
Vous l’aurez remarqué, le très consensuel quotidien dit catholique ne brille pas par ses positions courageuses sur l’état de la France.
Son lecteur est volontiers invité, en une du journal, à s’apitoyer sur les autres nations. Plus simple, moins risqué. Durant ce mois de janvier, La Croix nous a ainsi emmenés en Égypte, en Irlande, aux États-Unis (pour saluer l’arrivée de Jo Biden, je vous rassure), en République démocratique du Congo, au Sahel. On s’est penché, toujours en une, sur les méchants complotistes (quel courage !) ou sur l’islam (« pourquoi c’est compliqué », sic). Apparemment, le journal préfère un confortable amour du lointain au souci du prochain. Cette stratégie qui rapporte plus de médailles que de coups compte une exception notable.


Dans un dossier consacré post mortem à Jean Raspail, il aurait été injuste de réduire Raspail au Camp des saints tant son œuvre accoste à d’autres rivages. Mais il était malhonnête de faire l’impasse sur cette évocation d’une grande invasion indienne à un million de migrants, sujet qui nous rappelle tellement le problème identitaire tel qu’il se pose aujourd’hui, 50 ans plus tard aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.
