Pour Pierre Brochand, sans changement radical de politique, la France se dirige inévitablement vers « le pire », à savoir « la régression de notre pays en tous domaines, à commencer par la sécurité de ses habitants et, plus généralement, leur bonheur de vivre ». L’ancien fonctionnaire déroule une analyse approfondie - et glaçante - de la notion de « guerre civile » qui, si elle semble frapper à notre porte, ne prendra pas, selon lui, la forme que l’on imagine. Pour celui qui fut à la tête du renseignement français, les antagonismes profonds qui ont produit les guerres civiles à proprement parler, en France, ont disparu pour laisser la place à l’obsession du « pouvoir d’achat ». Selon lui, « les débats sont canalisés pour converger fatalement vers un centrisme bien-pensant ». De plus, les émeutiers d’hier et d’aujourd’hui sont certes en majorité de nationalité française, mais ne se sont en aucun cas séparés de leurs « lourds bagages culturels, religieux, historiques », ce qui tend à brouiller la distinction entre guerre civile et « guerre étrangère ». Une situation « hybride » qui amène Pierre Brochand à parler de « confrontation interne, vulnérable à des ingérences extérieures ».
« Cela fait 40 ans que nous tenons ce discours »
Un constat que rejoint l’eurodéputé RN Gilles Pennelle, contacté par BV : « Ce qui est le plus à craindre à l’avenir, ce sont des révoltes communautaires qui inévitablement se multiplieront ; des révoltes contre la République, contre nos lois, contre ce que nous sommes. » Il ajoute : « L'immense majorité des populations étrangères et immigrées ne se reconnaît absolument pas dans la France. » Plusieurs données statistiques abondent en ce sens : en 2020, 74 % des Français musulmans de moins de 25 ans affirmaient placer l'islam avant la République.
Le constat de Pierre Brochand est sans appel et ses termes sans équivoque : « Le raz-de-marée migratoire, s’il persiste, va produire un enchaînement de dégradations, à la fois sous-jacentes dans la durée et explosives dans l’instant. » Ou encore : « Il faut commencer par prendre conscience du point d’arrivée, lui, irrécusable : une France à majorité africaine et musulmane, bien avant la fin de ce siècle. » Ces difficultés peuvent-elles être d’ordre à engager le pronostic vital de notre pays ? « À très long terme, on ne peut malheureusement qu’opiner, en raison de la dynamique démographique hors laquelle, il faut bien le reconnaître, tout n’est que bavardage, plus ou moins informé. » Des propos que Gilles Pennelle s’empresse de valider : « Cela fait 40 ans que nous tenons ce discours et il nous a valu d’être persécutés, attaqués, ostracisés. »
« Il n’est d’autre voie que celle d’un radicalisme sans remords »
Les alertes du Figaro Magazine ne sont pas nouvelles, constate l’eurodéputé, avec un brin de fatalisme. Déjà, en 1985, l’hebdomadaire dirigé par le talentueux Louis Pauwels créait la polémique en affichant en une le buste de Marianne voilée et ce titre évocateur : « Serons-nous encore français, dans 30 ans ? » « Nous nous dirigeons vers de véritables sécessions territoriales, dont certaines sont mêmes des enclaves islamistes où, plus que les lois de la République, c’est la France elle-même qui disparaît avec son mode de vie et sa culture », abonde Gille Pennelle. « S’il reste une petite chance d’éteindre la mèche, il n’est d’autre voie que celle d’un radicalisme sans remords », explique, de son côté, Pierre Brochand, qui appelle de ses vœux des changements en profondeur. En prise avec le réel, une très nette majorité de Français est désormais alignée sur un tel discours. Il reste à trouver une volonté politique. Et une majorité.