arbitre de la vérité en ligne »… on ne saurait mieux dire! Jean-Yves Le Gallou (Polemia) voit pour sa part derrière cette volonté des macronistes de chasser l’anonymat d’internet une nouvelle offensive liberticide. Il a estimé sur twitter que « l’ anonymat ne déshonore que les régimes politiques dont l’autoritarisme, l’aveuglement et le totalitarisme vous contraignent à y recourir. »
Dans un article consacré à ce sujet Stéphane Ruscher, sur le site frandroid.com, relève que « la foule anonyme virtuelle fait peur, c’est naturel. Elle peut être dangereuse. Elle peut polluer un débat avec des propositions hors sujet. Elle peut être le véhicule de fausses informations. Elle peut harceler un individu, mais aussi une entreprise, avec des conséquences parfois graves (…). Elle peut aussi commettre des actes de cyber criminalité, comme (les) hackers (…). D’accord. Mais l’anonymat sur Internet… C’est aussi un des fondements d’Internet et on serait peut-être bien inspiré de s’en souvenir. L’anonymat, c’est la possibilité de ne pas être traqué à chaque coin de site, d’être un peu oublié par les algorithmes de ciblage. C’est un moyen de se protéger contre des régimes autoritaires qui répriment la liberté d’expression et qui fichent les individus. Et c’est surtout une garantie de se sentir en sécurité pour émettre une opinion qui deviendrait dangereuse si on l’écrivait à visage découvert. Parce qu’on ne peut pas toujours, par peur des représailles, et ça n’est pas qu’une question de courage. »
La quadrature du net cité plus haut s’inquiète plus largement que sous prétexte de lutte bien légitime contre le terrorisme « un nouveau projet de règlement européen (souhaite) imposer de lourdes obligations à tous les hébergeurs, notamment le retrait en une heure des contenus signalés par la police. Il banalise la censure privée et le contournement de la justice. Il fait des filtres automatiques la clé des politiques de censure. Il fera disparaître le Web décentralisé en le mettant sous la tutelle forcée d’une poignée de géants, qui en sortiront seuls et grands gagnants (…). L’Union européenne est en train d’adopter une nouvelle directive pour imposer une censure automatisée aux grandes plateformes qui hiérarchisent les contenus qu’elles diffusent. En plus de sacraliser la surveillance généralisée inventée par les géants du Web, ce texte soumet l’économie culturelle et la presse à un modèle économique publicitaire reposant aujourd’hui sur une large violation de nos données personnelles. »
Alors bien sûr, nos compatriotes ont des préoccupations matérielles, tangibles, immédiates qui apparaissent plus graves et/ou plus pressantes. Exemple parmi d’autres, celui du fiscalisme confiscatoire qui a les faveurs de ce gouvernement et notamment de Brune Poirson, secrétaire d’Etat au près du ministre de la Transition écologique et solidaire qui milite pour le retour de la taxe carbone. Virginie Pradel, membre de l’Institut Vauban, rappelait entre autres joyeusetés qu’ «en raison des coups de rabot successifs (plafonnement des niches et du quotient familial, augmentation du taux maximal, etc) les recettes de l’impôt sur le revenu ont bondi de 40% en 7 ans, passant de 55,1 milliards d’euros en 2010 à 77,6 milliards d’euros en 2017.»
Mais n’en doutons pas, les menaces qui pèsent sur la libre expression sur internet sont lourdes de conséquences. Elles menacent directement les possibilités dans l’avenir de défendre des idées nationales qui, comme telles, sont de plus en plus criminalisées constate Bruno Gollnisch. La dénonciation de l’immigration massive est (déjà) considérée, malgré son coût financier abyssal et ses ravages sur le plan social, humain et culturel, comme une incitation à la haine, une attaque contre le vivre-ensemble de la ( plus en plus) totalitaire société ouverte et transparente que promeuvent les euromondialistes, à Paris comme à Bruxelles.