Sans surprise, et comme pour la première en 2017, la deuxième déclaration de politique générale d’Édouard Philippe a obtenu hier une large confiance des députés de l’Assemblée nationale ( 363 voix pour, 163 contre et 47 abstentions). Pourtant, comme l’a bien vu le député et porte-parole RN Sébastien Chenu, interrogé par Boulevard Voltaire, les points égrenés par le Premier ministre formalisant «l’acte II du quinquennat » s’apparentent très platement à un ensemble de mesure(tte)s dont on ne sait trop comment elles vont être financées, à un « habillage de com’», un « bla-bla » hypocrite sur l’immigration et, vraie certitude, à un nouveau coup porté aux retraités. Hier toujours nous apprenions aussi, nouvel épisode d’un acharnement proprement délirant, qu’ «après Gilbert Collard en mars 2018, c’est Marine Le Pen qui est désormais renvoyée en correctionnelle pour avoir diffusé en décembre 2015 des photos d’exactions du groupe djihadiste EI sur son compte Twitter. Une juge d’instruction de Nanterre a rendu une ordonnance renvoyant Marine Le Pen sur la base d’un article du Code pénal punissant la diffusion de messages violents susceptibles d’être vus par un mineur, a indiqué cette source, confirmant une information de BFM TV (…) Ce renvoi n’est pas susceptible d’appel.»
Marine Le Pen l’a noté sur Twitter , « Cette poursuite honteuse contre ceux qui dénoncent Daech tombe au moment où le gouvernement accueille les djihadistes et leurs familles à bras ouverts. Ça en dit long sur l’état de déliquescence politique et morale de nos élites dirigeantes. » La concomittance entre cette arrivée sur notre sol des familles djihadistes et la nouvelle offensive judiciaire contre la présidente du RN a en effet valeur de symbole. Sur Twitter toujours, Jean-Marie Le Pen a évoqué à ce sujet un cas emblématique d’«immigration insolente: un traître djihadiste, deux de ses femmes, neuf enfants, l’aîné de 15 ans, et aussi deux nourrissons de moins d’un mois, comptent sur la faiblesse des pigeons français pour vivre bien, logés, nourris, soignés, enseignés à leurs frais.» Invité de Gilles Bornstein sur France Info, le député européen RN Thierry Mariani a souligné pour sa part le caractère très problématique du débarquement chez nous des enfants de djihadistes, dont certains, à l’âge de 10 ans, ont déjà subi un conditionnement idéologique, un entraînement militaire. Il a notamment évoqué le cas des enfants/miliciens islamistes qui ont mis à mort en Syrie des militaires loyalistes tombés aux mains des fous d’Allah.
Mais les fous seraient à chercher chez les lanceurs d’alerte! En septembre dernier, rappelait alors Marine, « Pour avoir dénoncé les horreurs de Daech par tweets», elle avait été soumise «à une expertise psychiatrique ! Jusqu’où vont-ils aller ?! ». On se souvient du commentaire de Bruno Gollnisch: «Les malades ici ne sont pas là où on les cherche… ». Rappelons d’ailleurs les raisons qui avaient poussé Marine à publier sur son compte Twitter trois photographies de victimes massacrées et torturées par des djihadistes de Daech, de l‘État Islamique (EI). Il s’agissait en l’espèce d’une réponse aux propos particulièrement choquants et écœurants du « spécialiste dans les médias de l’islam », Gilles Kepel qui -comme Mourad Boudjellal, Jean-Jacques Bourdin, Patrick Bruel Renaud Dély, Emmanuel Macron…- avait établi un parallèle entre le FN et les tortionnaires terroristes de l’EI. La publication par Marine desdites photos avait entraîné l’ouverture d’une enquête pour apologie du terrorisme (!), après l’intervention du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.
Au nom du « combat de l’humain contre les discours de haine », le bureau de l’Assemblée nationale, avec l’assentiment et les félicitations du président François de Rugy, avait levé en novembre 2017 l’immunité parlementaire de Marine. En mars de cette même année 2017, la présidente du RN siégeant alors sur les bancs du Parlement européen, une majorité de députés serviles avait voté la levée de son immunité parlementaire demandée par la « justice » française. «Un enfant de dix ans comprend qu’en diffusant les atrocités de Daesh Marine Le Pen les dénonçait. Pas le parquet français ni les Eurocrates!» soulignait alors Bruno Gollnisch.
Eurocrates qui ont accueilli avec une certaine consternation les récents propos de Nathalie Loiseau, relatés par Le Canard Enchainé, laquelle s’est employée, lors d’un échange informel avec une douzaine de journalistes à Bruxelles, à dire tout le mal qu’elle pensait de ses petits camarades européistes. Et notamment de ses alliés de l’ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe), le groupe ou siègeront les députés LREM et dont elle espérait prendre la présidence. La tête de liste LREM/MoDem/Agir/Les Radicaux lors des élections européennes aurait ainsi balancé sur Jean Arthuis, président de la commission des finances au Parlement européen (un «homme totalement aigri»), Guy Verhofstadt, président de l’ALDE («Un vieux de la vieille qui a des frustrations rentrées depuis quinze ans»), Angela Merkel («le problème en Europe c’est elle»), le candidat à la présidence de la Commission, Manfred Weber («il n’a jamais rien réussi»), sa rivale à la présidence de l’AlDE, la néerlandaise Sophie in ’t Veld ( «Ça fait quinze ans qu’elle perd toutes les batailles qu’elle mène»)… Propos, souligne un brin vachard le Huffpost qui émanerait de «celle qui aurait demandé par écrit aux eurodéputés de la macronie de faire preuve de modestie et de ne surtout pas jouer l’arrogance» (sic). En fait de bataille perdue, la fuite des propos de Mme Loiseau a finalement eu pour effet sa capitulation en rase campagne puisqu’elle a annoncé aujourd’hui qu’elle renonçait finalement à prendre la tête de l’ALDE…
Loin de cette ambiance délétère, les 22 députés RN (23 après le Brexit) et leurs alliés ont constitué mercredi au Parlement européen le groupe « Identité et Démocratie » qui prend la relève de l’ENL. Notre ami italien Marco Zanni et Nicolas Bay ont été élus, tous deux à l’unanimité, respectivement Président et Vice Président, de ce nouveau groupe de 73 membres (contre 36 précédemment au sein de l’ENL), dont le gros des troupes est constitué par la Ligue (28 députés), le RN, le Vlaams Belang et le FPÖ. Faut-il le redire une nouvelle fois ici, mettre sur pied un groupe européen n’est jamais une mince affaire. Certes, réunis en un seul groupe et non pas en trois comme c’est aujourd’hui le cas, les 173 députés dits eurosceptiques, nationaux, nationaux-conservateurs, souverainistes, populistes de droite constitueraient la première formation du parlement.
Alors, certains ces dernières heures glosent sur le fait que Identité et Démocratie ne comptera pas dans ses rangs les députés brexiters de Nigel Farage… qui sont amenés de toute façon à quitter l’hémicycle dés que le Brexit sera effectif (au plus tard) fin octobre. Ou encore les élus Polonais du PiS qui en toute hypothèse, comme les élus espagnols de VOX, devraient rejoindre le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR). Quant aux députés Hongrois du Fidesz de Viktor Orbán, ils restent affiliés au Parti populaire européen (PPE), ce que nous pressentions au regard d’une confidence de M. Orban faite avant le scrutin du 26 mai.
Il faut en effet bien avoir à l’esprit que les intérêts politiques nationaux, les considérations stratégiques, les données culturelles, historiques et géopolitiques rendent la constitution d’un groupe unique des opposants à l’euromondialisme bruxellois extrêmement hypothétique. Mais même scindés en trois groupes, ne doutons pas que les élus patriotes, les défenseurs de l’Europe des patries sauront peser de tout leur poids dans la balance, être le (gros) grain de sable pour enrayer ceSystème bruxellois à tuer les peuples.