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Caméra embarquée : "Hommage à Jeanne 2014"
Comme promis, après les photos, voici la vidéo de notre participation aux défilés traditionnels d’hommage à Sainte Jeanne d’Arc, le 11 Mai dernier.
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BLOC-NOTES politique
Europe : Ce 8 mai, jour de victoire des Alliés sur l’ « Allemagne éternelle », comme disait Maurras, on a droit à un pensum européiste de Hollande dans Le Monde où il ânonne que « sortir de l’Europe, c’est sortir de l’Histoire » :...
...l’ « Europe » serait « menacée » par ceux qui « spéculent sur la déception » et il appelle à choisir une « Europe volontaire » opposée à une « Europe frileuse ». Hollande vivrait-il encore au siècle passé pour user d’une com’ aussi ringarde ?
Europe (suite) : D’ailleurs, les Français, via un sondage, le lui font savoir dès le lendemain, 9 mai, « journée de l’Europe » — deux semaines avant la mascarade des élections au parlement de Strasbourg. Ils ne seraient plus que 51 % à vouloir rester dans l’ « Union », et encore, par fatalisme : 18% seulement se déclarent « confiants » et ...2% « enthousiastes » : quelle gifle ! La lente érosion se poursuit puisqu’ils étaient encore 67% en 2004, l’année précédant le référendum sur la constitution européenne, les Français croyant encore que l’Europe s’édifiait en accord avec les peuples. Dix années et la forfaiture du traité de Lisbonne plus tard, les illusions se sont effritées, signe que la propagande européenne, digne des régimes totalitaires, dans laquelle les Français sont élevés dès la maternelle, finit par se heurter au mur des réalités. Et ces réalités, ce sont tout simplement la soumission de l’économie à la finance, l’ouverture absolue des frontières, l’austérité et le chômage imposés par l’euro — 41% des Français jugent que l’appartenance à l’UE est plutôt un inconvénient dans la résolution de la crise —, la dissolution des peuples et de leur héritage dans une immigration invasive voulue par l’oligarchie mondiale et imposée par Bruxelles, la dénaturation des liens familiaux et sociaux, là encore sous direction ...et directive européenne. Le retour au réel, c’est aussi le retour à la nation : 47% souhaiteraient voir renforcés les pouvoirs de décision des États membres. « Combien de divisions ? », demandait Staline pour se moquer — stupidement, l’histoire l’a montré — de l’église catholique. Nos élites dénationalisées ont cru longtemps pouvoir servir la même soupe méprisante aux eurosceptiques, qualifiés intentionnellement d’europhobes pour mieux les discréditer — voire un jour les réprimer pénalement, sur le modèle de l’ « homophobie » ? Aujourd’hui les peuples de l’ « Union » commencent à répondre à leurs oppresseurs bruxello-berlinois de la même manière qu’hier les Européens de l’est à leurs oppresseurs prolétaro-moscoutaires. Le désespoir en politique est vraiment une sottise absolue !
Nouvelle Calédonie : La république a choisi le 11 mai, jour de la commémoration de la fête nationale de Jeanne d’Arc, pour organiser à 17 000 kilomètres de la métropole un scrutin illégitime en Nouvelle-Calédonie : le corps électoral est tronqué — c’est fou comme la république sait organiser constitutionnellement le viol de ses principes, ici l’égalité des citoyens devant la loi, dès qu’il s’agit de nuire à la France. En vertu de la « décolonisation » en cours depuis les accords de Nouméa de 1988, ce scrutin régional, le dernier avant l’autodétermination, et qui décide de la majorité (loyaliste ou indépendantiste) au congrès du territoire, est réservé aux personnes installées dans l’archipel depuis au moins novembre 1998, après dix ans de résidence. En France, des citoyens français ayant la pleine jouissance de leurs droits civiques sont interdits de vote ! Il n’est pas étonnant que, si les loyalistes, profondément divisés, ont conservé la majorité, les indépendantistes aient dangereusement progressé.
C’est évidemment avec gourmandise et, on le suppose, non sans un certain étonnement mêlé d’un brin de mépris, que l’Australie et la Nouvelle-Zélande regardent notre gouvernement trahir méthodiquement l’intérêt national au nom de principes spécieux. Ne souhaitent-elles pas depuis toujours voir la France, encore aujourd’hui deuxième puissance maritime mondiale, quitter l’Océanie, véritable région stratégique ? George Pau-Langevin, ministre des (sic) Outre-mer, recevant le 23 avril dernier Julie Bishop, ministre australienne des affaires étrangères, a même laissé cette dernière s’ingérer dans nos affaires intérieures, il est vrai après lui avoir rendu compte, comme à un maître, du « processus de décolonisation » en cours, que l’Australie, on croit rêver, se permet de soutenir ! N’oublions pas la complicité du RPR puis de l’UMP dans l’affaire puisque la droite cogère avec le PS depuis plus de vingt-cinq ans l’abandon de l’archipel. En 2018 au plus tard, devra être organisé un référendum d’autodétermination et si les Canaques et Caldoches votent mal, c’est-à-dire pour la France, eh bien, comme pour les traités européens, ils devront revoter deux fois de suite à deux ans d’intervalle. Si, après ça, ils ont encore envie de rester français !
Démagogie électorale : Sur TF1, dimanche 11 mai au soir, Valls annonce une sortie de l’impôt sur le revenu dès cette année pour les 650 000 ménages que Sakhollande y a fait entrer de 2010 à 2014 — rien, évidemment, pour les classes moyennes qui n’ont jamais autant été pressurées ! Compte-t-il amadouer ainsi l’électorat populaire et limiter la Bérézina annoncée pour le parti socialiste le 25 mai prochain ? Bruxelles n’a rien dit : gageons que la décision a été prise en accord avec la Commission européenne, qui craint, elle aussi une percée eurosceptique fin mai. Valls en a profité pour se dire « patriote » et « profondément français ». Gageons que les Français trouveront les ficelles un peu grosses !
Un putsch dans l’air ? Ce 13 mai, voilà cinquante-six ans que De Gaulle revenait aux affaires à la faveur des « événements » d’Algérie, comme on disait alors pudiquement. Pour Maxime Tandonnet, un sarkozyste dit de droite, hier, dans Le Figaro, « la situation politique, économique et sociale de la France actuelle présente d’étranges analogies avec l’année 1958, celle de la disparition de la IVe république ». A quoi il conviendrait d’ajouter une crise identitaire et l’essoufflement des institutions. Seul manquerait l’homme — ou la femme — providentiel. Nous préférons quant à nous la figure du général Monck, restaurateur de la royauté (anglaise), que n’a pas été le général De Gaulle pour la France. Car ce qu’il y a de bien avec la royauté, c’est qu’elle permet précisément de se passer d’homme — ou de femme — providentiel !
François Marcilhac -L’AF 2886
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L'ABCD de l'égalité : une utopie éducative
Lu sur le site des enseignants pour l'enfance :
"Première remarque, l’ABCD de l’égalité est une entreprise qui repose sur une conception restrictive de l’égalité des sexes. On pourra s’étonner, à la simple consultation du site internet qui lui est consacré, de n’y voir que des femmes. Celles-ci, pédagogues ou enseignantes, sont représentantes d’un féminisme unique, qui est le féminisme de genre. Ainsi, Claire Pontais, professeur agrégée d’EPS, est responsable d’une séquence intitulée « Danser : le Petit Chaperon rouge », qui a été recommandée par l’ A. R. G. E. F. (Association de Recherche sur le Genre en Éducation et Formation). De même, Geneviève Guilpain, professeur de philosophie qui explique dans une vidéo du site comment « former les enseignants à combattre les stéréotypes », se félicite, dans une interview donnée à l’association « Adéquations », d’ « aborder la question de genre dans la langue » et de poser à ses élèves la question qui suit : « Comment une langue genrée modèle-t-elle notre vision de la réalité ? » Enfin, Véronique Rouyer, interrogée par les promoteurs de l’ABCD au sujet de la « Construction de l’identité sexuée de l’enfant », a pu être auteur d’un ouvrage collectif intitulé Genre et socialisation de l’Enfance à l’âge adulte. Sans qu’il soit ici question de discuter de la pertinence de ces travaux, soulignons-en seulement la convergence idéologique : fondé sur une exclusivité des positionnements, l’ABCD de l’égalité, qui laissait espérer la possibilité d’une ouverture, laisse place à la réalité d’une fermeture. L’égalité promise en ce projet ouvre ses portes à un abécédaire de la partialité. [...]
Deuxième point, le programme, qui se donne pour ambition de changer les mentalités, déroge à la vocation de l’institution scolaire. [...]
Il est une chose enfin, sur laquelle nous aimerions conclure, à l’appui de l’expérience : l’ABCD de l’égalité, qui entend changer les consciences, est une chimère qui semble vouée à l’échec. Pour avoir participé à bien des projets de ce type, pour être entrés dans bien des expériences similaires, nous sommes en mesure d’affirmer qu’à l’école la vertu ne s’enseigne pas par des leçons, mais se montre par l’exemple. Quelque chose au contraire nous dit que, à vouloir empêcher la construction des identités par le discours, il est à parier que celle-ci ne s’établisse par des moyens détournés, qui seront autrement plus violents. Le petit garçon, qui se verra bousculé en son identité, ne sera-t-il pas tenté, quand l’adulte aura le dos tourné, de faire preuve comme il l’entend de sa virilité naissante ? La petite fille, dont on suspectera la féminité, n’éprouvera-t-elle pas le désir de se réfugier vers des stéréotypes caricaturaux et aliénants ? Vouloir éradiquer les repères qui construisent les personnes, c’est aussi prendre le risque de laisser à chacun d’imposer les siens par le fait de l’arbitraire. Égalitaire en sa visée, cet abécédaire inédit risque de susciter, dans les cours de nos écoles, bien des vocations de despotes. Ainsi, une égalité des sexes qui souhaiterait passer outre les archétypes aurait pour corollaire le retour d’un sexisme arrogant, endigué par nulle culture. « Le courage », écrivait Jaurès, « c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. » Privilégiant l’un, sans tenir compte de l’autre, les promoteurs de l’ABCD de l’égalité risquent de faire naître, au sein même de notre école, de grandes déceptions, probable prélude à d’imprévisibles colères. [...]"
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On va s'arrêter là finalement...
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Sur la notion d'élite
e qu'on qualifie du terme d'élite, c'est la partie supérieure d'une communauté. En mathématiques, on utilise les termes de « max » ou de « sup » d'un ensemble donné, pour qualifier sa partie supérieure. L'erreur que commentent beaucoup, c'est de croire qu'une élite donnée soit transcendante. Autrement exprimé, qu'une élite donnée soit ainsi reconnue par tous, en tout lieu et à toute époque. Pour déterminer l'élite (partie supérieure) d'un ensemble, on doit disposer d'une relation d'ordre ainsi que d'une norme. Si la première ne pose problème (« < » et « > »), c'est la seconde qui fait toute la différence : c'est ainsi que selon la norme choisie, pour un même ensemble d'individus, l'élite sera différentes.
Zidane comme Platini firent partie de l'élite. A condition bien sur de prendre pour norme la valeur footballistique. Cela ne signifie absolument que si on prend en considération une autre norme – l'intelligence par exemple – ces deux hommes en feraient nécessairement partie. L'élite dans le cadre de l'armée est constituée par les officiers et notamment les généraux. Là encore, cela ne signifie pas que ces derniers continuent de faire partie de l'élite si on prenait en compte d'autres critères.
L'absence d'élite ne peut exister que dans le cadre d'une société totalement égalitaire. On peut par exemple prendre en considération certaines micro-sociétés comme celles postérieures à mai 68 tout en s'en réclamant. Il n'en reste pas moins que celle-ci achoppèrent sur les qualités humaines de ses membres. C'est ainsi que même en postulant l'égalité totale et parfaite que certains paramètres, notamment naturels, continuent d'être discriminant. Toujours afin d'imager, notre physique et je pense au visage, influence considérablement le rapport qu'autrui entretient avec nous. Donc, même si tous étaient habillés de la même façon, que les différences perdureraient.
L'une des erreurs que je constate assez souvent à la lecture de la prose issue de la mouvance, est de considérer que la société actuelle qui caractérise la France d'aujourd'hui n'a pas d'élite. D'où l'introduction du terme de « pseudo-élite ». En fait, cette élite existe pourtant bien et se comporte en tant que telle. Le fait est que ceux qui ne la reconnaissent pas utilisent une autre norme et on donc une autre conception de l'élite. En aucun cas l'élite actuelle ne trahit : elle tisse sa toile avec les valeurs qui sont les siennes, toujours soucieuse de respecter son engagement envers la cause qu'elle s'est choisie.
On sait aujourd'hui que certaines formations universitaires ouvrent grandes les portes du pouvoir. Ainsi Science po, l'Ena ou le droit. L'un des objectifs de l'Ena justement, est depuis sa fondation, de former des individus susceptibles d'occuper les plus hauts postes, dans la société de leur époque. On comprend alors très bien le ridicule à affirmer que les énarques trahissent : au contraire, ils font justement ce pour quoi ils ont été formés. Fonctionnaires bien souvent à très haut niveau, ils obéissent au même titre qu'ils dirigent.
Dans les faits, chaque idéologie politique dispose de sa propre norme et ainsi, de sa propre élite. La question est de savoir s'il est possible de trouver une norme absolue, permettant de trouver une élite susceptible d'être consensuelle. On m'accordera bien volontiers que l'éthique et la vérité sont des valeurs spécifiquement humaines et indépendantes de l'espace comme du temps. On pourrait donc concevoir que pour appartenir à l'élite, même si on peut ajouter d'autres critères, il faille adhérer tant à l'éthique qu'à la vérité.
Un aspect me semble presque certain : c'est que l'élite actuelle, n'est pas en phase avec ces valeurs...Philippe Delbauvre
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La revanche de Poutine
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forum des jeunes du SIEL le 21 juin : "La Droite pour la civilisation française"
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22 juin 1929 Le Vatican «s'arrange» avec le Mexique
Désireux de mettre un terme au soulèvement des paysans catholiques contre le gouvernement mexicain, le Vatican conclut un arrangement avec celui-ci, le 22 juin 1929. Le Saint-Siège demande aux rebelles, les « Cristeros », de déposer les armes sous peine d'excommunication (*).
Mais beaucoup de catholiques voient dans cet arrangement (« Arreglos ») une capitulation face au gouvernement socialisant et franc-maçon du Mexique dont l'intolérance a entraîné les paysans à la révolte. De fait, les ex-rebelles vont encore subir pendant plusieurs années les exactions de l'armée.
André LaranéLa Vendée mexicaine
Président de la République de 1924 à 1928, le général Plutarco Calles entreprend de consolider les acquis de la révolution de 1910, illustrée par les exploits de Zapata et Pancho Villa.
C'est ainsi qu'il réorganise l'instruction publique et étend la réforme agraire, distribuant plus de trois millions d'hectares aux petits paysans des coopératives (les ejidatarios). Il confirme aussi la nationalisation de l'industrie du pétrole au grand dam des États-Unis...
Mais fidèle à une tradition anticléricale vieille de près d'un siècle, le président a aussi la mauvaise idée de s'en prendre à l'Église catholique.
Le 1er décembre 1924, il prive de droits civiques les catholiques (laïcs et prêtres) sous prétexte qu'ils obéissent à un souverain étranger, le pape ! Il expulse le nonce, l'ambassadeur du Vatican, ainsi que tous les ecclésiastiques étrangers. Il interdit aux prêtres toute critique du gouvernement en vertu de l'article 130 de la Constitution de 1917, jusque-là resté inappliqué. Il interdit les congrégations enseignantes et ferme pas moins de 20.000 églises !
L'épiscopat se rebiffe et suspend le 31 juillet 1926 l'administration des sacrements dans tout le pays pour une durée de trois ans. Cette riposte ahurissante de la part d'un haut clergé essentiellement criollo (d'origine européenne) livre au désespoir les masses rurales, majoritairement indiennes ou métisses, attachées à une religiosité traditionnelle.
Les paysans se soulèvent sans attendre contre les autorités de la capitale, dans un parallèle frappant avec le soulèvement des Vendéens en 1793, en lutte contre les révolutionnaires parisiens. Leur cri de ralliement : « ¡ Viva Cristo Rey ! ¡ Viva la Virgen de Guadalupe ! » (Vive le Christ-Roi ! Vive la Vierge de Guadalupe) fait référence à la Vierge apparue à un Indien en 1531 et à la proclamation par le pape Pie XI, le 11 décembre 1925, du Christ « Roi des nations ».
Ces insurgés sont par dérision surnommés « Cristeros ». Eux-mêmes qualifient plus volontiers leur soulèvement de « Cristiada » (Christiade) mais ils sont désavoués par l'épiscopat, à deux ou trois exceptions près. Il n'empêche qu'avec 50.000 combattants, ils vont constituer la plus importante rébellion qu'ait connue le pays, lequel compte à cette époque moins de vingt millions d'habitants disséminés sur deux millions de km2.
Ils recrutent contre rémunération le général Enrique Gorostieta (38 ans), lequel est, d'après l'historien Jean Meyer, catholique, bon mari et bon père, contrairement à une légende qui en fait un franc-maçon laïc. Il va discipliner ses troupes et les conduire de victoire en victoire malgré le manque de moyens. Le soulèvement a débuté dans l'État du Jalisco, au bord de l'océan Pacifique (capitale : Guadalajara). Trois ans plus tard, l'armée des Cristeros tient plus des trois quarts de l’ouest du Mexique et la moitié des 30 États de la fédération.
Tous les habitants des campagnes concernées se montrent solidaires et les femmes ne sont pas les moins actives. Comme dans toute résistance populaire, elles servent au renseignement, à l'approvisionnement des combattants et au transport des munitions. Des brigades féminines, les Brigadas Bonitas ou Jolies brigades, combattent même sous le patronage de Jeanne d'Arc.
Cette guerre occasionne un total d'environ 90.000 tués selon l'historien Jean Meyer, dont les deux tiers dans les troupes gouvernementales, lesquelles sont en infériorité tactique face à la guérilla, malgré leur recours systématique à la terreur.
La diplomatie s'en mêle
Désespérant de vaincre les paysans, le président Calles se réconcilie avec le gouvernement des États-Unis. Il accepte des concessions sur le pétrole en échange de l'aide de l'US Air Force dans son combat contre les Cristeros... Il est vrai que lesWASP's (*) ne portent pas dans leur coeur les paysans métissés ou indiens du Mexique et même les catholiques américains se gardent de soutenir financièrement leurs coreligionnaires du sud du Rio Grande.
Le 1er juillet 1928, les élections présidentielles voient le retour au pouvoir du général Álvaro Obregón, qui avait déjà présidé le pays de 1920 à 1924. Mais il est assassiné le 17 juillet suivant par un étudiant catholique qui lui reproche son anticléricalisme.
Emilio Portes Gil assume l'intérim de la présidence cependant que Plutarco Elías Calles continue de diriger en sous-main les affaires du pays avec le titre de « jefe maximo » (chef suprême).
Calles, qui vise l'élection de l'année suivante, veut mettre fin au plus haut vite à la rébellion, laquelle a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de victimes, mais il comprend qu'il ne pourra la vaincre par les moyens militaires, même agrémentés de la Terreur révolutionnaire.
Il demande donc au président Portes Gil de faire appel à la médiation du haut clergé catholique des États-Unis. Il s'agit d'Irlandais qui n'ont guère de sympathie pour les va-nu-pieds mexicains. Ils pressent le Vatican de conclure un compromis.
Après que le gouvernement ait autorisé à nouveau le culte catholique le 3 mars 1929 et fait rouvrir la cathédrale de Mexico, il revient au cardinal Gasparri, celui-là même qui signa les accords de Latran avec Mussolini, de conclure « los Arreglos ».
Arrangements bafoués
À la demande du légat pontifical, le président mexicain s'engage à ne plus tenter d'appliquer les articles antireligieux de la Constitution ! Il donne aussi sa parole que les rebelles seront amnistiés et qu'il ne leur sera fait aucun mal. Mais il ne s'agit que de sa parole. Aucun document n'est signé...
Obéissants, les Cristeros se soumettent, d'autant que le général Gorostieta a été tué dans une embuscade, le 2 juin 1929. Dans les faits, l'amnistie n'est pas le moins du monde respectée et des centaines d'insurgés sont assassinés dans d'atroces conditions aussitôt après avoir rendu leurs armes sur ordre de leur évêque.
L'armée ne s'en tient pas là. Elle met à sac les campagnes reculées de l'Ouest avec le désir d'éradiquer une bonne fois pour toutes toute trace de christianisme. Le romancier Graham Greene en fait état dans son romanLa Puissance et la Gloire. Il s'ensuit une seconde guerre des Cristeros (laSecunda), qui réunit quelques milliers de combattants désespérés. Elle va durer de 1934 à 1938 sans qu'il soit possible d'en évaluer le nombre de victimes.
Le général Luis Garfias a reconnu dans Epoca le 4 janvier 1993 :« L'armée fédérale a mené une guerre sans pitié. Elle ne faisait pas de prisonniers, les civils étaient pris comme otages et beaucoup d'entre eux fusillés. La torture fut systématique, on détruisit d'innombrables villages et hameaux » (*).
L'élection du président Lázaro Cárdenas en 1934 met fin à la période dite duMaximato, autrement dit au règne du général Plutarco Elías Calles. Mais il faudra encore plusieurs années avant que la paix religieuse ne revienne au Mexique.
L'émotion suscitée par « los Arreglos » va entraîner la disgrâce du cardinal Gasparri qui sera aussitôt remplacé à la Secrétairerie d'État (le ministère des Affaires étrangères du Vatican) par le cardinal Eugenio Pacelli (futur Pie XII).
Bibliographie
La guerre des Cristeros a été longtemps occultée tant par l'historiographie officielle que par le Saint-Siège.
Elle est sortie de l'oubli à la faveur d'une volumineuse thèse de l'historien français Jean Meyer, qui l'a découverte en 1964, quand il n'était encore qu'un jeune étudiant à l'écoute de Pierre Chaunu. Il a publié sa thèse en 1975 : La Christiade, l'État et le peuple dans la révolution mexicaine (Payot).
Le 13 mai 2014, les éditions CLD ont réédité le livre de Jean Meyer dans une version enrichie et réactualisée : La rébellion des Cristeros, L’Église, l’État, le peuple dans la Révolution mexicaine (348 pages, 23 €). Elles ont édité aussi une version illustrée du même ouvrage : La Cristiada, la lutte du peuple mexicain pour la liberté religieuse (224 pages, plus de 300 illustrations et documents inédits, 35 €).
En 2012, le film Cristeros du réalisateur Dean Wright lui a donné une nouvelle visibilité. La revue Histoire du christianisme a par ailleurs consacré un remarquable hors-série aux Cristeros (printemps 2014), incluant un entretien avec Jean Meyer, des articles de celui-ci et une analyse du film de Dean Wright.
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19290622&ID_dossier=320
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I-Media N°11