C’est ce jeudi 12 décembre 2024 que le nouveau secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a donné son premier discours dans l’exercice de ses « fonctions » à l’occasion d’un débat organisé à Bruxelles par Carnegie Europe.
J’en ai lu la retranscription trouvée sur le site officiel de l’OTAN.
Vous retrouverez la retranscription (je crois complète) de son discours à la fin de ce texte, disponible bien sûr sur le site de l'OTAN.
Dans mon texte, je ne m’arrêterai pas à contester les propos obsessionnels de Mark Rutte dans sa description du mal absolu que représentent pour l’Occident la Russie, la Chine, la Corée-du-Nord et l’Iran, cela sera pour une autre fois.
Je me suis contenté, pour l'occasion, de lire les propos du patron de l'OTAN au sujet de la mise de l'Union européenne en état de dictature militaire, contre les droits sociaux et démocratiques des citoyens européens, pour le plus grand plaisir du complexe militaro-industriel.
Mark Rutte détaillant avec force le côté malveillant de la Russie et de ses alliés n’amène qu’à une seule conclusion : il faut impérativement dépenser sans compter pour renforcer les capacités militaires de l’OTAN et de l’Union européenne. Les États-Unis et l’OTAN veulent être prêts à une guerre totale contre la Russie d’ici cinq ans.
« Nous pouvons empêcher la prochaine grande guerre sur le territoire de l'OTAN.
Et préserve notre mode de vie.
Cela nous demande à tous d'être plus rapides et plus féroces.
Il est temps de passer à un état d'esprit en temps de guerre.
« Et turbo-facturer nos dépenses de production et de défense. »
C'est pourquoi Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN, veut placer l'Union européenne en économie de guerre face à la Russie. Pour cela, il préconise de réduire les pensions de retraite, les soins de santé et de sécurité sociale pour, comme il dit, turbo-facturer les dépenses et, en conséquence, turbo-supprimer les dépenses sociales.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le bonhomme est prêt à toutes les extrémités pour turbo-facturer les dépenses au profit du complexe militaro-industriel !
« Je sais que dépenser plus pour la défense signifie dépenser moins pour d'autres priorités.
Mais ce n'est qu'un peu moins. En moyenne, les pays européens dépensent facilement jusqu’à un quart de leur revenu national en retraites, en santé et en systèmes de sécurité sociale.
Nous avons besoin d’une petite fraction de cet argent pour renforcer nos défenses et préserver notre mode de vie. »
Ben voyons ! Rien que ça !
En France, comme dans le reste de l'Europe, de très nombreux retraités ont juste de quoi survivre, tandis que de nombreux salariés se démènent pour survivre avec des salaires de misère, quand salaire il y a ! De trop nombreux citoyens doivent déjà rogner sur la nourriture et sur les soins médicaux. Et Mark Rutte voudrait faire main basse sur « une petite fraction de cet argent » pour turbo-facturer les cadeaux aux lobbys militaro-industriels.
J'imagine que Mark Rutte ne fait pas partie de ceux qui survivent à peine avec leurs petites pensions ou leurs petits salaires.
L’Occident a massivement investi plus de 300 milliards d’euros en Ukraine et a vidé ses arsenaux, persuadé que cela serait suffisant pour abattre la Russie. Mais la Russie ne s’est pas effondrée et, grâce à ses pelles et à ses machines à laver le linge, elle a réussi à mettre en échec l’Occident. La première phase de ce conflit a été remportée par la Russie.
C’est pourquoi l’Occident veut procéder au réarmement le plus massif depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ce réarmement massif de l’Occident est un prétexte pour piller les caisses de retraite, les fonds de pensions, les caisses des sécurités sociales, les budgets sociaux et de l’éducation.
Ce réarmement massif est au prix de la casse des droits sociaux et de la destruction des droits démocratiques et de la mise au pied de la classe ouvrière des pays occidentaux.
Les responsables de l’OTAN et des puissances impérialistes occidentales exigent ouvertement la mise en place d’une économie de guerre et la militarisation de la société aux dépens des droits démocratiques et sociaux.
Le nouveau secrétaire général de l’OTAN a déclaré le 12 décembre : « Il est temps de passer à un état d’esprit de guerre. »
Cet « état d'esprit de guerre » exigé par les responsables occidentaux ne s'attaque pas uniquement aux droits sociaux, il s'attaque également aux fondements démocratiques et aux constitutions des États : Mark Rutte a la prétention de s'adresser directement aux citoyens européens par-dessus les gouvernements et les représentations « démocratiques » des différents États européens pour que les « citoyens » fassent pression sur leurs gouvernements et institutions : « Et enfin, aux citoyens des pays de l’OTAN, en particulier en Europe, je dis :
Dites à vos banques et à vos fonds de pension qu’il est tout simplement inacceptable qu’ils refusent d’investir dans l’industrie de la défense.
La défense n’est pas dans la même catégorie que les drogues illicites ! Et la pornographie !
Investir dans la défense, c’est investir dans notre sécurité.
C’est une nécessité ! »
Tout cela me fait penser à l'Euromaïdan ou aux manifestations « spontanées » de Géorgie.
Mark Rutte exige purement et simplement de balayer d'un revers de mains les règles régissant la passation des marchés publics, qui ne sont pourtant pas très contraignantes envers les entreprises : « L'adoption des risques exige, vous, les gouvernements, de modifier des règles de passation de marchés obsolètes.
Et de reconsidérer vos exigences nationales détaillées. »
C'est open-bar pour le complexe militaro-industriel. Mais c'est pour la bonne cause : « Avec un million de victimes à notre porte, vous n'avez pas de temps à perdre. »
J'avoue que je ne sais pas comment interpréter cette dernière phrase destinée à faire pression sur des gouvernements qui traîneraient les pieds : s'agit-il de dire que les gouvernements rétifs seront responsables du million de morts à venir ou que l'exemple de l'Ukraine avec un million de morts à nos portes ne laisse pas d'alternative ?
Mark Rutte n’exige rien de moins que de bouleverser de fond en comble toutes les règles et lois des États pour permettre au complexe militaro-industriel de faire main basse sur les fonds publics et les fonds privés : « Je dis également aux gouvernements : cessez de créer des barrières entre eux et entre les industries, les banques et les fonds de pension. Au contraire, faites tomber ces barrières. Elles ne font qu’augmenter les coûts de production, étouffer l’innovation et, en fin de compte, entraver notre sécurité. »
et encore : « Aux gouvernements, je dis :
Donnez à nos industries les grosses commandes et les contrats à long terme dont elles ont besoin pour produire rapidement des capacités plus nombreuses et de meilleure qualité. »
Les grosses commandes et les contrats à long terme font saliver les patrons du complexe militaro-industriel, open bar sur l'argent public et privé, sans aucun contrôle de l'État ! Picsou en rêvait, Mark Rutte veut faire du rêve une réalité.
Au cas où les nababs du complexe militaro-industriel n'auraient pas compris Mark Rutte, il précise : « À l'industrie de la défense, je dis : vous devez faire tout ce que vous pouvez pour assurer notre sécurité. »
Il y a de l’argent sur la table, et il ne fera qu’augmenter.
Il y a de l’argent sur la table, et il ne fera qu’augmenter. Mais d'où provient tout cet argent ? De nos retraites, notre sécu, nos services sociaux, les aides à l'enfance, l'éducation…
Au prix d'une attaque sans précédent contre tous les droits sociaux ! L'argent qu'il y aura sur la table ( ils vont se goinfrer, les porcs !), ce sera notre argent, celui qu'ils veulent nous voler, pour le distribuer au complexe militaro-industriel.
Le chef de l'OTAN veut imposer une dictature impitoyable à l'échelle européenne lui permettant de mettre de l'argent illimité sur la table des nababs du complexe militaro-financier.
Malgré que les différentes oppositions politiques nationales soient très euro-compatibles, le peu de vernis démocratique de l'Union européenne est déjà de trop pour des types comme Mark Rutte.
J'ai écrit quelques lignes plus haut que cela me faisait penser à l'Euromaïdan ou aux manifestations « spontanées » de Géorgie, j'en laisse juge le lecteur au regard des propos du patron de l'OTAN qui exige que les politiciens agissent et que les citoyens les poussent à agir : « En politique, il y a un temps pour parler, un temps pour décider et un temps pour agir.
Je sais que les politiciens parlent – beaucoup.
C’est ce que je fais ici aujourd’hui !
Ils prennent des décisions, quand il le faut.
Parfois difficiles.
Mais pour agir, les citoyens doivent soutenir ces décisions.
C’est entre vos mains. »
Et il poursuit, exigeant que l'on fasse pression sur les politiques : « Aujourd’hui, j’en appelle à votre soutien.
Il est urgent d’agir.
Pour protéger notre liberté, notre prospérité et notre mode de vie, vos politiciens doivent vous écouter.
Pensez-vous que Mark Rutte s'adresse aux petits retraités et aux salariés ? Pensez-vous que Mark Rutte croit vraiment que nous allons de nous-mêmes sacrifier nos retraites et nos droits sociaux ? « Dites-leur que vous acceptez de faire des sacrifices aujourd’hui pour que nous puissions rester en sécurité demain. »
Dites-leur qu’ils doivent dépenser davantage pour la défense afin que nous puissions continuer à vivre en paix.
Dites-leur que la sécurité compte plus que tout. »
Est-il exagéré de dire que ces gens veulent nous imposer une dictature militaire ?
« Lorsque nous sommes attaqués, notre réponse est féroce. »
Cela est bien vrai, monsieur Rutte ! La férocité de nos démocraties « occidentales » n'est plus à démontrer, de nombreux gilets jaunes amputés peuvent en témoigner.
« Nos adversaires pensent qu’ils sont durs et nous, mous.
Ils envahissent d’autres pays, alors que nous respectons les règles internationales. »
Oui, comme à Gaza ?
« Ils oppriment leur peuple, alors que nous chérissons la liberté. »
Je ne sais pas s'ils ( je suppose qu'il parle de Poutine ) oppriment leur peuple, mais, comme de nombreux Français, je peux témoigner que vous chérissez la liberté… Du fort et du puissant contre les petits et les faibles ; quant à nous autres, simples mortels, on se prend des grenades sur la tête à la moindre manifestation contre la remise en cause de nos retraites. Drôle de façon de chérir la liberté.
À mon sens, les propos du patron de l'OTAN préfigurent l'avenir de l'Union européenne, les événements de Géorgie et de Roumanie témoignent du peu de cas que les chefs de l'Union européenne font de la démocratie. Le pire reste à venir, profitez bien des fêtes de fin d'année, il n'y en aura peut-être pas d'autres.
Pour info, texte de mark Rutte du 12 décembre 2024
Merci beaucoup Rosa, et merci beaucoup à Carnegie Europe d'avoir organisé cet événement aujourd'hui dans ce lieu spectaculaire.
Et c'est génial de voir tant de gens ici dans la salle et je sais que beaucoup d'autres nous rejoignent en ligne, du monde entier.
Bonjour, après-midi, soir à vous tous.
Je suis très honoré d'entamer une conversation cruciale avec les citoyens vivant dans les pays de l'OTAN, en particulier en Europe et au Canada.
C'est à toi à qui tu parles.
C'est votre soutien dont j'ai besoin.
Ce sont vos voix et vos actions qui détermineront notre sécurité future.
Je serai honnête : la situation en matière de sécurité ne semble pas bonne.
C'est sans aucun doute le pire de ma vie.
Et je soupçonne que dans le tien aussi.
De Bruxelles, il faut un jour pour se rendre en Ukraine.
Un jour -
C'est à quel point les bombes russes tombent.
C'est à quel point les drones iraniens sont proches.
Et pas beaucoup plus loin, les soldats nord-coréens se battent.
Chaque jour, cette guerre cause plus de dévastation et de mort.
Chaque semaine, plus de 10 000 personnes sont tuées ou blessées de toutes parts en Ukraine.
Plus d'un million de victimes depuis février 2022.
Poutine essaie d'effacer l'Ukraine de la carte.
Il tente de changer fondamentalement l'architecture de sécurité qui maintient l'Europe en sécurité pendant des décennies.
Et il essaie d'écraser notre liberté et notre mode de vie.
Son schéma d'agression n'est pas nouveau.
Mais trop longtemps, nous n'avons pas agi.
Géorgie en 2008.
Crimée en 2014.
Et beaucoup ne voulaient pas croire qu'il lancerait une guerre totale contre l'Ukraine en février 2022.
Combien d'appels de réveil avons-nous besoin ?
Nous devrions être profondément préoccupés.
Je sais que je le suis.
L’économie russe est en guerre.
En 2025, les dépenses militaires totales seront de 7 à 8 % du PIB, sinon de plus.
C’est un tiers du budget de l’État russe – et le plus haut niveau depuis la guerre froide.
Et l'industrie de la défense de la Russie produit un grand nombre de chars, de véhicules blindés et de munitions.
Ce qui manque de qualité par la Russie, elle compense en quantité – avec l’aide de la Chine, de l’Iran et de la Corée du Nord.
Tout cela s'inscrit dans une direction claire :
La Russie se prépare à une confrontation à long terme.
Avec l'Ukraine.
Et avec nous.
Les actions hostiles contre les pays alliés sont réelles et s'accélèrent.
Des cyberattaques malveillantes de part et d'autre de l'Atlantique.
Tentatives d'assassinat sur le sol britannique et allemand.
Explosions dans un entrepôt de munitions en Tchéquie.
L'implantation d'armes de migrants qui se rendent illégalement en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Finlande.
Brouillage pour perturber l'aviation civile dans la région de la Baltique.
Ces attaques ne sont pas seulement des incidents isolés.
Elles sont le résultat d'une campagne coordonnée visant à déstabiliser nos sociétés et à nous décourager de soutenir l'Ukraine.
Ils contournent notre dissuasion et amènent la ligne de front à nos portes d'entrée.
Même dans nos foyers.
Poutine estime qu’« une lutte sérieuse et inconciliable se déroule pour la formation d’un nouvel ordre mondial ».
Ce sont ses propres mots.
D'autres partagent sa croyance.
La Chine.
Nous devons nous anoriser sur les ambitions de la Chine.
La Chine est en train de construire considérablement ses forces, y compris ses armes nucléaires – sans transparence ni sans limites.
À partir de 200 ogives en 2020, la Chine devrait posséder plus de 1 000 armes nucléaires d'ici à 2030.
Ses investissements dans le lancement spatial sont en plein essor.
La Chine intimide Taiwan et cherche à avoir accès à nos infrastructures critiques d'une manière qui pourrait paralyser nos sociétés.
La Russie, la Chine, mais aussi la Corée du Nord et l'Iran, travaillent dur pour tenter d'affaiblir l'Amérique du Nord et l'Europe.
Pour effacer notre liberté.
Ils veulent remodeler l'ordre mondial.
Non pas pour créer une chose plus juste, mais pour sécuriser leurs propres sphères d'influence.
Ils nous testent.
Et le reste du monde regarde.
Non, nous ne sommes pas en guerre.
Mais nous ne sommes certainement pas non plus en paix.
Je veux être clair :
Il n'y a pas de menace militaire imminente pour nos 32 Alliés.
Parce que l'OTAN s'est transformée pour nous garder en sécurité.
Les dépenses de défense ont augmenté.
L'innovation s'est accélérée.
Nous avons davantage de forces à se préparer.
Des exercices militaires plus importants et plus fréquents.
Plus de troupes et de matériel sur notre flanc est.
Et, avec la Finlande et la Suède, plus d'alliés de l'OTAN.
Avec tout cela, notre dissuasion est bonne - pour l’instant.
Mais c'est demain que je suis inquiet.
Nous ne sommes pas prêts pour ce qui nous arrivera dans quatre à cinq ans.
Danger s'approche de nous à toute vitesse.
Nous ne devons pas regarder ailleurs.
Nous devons y faire face :
Ce qui se passe en Ukraine pourrait également se produire ici.
Et quel que soit l'issue de cette guerre, nous ne serons pas en sécurité à l'avenir si nous ne sommes pas prêts à faire face au danger.
Nous pouvons le faire.
Nous pouvons empêcher la prochaine grande guerre sur le territoire de l'OTAN.
Et préserve notre mode de vie.
Cela nous demande à tous d'être plus rapides et plus féroces.
Il est temps de passer à un état d'esprit en temps de guerre.
Et turbo-facturer nos dépenses de production et de défense.
En ce qui concerne la production de défense, je suis absolument convaincu que l'accroître est une priorité absolue.
Depuis que j'ai commencé par l'OTAN, je suis allé en Ukraine et j'ai vu ce dont ils ont besoin pour lutter pour la liberté.
J'ai visité des ingénieurs à Thales en France, une usine de Rheinmetall - non, pas en Allemagne, en Italie et dans les industries aérospatiales turques à Torkiye et j'ai vu les capacités qu'ils fournissent.
Et j’ai rencontré des représentants de l’industrie qui m’ont dit qu’ils avaient besoin – ce dont ils ont besoin, pour augmenter leur production.
Je peux vous dire :
Il reste beaucoup à faire pour garantir la dissuasion à long terme et rétablir la paix.
Nous ne sommes pas là où nous voulons être.
Notre industrie de la défense, ici en Europe, a été évitée par des décennies de sous-investissement et d'intérêts industriels nationaux étroits.
alors que notre continent était en paix, et que la défense est devenue un supplément facultatif.
En conséquence, notre industrie est trop petite, trop fragmentée et trop lente.
Pendant ce temps, les usines d'armes russes sortent du matériel de guerre 24 heures sur 24.
Et malgré les efforts héroiques de nos amis ukrainiens,
La Russie reconstitue ses forces beaucoup plus rapidement que nous ne l'avions prévu.
Ils apprennent vite depuis le champ de bataille.
La base industrielle militaire de la Chine est également en croissance.
Selon certaines sources, la Chine est en train d'acquérir des systèmes et des équipements d'armes haut de gamme cinq à six fois plus rapides que les États-Unis.
Elle investit massivement dans les munitions, accélérant les capacités spatiales et étendant son arsenal nucléaire - je le répète - sans aucune transparence ni limite.
La Chine remet également en question notre avantage technologique – en investissant massivement dans les technologies perturbatrices de demain, y compris l’IA, le quantum et l’espace.
Tout cela aidera la Chine dans la planification, le commandement et le contrôle, et le ciblage.
La Russie et la Chine vont de l'avant.
Nous risquons de prendre du retard.
C'est très dangereux.
Mais ce n'est pas nécessaire.
Si nous renforçons notre industrie, nous pouvons dépasser nos concurrents.
Alors, qu'attendons-nous ?
Nous avons déjà mis en place des plans de défense solides.
Nous savons exactement comment nous défendrons notre Alliance et dont nous avons besoin d’actifs et de capacités futurs –
des navires, des chars, des avions à réaction, des munitions et des satellites aux nouvelles technologies de drones.
Les Ukrainiens luttent contre les essaims russes de drones.
C'est ce à quoi nous devons nous préparer.
Nous nous sommes également engagés à accélérer la croissance des capacités industrielles et de la production de la défense dans l'ensemble de l'Alliance.
Aujourd’hui, nous devons tenir nos engagements - je le répète - sur la base de nos engagements.
Nous avons tous un rôle à jouer pour que cela se produise.
Aux gouvernements, je dis :
Donnez à nos industries les grosses commandes et les contrats à long terme dont elles ont besoin pour produire rapidement plus de capacités et de meilleure qualité.
Acheter uniquement des gros billets qui sont livrés trop tard ne nous gardera pas en sécurité.
Nous avons également besoin de capacités modernes qui utilisent les technologies les plus avancées. Et nous en avons besoin maintenant.
Adoptez donc les risques et investissez dans le réservoir d'innovateurs dans nos pays.
L'adoption des risques exige, vous, les gouvernements, de modifier des règles de passation de marchés obsolètes.
Et de reconsidérer vos exigences nationales détaillées.
Avec un million de victimes à notre porte, vous n'avez pas de temps à perdre.
À titre d'exemple, concernant les véhicules blindés de transport de troupes :
Une nation doit avoir la porte arrière s'ouvrant à gauche.
Un autre doit être ouvert à droite.
Et un tiers en a besoin pour s'ouvrir vers le haut.
Toutes ces prescriptions sont obligatoires.
Est-ce ainsi que nous définissons nos besoins et nos priorités, en particulier lorsque le temps presse ?
Cela doit changer.
Je dis également aux gouvernements :
Arrêtez de créer des barrières entre les autres et entre les industries, les banques et les fonds de pension.
Au lieu de cela, détruisez ces barrières.
Ils ne font qu'augmenter les coûts de production, étouffer l'innovation et, en fin de compte, entraver notre sécurité.
À l'industrie de la défense, je dis :
Vous devez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour nous garder en sécurité.
Il y a de l'argent sur la table, et ça ne fera qu'augmenter.
Osez donc innover et prendre des risques.
Trouvez des solutions aux essaims de drones et d'autres nouvelles tactiques de guerre.
Inscrivez les changements supplémentaires et les nouvelles lignes de production
Et enfin, pour les citoyens des pays de l'OTAN, en particulier en Europe, je dis :
Dites à vos banques et à vos fonds de pension qu'ils sont tout simplement inacceptables qu'elles refusent d'investir dans le secteur de la défense.
La défense ne relève pas de la même catégorie que les drogues illicites et la pornographie.
Investir dans la défense est un investissement dans notre sécurité.
C'est un must.
Et cela m'amène à mon point principal.
Dépenses de défense.
Il est vrai que nous dépensons plus pour la défense aujourd'hui qu'il y a dix ans.
Mais nous dépensons encore beaucoup moins que pendant la guerre froide.
Même si les menaces à notre liberté et à notre sécurité sont tout aussi grandes – sinon plus grandes.
Pendant la guerre froide, les Européens ont consacré beaucoup plus de 3 % de leur PIB à la défense.
Avec cette mentalité, nous avons gagné la guerre froide.
Les dépenses ont chuté après la chute du rideau de fer.
Le monde est plus sûr.
Ce n'est plus le cas.
Il y a dix ans, les Alliés ont convenu qu'il était temps d'investir une fois de plus dans la défense.
Le critère de référence a été fixé à 2 %.
D'ici 2023, les Alliés de l'OTAN ont accepté d'investir « au moins » 2%.
Au moins...
Je peux vous dire que nous allons avoir besoin de beaucoup plus de 2%.
Je sais que dépenser plus pour la défense signifie dépenser moins pour d'autres priorités.
Mais ce n'est qu'un peu moins.
En moyenne, les pays européens consacrent facilement jusqu'à un quart de leur revenu national aux régimes de retraite, de santé et de sécurité sociale.
Nous avons besoin d'une petite fraction de cet argent pour renforcer nos défenses et préserver notre mode de vie.
La priorité accordée à la défense exige une direction politique.
Cela peut être difficile et risqué à court terme.
Mais c'est absolument essentiel à long terme.
Certaines personnes vous diront le contraire.
Ils pensent qu'une défense forte n'est pas la voie de la paix.
Eh bien, ils ont tort.
Parce que sans une défense forte, il n'y a pas de sécurité durable.
Et sans sécurité, il n'y a pas de liberté pour nos enfants et nos petits-enfants.
Pas d'écoles, pas d'hôpitaux, pas d'entreprises.
Il n'y a rien.
Ceux qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale le savent.
Et nos amis ukrainiens le vivent tous les jours.
Quand j'étais à Kharkiv au début de cette année, j'ai vu tant de bâtiments complètement détruits.
Je me tenais dans les décombres où se trouvaient des maisons.
Là où vivaient des familles.
J'ai vu des écoles se déplacer sous terre, dans des stations de métro.
C'était très émouvant de voir les enfants si impatients d'apprendre, et les enseignants si désireux d'enseigner... malgré le fait que leur vie soit complètement perturbée.
J'ai rendu visite aux blessés dans des hôpitaux.
Soldats qui ont perdu des membres.
La guerre est brutale et laide.
La guerre est également très coûteuse sur le plan économique.
L'Ukraine, au moment où nous parlons, alloue près d'un quart de son PIB à la défense l'année prochaine.
C'est plus de 10 fois ce que les Alliés européens de l'OTAN dépensent.
Un dur rappel que la liberté n'est pas gratuite.
Si nous ne dépensons pas plus ensemble maintenant pour prévenir la guerre, nous paierons un prix beaucoup, beaucoup plus élevé plus tard pour la combattre.
Pas des milliards, mais des milliers de milliards d'euros.
C'est si nous entrons en tête... et c'est si nous gagnons.
En politique, il y a un temps pour parler, un moment pour décider, et un temps pour agir.
Je sais que les hommes politiques parlent - beaucoup.
C'est ce que je fais ici aujourd'hui.
Ils prennent des décisions, en cas de besoin.
Parfois difficiles.
Mais pour agir, les gens doivent soutenir ces décisions.
C'est entre vos mains.
Aujourd'hui, j'appelle votre soutien.
Il est urgent d'agir.
Pour protéger notre liberté, notre prospérité et notre mode de vie, vos hommes politiques doivent écouter vos voix.
Dites-leur que vous acceptez de faire des sacrifices aujourd'hui afin que nous puissions rester en sécurité demain.
Dites-leur qu'ils doivent dépenser davantage pour la défense afin que nous puissions continuer à vivre en paix.
Dites-leur que la sécurité compte plus que tout.
Je suis convaincu que, collectivement, au sein de l'OTAN, nous pouvons continuer à garder notre milliard de personnes en sécurité.
Nous avons d'énormes avantages.
Nous sommes 32 Alliés forts.
Ensemble, les Alliés de l’OTAN représentent la moitié de la puissance économique et militaire mondiale.
Nous avons des services de renseignement exceptionnels.
Industries et entreprises innovantes.
Certaines des meilleures universités et institutions de recherche du monde.
Et nous avons de nombreux partenaires à travers le monde.
Lorsque nous lui avons fait preuve et notre volonté politique, nous ne pouvons rien faire - l’Europe et l’Amérique du Nord.
Nos adversaires pensent qu'ils sont durs, et nous sommes doux.
Ils envahissent d'autres pays, tout en respectant les règles internationales.
Ils oppriment leur peuple, tout en chérissant la liberté.
Ils doivent se rappeler qu'il n'y a pas de plus grand pouvoir que les démocraties qui se réunissent.
Lorsque nous sommes attaqués, notre réponse est féroce.
Pour que personne ne considère jamais que nous ne nous attaquons pas, nous devons maintenir une dissuasion à long terme.
Nous pouvons le faire.
Nous l'avons déjà fait.
Nous pouvons le refaire.
Merci beaucoup.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-otan-veut-detruire-nos-droits-258332