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  • Réformer la France : politique familiale, une visée trinitaire

    Exclusivité du Salon Beige: la diffusion des différents articles du dossier dePolitique Magazine consacré à l'indispensable réforme nationale. Aujourd'hui, Pierre Chalvidan.

    Et si l’un des remèdes à la crise que nous traversons se trouvait dans la famille ? Encore faut-il avoir de ce socle de la société une vision positive et non pas chercher à le déconstruire comme le tente, depuis plusieurs mois, le gouvernement.

    S'il y a un point d’appui privilégié pour sortir du marasme, c’est bien celui de la famille. D’abord pour une simple raison de bon sens, même si elle ne semble pas partagée par nos actuels gouvernants, pourtant adeptes du réalisme social : il suffit de faire la liste de nos précarités pour se rendre compte que les remèdes se trouvent à titre principal dans la famille. C’est une évidence, qu’il s’agisse de l’échec scolaire, de l’insertion professionnelle, de la délinquance, de la relance économique, des retraites… etc. Et, plus profondément, de la confiance, de la responsabilité, de la solidarité… La famille ne « reproduit pas seulement les inégalités », elle est aussi, et d’abord, principe de liberté, d’égalité et de fraternité.

    Et c’est encore une évidence que si on laisse se déliter la famille ou, pire, si on poursuit sa déconstruction, on va déclencher un « effet banquise » dévastateur. 

    Cependant – on a déjà eu l’occasion d’y insister – ce serait une grave erreur de se positionner sur ce seul registre de l’utilité sociale car, en partant de lui, on peut justifier toutes les formes de famille et de politique familiale. Comme l’explique Fabrice Hadjadj, la famille est une source, un foyer qui éclaire et fonde les autres choses et qui ne peut pas être lui-même fondé ni éclairé. Il n’y a pas, dit-il, au niveau humain, de principe antérieur à la famille : elle est la communauté originelle source de tous les liens, de l’humain institué. Jusqu’à la Cité. L’institution instituante. Et s’il en est ainsi, c’est parce qu’elle repose sur ce donné anthropologique de l’homme créé dans la différence sexuelle (le couple) et ordonné à l’entretien de la vie : l’enfant.

     

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    Paula Corbulon

  • La délicate question des réseaux pédocriminels (2/6)

    Partie 2 : de la pédocriminalité de classe à la pédocriminalité de masse

    Celle-ci est pour certains groupes un plaisir de classe, le pouvoir suprême de « se payer tout et n’importe quoi », une ivresse de sa toute puissance, la jouissance de détruire et d’humilier un enfant innocent et pur. C’est aussi un penchant révolutionnaire et libertaire, la destruction de toute frontière à tous les niveaux, que ce soit celui de l’identité sexuelle ou de la pratique. Fi de l’inceste, de la pédomanie, de la zoophilie ou que sais-je ! Le désir et l’« amour » (qui n’est rien d’autre qu’une pulsion travestie pour ces individus) priment sur toute considération morale et juridique.

    Henry de Montherlant, André Gide, Gabriel Matzneff ou Michel Foucault ont fait partie de ces auteurs qui ont affiché un appétit cruel pour les enfants au début du XXème siècle, sans pour autant être dérangés par les pouvoirs publics. Ce goût pour les enfants qu’avait une certaine partie de la classe dirigeante apparut au grand jour lors de l’affaire des « ballets roses » en 1959 (2). Un policier avait piégé plusieurs jeunes filles, toutes mineures (en-dessous de 21 ans à l’époque), la plus jeune ayant, selon les sources, 12 ou 14 ans. Ils leur promettaient une carrière artistique si elles s’adonnaient à des spectacles érotiques, voire prodiguaient quelques services d’ordre sexuel pour certaines personnalités fortunées, dont un coiffeur réputé, un restaurateur et surtout un ancien président SFIO de l’Assemblée Nationale de l’époque, André le Troquer. Il y eut au total vingt-deux condamnations. En 2004, Jean-Pierre Mocky réalisa un film inspiré de cette affaire, appelé « Les ballets écarlates ». Ce film sera interdit par le ministère de la culture, officiellement « trop choquant ». C’est ainsi que seulement quelques années plus tard, parmi les revendications libertaires de la révolution culturelle de mai 68 se trouvait, en toute banalité, la normalisation de la pédomanie, au nom de l’« interdiction d’interdire ». L’inénarrable Daniel Cohn-Bendit en fut bien évidemment l’un des chantres. En 1975, dans un livre intitulé Le Grand Bazar, celui-ci se réjouissait que des enfants voulussent ouvrir sa braguette, et expliquait que son comportement devait viser à développer leur sexualité (3). En 1982, il réitérait ces propos dans l’émission « Apostrophes » (4).

    Deux journaux furent des vecteurs assez zélés de ces revendications : Le Monde et Libération. Dans le premier, une pétition fut publiée en janvier 1977, prenant la défense de plusieurs adultes poursuivis pour « attentat à la pudeur sans violence » suite à des attouchements sexuels sur des mineurs. Le texte de cette pétition présente cette affaire comme « une simple affaire de « mœurs », où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence ». Se plaçant sans aucune retenue du côté des accusés, sans la moindre considération pour les victimes, les signataires de cette pétition affirment qu’« aujourd’hui, ils risquent d’être condamnés à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favorisé et photographié leurs jeux sexuels. […] Cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckardt ne retrouvent pas la liberté. »

    Parmi lesdits signataires, on trouve des noms comme Jack Lang, Bernard Kouchner, Jean-Paul Sartre, Louis Aragon, André Glucksmann… (5) Bien des décennies plus tard, en 2013 Gabriel Matzneff, autre signataire, reconnaîtra être le rédacteur du texte, et affirmera ne rien renier du contenu de celui-ci (6).

    Concernant Libération, entre autres ignominies, ce journal faisait l’apologie du « Front de Libération des pédophiles » (FLIP). L’objectif était de détruire les barrières juridiques et morales qui protègent les enfants en modifiant le rapport adultes/enfants et parents/enfants.

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  • La délicate question des réseaux pédocriminels (1/6)

    Partie 1 : 3 enfants disparaissent tous les jours en France, soit environ 1000 par an

    Le 31 mai 2011, alors que vient tout juste d’éclater l’affaire DSK, Luc Ferry, ancien ministre de l’Education nationale, lâche une bombe sur le plateau du Grand Journal : un ministre français aurait été pris au Maroc dans une partouze impliquant des enfants (1).

    Qu’est-il advenu de cette affaire, trois ans après ? Eh bien, autant le dire tout net, rien du tout. Comme pour beaucoup et même trop d’affaires de ce type en fait.

    Les réseaux pédocriminels ? Des réseaux organisés et structurés, dont l’activité consiste à vendre des enfants, pour certains kidnappés, pour d’autres amenés par leurs propres parents (aussi choquant que cela puisse sembler) à des « clients » à des fins de viols, de tortures et de meurtres, certains de ces actes étant photographiés ou filmés, également pour que cela soit ensuite revendu, sachant que plus l’acte montré est extrême, plus le prix et cher. Qualifiés de « fantasme » ou de « délire complotiste » par certains magistrats, politiques ou policiers appartenant à la Brigade de protection des mineurs, ces réseaux n’en sont pas moins une réalité, exactement comme il en existe pour le trafic de drogue, la prostitution « classique » ou les voitures volées. Le prédateur pédophile, nécessairement solitaire et marginal, est la seule émanation raisonnablement autorisée par « ceux qui savent ».

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  • La délicate question des réseaux pédocriminels (1/6)

    Partie 1 : 3 enfants disparaissent tous les jours en France, soit environ 1000 par an

    Le 31 mai 2011, alors que vient tout juste d’éclater l’affaire DSK, Luc Ferry, ancien ministre de l’Education nationale, lâche une bombe sur le plateau du Grand Journal : un ministre français aurait été pris au Maroc dans une partouze impliquant des enfants (1).

    Qu’est-il advenu de cette affaire, trois ans après ? Eh bien, autant le dire tout net, rien du tout. Comme pour beaucoup et même trop d’affaires de ce type en fait.

    Les réseaux pédocriminels ? Des réseaux organisés et structurés, dont l’activité consiste à vendre des enfants, pour certains kidnappés, pour d’autres amenés par leurs propres parents (aussi choquant que cela puisse sembler) à des « clients » à des fins de viols, de tortures et de meurtres, certains de ces actes étant photographiés ou filmés, également pour que cela soit ensuite revendu, sachant que plus l’acte montré est extrême, plus le prix et cher. Qualifiés de « fantasme » ou de « délire complotiste » par certains magistrats, politiques ou policiers appartenant à la Brigade de protection des mineurs, ces réseaux n’en sont pas moins une réalité, exactement comme il en existe pour le trafic de drogue, la prostitution « classique » ou les voitures volées. Le prédateur pédophile, nécessairement solitaire et marginal, est la seule émanation raisonnablement autorisée par « ceux qui savent ».

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  • « Le mal que nous avons fait »

    Le député des Français de l’étranger (UMP), Alain Marsaud, n’a pas sa langue dans sa poche.
    La France a annoncé la livraison d’armes aux combattants kurdes en Irak. « J’espère que nous n’allons pas les décevoir », explique le représentant des Français qui vivent dans cette région. Il pointe le manque de moyens de l’armée française et se demande quel type de matériel va pouvoir livrer l’armée française.
    Il évoque aussi les interventions occidentales au Proche-Orient et dresse un constat d’échec. « Il faudra regarder, lance-t-il, le mal que nous avons fait dans cette région ».

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Proche-Orient, Ukraine : la France paye son inertie diplomatique

    « Il n’y a pas de problème dont l’absence de solution ne finisse par venir à bout ». »

    ♦ Le crash du vol de la Malaysia Airlines abattu par un missile au-dessus de l’Ukraine orientale et l’offensive israélienne contre le Hamas à Gaza montrent, à quel point les pays européens ne peuvent plus prétendre rester à l’abri des conflits qui se multiplient dans leur environnement le plus proche.


    Jusqu’à récemment, l’Europe se considérait comme un havre imprenable de prospérité et de stabilité. Elle ne pouvait que susciter l’envie de ses voisins. La force de l’exemple tenait lieu de politique étrangère.  La crise de la zone euro a sonné le glas de cet âge d’or. Bousculée par les marchés financiers, l’Union a perdu son pouvoir de séduction. Mais sa fragilité n’est pas seulement d’ordre  économique. Elle est aussi à la merci d’un environnement international qui se dégrade inexorablement.  A ses frontières, la déstabilisation de l’Est et du Sud fait désormais sentir ses effets au sein même de chacun des pays du continent.

    L’émotion suscitée par la mort de 211 passagers européens (sur 298) du vol MH 17 parti d’Amsterdam, pour la plupart néerlandais, confère une proximité nouvelle à la guerre civile qui s’installe en Ukraine. Quelles que soient les responsabilités exactes des uns et des autres dans le drame, nul ne peut ignorer, ou même minimiser, le conflit entre pro-Russes et pro-Occidentaux aux portes de l’Europe. Il y a urgence à au moins rechercher une solution qui aille au-delà de l’imposition de sanctions contre le Kremlin, décidées à contrecœur, faute de meilleure option.

    De la même manière, les émeutes de Barbès et de Sarcelles confirment combien le conflit israélo-palestinien nous est proche. Il y a longtemps que l’impasse au Proche-Orient est instrumentalisée par les éléments les plus radicaux de la communauté musulmane. Chaque flambée de violence là-bas, toujours pour les mêmes raisons, suscite une montée de plus en plus forte des tensions ethniques en France, le pays d’Europe où juifs et musulmans sont les plus nombreux.

    Peu importe que les islamistes du Hamas ciblent les civils israéliens tout en prenant en otage la population de Gaza, la violence de la réaction de Tsahal est prétexte à un déchaînement de haine qui sert les artisans de la radicalisation des banlieues et des quartiers difficiles. Inutile de clamer que le conflit israélo-palestinien « ne doit pas être importé », comme l’a promulgué François Hollande le 14 juillet, le mal est déjà fait ; depuis longtemps.

    Les actes terroristes et antisémites commis par Merah, à Toulouse, et Nemmouche, à Bruxelles, participent de cette « importation » galopante des conflits moyen-orientaux. Ils rappellent combien il serait absurde de croire l’Europe à l’écart du chaos qui se propage de la Libye à l’Irak en passant par la Syrie, où sévissent des milliers de djihadistes venus de ce côté-ci de la Méditerranée. Comme les attentats, mais de façon plus collective, les émeutes « pro-palestiniennes » donnent la mesure de l’échec de l’assimilation de larges segments de la population musulmane en France. Il serait temps d’en tirer des conséquences volontaristes sur le plan interne et, aussi, de s’engager à bras le corps dans la recherche d’une stabilisation du Proche Orient, en privilégiant clairement la lutte contre les islamistes radicaux.

    Le conflit israélo palestinien n’est plus aussi central qu’il a pu l’être pour l’avenir de la région, mais ce qui se passe à Gaza montre qu’il n’a rien perdu de sa capacité à mettre le feu aux poudres. Personne ne peut se voir reprocher de n’avoir pu imposer un accord, mais le fait d’avoir abandonné tout effort pour amener les deux parties à retrouver le chemin d’un processus de paix digne de ce nom est une lourde responsabilité pour les diplomaties européenne et française. Cela ne peut qu’encourager le travail de sape des intégristes.

    Cette inertie diplomatique est générale. Elle se paye aussi dans les relations avec Moscou. Si l’adoption de sanctions européennes contre le Kremlin à l’instigation de Washington peut semer le doute à Moscou, elle a aussi ses limites. Ne faudrait-il pas œuvrer davantage à un accord acceptable par la Russie comme par l’Ukraine ? L’affaire des Mistral donne à la France une responsabilité particulière.  Plutôt que de nous mettre dans une situation bientôt intenable à l’égard de nos alliés, cette livraison d’armements, dont la dimension symbolique est évidente, ne pourrait-elle pas servir de moyen de pression ? Par exemple, s’il était exigé, en retour de garanties raisonnables, que la Russie cesse d’armer les séparatistes ? Là encore, la solution n’est certainement pas simple. Encore faudrait-il se montrer déterminé à la rechercher. Voilà ce que l’on attend de la diplomatie française.

    « Il n’y a pas de problème dont l’absence de solution ne finisse par venir à bout ». L’aphorisme célèbre du petit père Queuille semble être devenu la devise de notre politique étrangère. Elle s’applique au conflit israélo-arabe comme aux relations avec la Russie. Dans les deux cas, des intérêts nationaux sont en jeu sans que la France ne soit en mesure de défendre une position claire. L’attentisme ne nous mettra pas à l’abri des périls de ce monde.

     Pierre Rousselin
    Directeur adjoint de la rédaction du Figaro chargé de l’International depuis 2004,

    24/07/2014

    Source : http://blog.lefigaro.fr/geopolitique/2014/07/proche-orient-ukraine-la-franc.html

    http://www.polemia.com/proche-orient-ukraine-la-france-paye-son-inertie-diplomatique/

  • Hollande et l’économie : surtout ne rien dire pour s’absoudre de ne rien faire

    Depuis le temps qu’il marche au bord de la récession, le pays a fini par basculer du mauvais côté.   

    L’économie française va mal. Très mal. Depuis le temps qu’il marche au bord de la récession, le pays a fini par basculer du mauvais côté. Pas de reprise à l’horizon, un chômage en croissance perpétuelle, une dette chaque seconde plus abyssale et un déficit qui crève le plafond.

    On a attendu les pluies du 15 août pour nous faire ces révélations qui n’en sont pas. En effet, quiconque s’intéresse un tant soit peu à la chose économique le sait : la France continue de s’enfoncer quand ses voisins commencent à relever la tête.

    Avec des minauderies et en serrant les fesses, on nous dit que le déficit de la France – qui devait, c’était sûr, revenir dans la fourchette « contractuelle » de 3 % – « pourrait finalement frôler les 4 % ». On se fout évidemment de notre gueule puisque le chiffre réel, soit 4,4 %, est en réalité connu depuis un bon mois. Quand il a fait sa petite causette du 14 juillet, Hollande connaissait déjà ces chiffres, mais chut ! Comme la Périchole qui chante « Je suis un peu grise, un peu grise… Mais chut ! Faut pas qu’on le dise ! Chut ! Faut pas… Faut pas ! Chut ! », il était urgent de ne rien dire pour s’absoudre de ne rien faire.

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  • « Objectif 51 % » pour le Front National

    Le Front National  met en place sa stratégie de conquête guidée par le slogan «Objectif 51% pour le second tour de la présidentielle». Pour y arriver, le FN mise notamment sur des collectifs destinés à émettre de propositions sectorielles.

    Le FN avait déjà présenté le collectif Racine, destiné aux enseignants et  et le collectif Marianne, destiné aux étudiants. A partir de septembre, au rythme d’une par mois, quatre nouvelles structures feront leur apparition. Les jeunes actifs, cadres et créateurs d’entreprises seront la cible du premier nouveau collectif qui  sera présentée à Fréjus lors de l’université d’été du FNJ les 4 et 5 septembre. Ensuite, en novembre, le Front national prévoit un collectif consacré aux professionnels de l’espace maritime français. En décembre, un autre collectif visera l’écologie et à la transition énergétique.

    Début 2015, le FN devrait inaugurer un collectif supplémentaire dédié au champ social.

    Cette stratégie de Marine Le Pen et Florian Philipot est néanmoins contrecarrée en ce moment par l’effet désastreux des propos des ténors du parti à l’égard de la Ligue de Défense Juive.

    http://medias-presse.info/objectif-51-pour-le-front-national/14171

  • Réformer la France : Justice, au nom de qui ?

    Exclusivité du Salon Beige: la diffusion des différents articles du dossier dePolitique Magazine consacré à l'indispensable réforme nationale. Aujourd'hui, Jacques Trémolet de Villers.

    La justice, pour être « juste », doit être sacralisée. Une réforme dans ce domaine régalien ne peut venir que du fait du Prince. Lui seul est capable de conférer aux magistrats une légitimité qui est aujourd’hui, plus que jamais, discutée.

    La justice dont dépendaient les réformes nécessaires au bon ordre du royaume était elle-même la première institution à réformer ». Ainsi parlait Louis XIV à son fils, en lui décrivant ce que ces historiens ont appelé plus tard sa « prise du pouvoir », en 1661. La justice, sur laquelle a été fondé le royaume de France, a connu peu de réformes spectaculaires.

    Citons Charlemagne, avec les « missi dominici», saint Louis, avec « les établissements », Louis XIV, Napoléon, après la tourmente révolutionnaire, Napoléon III, à qui nous devons nombre de palais de justice, De Gaulle, avec l’ordonnance de 1958.

    Chacune de ces réformes s’est faite par ordonnance du chef de l’État, qu’il fût roi, empereur ou président de la République. La justice est vraiment une institution régalienne, oeuvre du Prince. Toutes ont eu comme but avéré – mais jamais atteint – une plus grande célérité dans la solution des litiges entre particuliers, une plus grande efficacité dans la répression des crimes et des délits, la recherche d’une impartialité toujours plus impeccable, et, par voie de conséquence, la lutte renouvelée contre les influences de toutes sortes (d’idéologies, d’argent, de passions, de négligences ou d’incompétences) qui peuvent corrompre ou entraver la mission du juge.

    Qu’il soit royal, impérial ou républicain, le monarque qui s’applique à améliorer, corriger ou perfectionner l’oeuvre de justice ne doute pas de ce qu’elle est dans son essence : rendre à chacun ce qui lui est dû, tant au plan civil qu’au plan pénal.

    Il sait aussi que les hommes, au milieu des litiges ou des infractions, n’ont pas trouvé de meilleure méthode pour découvrir où est le bon droit que celle du procès.

    Procès où l’un doit dire tout ce qu’on peut dire « pour » et, l’autre, tout ce qu’on peut dire « contre », afin que le juge, éclairé par ce débat contradictoire, ait tous les éléments pour forger, dans sa conscience, sa droite conviction qui fera le jugement.

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    Paula Corbulon

  • Aux larmes citoyens !

     La façon grotesque dont les médias de propagande nous présentent la réalité ferait sourire si elle ne travestissait pas bien souvent des faits tragiques.


    Ainsi, par exemple, le drame de Dolomieu où des malfrats ont tué de sang-froid lors d’un hold-up un témoin qui tentait de s’interposer, Hugo Villerez.

    Il est vraiment intéressant de lire la façon dont on nous présente cette lugubre affaire. (*)

    Un crime odieux de plus ? Mais pas du tout, si vous lisez l’article signé Angélique Négroni dans le site duFigaro, figaro.fr, du 3 août 2014 !

    Chère Angélique

    Car Angélique, elle, ne voit pas les choses comme cela. Non : elle a surtout remarqué que le coupable présumé était «en pleurs» samedi, lors de ses aveux après sa garde à vue. Le pauvre, vous comprenez, il a «paniqué».

    En effet, elle nous explique que la victime n’a pas obéi à «l’ordre de s’arrêter» (sic) lancé par l’auteur du coup de feu mortel, ce qui a «contraint» ce dernier à «descendre l’escalier du bureau de tabac à reculons». «Le braqueur a alors pris peur et tiré une fois», conclut Angélique. Bref, c’est presque un drame de l’autodéfense !

    Car si on comprend bien notre journaliste, si le témoin avait gentiment respecté «l’ordre» donné par le braqueur il ne serait pas mort. C’est donc un peu de sa faute, n’est-ce pas ?

    Pauvre braqueur

    Le braqueur a, lui, droit à bien plus d’égards journalistiques.

    Pauvre petit braqueur, si émotif sous sa cagoule qu’il tire si on le contraint de descendre un escalier à reculons ! D’ailleurs, le procureur de la République, interviewé dans l’article, nous dit aussi que le tireur «exprime des regrets et a pleuré». C’est dire si le pauvre était choqué ! Un conseil : la prochaine fois que vous voyez un procureur, pleurez à chaudes larmes, cela vous aidera sûrement.

    Angélique nous dit aussi qu’il s’agit en outre d’un «braqueur repenti» car il a indiqué aux enquêteurs où il avait jeté son arme. Ah le brave garçon !

    Des jeunes sans histoire

    Mais, au fait, qui sont donc ces braqueurs sanglants ?

    On découvre quand même que ces jeunes si émotifs ont eu des démêlés avec la justice : deux condamnations pour l’auteur du coup de feu mortel, douze condamnations pour son complice. On ne nous dit rien du troisième complice, celui qui aurait fourni l’arme.

    Mais pour le procureur de la République tout cela ne prouve rien : non, ce ne sont que «de jeunes délinquants qui ont agi avec une absence totale de préparation». Les braqueurs étaient cagoulés et armés mais ils n’étaient pas «préparés» : tout est dans la nuance judiciaire !

    Ils se sont seulement essayés au vol à main armée (on écrit «vama», cela fait plus cool), renchérit Angélique. C’était donc de la formation professionnelle, en quelque sorte ! Ce n’est donc pas vraiment de leur faute si ce «vama» a «tourné au braquage mortel».

    Un dernier détail

    Ah ! Pour conclure, petit détail : Angélique nous dit que l’auteur du coup de feu est «le fils d’artisans d’origine étrangère et dont les parents, des gens sans histoire, ont divorcé». Vous suivez Angélique ? Encore un drame social : le pauvre petit, sans doute déjà victime du racisme ambiant et qui a dû supporter la séparation de ses parents. Décidément, pauvre braqueur !

    Pleurez, braves gens, le Figaro vous y invite. Mais pas sur la victime, cela ferait trop peuple.

     Michel Geoffroy, 4/08/2014

    (*) Note :

    Dolomieu : les aveux d’un jeune braqueur «paniqué»4/08/2014

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/08/03/01016-20140803ARTFIG00158-dolomieu-les-aveux-d-un-jeune-braqueur-panique.php

    http://www.polemia.com/aux-larmes-citoyens/