par Burc Eruygur
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères estime que la rhétorique du président français conduit à «une aggravation du climat de méfiance et à une amplification des risques de conflit» en Europe.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré, mercredi, que le président français Emmanuel Macron devait cesser de «fantasmer» sur une menace russe de guerre contre l’Occident, réagissant aux propos tenus par Macron lors d’une visite officielle en Suède, à la fin du mois de janvier.
«De qui Macron va-t-il protéger les membres de l’UE, notamment en utilisant des armes nucléaires ? C’est là, évidemment, une bonne question… Si par agresseur potentiel on sous-entend la Russie, alors il faut le formuler de cette manière. Dans ce cas, nous parlons une fois de plus de fantasmes sans fondement sur le thème d’une menace virtuelle de la Russie pour l’UE et l’OTAN, qui n’existe que dans l’imaginaire exalté des politiciens occidentaux», a déclaré Maria Zakharova à Anadolu, lors d’un point de presse tenu à Moscou.
Affirmant que la France s’est jusqu’à présent distancée de la participation aux missions nucléaires conjointes de l’OTAN, bien qu’elle soutienne la rhétorique de cette dernière sur l’alliance nucléaire, Zakharova a déclaré que Paris joue un «rôle spécial» qui la distingue des autres pays du fait qu’elle est une puissance nucléaire.
Elle a ajouté que la rhétorique de Macron ne conduit qu’à «une aggravation du climat de méfiance et à une amplification des risques de conflit» en Europe, expliquant que la France «progresse avec assurance» vers ses objectifs, si sa politique concernant l’Ukraine tend à aggraver les tensions sur le continent.
«Paris est-elle vraiment prête à porter la responsabilité pour ces alliés européens déraisonnables qui rêvent d’une escalade de la situation en Europe et d’une guerre avec la Russie ?», a poursuivi la porte-parole de la diplomatie russe.
Zakharova a par ailleurs répondu aux récentes déclarations du Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, selon lesquelles la Russie ne peut pas être le partenaire clé d’Erevan dans les domaines de la défense et de la technologie militaire, en affirmant que les deux pays restent des alliés.
«Les intérêts du peuple arménien sont indissociables des relations de bon voisinage avec la Russie. Nous espérons que les dirigeants arméniens en tiendront compte et que, dans le contexte des bouleversements géopolitiques actuels, ils feront le bon choix», a-t-elle déclaré.
La Russie et l’Arménie ont mis en place un cadre juridique bilatéral fiable dans le domaine de la sécurité et de la coopération militaro-technique, les deux pays ayant des obligations l’un envers l’autre, notamment en ce qui concerne la protection de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la sécurité.
Maria Zakharova a également déclaré que l’Arménie bénéficiait de garanties collectives au sein de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) en cas «d’agression éventuelle».
«Nous sommes convaincus que, contrairement aux pseudo-observateurs de la mission de l’UE (en Arménie), qui traitent de questions éloignées des objectifs déclarés, l’OTSC est à même de jouer un rôle stabilisateur dans le Caucase du Sud», a-t-elle ajouté.
source : Agence Anadolu