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Les leaders de l’UE assommés par l’effet Trump

Le virage pris par les États-Unis avec Donald Trump face aux caméras du monde lors de la rencontre avec Volodymyr Zelensky a plongé les leaders de l’UE dans un coma duquel ils tentent de sortir en annonçant l’économie de guerre, l’augmentation des dépenses militaires, la construction d’une armée européenne, le partage de la force de dissuasion nucléaire française. Factuellement, l’UE n’en a pas les moyens financiers et humains. Ce n’est pas avec l’idée saugrenue d’Ursula von der Leyen de nourrir un « porc-épic d'acier » - qui n’existe pas - que cela pourra peser dans la balance. 

Selon le Washington Post, les États-Unis pourraient retirer 20.000 soldats US d’Europe et cela effraie le leadership de l’UE. L'empreinte militaire américaine en Europe est en déclin depuis des décennies. Ainsi, les dirigeants européens se demandent comment gérer les relations plus glaciales avec les États-Unis depuis que le président Donald Trump a repris le contrôle de la Maison Blanche cette année. 

« Les Européens ont un sérieux problème de préparation qu’ils essaient de régler, mais cela prend du temps », a déclaré dimanche au Washington Post, Camille Grand, ancien responsable de l’OTAN qui travaille aujourd’hui pour le Conseil européen des relations étrangères. « Si Trump décide de retirer les troupes américaines d’Allemagne parce qu’il est mécontent du déséquilibre commercial, ce sera beaucoup plus compliqué à gérer que de dire que nous avons un plan pour y parvenir dans un délai de X ans », fait-il savoir. 

Cet entretien intervient au moment d’un sommet à Londres sur la sécurité européenne et la guerre en Ukraine où les chefs politiques de l’UE ont décidé « une trêve d’un mois et envisagent l’envoi de troupes » en Ukraine. 

Ce dimanche, une quinzaine de dirigeants européens, alliés de l’Ukraine, se sont réunis à Londres pour imaginer de nouvelles garanties de sécurité en Europe après les dernières déclarations de Donald Trump sur l’Ukraine. « Davantage de pays européens vont augmenter leurs dépenses de défense », a fait savoir le chef de l'OTAN. Cependant, le personnel n’est pas là, ni l’argent. 

Le « porc-épic d'acier ». Ursula von der Leyen, en déclarant vouloir transformer l’Ukraine « en un porc-épic d'acier » montre d’une part la faiblesse extrême de ces responsables politiques de l’UE, tout comme leur incompétence, mais surtout l’effet de choc de la surprise de la nouvelle position des États-Unis. Cela invente, donc, des concepts guerriers pour remplir le vide. 

À Londres, les garanties de sécurité globales pour l’Ukraine dans l’avenir, qui vont de la survie économique à la résilience militaire, ont été discutées. Discuter est le verbe à retenir. Ces responsables politiques ont - ainsi - brassé du vent. 

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé un plan global sur la manière de réarmer l’Europe pour le 6 mars quand la Russie n’annonce rien, mais réalise ses plans. Le « porc-épic d'acier » d’Ursula va être fondu en obus par la Russie. 

En outre, Washington a encore fait monter la pression sur Zelensky. « Nous avons besoin d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes à un moment et mettre fin à cette guerre », a déclaré sur la chaîne CNN le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, Mike Waltz. « S’il devient évident que le président Zelensky, soit pour des motivations personnelles soit politiques, diverge de la volonté de mettre fin aux combats dans son pays, alors je crois qu’on a un vrai problème », a-t-il ajouté. 

Le pire est que, d’après Gustav Gressel, expert militaire : « Les États-Unis, eux-mêmes, peuvent désormais devenir un risque pour la sécurité ». Ce dernier suppose que le président américain, Donald Trump, veut vraiment arrêter l'aide militaire à l'Ukraine après le scandale à la Maison Blanche de vendredi. Trump cherche à réinitialiser, à prendre un nouveau départ dans ses relations avec Moscou, a-t-il averti à Deutschlandfunk. La Russie envoie à nouveau un ambassadeur à Washington. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n’est qu’un « spectateur désagréable qui devrait être mis de côté le plus rapidement possible ». 

L’arrêt du soutien américain pose de sérieux problèmes à l’Ukraine, même si cela dépend aussi de ce que l’Europe est désormais prête à faire. Il existe des problèmes avec certaines classes de munitions qui ne peuvent être obtenues en quantité suffisante qu'aux États-Unis, comme les missiles antiaériens Patriot, mais aussi d'autres types de munitions. Le New York Times a  aussi rapporté que l’Europe restera dépendante des États-Unis en matière d’équipements militaires pendant des années encore. 

Il existe des contrats préliminaires avec les États-Unis pour certains services, a expliqué Gressel. « Ici, les États-Unis doivent être menacés de conséquences s’ils ne se conforment pas à ces mesures. Mais l’Europe a largement omis de discuter de la nécessité de conclure de tels accords pour garantir l’aide à l’Ukraine sous Trump », rapporte-t-il. « On a toujours mis cela de côté : ce ne sera pas si grave », a-t-il continué. « Et maintenant, c’est tellement mauvais. Les échecs des dernières années reviennent désormais avec intérêt ». 

Pour Gustav Gressel, « il n’y a désormais plus que des solutions d’urgence ». Selon l’expert, « l'Europe pourrait fournir à l'Ukraine davantage d'avions de combat, comme des Eurofighter d'occasion, afin que les systèmes de défense aérienne au sol ne soient pas autant utilisés ». Le politologue d'origine autrichienne, spécialisé dans la politique de sécurité et les questions de stratégie militaire, en particulier sur l'Europe de l'Est et la Russie, voit un autre problème potentiel se profiler pour l'Europe : « Les États-Unis eux-mêmes pourraient devenir un risque pour la sécurité en levant leurs sanctions contre la Russie. Les Européens devraient alors décider très rapidement de sanctions extraterritoriales contre les entreprises qui fournissent des armes à la Russie, a-t-il poursuivi. « Nous n’étions pas préparés à cela », laisse-t-il sortir de son entretien. La Russie pourrait désormais poursuivre le conflit dans de meilleures conditions. « Le danger de guerre en Europe est terriblement élevé », veut-il voir. Mais, cet expert ne se pose pas la vraie question : à cause de qui y aurait-il cette menace ? 

Tout comme les leaders de l’UE en état de mort cérébrale, mais aussi physique, les experts militaires occidentaux, voient encore un danger venir de la Russie alors que ce pays était (est) historiquement destiné à devenir un allié de l’Europe. Et, la Russie ne veut pas envahir l’Europe. Les responsables politiques à l’image d’Ursula von der Leyen sont tellement pris à leur piège qu’ils se noient dans des déclarations abracadabrantes et stériles, mais dangereuses pour les populations européennes. 

Et, les Européens ne sont pas capables de nourrir et d’éduquer le « porc-épic d'acier » ukrainien. 

Pierre Duval 

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Source : http://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6696

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-leaders-de-l-ue-assommes-par-l-259674

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