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  • Pas assez de policiers pour traiter tous les djihadistes ?

    Quelques heures après l’agression au couteau de trois militaires à Nice, et moins d’un mois après les attentats de Paris, le juge antiterroriste Marc Trévidic était l’invité de Ruth Elkrief, mardi 3 février à 19 heures.”On a repéré tellement de djihadistes, qu’on a pas assez d’OPJ [officiers de police judiciaire] pour les arrêter”, a-t-il notamment déclaré.

    Le juge antiterroriste a également indiqué que la France fait face à “deux dangers aujourd’hui: l’attentat très organisé, et le jihad pulsionnel, a expliqué le juge d’instruction au pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris. En un mois, on a vu les deux à l’œuvre”.

    http://fr.novopress.info/

  • La CEDH oblige la France à héberger des terroristes étrangers, aux frais de l'Etat

    D'après le Figaro (via), neuf islamistes sont, à l'heure actuelle, assignés à résidence dans nos campagnes, aux frais de l'Etat, qui ne peut les expulser. Un régime qu'a connu Djamel Beghal, le mentor des frères Kouachi et de leur complice Coulibaly, avant qu'il ne retourne en prison. En cause ? La cour européenne des droits de l'homme :

    "C’est le sort réservé à ceux qui, d’origine étrangère, sont frappés d’une interdiction définitive du territoire français mais ne peuvent être expulsés. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qu’ils saisissent, fait en effet barrage à une extradition vers leur pays en évoquant des risques de torture. C’est alors l’impasse. La France, qui ne peut se débarrasser de ceux qu’elle bannit, les installe dans des bourgades isolées, avec interdiction pour eux d’en sortir et obligation de pointer quatre fois par jour à la gendarmerie."

    Dans le village où a été hébergé Beghal,

    "on parle d’une facture mensuelle de 3000 euros. «Voilà ce que coûtait ce terroriste chaque mois!»"

    Louise Tudy  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Éditorial de L’AF 2902 : LES FISSURES DU VILLAGE MONDIAL

    Grèce, Ukraine, attentats islamistes en France : il serait évidemment arbitraire d’établir des liens directs entre la victoire de Syrisa à la Vouli d’Athènes, la poursuite de la guerre que mènent, contre la Russie et sur le dos des Ukrainiens, les Etats-Unis et une Europe vassalisée, ou les différents attentats islamistes qui ont endeuillé notre pays depuis fin décembre.

     

    Et pourtant... Qui ne voit que tous ces événements sont autant de fissures de l’ordre que l’oligarchie tente de nous imposer comme l’horizon indépassable du village mondial ?

    SYRISA OU LA QUADRATURE DU CERCLE

    En Grèce, le peuple ne s’est pas seulement prononcé contre la dictature austéritaire imposée par Merkel, d’autant plus injuste que l’Allemagne a, au XXe siècle, et après avoir embrasé le monde par deux fois, largement profité de la générosité de ses anciennes victimes, dont la Grèce. Non, c’est contre les conséquences même, économiques et sociales, du mondialisme qu’il s’est prononcé, même si, tel un drogué, il pense toujours dans sa grande majorité que l’euro le protège quand la monnaie unique, dans laquelle la finance internationale a aidé la Grèce à entrer par effraction, est son problème, comme elle est le nôtre. D’où la quadrature du cercle dans laquelle l’extrême gauche notabilisée de Syrisa s’est engagée... et son risque de décevoir rapidement ses électeurs. C’est pourquoi Podemos, la gauche alternative espagnole, ou Mélenchon en France se réjouissent peut-être un peu vite. En Espagne, les législatives devront avoir lieu en décembre au plus tard, et, à moins d’une crise majeure, le Parti populaire et le PSOE n’ont aucun intérêt à les avancer alors même que Podemos a aujourd’hui le vent en poupe. Le pays légal espagnol ne peut que parier sur un échec de Syrisa et donc sur une dégonflement de la baudruche alternative. Quant à Mélenchon, qui s’est déclaré, ce 31 janvier, « disponible » pour être le candidat du Front de Gauche à la prochaine présidentielle, pense-t-il sérieusement que la victoire électorale de Syrisa en janvier 2015 sera toujours porteuse pour la gauche radicale en 2017 ? C’est croire un peu vite à la réussite d’une « alternative », qui en refusant de poser les conditions de la rupture — mais la Grèce en a-t-elle seulement les moyens — risque de se retourner contre ses promoteurs. On comprend que le Front national se soit réjoui de la victoire de Syrisa : d’un côté celle-ci rassure en montrant qu’un peuple peut donner une gifle électorale méritée à l’oligarchie européenne sans que le monde s’écroule ; de l’autre, l’échec de la coalition administrerait la preuve que l’arrivée au pouvoir d’une gauche anti-austérité mais favorable à l’euro et à l’immigration n’est pas la solution.

    LE ROI DOLLAR BIENTÔT NU ?

    Dans la guerre, dans une large mesure désespérée, que mènent en Ukraine les Etats-Unis et l’Europe américaine contre la Russie, Poutine apparaît, il est vrai, comme le méchant qui jouerait à la fois contre son gentil voisin et, compte tenu de l’aggravation de la situation économique russe et de la baisse du rouble, contre son propre peuple asservi à sa mégalomanie. Pour autant, les Etats-Unis sont-ils si sûrs, au vu des conséquences, du bien-fondé de la politique qu’ils mènent depuis la chute du Mur de Berlin, d’encerclement de la puissance russe, un peu vite enterrée, de dissolution islamiste des Proche et Moyen Orients et d’agressivité à l’encontre la Chine ? Car c’est maintenant l’arme monétaire que la Russie, la Chine et, depuis peu, l’Iran ont décidé d’employer ouvertement contre le dollar. Ainsi, l’Iran, « dans ses échanges commerciaux avec l’étranger, [...] se sert désormais d’autres monnaies, notamment du yuan chinois, de l’euro, de la livre turque, du rouble russe et du won sud-coréen », a annoncé ce 24 janvier M. Kamyab, le vice-gouverneur de la Banque centrale iranienne. Après que la Chine et la Russie ont, l’été dernier, officiellement abandonné le dollar comme monnaie d’échange.... Le roi dollar bientôt nu ? D’où le caractère acharné d’une guerre que les Etats-Unis savent vitale pour eux. Tout en jouant sur les craintes historiques des anciens pays de l’est, ils trouvent dans la France républicaine, plus encore que dans une Allemagne nationaliste par essence, un partenaire docile. Ce ne sont pourtant que leurs intérêts exclusifs, aux dépens des nôtres, que nous servons en désignant à leur demande et avec zèle la Russie comme l’ennemie.

    MONDIALISME ET ISLAMISME : LES FRÈRES ENNEMIS

    Enfin, les attentats islamistes en France ne sont que la double conséquence du mondialisme puisque leur cause immédiate est le chaos provoqué par les Américains aux Proche et Moyen Orients et leur cause plus lointaine, qui les a rendus possibles, une immigration forcenée, voulue et encouragée par l’oligarchie mondiale et qui est devenue le terreau du djihadisme intérieur. L’« apartheid » ? Des dizaines de milliards ont été versés en pure perte depuis des décennies dans les « quartiers ». Où sont-ils allés ? Pourquoi n’ont-ils pas financé l’intégration ? C’est Malek Boutih, député PS de l’Essonne, qui vend la mèche. Après avoir dénoncé les élus locaux qui achètent la « paix sociale » et rappelé que « les milieux islamistes se financent par le trafic de drogue, la prostitution, par toutes les déviances » [1], il ajoute devant la volonté de Manuel Valls d’imposer sur tout le territoire la mixité « sociale » — lire « ethnique » : « Ce que refusent les maires, de gauche comme de droite, ce n’est pas de construire du logement collectif, c’est d’attirer une population islamiste. On ne fera pas disparaître les foyers radicaux en les disséminant.  » [2] Ou comment un ancien dirigeant de SOS Racisme reconnaît à travers une métaphore médicale, mais malheureusement sans en tirer toutes les leçons, que l’immigration de masse a bien provoqué le cancer du gangstérisme islamiste et que la démagogie gouvernementale ne vise ni plus ni moins qu’à provoquer sa généralisation. Valls conservera-t-il sa toute nouvelle popularité quand les Français comprendront ce que recouvre sa «  politique de peuplement » ? Exception faite de quelques bunkers au centre des « villes mondes » prisées par l’élite, la dissémination, jusque dans la plus petite ville, jusque dans le village le plus reculé, du fondamentalisme islamique et de l’économie parallèle. La France devenue un vaste 9-3...

    Le faux-ordre mondialiste commence à se fissurer de ses propres excès. Sa désagrégation se fera évidemment dans la douleur : faire croire le contraire aux Français serait leur mentir, compte tenu notamment du niveau élevé de trahison de nos élites politiques. Seule l’union des patriotes permettrait d’en finir au plus vite et au coût le moins élevé.

    François Marcilhac - L’AF 2902

    [1] http://www.linternaute.com/video/29...

    [2] http://www.lefigaro.fr/politique/20...

  • À propos de l’Occitanie par Robert-Marie MERCIER

    La question de l’existence d’une « Occitanie » a toujours suscité des débats, parfois enflammés, et souvent faussés par la confusion existant, et parfois entretenue par certains, entre défenseurs de la langue et prosélytes d’une mythique entité politique.

    Nous allons essayer d’y voir plus clair et, ce, sans volonté de polémique et d’affrontements stériles. Étant les ardents défenseurs d’un pays dont la langue, le nissart, ou plutôt les langues : nissart et gavouòt,  font partie de ce grand ensemble des langues d’Oc (appelé officiellement occitan par l’éducation nationale française), nous avons recherché dans l’Histoire les traces de cette « Occitanie ».

    « Rien ne serait plus contraire à la vérité que de voir dans l’affirmation de l’identité culturelle de chaque nation, l’expression d’un chauvinisme replié sur soi-même. Il ne peut y avoir de pluralisme culturel que si toutes les nations recouvrent leur identité culturelle, admettent leurs spécificités réciproques et tirent profit de leurs identités enfin reconnues. »

    M. Amadou Mahtar M’Bow, directeur général sénégalais de l’U.N.E.S.C.O.

    C’est seulement après que j’eusse eu vingt ans que j’entendis, pour la première fois parler d’Occitanie. C’est dire si ce concept est récent au regard de notre histoire. Et, il faut savoir que la perception, voire la compréhension, de ce concept regroupait tout et son contraire. Il est vrai qu’au premier abord, le fait d’évoquer l’Occitanie évoquait une vision romantique d’un Éden disparu, dans nos jeunes esprits, conscients qu’ils appartenaient à une culture et à une histoire qu’on leur avait confisqué. Cela était d’autant plus vrai chez nous, dans le Pays Niçois, que nous avions gardé ce côté rebelle et cet esprit de résistance qui caractérise les habitants de ce petit bout de terre à l’extrémité des Alpes.

    Dans la foulée du grand mouvement de Mai 68, caractérisé, à droite comme à gauche, par cette contestation de la société de consommation et (déjà) du système mondialiste marchand, la lutte politique enclenchée par le monde étudiant s’appuyait sur des revendications culturelles fortes qui précédaient les exigences politiques et sociales.

    Dans le sud de l’Hexagone, un mouvement issu du Comité occitan d’études et d’action (C.O.E.A.), Lucha Occitana (Lut’Oc) était en pointe dans le combat pour la reconnaissance culturelle et politique des populations des territoires de langue d’Oc. Lut’Oc avait compris l’importance décisive de la culture comme précurseur essentiel de la lutte politique. Il n’était plus question de séparer la pensée de l’action. Nous retrouvons derrière tout cela, la philosophie d’Antonio Gramsci qui affirmait (à juste titre) que la pensée précédait l’action et que la prise de pouvoir culturel était un préalable indispensable à la prise de pouvoir politique. Cette vision était partagée, en 1968, aussi bien par de jeunes intellectuels issus de la droite (mais ayant rompu avec la droite politique) que par de jeunes intellectuels de gauche (ayant rompu avec les partis institutionnels) tous en lutte contre la société de consommation. Les uns comme les autres mettront en avant la notion gramscienne « d’intellectuels organiques ».

    C’est par cette mise en valeur de la culture et particulièrement de l’art, que Lut’Oc permit à plusieurs artistes engagés de devenir des prototypes de l’intellectuel organique militant de la cause occitane. En prenant cette nouvelle voie, Lut’Oc voulait aller au delà de la vision purement « économiste » du C.O.E.A. C’est ainsi que ses militants s’engagèrent dans les mouvements sociaux populaires du Sud (lutte des viticulteurs, lutte sur le Larzac…). Il faut dire que leur action fut largement favorisée par les mouvements d’émancipation qui éclataient au sein de la jeunesse un peu partout dans le monde, de Berkeley à Prague et de Rome à Berlin, dans ce grand ébranlement international des consciences que fut Mai 1968. Nous pourrions, sans problème, établir un parallèle entre l’action de Lut’Oc et l’action de Frédéric Mistral lors de la révolution de 1848 qui secoua fortement la société de l’époque.

    Mais, (et Gramsci le soulignera) toutes les révolutions politiques issues du « Printemps des peuples » de 1848 en Europe ont échoué (y compris celle du Félibrige en Occitanie). Car cette société moderne avait profondément changée par rapport à l’époque du mouvement des Encyclopédistes (qui amènera la révolution bourgeoise de 1789 en France). Un mouvement populaire bref et spontané ne pouvait plus renverser un pouvoir central établi à la suite d’un évènement imprévu à la manière des Vêpres siciliennes qui, au XIIIe siècle, permirent aux Palermitains de se libérer, en quelques jours, du joug capétien (1). Un évènement spontané de cet ampleur ne peut plus réussir depuis le « Printemps des peuples » de 1848. La société des pays modernes (État centralisé, contrôle par le pouvoir central des forces de répression, contrôle de l’information, institutions intermédiaires mises en place par le pouvoir central, notion d’État-Providence…) avait tellement évolué que, encore (et surtout) de nos jours, les forces d’émancipation d’un peuple qui voudraient transformer un État occidental de type jacobin (É.O.T.J.), doivent, auparavant, avoir investi (ou neutralisé) les principales institutions culturelles soumises au (ou contrôlées par le) pouvoir politique centralisateur. C’est ce que les réseaux sociaux ont rendu possible, aujourd’hui, en Écosse ou en Catalogne. Ces réseaux sociaux qui peuvent redonner une fierté, alors perdue, au peuple, culpabilisé qu’il avait été, pendant si longtemps, par l’idéologie dominante émanant du pouvoir central, au point d’instiller ce « sentiment de honte d’être soi-même ». C’est exactement ce qui s’est passé parmi les peuples de langue d’Oc, en faisant intérioriser par ceux-ci la vergonha (la honte) d’être eux-mêmes.

    Ce mécanisme intellectuel et moral pour aboutir à la destruction de la culture des peuples fut rendu possible en mettant en place les conditions pour que la langue de l’administration centrale française se substitue à celle du cœur et des sentiments depuis que tout le Sud (de langue d’Oc) fut intégré au Royaume de France à la fin du XIIIe siècle. De ce fait et à la différence de l’Écosse (indépendante jusqu’en 1707), ou de la Catalogne (qui perdit son autonomie en 1714) et qui, de ce fait, ont pu s’appuyer sur un sentiment national ancien pour construire leur avenir européen, l’Occitanie n’a jamais pu exister en tant que nation. La seule référence que l’on puisse faire avec un territoire existant (relativement autonome) est la période de l’Empire romain lorsque existait une grande province allant de la rive droite du Var jusqu’à l’Espagne appelé la Narbonnaise. De même, une différence existe avec le Pays Niçois, qui ne fut annexé frauduleusement qu’en 1860 et ne se résigna pas puisque dix ans plus tard, après la chute du Second Empire, celui-ci exprima, légalement, dans les urnes, sa volonté de reprendre son indépendance (ceci amènera la « République une et indivisible » à employer les armes pour annuler des élections démocratiques) (2).

    C’est pourquoi il faudrait que les « occitanistes  » actuels regardent la réalité en face au lieu de la fuir dans le pantaï (le rêve) d’une Histoire fantasmée.

    L’Histoire… parlons en… quelle fut l’attitude des peuples de langue d’Oc tout au long de leur histoire. À la fin du XIIIe siècle, tout le territoire que les « Occitanistes » appellent aujourd’hui « l’Occitanie » est intégré au Royaume de France, à l’exception de la Provence et du Comtat Venaissin (et bien entendu du Comté de Nice – alors appelé Provence Orientale- qui a toujours eu une histoire particulière). Durant tout ce temps, nos « occitanistes » eurent-ils des occasions de s’émanciper ? Plutôt dix fois qu’une ! Des preuves, en voici.

    En 1429, l’héritier du trône, le futur Charles VII, ne contrôle que le « royaume de Bourges », soit pour l’essentiel, des provinces occitanophones (y compris l’Aunis, la Saintonge et le Poitou qui parlent encore des dialectes proches du limousin), et pourtant, aucun mouvement irrédentiste ne se développe pour autant. Bien au contraire, les meilleurs compagnons d’armes de Jeanne d’Arc, qui veut « bouter les Anglois » hors de France, sont pratiquement tous issus de l’Armagnac. C’est en gascon qu’ils se parlent dans leurs régiments : à tel point que les Anglais appellent la Jeanne venue de Lorraine, « l’Armagnageoise » ! Voilà la réalité !

    Continuer à regarder la réalité en face, c’est aussi se souvenir du fonctionnement, un siècle plus tard, d’un vaste ensemble politique méridional, les Provinces Unies du Midi, de 1573 à 1594. Au lendemain des massacres de la Saint-Barthélemy, les protestants du Royaume de France décident de s’administrer eux-mêmes pour sauver leur peau. Nulle visée séparatiste ne se fera jour : ils se placent, de leur propre volonté, sous l’autorité d’un seigneur de sang royal, le Prince Henri de Condé. La lecture du « Règlement » des Provinces Unies du Midi est, sur ce point, sans ambiguïté : leur objectif n’est pas de faire sécession mais de rendre à la France « la grandeur de son renom, l’intégrité de son État avec la fermeté des lois ». Voilà la réalité !

    Continuer à ne pas se voiler la face, c’est se souvenir, tout simplement, que l’hymne national français s’appelle La Marseillaise et que s’il en est ainsi, c’est que le bataillon des cinq cents Fédérés, venus de Marseille à l’appel du gouvernement girondin qui avait décrété la Patrie en danger, va jouer un rôle déterminant dans la prise du Palais royal des Tuileries le 10 août 1792. Ce jour-là commence ce que beaucoup d’historiens appellent la Deuxième Révolution. La Première Révolution, commencée par la prise de la Bastille par le peuple en juillet 1789, avait généré une monarchie constitutionnelle. L’action du bataillon des Marseillais, engendre cette Deuxième Révolution qui permet d’établir la République. Ce moment, essentiel, de la chute de l’Ancien Régime est d’ailleurs évoqué dans le très beau film de Jean Renoir, en 1938, La Marseillaise. Voilà la réalité !

    Regarder encore la réalité, c’est se souvenir, également, de la « Ligue du Midi » dans le dernier tiers du XIXe siècle, alors que la Guerre de 1870 – 1871 vient de provoquer la chute du Second Empire. Tout le Nord de la France, de l’Alsace à la Normandie et de l’Orléanais à la Picardie est occupé par les forces allemandes. Une confédération des régions non encore envahies se crée le 18 septembre à Marseille. Elle réunit treize départements dont ceux de la ville phocéenne mais aussi de Lyon, Saint-Étienne, Narbonne, Toulouse et Limoges. Son objectif ? S’instituer en État indépendant ? Non, simplement participer activement à la défense de la Patrie : « Ce que nous voulons, ce n’est pas former une association politique méridionale en dehors des autres régions de la France… La République doit rester unie et indivisible, mais vu les circonstances, il y a lieu de former une sorte de confédération provisoire qui nous permettrait d’agir de concert. Le Midi pourra peut-être sauver le Nord, si nous unissons les forces des départements du Midi. » Voilà la réalité !

    Et quand la Commune de Marseille se soulève quelques mois après, elle proclame immédiatement, sa solidarité avec celle de Paris. Cela est relaté par Prosper Lissagaray (journaliste gascon et historiographe du mouvement) : « À midi, francs-tireurs, gardes nationaux, soldats de toutes armes se mêlent et se groupent sur le cours Belzunce. Les bataillons de la Belle-de-Mai et d’Endoume arrivent au complet, criant : “ Vive Paris ! ” … » Voilà la réalité !

    Bien sûr, tout cela fut rendu possible, pendant le XIXe siècle, par l’action virulente de l’État français qui fit tout pour propager la langue française, au détriment des langues du cru : vers 1850, les derniers villages où l’on continue à parler exclusivement le provençal sont également ceux, géographiquement reculés, où l’information et l’éducation sont faibles. Ailleurs, dans les centres urbains plus importants, les valeurs républicaines nouvelles ont pu être diffusées en l’espace d’une génération. Ce fut le fait de jeunes gens issus de la petite bourgeoisie qui les avaient acquises pendant leurs études, faites exclusivement, faut-il le rappeler, en français. À leur contact, les autres couches de la population deviennent peu à peu francophones.

    Cette « déculturation » sera accentuée par les « hussards noirs de la république », ces instituteurs de la IIIe République qui, dès 1913, sous les directives de Jules Ferry, pratiquèrent une véritable « inquisition » envers ceux qui persistaient à parler leur langue natale dans toutes les « patries charnelles » (Alsace, Bretagne, Catalogne, Corse, « Occitanie », Pays Basque, Pays Niçois, Savoie…).

    Les révoltes des viticulteurs, quand le Midi s’embrasera en 1907, aussi appelé « révolte des gueux » du Midi, ne se fera qu’en référence à la « République » et n’aboutira à aucune volonté d’émancipation malgré les discours des meneurs faisant référence à l’Histoire et à l’antagonisme du Sud et du Nord, perceptible depuis la croisade des Albigeois, dans leurs déclarations enflammées. Le maire démissionnaire, Ferroul, fait savoir à Albert Sarraut, envoyé du gouvernement : « Quand on a trois millions d’hommes derrière soi, on ne négocie pas. » Et pourtant ! Pas plus, la fraternisation du 17e Régiment d’infanterie de ligne, composé de réservistes et de conscrits du pays, avec les manifestants réunis à Béziers n’amènera un quelconque mouvement de sécession.

    Environ cinq cents soldats de la 6e compagnie du 17e Régiment vont se mutiner, ils pillent l’armurerie et prennent la direction de Béziers. Ils parcourent une vingtaine de kilomètres en marche de nuit. Le 21 juin, en début de matinée, ils arrivent en ville. Accueillis chaleureusement par les Biterrois, « ils fraternisent avec les manifestants, occupent les allées Paul-Riquet et s’opposent pacifiquement aux forces armées en place ». Les soldats s’installent alors sur les Allées Paul-Riquet, mettent crosse en l’air. La population leur offre vin et nourriture. Malgré cela, ils resteront tous de « bons petits Français ». Voilà la réalité !

    Enfin, regarder la réalité en face, c’est enfin se souvenir de ce qui s’est passé en 1944. Les troupes alliées ont débarqué en Normandie au mois de juin et, après la percée d’Arromanches, ont commencé à foncer vers l’Est. Quant à celles qui ont délivré la Provence à partir du 15 août, elles progressent le long de la vallée du Rhône pour venir à leur rencontre. Les conditions sont donc réalisées, à ce moment-là, pour que le grand quart Sud-Ouest de l’Hexagone puisse se libérer lui-même. La Résistance, issue des maquis, prend le pouvoir du Languedoc au Limousin et de la Gascogne à l’Auvergne. Cependant nous ne notons aucune velléité de créer une république autonome occitane pour autant. C’est tout le contraire. Georges Guingouin, chef de la 1re Brigade de marche limousine, déclare en 1944 : « Nous sommes des soldats de la France et non d’un parti politique, notre mission sacrée, c’est de restaurer la République, de rendre la souveraineté au peuple pour qu’il puisse l’exercer en toute liberté. Il n’est pas question d’imposer par les armes un pouvoir politique. » Et cependant, le peuple en armes a pris partout le pouvoir. Pour ne prendre qu’un dernier exemple, celui de la Bigorre, c’est un simple instituteur, Honoré Auzon, issu d’une famille de petits paysans, qui a fait signer, à Lourdes, la capitulation des troupes allemandes qui contrôlaient les Pyrénées centrales. Simultanément, un de ses amis, sympathisant, communiste de surcroît, Louis Le Bondidier, est devenu maire de la cité mariale ! Celui-ci est pourtant un amoureux de l’Occitanie : son épouse, Margalide, née en Lorraine comme lui, avait tenu à prendre ce prénom occitan pour mieux exprimer leur enracinement dans leur patrie d’adoption. Nous notons une réaction identique lorsque les combattants de Mourèze, le maquis « Bir Hakeim », arrivent sur la place de l’Œuf (La Comédie) à Montpellier le 26 août 1944 : « Une ovation délirante se produit et la Marseillaise est cent fois reprise », raconte la chronique de la Libération à Montpellier. Voilà la réalité !

    Vivre sur le souvenir d’un passé mythique (et purement virtuel) ne fera pas avancer les choses. Admettre cette réalité et pousser plus loin l’analyse, amène à découvrir une vérité encore plus dérangeante pour les apologistes occitans. Dès que les régions du Sud de la France vont cesser d’être la chasse gardée des idées royalistes après l’épuration que fut la Terreur Blanche de 1815, la perte d’identité de « l’Occitanie » va être enclenchée et inéluctable. Cela sera accentué par les insurrections populaires contre le coup d’État de Napoléon III en décembre 1851 qui amènera ce qu’il sera convenu d’appeler le « Midi rouge ». Mais plus ces régions du Sud se mettent à voter radical, radical-socialiste, socialiste voire communiste dans un esprit républicain et plus elles perdent leur identité linguistique. Or en défendant la « République une et indivisible », elles en viennent à perdre leur langue et leur identité. Les « Félibres rouges » eux-mêmes, n’arriveront jamais à surmonter cette contradiction : en militant, en tant que citoyens, pour le succès des idées de gauche, ce faisant, ils scient la branche sur lesquels ils s’appuient en tant que poètes. Les progrès de la démocratie en « Occitanie » ont donc abouti à l’extension de l’usage du français.

    Mais le développement d’une telle contradiction n’a rien d’étonnant. Un d’entre eux, Félix Gras, a bien écrit : « Ame moun vilage mai que toun vilage (J’aime mon village plus que ton village) », « Ame ma Prouvenço mai que ta prouvinço (J’aime ma Provence plus que ta province) », « Ame la Franço mai que tout (J’aime la France plus que tout) ». Or être Français, depuis Richelieu, Robespierre et Jules Ferry, c’est, avant tout, accepter de passer à la moulinette d’une machine à décerveler qui détruit les cultures enracinées.

    Un autre exemple: au moment de la période trouble qui allait amener les évènements de Montredon (encore une révolte sévère des viticulteurs du Sud) Claude Marti, chef de file emblématique des artistes engagés de « l’Occitanie », lors de sa radioscopie chez Jacques Chancel en 1975, déclare : « Je suis de nationalité occitane et de citoyenneté française. » Voilà bien le nœud de la contradiction dans laquelle les militants occitanistes se débattent encore aujourd’hui.

    Le mouvement occitan a évolué dans le temps, bien sûr, et, après la disparition de Lutte Occitane, c’est le mouvement politique occitan Volem viure al Païs (V.V.A.P.), qui va prendre la relève et s’engager dans une voie sans issue : fonder sa stratégie sur un nationalisme sans nation. Faisant comme si le problème de l’existence d’une nation occitane avait, depuis toujours, été résolu (une langue = une nation selon les thèses ethnistes de Fontan), il ne tient absolument pas compte de la réalité historique précédemment développée. Pour eux, « l’Occitanie » n’est qu’une belle princesse endormie qu’un baiser réveillera un jour. Seulement l’Histoire n’est pas un conte de fées et après le succès du début (40 000 personnes sur le Larzac peu de temps après la création de V.V.A.P.), ce mouvement va péricliter très vite jusqu’à sa disparaître en 1987. Dans le même temps, pour les mêmes raisons, l’Institut d’études occitanes (I.É.O.) va entrer en crise avec deux tendances qui s’y affrontent : les « populistes », animée par Yves Rouquette, et les « intellos », menée par Robert Lafont. La première avait pris le pouvoir en 1981 obligeant la seconde à plier bagages. Depuis, livrés à eux-mêmes, ces intellectuels traditionnels continuent à faire ce qu’ils savent bien faire, des colloques universitaires, pendant que les autres réinventent le Félibrige. Mais il n’y a plus (ou si peu) d’intellectuels organiques qui, comme leurs prédécesseurs, auraient porté leur art à un prestige international attirant à eux les autres créateurs… Comme l’avaient constaté Pierre Bayle, peu avant sa disparition, lors d’une soirée avec son ami Jean-Claude Peyrolle, quand il disait que « les militants occitanistes sont devenus chauvins » et que leur mouvement n’est toujours pas sorti de sa maladie infantile. Et contrairement à une maladie qui développe des anticorps, qui nous protègent ensuite tout au long de notre vie, le chauvinisme ne permet pas de développer un véritable patriotisme, c’est-à-dire l’amour des siens. Il dérive malheureusement, trop souvent, vers la haine des autres.

    Or, aujourd’hui les conditions historiques sont réunies pour que puisse disparaître la contradiction dans laquelle s’étaient enfermés les « Félibres rouges ». Aujourd’hui, les trois piliers sur lesquels devrait reposer un état régalien ne jouent plus leur rôle: le service militaire obligatoire n’existe plus depuis 1995, la moitié des citoyens français (51,5% en 2014) ne remplissent plus l’un des devoirs civiques les plus élémentaires puisqu’ils ne paient pas d’impôts sur le revenu, et l’école de la République est devenue la championne du monde des inégalités (selon les normes PISA). Viennent surtout s’y ajouter les perspectives politiques concrètes ouvertes, au niveau européen, par les Ecossais, les Catalans, les Basques et les Flamands qui ont mis en place un nouveau contexte de solidarité : l’Occitanie ne devrait plus avoir à se faire contre ses voisins, Catalans, Franchimands ou Italians, mais sans eux et si possible avec leur accord (ce qui sera certainement plus difficile avec certains).

    Les conditions sont à présent réunies, malgré les résistances des États-nations en fin de cycle, d’édifier, tous ensemble, une nouvelle Europe qui ne serait pas bâtie originellement (et structurellement), comme l’U.E. actuelle, sur la prééminence de l’économie, mais sur la volonté de vivre ensemble au sein de territoires historiquement cohérents, une Europe des peuples. Certains auteurs, comme le philosophe, sociologue et anthropologue Pierre Fougeyrollas dans son essai, Pour une France fédérale. Vers l’unité européenne par la révolution régionale (Denoël 1968), ouvrait des pistes, sans remettre, cependant, en question l’existence des États-nations pas plus que les institutions anti-démocratiques de l’Union européenne. Or, ceci est pourtant indispensable pour que naisse cette Europe des peuples, puisque ces États-nations, issus du XIXe siècle, ont tracé des frontières virtuelles séparant des territoires, et des peuples, unis par des siècles d’histoire. Les aspirations nationales en Écosse, en Catalogne, au Pays Basque ou dans les Flandres ne participent donc pas d’un mouvement anti-européen comme d’aucuns voudraient le faire croire, mais bien de la volonté de construire une autre Europe basée sur la volonté des peuples et, de ce fait, bien plus démocratique. Lutte Occitane se situait déjà dans cette perspective d’unification de notre continent à partir d’un soutien aux luttes populaires locales, mais, c’est bien là, que l’on voit les limites de ce mouvement trop limité aux idéologies, désormais dépassées, de la lutte des classes.

    Car, le combat de demain n’opposera plus la droite et la gauche, le libéralisme et le socialisme, mais les forces d’enracinements culturelles et historiques, celles qui défendent la cause des peuples – de tous les peuples – et le système technomorphique américano-centré, ce « Système à tuer les peuples », dans lequel s’intègrent, aujourd’hui, à vive allure des forces hier encore opposées.

    Pour cette vieille terre hérétique que certains nomment « Occitanie », cette terre où leurs ancêtres cathares furent brûlés vifs, rien n’est perdu si l’Esprit continue à souffler où il veut… sans volonté hégémonique mais avec un esprit d’ouverture et de solidarité.

    Robert-Marie Mercier

    Notes

    1 : Le mardi de Pâques 1282, à la sortie de l’office vespéral, un chevalier français manque de respect à une jeune Sicilienne. La population se révolte et, très rapidement, chasse les envahisseurs.

    2 : Lors de l’Histoire du Pays Niçois, nous constatons une permanence de cette volonté de conserver une souveraineté locale et une préservation, reconnue par nos souverains, de nos droits et privilèges. 48 avant notre ère, le Pays Niçois (Alpae Maritimae) est une province autonome de l’Empire romain. 879 de notre ère, la Provence Orientale (Pays Niçois) fait sécession. En 1150, Nice se déclare indépendante. En 1176, Nice réintègre la Provence après qu’Alphonse Ier d’Aragon, comte de Provence, eusse reconnu nos droits et privilèges. En 1388, notre souverain ne pouvant plus nous défendre face aux visées des Anjou de Provence, le Pays Niçois se dédie à la Maison de Savoie.

    À l’époque moderne, bien après que le gouvernement d’Adolphe Thiers eut réprimé dans le sang des élections démocratique favorable aux indépendantistes en 1871, le Pays Niçois se caractérisera en permanence par une volonté d’exister en tant que tel. Je rappellerai, pour mémoire l’action menée par les élus niçois refusant de siéger au Conseil régional à Marseille dans les années 70. Cette politique de la chaise vide voulait signifier que nous refusions en tant que capitale régionale potentielle (ce que l’Histoire nous permettait de revendiquer) d’être inféodé à Marseille, de retrouver notre rang (ainsi que notre cour d’appel) et que l’on tienne compte de notre spécificité historique.

    • D’abord mis en ligne sur Racines du Pays niçois, le 21 octobre 2014.

    http://www.europemaxima.com/

  • Un jour, un texte ! La guerre, la discipline par Paul CLAUDEL (5)

    « La civilisation française, héritière de la civilisation hellénique, a travaillé pendant des siècles pour former des hommes libres, c'est-à-dire pleinement responsables de leurs actes: la France refuse d'entrer dans le Paradis des Robots. » Georges Bernanos, La France contre les robots.

    Notre premier ministre a déclaré que la France est en guerre. Mais l'ennemi est chez nous, au sein même de la population française. Il ne s'agit plus d'envoyer des professionnels, formés et aguerris combattre loin de nos terres, mais de se battre contre un ennemi sournois et impitoyable, qui use pour ses attaques de toutes nos libertés et des droits des citoyens français. Avant de faire une telle déclaration, encore eût-il fallu cultiver au sein du peuple français les valeurs qui font la force morale des nations. Cette nouvelle rubrique a pour objet de proposer des textes pour aider tout un chacun à réfléchir sur des sujets précis et si possible, d'actualité, aujourd'hui : la guerre, la discipline par Paul CLAUDEL(5)

    « MAURICE – Qu'est-ce qu'un soldat ? (Un temps) Un oiseau voyageur… mais qui ne suit jamais son plaisir ni sa fantaisie et qui ne règle pas son vol sur la rigueur ou la douceur de la saison. On lui commande d'aller – et il va ; de s'arrêter – et il s'arrête ; de frapper – et il frappe ; de se faire tuer – et il meurt. Et c'est bien ainsi. Il est dans les mains de son supérieur, comme dans la main du Créateur la créature, et il détient sur la terre le privilège de proposer aux autres hommes l'image de l'obéissance parfaite qui règne dans le ciel – et qui devrait partout régner. (Tristement) Mais l'obéissance n'est plus aimée, même chez les chrétiens.

    EXUPÈRE – Oh ! chef ! Pourvu qu'elle soit à peu près maintenue.

    MAURICE – Non, Exupère, non ! Obéir sans amour c'est, selon moi, mal obéir. Je ne saurais souffrir qu'on diminue une vertu si haute. – N'oublie pas que c'est à son ombre que, dans notre métier, croissent toutes les autres vertus : l'humilité, la pauvreté, la patience… la chasteté et la bravoure… le respect du chef et le don de soi.

    EXUPÈRE – Les vertus chrétiennes sont donc des vertus militaires ?

    MAURICE – Je le crois, ami. Ce qui fait le vrai soldat, comme le vrai chrétien, c'est le détachement de tout. – Aussi bien, il ne lui vaut rien, s'il a une famille, une maison, un champ, de trop songer à ce qu'il laisse. Il rentrera dans son bien lorsqu'il sera vieux. En attendant il est pareil aux apôtres pêcheurs, débauchés par Jésus au bord des lacs de Galilée. Comme eux, il a opté pour un plus haut devoir qui consiste à suivre le maître. Et tant qu'il n'a pas versé tout son sang ou épuisé toute sa force, il n'est pas quitte envers celui-ci.

    EXUPÈRE, après un temps de réflexion – Vous ne m'en voudrez pas de vous le dire en face. Oui, chef, je connais certains maîtres auxquels il est facile d'obéir. Ceux-là ont qualité pour commander aux hommes, au nom du Maître tout-puissant qui délègue le commandement à tel ou tel. Ceux-là sont dignes, bons et justes. Mais, s'ils ne le sont pas, dois-je les écouter ?

    MAURICE – Sans doute.

    EXUPÈRE – Même s'ils donnent l'exemple de tous les vices ?

    MAURICE – Tu le dois.

    EXUPÈRE – S'ils sont ivrognes, fourbes, débauchés, prévaricateurs ?

    MAURICE – Certainement.

    EXUPÈRE – Même s'ils persécutent mes frères ?

    MAURICE – Oui. Même en ce cas, Exupère. Et d'autant plus tu devras te montrer fidèle – à condition qu'ils ne te commandent pas le mal… je veux dire rien de contraire à ce que prescrit notre loi. Ici s'arrête leur pouvoir, au nœud de notre conscience ; mais seulement ici. »

    Paul CLAUDEL

    Extrait de : « Saint Maurice et ses compagnons »

    Lois Spalwer http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Demandez l’Action Française !

    Demandez l’Action Française ! Disponible en kiosque, par abonnement ou à la vente à la criée dans la plupart des villes de France.

    http://www.actionfrancaise.net/af2000/

     

  • Vladimir Fédorovski : Grèce et Russie, la Sainte Alliance

    Après la victoire de Syriza, le gouvernement grec a amorcé un rapprochement avec la Russie. Vladimir Fédorovski analyse les tenants et aboutissants de cette alliance.

    Peu de temps avant leur victoire, le directeur du département des affaires étrangères de Syriza a déclaré que le parti d’extrême gauche avait l’intention « de coopérer partout où nous avons des intérêts communs avec les pays BRICS et surtout la Russie ». A peine élu, Alexis Tsipras rencontrait à Athènes l’ambassadeur russe. Cette position pro-russe va-t-elle changer la donne en Europe ?

    Il ne faut ni exagérer, ni sous-estimer la coopération actuelle entre ces deux pays. Je ne pense pas qu’il s’agira d’un changement radical, mais il y aura certainement une coopération plus poussée entre la Grèce et la Russie, qui va surtout peser d’un point de vue diplomatique. La Russie va, en effet, représenter une alternative de développement, à la fois économique, politique, et même civilisationnelle pour la Grèce.

    Poutine propose une sorte de concept de défense du monde occidental, du monde chrétien face à l’islam mais aussi face au monde anglo-saxon, protestant. Beaucoup d’affinités unissent ces deux pays : la religion orthodoxe, tout d’abord. Cette religion qui est commune à une grande partie de leurs populations est un facteur important dans le contexte actuel. Ensuite le fait que les russes adorent la Grèce comme destination touristique. Elle les attire pour leurs similitudes culturelles, religieuses et touristiques. Considérable, le tourisme russe représente une véritable manne financière pour la Grèce.

    Cette proximité n’est pas à sous-estimer car elle souligne, à mon sens, la tentative de Poutine de montrer qu’il n’est pas isolé sur le plan international.

    Traditionnellement, le parti de la gauche grec était lié avec l’URSS. Au-delà de cela, la posture des grecs face à la bureaucratie de Bruxelles et l’intransigeance allemande les rapproche de la Russie. La semaine dernière, la Grèce, à l’instar de Chypre, s’est opposée à un renforcement des sanctions de l’Union européenne envers la Russie. Cette position accroit les divisions au sein de l’organisation, ce qui n’est pour déplaire à Poutine. La Grèce peut ainsi devenir son allié pour peser sur la politique européenne.

    Pour autant, La Grèce va-t-elle aller jusqu’à une exécution de sa menace de changement de cap et se désolidariser de l’UE ? Je ne pense pas. Elle reste pour l’instant aux côtés de l’UE. Cette alliance entre la Russie et la Grèce va donc essentiellement jouer sur le plan diplomatique et pas forcément de façon définitive. [....]

    La suite sur Le Figaro.vox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Vladimir-Fedorovski-Grece-et

  • J'ai gardé mon bébé envers et contre tous

    Le témoignage d'une jeune femme, dans Femina, qui a renoncé à un second avortement. Il montre, une fois de plus, que l'IVG ne libère pas la femme, ne serait-ce que parce que dans de nombreux cas, c'est l'homme ou son entourage qui veulent le lui imposer.

    Louise Tudy