L'avis de Jean-François Touzé
Dans son rapport annuel, le Secours catholique indique que la France se prépare à franchir la barre des dix millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit un million de plus qu'en 2018.
Ce chiffre déjà dramatique ne mesure pas encore totalement les ravages économiques et sociaux que va inévitablement induire la gestion aberrante de la crise sanitaire, avec pour conséquences l'explosion des faillites dans les secteurs de la restauration, du tourisme et du commerce, la fermeture de milliers de petites et moyennes entreprises, la mise au chômage prochaine de centaines de milliers de nos compatriotes et la précarisation d'un nombre incalculable de familles. Elle ne prend pas non plus en compte la réduction drastique du pouvoir d'achat de ceux qui auront la chance de conserver leur travail ni des retraités lorsque viendra le temps de rembourser les dettes, ce qu'il faudra bien, quoiqu'en disent les "rassuristes" financiers, faire un jour.
Dans cette tragédie sociale qui vient, la responsabilité de Macron est pleinement engagée, lui qui n'a ni su ni voulu réduire les dépenses de l'Etat hors devoirs régaliens, en finir avec les coûts exorbitants des fraudes, du gaspillage et de l'immigration, autant de dépenses indues qui auraient pu être consacrées à la diminution des taxes, à la relance de l'emploi et à un vrai effort social en direction des plus défavorisés de nos compatriotes.
Mais le désigner comme seul coupable serait oublier les vraies causes de cet effondrement: la désindustrialisation de la France voulue par le système financier international, acceptée par les dirigeants français et mise en oeuvre docilement par le régime; les délocalisations massives exigées par le patronat; l'ouverture totale de nos frontières dans une concurrence faussée et déloyale; le coût ruineux pour nos finances publiques de l'immigration ; la soumission de tous nos gouvernements depuis quarante cinq ans à la doxa mondialiste et, depuis deux décennies, au globalisme absolu; la logique mortifère du capitalisme mondial, spéculatif, vorace et cupide tel que nous venons de le voir à l'œuvre avec la fermeture de l'usine de pneus Bridgestone de Béthune dans le Pas-de-Calais et la destruction de 863 emplois dans l'indifférence gouvernementale.
Notre libéralisme à nous est national et européen. Il suppose la libre concurrence, mais dans la protection de nos marchés. Un libéralisme entrepreneurial tempéré par le rôle stratégique de l'Etat et le souci constant de l'équité pour tous les Français, des équilibres territoriaux et de la sauvegarde des services publics. Un libéralisme social, enfin, avec pour ligne de référence magnétique la recherche constante de l'intérêt général guidée par l'affirmation des principes de préférence et de priorité nationales.