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« L’effet von Papen » : Jordan Bardella nazifié en direct sur France 5

Capture d'écran YT RN
Capture d'écran YT RN
Nouvel incident, sur France 5. Lundi soir, l’émission C dans l’air se penchait sur la progression du RN dans les intentions de vote. L’occasion, pour les intervenants présents en plateau, de livrer leur analyse des propositions, notamment économiques, faites par le parti présidé par Jordan Bardella. C’est dans ce cadre que la journaliste du Nouvel Obs Caroline Michel-Aguirre s’est livrée à un étonnant parallèle historique. « Le patronat prend un risque, aujourd’hui, a-t-elle débuté. Les contacts se multiplient notamment avec Jordan Bardella, et ils se disent : "On va prendre le contrôle de son cerveau, il est jeune, il n'y connaît rien, on va lui dire ce qu'il faut penser, donc on va lui donner un programme libéral"… » Et la grand reporter d’invoquer l’essayiste et faiseur de rois Alain Minc : « C’est ce qu’il appelle "l’effet von Papen". C’est-à-dire qu’au nom d’une potentielle stabilité, on va prendre ce risque parce qu’on va le contrôler. »

De sinistre mémoire, Franz von Papen est le chancelier allemand qui, en 1932, a facilité l’accès au pouvoir d’Adolf Hitler, croyant alors être en mesure de le manipuler.

 

Le principal intéressé n’a pas tardé à réagir à cette comparaison pour le moins douteuse. « "L’effet von Papen", de mieux en mieux ! La conception du débat selon le service public : quatre intervenants, tous d’accord pour me comparer à Hitler, sans aucune nuance ni modération de la part de la présentatrice, au regard approbateur », a dénoncé le député européen, sur X« Les insultes envers Jordan Bardella sont inadmissibles, s’est également indignée Marine Le PenQuelle autorité va enfin ramener de la neutralité dans ce service public de l’audiovisuel en pleine dérive ? ». D’autres figurent du RN sont montées au créneau, à l’image de la députée Caroline Parmentier, qui a adressé un courrier au ministre de la Culture Rachida Dati, ou sa collègue Laure Lavalette, qui a immédiatement signalé la séquence à l’Arcom.

Un RN sous influence libérale ?

L’extrait vidéo serait moins ahurissant si les propos qui y sont tenus n’étaient pas agréés par l’ensemble des intervenants. Personne, autour de la table, n’a jugé utile de nuancer l’infamante comparaison proposée par Caroline Michel-Aguirre. Au contraire. « Ça va tout à fait dans le sens de ce que je voulais également dire, a ainsi abondé le politologue Jérôme Jaffré, reprenant à son compte la théorie de « l'effet von Papen »Je citerai Thiers à propos du prince Louis-Napoléon : "C'est un crétin, on le mènera par le bout du nez". Il est devenu Napoléon III et il est resté 18 ans au pouvoir ! », a-t-il ajouté, face à un plateau partageant son effroi.

Jordan Bardella serait-il un monstre écervelé sur le point d’échapper à ses créateurs ? Les chroniqueurs de France 5 en semblent convaincus. Ils s’accordent, également, sur la nature de l’idéologie économique qui aurait été insufflée à l’horrible créature. Emporté par l’unanimisme du plateau, Jérôme Jaffré résume ainsi les « calculs » du patronat : « Nous voyons que le Rassemblement national va probablement arriver au pouvoir dès qu'il y aura une élection et il faut donc agir pour que le programme du Rassemblement national soit gérable sur le plan de l'économie et de nos entreprises, et donc agissons, pesons dans ce sens. » Flirtant avec le complotisme, cette thèse d’une manipulation libérale est d’autant plus étonnante que le RN est régulièrement accusé d’être de gauche sur les questions économiques. « Le RN a voté le retour de l'ISF, le RN est socialiste », a ainsi affirmé Jean-François Copé, sur LCI, pas plus tard que lundi soir.

Le militantisme de France 5

Tout en défendant Jordan Bardella, Marine Le Pen n’a pas manqué de souligner le militantisme assumé de certaines émissions du service public. Elle a ainsi pointé le « combat revendiqué et obsessionnel de M. Pigasse contre le Rassemblement national ». Le riche homme d’affaires se trouve en effet être le producteur, via la société Mediawan, de plusieurs émissions de France 5, dont C dans l’air. Il se trouve, par ailleurs, que M. Pigasse a déclaré, début 2025, vouloir mettre les médias qu’il « contrôle » au service de son « combat » contre la droite. De là à imaginer que certains programmes de l’audiovisuel public ont pour but premier de nuire au RN…

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