Le féminisme a pris son essor au XXe siècle pour lutter, dit-on, contre l’assignation de la femme – résumée au XIXe par cette allitération attribuée au Kaiser Guillaume : Kinder, Küche, Kirche – et sa mise sous tutelle par une société réputée intrinsèquement machiste.
Nous sommes au XXIe siècle et il faut se rendre à l’évidence : la femme est plus que jamais sous tutelle, seul le tuteur a changé… aussi souple qu’une barre à mine.
Ce 8 mars vient de le montrer de façon éclatante : de domestique, l’assignation est devenue idéologique. La femme doit marcher droit, le petit doigt sur la couture du pantalon qu’elle a désormais le droit de porter – c’est plutôt la jupe qui serait, dans certains quartiers, menacée -, en rangs serrés, pas une tête qui dépasse, armée docile de supplétives empressées pour une cause qui les dépasse et les écrase.
De KKK, elles sont devenues GGG : Gentilles Greluches de Gauche, se jetant sur le prêt-à-penser comme, jadis, leurs mères sur le prêt-à-porter.
Pas de place à l’excentricité, quiconque veut faire entendre une autre voix, une plainte, une revendication n’ayant pas eu le nihil obstat des grandes prêtresses se fait mettre à l’index.
Certaines – comme les (toutes) jeunes filles du collectif Nemesis qui ont commis le crime de vouloir mettre en garde contre la montée d’un « patriarcat » d’importation délétère dans notre pays – ont été insultées et caillassées par des manifestants « féministes »… et notamment des hommes : car sortir du droit chemin idéologique, c’est être déchue de facto de sa qualité de femme et des prérogatives de victime qui y sont attachées. Ils peuvent donc les violenter sans danger.