La dame de fer est-elle bien consentante à ce travestissement contre-nature ? La marque ne semble pas s’en soucier. Sur TikTok, sa vidéo enregistre déjà plus de 176.000 likes et lui vaut les critiques des politiques de droite. Mission remplie. « La tour Eiffel, symbole de la France, détournée par la marque Merrachi qui la couvre d’un voile islamique dans une publicité provocatrice », a par exemple dénoncé Lisette Pollet, députée RN de la Drôme. « Quel programme ! C’est un projet politique terrifiant, une provocation inadmissible ! », a ajouté son collègue Jérôme Buisson, député de l’Ain. Autant de réactions qui feront la joie des instigateurs de ladite provocation.
Une clientèle conquise
Cible de cette campagne, la clientèle musulmane est apparue très emballée par la vision d’une tour Eiffel convertie à l’islam. « J’ai hâte », s’est ainsi enthousiasmée une jeune femme prénommée Nao, sur les réseaux sociaux. « Enfin ma France ! », a abondé Nora. « J’aime beaucoup ce que je vois », s’est aussi émerveillé Moussou. « Le voile embellit la tour Eiffel », a encore estimé Souleymene.
Au-delà de ces quelques réactions enjouées, les marques de prêt-à-porter islamique ont de bonnes raisons de se frotter les mains. Sans même tenir compte des phénomènes migratoires et démographiques qui viendront encore augmenter mécaniquement leur potentiel de croissance, il se trouve que la mode dite « modeste » est de plus en plus populaire, au sein de la communauté musulmane vivant actuellement sur notre sol. Une enquête dévoilée fin 2023 par l’INSEE démontrait, en effet, que le port du voile par les femmes musulmanes était en constante hausse, avec une progression de 55 % en dix ans. Entre 18 et 49 ans, la part de celles qui le portent est passée de 18 % à 28 %... L'avenir sourit à Merrachi.
Un projet de colonisation assumé mais non dénoncé
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Français ont mal vécu cette publicité aussi provocatrice que menaçante. « Une confirmation supplémentaire du désir profond de l’islam de s’imposer partout », a commenté l’un d’entre eux. « C’est un message clair de conquête et de colonisation », a ajouté un autre.
En effet, si la marque emprunte un discours victimaire évoquant l’interdiction du hijab en France - interdiction qui n’existe pas -, c’est pour mieux faire passer l’appel à la conquête civilisationnelle que sa vidéo véhicule. Le projet d’une France islamisée, soumise aux codes chariatiques, y apparaît très clairement, sans voilement aucun.
Et quel est donc ce processus dans lequel des populations étrangères viennent s’installer sur une terre qui n’est pas la leur et finissent par imposer leurs mœurs aux populations indigènes ? Dans la langue française, cela porte un nom : la colonisation. Mais ne comptez pas sur les historiens à la Benjamin Stora ou les journalistes à la Jean-Michel Aphatie pour dénoncer cette entreprise d’appropriation. Celle-ci n’est manifestement pas condamnable lorsqu’elle se déroule en terre occidentale.