C’est la troisième fois en dix ans - peu ou prou, du reste, à la même période de l’année : le 28 octobre 2015 puis le 14 septembre 2021 - que la Vierge est la cible des incendiaires. Au-delà du caractère religieux, il y a la destruction de délicates broderies, fruit de milliers d’heures de travail. Pauvre Bretagne, jadis si chrétienne, qui, en fait de Notre-Dame, ne connaît plus que celle des Landes peuplée de Zadistes (ni virginaux, ni immaculés...) , et que les curés de gauche, par des dizaines d’années d’homélies militantes, ont livrée aux mains des antifas et des islamistes. Laquelle de ces deux sinistres catégories, ici, a œuvré ? À moins qu’il ne s’agisse d’un de ces fameux « déséquilibrés », suffisamment lucide, cependant, pour identifier un édifice religieux et une statue. Sinon, pourquoi tout cet asile psychiatrique à ciel ouvert s’en prendrait-il systématiquement (ou presque) à des symboles chrétiens ?
Surenchère
Quel préfet de police, pour dénoncer cet acte « abject » ? Quel ministre de l’Intérieur, pour faire part de son « indignation » et dénoncer « une lâcheté insondable » face à cette « sorte de profanation » ? Quel président de la République pour apporter son « soutien » aux catholiques et même s’entretenir, aussi sec, avec ses représentants ?
On sait, depuis longtemps, le deux poids deux mesures dans ces affaires, mais la concomitance des événements le rend spécialement choquant et scandaleux. Mardi, tout le microcosme politique a réagi au dépôt de têtes de cochons (dont l’une avec l’inscription « Macron »), aux abords de neuf mosquées de la région parisienne, sur la voie publique, donc… c'est-à-dire à l’extérieur. Une provocation idiote, certes, et peut-être même téléguidée de l’étranger. C’est, en tout cas, une hypothèse envisagée par les enquêteurs du fait du caractère organisé, mais en quoi Bruno Retailleau peut-il parler d’une « profanation » ? Un article du Monde de 2015 titrait déjà sur « la difficile qualification pénale du dépôt de tête de cochon » montrant le hiatus entre la surréaction imposée par la bien-pensance et la nature objective de ces actes. Comparons, mutatis mutandis, avec une entrecôte qui serait déposée devant une église un vendredi, jour de la semaine où (abstinence oblige) les catholiques ne peuvent pas en consommer. Y aurait-il tout ce battage ? La réponse est naturellement dans la question.
Florence Bergeaud-Blackler a évidemment mille fois raisons quand elle remet à sa place, sur X, le préfet Nuñez : « Je pense qu’il faut être proportionné dans ses commentaires publics. Du cochon, certains en mangent ? L’abjection, c’est autre chose. »
Rien à cirer
Le député et conseiller de Paris Emmanuel Grégoire évoque, lui, son « effroi » face à ces « actes ignobles » et « immondes ». Anne Hidalgo, parle d’actes « racistes », Fabien Roussel les juge « ignobles » et Philippe Goujon, maire du XVe arrondissement, les qualifie… d'« inqualifiables ». Encore un petit effort ! Qui dit mieux ? Il enfilent les superlatifs dans une surenchère surréaliste. Mais que trouveront-ils de plus tragique à déclarer, quand il y aura une nouvelle basilique de Nice, un nouveau Bataclan, un nouveau père Hamel ? Quand ce ne sera pas la tête d’un cochon, mais - pardon d’être cash - celle d’un nouveau Samuel Paty qui roulera sur la voie publique ?
« Hier, j’ai regardé un peu les JT. Visiblement, les têtes de cochon devant les mosquées sont un drame national, ironise un internaute, on n’est pas loin de mettre les drapeaux en berne. Notons, aussi, que le terme d’islamophobie a été totalement banalisé, bravo les Frères. » En effet, on pourrait même dire, comme Emmanuel Macron, « Champion, mon frère ! » Amplifier outrageusement la victimisation pour servir sur un plateau d’argent l’accusation en islamophobie de la France. Du reste, le recteur de la grande mosquée de Paris n’a pas manqué d’user de ce mot dans son communiqué.
Ces jours, ces mois derniers, la presse quotidienne régionale regorge d’autels brisés, d’églises incendiées, fracturées ou occupées, de messes perturbées par des militants et surtout - pire qu’une statue endommagée - de ciboires brisés et pillés (notamment dans le Sud-Ouest, ) qui là, au regard des croyants, sont une vraie profanation.
Mais la Vierge de Guingamp peut aller se rhabiller, au sens propre du terme : ceux qui nous gouvernent n’en ont rien à cirer. La France, pourtant, aurait bien besoin de son « Bon Secours ».