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OQTF : François Bayrou révèle, par mégarde, un nouveau scandale

Capture d'écran Site Gouvernement
Capture d'écran Site Gouvernement
Ce gouvernement n’a pas de raison d’être meilleur ou pire que les autres. C’est en tout cas ce que se disent les citoyens, dubitatifs, qui voient François Bayrou et son équipe se démener depuis quelques jours. Il y a même d’anciens premiers ministres pour alourdir la feuille de match : tout droit sortis d’un film de revenants (déplacements mécaniques, voix sépulcrales), Elisabeth Borne et Manuel Valls, ministres d’Etat, accompagnaient d’ailleurs M. Bayrou lors de sa visite à Mayotte. Et c’est au cours de cette visite que l’on a été tenté de se dire que, ni meilleur ni pire, ce nouveau Premier ministre était en tout cas - fût-ce involontairement - un petit peu plus honnête que les autres.

Moins de 3,5% des OQTF exécutées en métropole

On interrogeait François Bayrou sur les OQTF, ces fameuses obligations de quitter le territoire français. Et là…François Bayrou a littéralement lâché une bombe. On démarre doucement : « Les obligations de quitter le territoire français, on dit qu’on en exécute 7 %, donc effectivement, il y en a 93 % qui ne sont pas exécutées ». On reconnaît bien, dans cette maîtrise spectaculaire des quatre opérations, l’agrégé de lettres classiques qu’est François Bayrou. Le meilleur est à venir : « Mais dans les 7 %, au moins la moitié sont exécutées à Mayotte et en Guyane ». Attendez, attendez. Ça veut dire qu’en réalité, si on compte bien, moins de 3,5% des OQTF sont exécutées sur le territoire métropolitain ? On est bien d’accord ?

Mine de rien, cette révélation n’a absolument rien d’anodin. L’opinion publique trouvait déjà ridicule le chiffre de 7 %. Ce camouflet, qui laisse entendre, si on a bien tout compris, que la quasi-totalité des mesures d’expulsion sont purement déclaratives, était encore trop optimiste. La réalité est donc la suivante : moins de 3,5 % des migrants frappés d’OQTF sont effectivement reconduits à la frontière sur le territoire hexagonal. On comprend mieux ce que signifie cette formule d’impuissance, désormais coutumière : « le suspect est sous le coup d’une OQTF ».

François la gaffe ?

François Bayrou a-t-il fait exprès ? Il semble que non. A-t-il eu conscience qu’il était en train de faire une révélation compromettante ? Il plane probablement trop haut, sur le nuage enchanté de responsabilités qu’il guigne depuis plusieurs décennies, pour s’apercevoir de ce que signifient de telles déclarations. Non, il a probablement dit ça comme ça, pour parler, sans se dire que, peut-être, quelque part en France devant la télé, plusieurs familles endeuillées par ces « chances pour la France » serreraient peut-être les poings de rage devant une telle légèreté.

Evidemment, ce n’est pas la faute exclusive du gouvernement de François Bayrou, qui vient d’être nommé et récupère une situation extrêmement dégradée. Mais peut-être, s’il avait eu un peu d’esprit de responsabilité, le nouveau Premier ministre aurait-il pu être choqué par ce chiffre, et même en faire (rêvons un peu) l’une des priorités de ses cent premiers jours. S'il reste cent jours. Nous arrivons à la période des voeux...

Arnaud Florac

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