Davos rassemble et illustre à merveille les contradictions de la camisole de force du mondialisme qui joue le rôle des barbares d’autrefois : une destruction de zones entières du monde et des derniers signes de la civilisation qui y demeuraient. Depuis ce lundi et jusqu’au 20 janvier, la petite station de ski suisse de Davos accueille comme chaque année les plus grands dirigeants de la planète venus participer aux travaux du World Economic Forum (WEF pour les intimes).
L’objectif avait été merveilleusement résumé par le Forum économique mondial lui-même l’an dernier, lors de l’édition 2022 : il faut aller plus loin dans la mondialisation. Peu importe si elle conduit la France sur le chemin de la désertification industrielle, si elle ruine nos territoires ruraux, tue notre agriculture, accélère les drames de l’immigration. Peu importe s’il faut dérouler le tapis rouge aux pires dictateurs de la planète. Peu importe s’il faut saouler de mots creux les oreilles naïves.
En 2022, c’est le grand démocrate Xi Jinping qui avait ouvert le bal. « Les propos qui alimentent la haine et les préjugés se multiplient, expliquait ce saint homme de chat dont chacun sait qu’il se prépare à envahir Taïwan. L’endiguement, les attaques voire les confrontations qui en découlent ne font que mettre en danger la paix et la sécurité dans le monde. Comme l’Histoire l’a prouvé à maintes reprises, la confrontation n’aide en rien à résoudre les problèmes, au contraire […]. Le protectionnisme et le multilatéralisme ne protègent personne et finissent par nuire aux intérêts de soi-même et des autres. » Et c’est le dictateur communiste chinois qui vous le dit.
Nos incorrigibles mondialistes n’ont bien sûr pas changé...
On entendra par exemple le 20 janvier, sur les perspectives économiques globales (« Est-ce la fin d’une ère ? », on appréciera la précision du sujet), deux Français que plus personne n’écoute en France : Bruno Le Maire et Christine Lagarde. Deux personnalités qui ont brillé par leurs succès dans le redressement de l’économie française ! Curieusement, les leaders qui montent, ceux qui aiment et servent leur pays - Giorgia Meloni, Marine Le Pen, les Brexiters anglais, les représentants des droites scandinaves, espagnole, sans même parler de Viktor Orbán en Hongrie - sont absents des listes : ils n’auront pas été invités par nos grands professeurs de démocratie.
Le fondateur de Davos Klaus Schwab y va cette année comme d’habitude de son petit sermon. Le pape du mondialisme l’a enregistré car il est souffrant. « Le monde d'aujourd'hui est à un point d'inflexion critique, lance-t-il avec cet art des phrases soufflées vaguement inquiétantes qui pourraient habiller n’importe quel discours sur n’importe quoi, n’importe où autour du globe. Le double déclencheur de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine a secoué un système mondial déjà fragile. » Eh oui, fragilisé par qui ? Par les patriotes ou par la doctrine mondialiste ? Inflation des prix, guerre en Ukraine… « À moins que ces risques systémiques et interconnectés ne soient pris en compte, la promesse d'une "décennie d'action" pourrait devenir une décennie d'incertitude et de fragilité », déplore le bon Dr Schwab. Voilà où ses idées nous ont en effet menés. Va-t-il en tirer la conclusion que le mondialisme n’a pas donné les résultats espérés, que c’est une faillite absolue, facile à constater dans tous les domaines ? Qu’il faut revenir à une entente entre les nations stabilisées et protégées par leurs frontières. Bien sûr que non. Face à leur bilan désastreux, les mondialistes entonnent le même chant que les européistes (ce qui n’a rien d’étonnant, puisque ce sont les mêmes) : si le mondialisme est en faillite, c’est parce qu’il n’y a pas assez de mondialisme. Si l’Europe plonge, c’est qu’il n’y a pas assez d’Europe. L'exemple type d'un raisonnement circulaire de type sectaire, imperméable au réel.
Car, oui, heureusement qu’ils sont là, les amis de Davos. « Depuis plus de cinquante ans, le Forum économique mondial offre aux dirigeants un espace pour s'engager dans des délibérations entre pairs dans le but d'améliorer l'état du monde », explique le Forum sur son site. On n’ose imaginer ce que cela aurait donné sans l’utile contribution de ces pompiers pyromanes… « Jamais cette mission n'a été plus importante », ajoute le Forum. Et pour cause...
Dans un paysage bousillé par les éoliennes et plongé dans le froid par les Verts, ces bons messieurs arrivés en jet dans un épais nuage de carbone vont donc parler énergies, climat, nature. En ménageant la chèvre et le chou, sur un ton davossien très sûr : « La transition énergétique et le changement climatique sont indissociables et leurs impacts se sont fait sentir, ces derniers mois », expliquent nos vrais-faux sages.
Les mêmes vont chercher à « faire face à l'inflation actuelle élevée, à la faible croissance et à l'économie fortement endettée dans le contexte d'un nouveau système d'investissement, de commerce et d'infrastructure ». Ils auront au moins fait prospérer un capital de culot considérable, car nos « élites » autoproclamées brillent surtout par l’étendue du champ de ruines qu’elles ont accumulé. Elles tentent désormais d’échapper à leur bilan, mais le bilan les poursuivra.
Confier l’avenir de nos patries aux hommes qui ont accumulé tant de pouvoir d’influence et de décision pour présenter des échecs aussi spectaculaires, c’est demander à Al Capone de faire appliquer la loi, aux concepteurs de Tchernobyl d’assurer la sécurité du nucléaire ou à Anne Hidalgo d’éliminer les rats et de conduire un candidat à l’Élysée.
On trouve tout de même, en cherchant bien dans ce baratin, un éclair de lucidité lorsque Davos explique que « la restauration de la confiance dans le système international nécessitera une étroite collaboration entre toutes les parties prenantes […] ». C'est-à-dire beaucoup de solidarité entre les traîtres aux peuples et aux patries. Car, oui, personne n’y croit plus.
« La réunion permettra également au Forum de collaborer au Village mondial », conclut ce texte de présentation. Le souci, c’est que personne n’a prévu de remettre l’église au centre de ce village Potemkine sectaire et cauchemardesque.