Dans un entretien avec le quotidien autrichien Kronen Zeitung publié le 28 avril, le vice-chancelier autrichien promet de poursuivre la lutte contre le remplacement de population. A la remarque du journaliste selon qui il s’agirait là d’un concept d’extrême droite, Heinz-Christian Strache, qui est aussi ministre fédéral de la Fonction publique et des Sports et président du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), répond que « c’est un concept de la réalité. Nous ne voulons pas devenir une minorité dans notre pays. C’est légitime et honnête, et aussi profondément démocratique. » Le vice-chancelier fait aussi remarquer à son interlocuteur que « ceux qui ne sont pas de gauche aujourd’hui sont automatiquement qualifiés d’extrémistes de droite ».
Le FPÖ, crédité de 23 % des intentions de vote aux élections européennes, ce qui le placerait troisième derrière son partenaire au sein du gouvernement de coalition, l’ÖVP, parti de centre droit crédité de 34 % des intentions de vote, et derrière les sociaux-démocrates crédités de 26 % des intentions de vote, vise malgré tout la deuxième place. Ce faisant, il continue de faire l’objet d’une entreprise de diabolisation de la part de la gauche et des grands médias, comme les autres partis patriotes en Europe. On lui reproche les vers publiés par un adjoint au maire de la ville de Braunau am Inn, ville natale d’Adolf Hitler qui plus est, dans lesquels cet adjoint membre de la FPÖ compare les immigrants à des « rats étrangers » pour illustrer le danger qu’il y a à mélanger les cultures et les langues.
Mais quand le scandale a éclaté, cet adjoint au maire a démissionné de sa fonction et aussi du FPÖ, fait remarquer Heinz-Christian Strache. En effet, personne ne devrait comparer les gens à des animaux, reconnaît-il volontiers. Cependant « j’ai moi-même été qualifié de “rat” par le chef du groupe des Verts au Parlement de Basse-Autriche. J’attends toujours sa démission », continue le vice-chancelier qui rappelle encore que les électeurs du FPÖ ont été traités de « rats » par l’ancien gouverneur de Styrie, du SPÖ. « J’attends toujours ses excuses et les conséquences à son encontre », se défend encore Strache pour dénoncer le deux poids deux mesures de la gauche face à cette affaire.
Autre élément de la diabolisation permanente, avec recours au point Godwin quand il le faut, le rédacteur en chef du journal télévisé de la télévision publique ORF, Armin Wolf, lors d’un entretien avec Harald Vilimsky, secrétaire général du FPÖ et tête de liste pour les élections européennes, a évoqué ce fameux poème de l’adjoint au maire FPÖ, et, pour illustrer son propos, il a comparé un tract de la branche jeunesse du FPÖ de Styrie à la propagande nazie, en faisant afficher à l’écran un gros plan sur un tout petit fragment de ce tract dénonçant l’islamisation et l’insécurité liées à l’immigration de masse. Vilimsky a dénoncé la malhonnêteté du procédé du journaliste, en lui faisant remarquer que son comportement déontologiquement douteux ne devrait pas rester sans conséquences, ce que la télévision ORF et la gauche dénoncent aujourd’hui comme une menace à l’encontre de la personne d’un journaliste. Mais ce n’est pas la première fois que le FPÖ dénonce le militantisme de gauche de la télévision publique, et la reductio ad Hitlerum des partis de droite nationale dans les médias publics n’est malheureusement pas spécifique à l’Autriche.
Contre ceux qui s’opposent au remplacement de population, tous les moyens sont bons.
Olivier Bault
Article paru dans Présent daté du 2 mai 2019