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Bruxelles se dirige vers la militarisation

par Philippe Rosenthal

Le Fonds de cohésion de l’UE va être recentré sur les dépenses militaires. La Commission européenne a l’intention de retirer du budget de l’UE environ 400 milliards d’euros destinés au développement des régions en difficulté, afin de les consacrer au renforcement du complexe militaro-industriel des pays membres et à l’assistance militaire à l’Ukraine. 

La résolution de ces questions sera supervisée par le commissaire européen à la Défense et à l’Espace. L’Express rappelle que le Lituanien Andrius Kubilius a été choisi le 17 septembre, pour occuper ce nouveau poste créé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Cette position apparaîtra pour la première fois dans la nouvelle composition de la Commission européenne qui commencera ses travaux le 1er décembre. 

Pour augmenter les dépenses militaires, la Commission européenne va débloquer 392 milliards d’euros du soi-disant Fonds de cohésion, a rapporté le Financial Times (FT).

Ce montant est – à la base – prévu dans le budget de l’UE pour 2021-2027 afin d’éliminer les inégalités économiques au sein de la communauté. Le Fonds de cohésion est l’un des programmes budgétaires les plus importants, conçu pour financer les régions les plus arriérées des États de l’UE et les rapprocher en termes de développement des régions avancées. «Le Fonds de cohésion, créé en 1994, finance des projets dans le domaine de l’environnement et des réseaux transeuropéens dans les États membres dont le revenu national brut par habitant est inférieur à 90% de la moyenne de l’Union», est-il stipulé sur le site de l’UE. 

Parmi les bénéficiaires de ce fonds figurent les pays les moins riches, du Portugal à la Bulgarie. Bien que les membres développés de l’UE puissent réclamer certains montants. En outre, un certain nombre de pays, principalement ceux d’Europe du Nord, estiment que les «coûts de cohésion» sont fortement biaisés en faveur des régions d’Europe du Sud, centrale et orientale. On sait que l’Allemagne compte sur 39 milliards d’euros pour le cycle septennal actuel. Or, sur 392 milliards, moins de 5% ont été dépensés au cours des quatre dernières années. Selon des sources du FT, dans les prochains jours, Bruxelles notifiera officiellement aux pays membres de l’UE leur droit de dépenser ces fonds pour soutenir leur industrie de défense et développer leurs infrastructures de transport militaire. 

Ils peuvent être investis dans la production militaire, le développement de technologies à double usage, notamment des équipements polyvalents et des systèmes sans pilote (drones), la modernisation des équipements militaires, ainsi que des projets dans le domaine de la mobilité militaire. Dans le même temps, la Commission européenne n’aurait pas encore donné son accord pour utiliser cet argent pour des achats directs d’armes. Réélue pour un second mandat de cinq ans, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a promis de faire de l’UE une Union de défense. 

La nouvelle initiative de la Commission européenne s’inscrit, donc, pleinement dans les promesses de sa présidente. Et, ils comprennent, en outre, la création d’un système européen commun de défense aérienne, en multipliant par trois le nombre d’officiers de garde-côtes et de garde-frontières de Frontex (jusqu’à 30.000 personnes) et la création du poste de commissaire européen à la Défense et à l’Espace. 

Ce poste, qui apparaîtra pour la première fois à la Commission européenne,  sera chargé d’accroître la compétitivité de l’industrie de défense et de la mobilité militaire, ainsi que de lutter contre les menaces hybrides. Il devra notamment superviser la mise en œuvre du programme européen d’industrie de défense doté d’un budget de 1,5 milliard d’euros, approuvé en mars 2024, afin de fournir une assistance militaire à l’Ukraine en temps opportun et dans le volume requis. 

L’ancien Premier ministre lituanien, Andrius Kubilius, a été considéré comme un véritable candidat au poste de commissaire à la Défense et à l’Espace et sa candidature a été approuvée par un vote au deux tiers du Parlement européen. Andrius Kubilius prendra ses nouvelles fonctions le 1er décembre.

La semaine dernière, il s’est entretenu pendant trois heures avec des membres des commissions compétentes du Parlement européen, où il a répété à plusieurs reprises le slogan Si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre. Selon Andrius Kubilius, le principal problème de sécurité de l’UE est le sous-financement de la défense qui l’empêche d’aider l’Ukraine et de se préparer à une confrontation avec la Russie. «Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des menaces existentielles, notamment la guerre conventionnelle, la cyberguerre, les attaques hybrides et la militarisation de l’espace. Les dernières évaluations des services de renseignement suggèrent que la Russie pourrait tenter de tester la détermination de l’OTAN et de l’Union européenne avant la fin de cette décennie. C’est pourquoi nous devons de toute urgence renforcer l’UE», a-t-il déclaré.

À la question de savoir si l’UE devrait s’inquiéter du fait que le président américain élu Donald Trump pourrait retirer les États-Unis de l’OTAN si les Européens n’augmentent pas leurs dépenses de défense, Andrius Kubilius a répondu que les pays membres devraient dépenser davantage, «mais pas parce que le président Trump l’exige, mais parce à cause de la menace russe». Si l’Europe veut se protéger, elle doit consacrer au moins 10 milliards d’euros à la défense d’ici 2028, a-t-il convaincu les députés. Mais, à en juger par les informations du FT, la Commission européenne – elle-même – a reconnu ce montant comme insuffisant et a décidé de réorienter les fonds du Fonds de cohésion vers les besoins de défense. «Ursula von der Leyen a estimé que les États membres devront investir plus de 500 milliards d’euros dans la défense dans les années à venir», notait le Sénat français.

L’Express, avait rapporté que «Andrius Kubilius, 67 ans, devra travailler en étroite collaboration avec la responsable de la diplomatie européenne, l’Estonienne Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission également chargée des politiques de sécurité. Il devra également coordonner son action avec celle d’une autre vice-présidente de la Commission, la Finlandaise Hannah Virkunen, dont les attributions comportent un volet sécurité». 

Les leaders des pays les plus petits de l’UE, dont les deux nains européens compulsivement antirusses par leurs élites (Lituanie et Estonie) mènent tous les citoyens de l’UE sur le chemin de la guerre contre la Russie. 

source : Observateur Continental

https://reseauinternational.net/bruxelles-se-dirige-vers-la-militarisation/

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