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Ni joie, ni larmes… nulle émotion. De nos jours, machinale est la commémoration !

Par Adègne Nova

À 11h, lundi 11 novembre 1918, les cloches sonnent partout, les salves d’artillerie annoncent que l’armistice est signé. Allégresse de la population ! Les mots manquent pour exprimer les sentiments qui font tressaillir les cœurs. Les hommes sont comme étourdis, éprouvant une sorte de vertige. Dans les rues, les gens s’interpellent : « Ça y est ! C’est fait ! » Des guirlandes, des fleurs, des tentures, des drapeaux, des rubans pavoisent les maisons, les fenêtres, les réverbères… joie immense, indicible en cette matinée belle et lumineuse.

Aujourd’hui ? Des cérémonies officielles – machinales, obligatoires, sans entrain, sans envie, sans réel patriotisme, véritable nationalisme de façade – et puis…

Ouvrons les yeux et ne nous mentons pas : la classe politique actuelle et nombre d’âmes peu ou mal éclairées, ou même soigneusement éteintes ou dupées, donnent peu de lustre à l’idée nationale. Mais encore faudrait-il définir le nationalisme… et c’est là tâche ardue même pour le chantre de notre nationalisme intégral qui a dû beaucoup écrire pour l’expliquer.

Charles Maurras dit en août 1912 qu’« il faut commencer par le commencement et affirmer, enseigner, distribuer une doctrine positive qui puisse intéresser ensemble les cerveaux et les cœurs ». Il faut donc commencer par « affirmer l’idée de la France ». Dans Démocratie religieuse, il précise que le chef de la nation, le roi que nous voulons voir remonter sur son trône, a la « notion profonde des intérêts de ses nationaux, non de quelques-uns seulement, mais de tous, des nationaux vivants et des nationaux à venir » et, par ailleurs, il explique que celui-ci a « le pouvoir de défendre au besoin la France éternelle contre les caprices ou l’avidité de quelques-uns ou de beaucoup, ou même de l’ensemble des Français d’une époque ».

C’est exactement là que nous voulons en venir : il faut défendre aujourd’hui la France et la protéger de tout ce qui lui nuit, voire la détruit, à l’instar de tout ce que nous vivons sans cesse, sans que cela n’émeuve vraiment. Et, de fait, de « nationalisme superficiel », comme l’appelle Maurras en 1909, nous ne voulons pas, ce nationalisme républicano-européiste qui dégouline de partout. « Il y a un nationalisme cohérent et complet, c’est le nationalisme intégral » ! Nous ne parlons pas là d’un quelconque suprématisme défini entre Atlantique et Oural ou par une couleur d’épiderme. Non. La France est géographiquement là où elle est, entretenant depuis des siècles des relations avec ses voisins mais « si elle ne se met pas en défense, elle ne courra pas seulement le risque d’être épuisée, elle sera certainement foulée, conquise, asservie, rayée de la carte du monde », écrit Maurras en 1925, qui précise qu’« il y a une unité, une entité politique, civile, sociale qui s’appelle la France, il n’y a pas une Europe à orner d’attributs pareils ou correspondants ».

Ainsi, les hommes se succèdent aux commandes du pays et aux idées mais que sera la civilisation de demain ? Qui sont les « Français » aujourd’hui, que seront ceux de demain ? Il est indispensable de « montrer qu’il n’y a point de salut pour la France en dehors de la monarchie », disait Maurras dans son discours du 25 mai 1930 à la Croix de Berny devant la jeunesse d’Action française, concluant qu’« il ne faut pas craindre de dire et de redire qu’au milieu de partis qui ne vivent que dans l’instant ou pour le pillage de l’instant, l’Action française, qui n’est pas un parti, a toujours envisagé l’avenir du pays, la durée de l’action et des institutions ».

https://www.actionfrancaise.net/2025/11/11/ni-joie-ni-larmes-nulle-emotion-de-nos-jours-machinale-est-la-commemoration/

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