Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 60

  • [Entretien exclusif Novopress] Alain de Benoist : “Se rebeller contre le système exige d’adopter des modes de vie ou des styles de vie différents” 2/2]

    Figure de ce qu’il est convenu d’appeler la « Nouvelle Droite », Alain de Benoist (photo) a – par ses très nombreux travaux – profondément renouvelé notre famille de pensée, dans une optique transversale et métapolitique. Il vient de publier« Quatre figures de la Révolution Conservatrice allemande », ouvrage qui nous fait pénétrer dans l’immense richesse de ce mouvement d’idées, apte à nous donner des pistes pour les défis actuels.

    Propos recueillis par Pierre Saint-Servant

    La Révolution Conservatrice semble trouver des échos inattendus dans la nouvelle critique anti-libérale qui émerge actuellement avec des auteurs tels que Jean-Claude Michéa, Dany Robert-Dufour mais aussi Hervé Juvin, ou encore le jeune Charles Robin que vous avez édité récemment. Que manque-t-il à ce renouveau pour qu’il puisse « faire école » ?

    Disons que certaines thématiques propres à la Révolution Conservatrice resurgissent incontestablement aujourd’hui. Mais on pourrait en dire autant des idées des « non-conformistes des années trente », qu’il s’agisse de Thierry Maulnier, Bertrand de Jouvenel, Alexandre Marc, Robert Aron, Bernard Charbonneau et tant d’autres. Ce qu’il faut, c’est que cette tendance s’amplifie. Au-delà des évolutions individuelles, de plus en plus nombreuses, ce qui me paraît le plus de nature à y contribuer, c’est le fait que l’on voit aujourd’hui s’imposer de nouveaux clivages qui rendent chaque jour plus obsolète le vieux clivage droite-gauche. Le clivage essentiel est désormais celui qui oppose partisans et adversaires de la mondialisation, ou encore le peuple et la classe dominante. La critique du libéralisme peut dans cette optique jouer un rôle fédérateur

    « Droite libérale et gauche sociétale semblent communier dans un même aveuglement », résume Christopher Gérard pour évoquer le récent ouvrage de Paul-François Paoli, Malaise de l’Occident. Vers une révolution conservatrice ? C’est la collusion de ces deux camps que vous démontrez implacablement depuis des décennies. Avez-vous le sentiment que cette compréhension avance ?

    J’ai en effet ce sentiment. Jean-Claude Michéa a joué à cet égard un rôle très important, en montrant (ou en rappelant) l’identité de nature existant entre le libéralisme économique, surtout défendu par la droite, et le libéralisme culturel ou sociétal, surtout défendu par la gauche. La révolution permanente des mœurs ne peut qu’aller de pair avec la libération totale du marché, l’une et l’autre relevant d’une même conception anthropologique, fondée sur l’axiomatique de l’intérêt et sur ce que Heidegger appelle la « métaphysique de la subjectivité ». Un gouvernement associant à la fois Emmanuel Macron et Najat Vallaud-Belkacem en est une illustration frappante. Le fait nouveau est la réapparition « à droite » d’une critique radicale du capitalisme libéral, que je crois aujourd’hui plus nécessaire que jamais. Elle a l’avantage de faire apparaître l’inconséquence tragique de ces « nationaux-libéraux » qui veulent à la fois défendre le système du marché et des « valeurs traditionnelles » que ce système ne cesse d’éliminer.

    Disons que certaines thématiques propres à la Révolution Conservatrice resurgissent incontestablement aujourd’hui. Mais on pourrait en dire autant des idées des « non-conformistes des années trente », qu’il s’agisse de Thierry Maulnier, Bertrand de Jouvenel, Alexandre Marc, Robert Aron, Bernard Charbonneau et tant d’autres. Ce qu’il faut, c’est que cette tendance s’amplifie.

    Paoli évoque « la précarité intellectuelle de nos enfants, des adolescents qui n’ont aucun repère et dont la culture historique est très pauvre. » et poursuit : « Le mode de vie consumériste fondé sur la consommation de masse a appauvri ce pays. Il l’a appauvri culturellement et symboliquement ». Pour conclure, ne peut-on pas envisager que si une révolution conservatrice est en germe, elle s’incarne plus dans des modes de vie dissidents (citadelle ou grain de sable) que dans une énième structure politique ?

    Vous avez sans doute raison. Face à un système de l’argent en passe de se détruire lui-même du fait de ses contradictions internes, l’action politique, si utile qu’elle puisse être, trouve très vite ses limites. Se rebeller contre ce système exige d’adopter des modes de vie ou des styles de vie différents, ce qui implique un patient dessaisissement par rapport à l’idéologie dominante, à commencer par le primat des valeurs marchandes. Serge Latouche parle à ce propos de« décolonisation » de l’imaginaire symbolique, formule qui me paraît bien trouvée. C’est à cette condition que l’on pourra voir réapparaître à l’échelon local des « espaces libérés » où la réanimation du lien social permettra l’émergence d’une nouvelle citoyenneté sur la base de valeurs partagées.

    http://fr.novopress.info/182033/entretien-exclusif-novopress-alain-de-benoist-se-rebeller-contre-le-systeme-exige-dadopter-des-modes-de-vie-ou-des-styles-de-vie-differents-22/

  • Nations Unies: « des enfants vendus, crucifiés, enterrés vivants par l’Etat Islamique »

    Le Comité des droits de l’enfant, organisme des Nations unies, a publié ce matin un rapport dans lequel il affirme des enfants Irakiens seraient de plus en plus souvent utilisés par l’Etat Islamique pour commettre des attentats suicides, jouer le rôle d’informateurs ou servir de boucliers humains pour protéger des installations des bombardements de la coalition menée par les Etats-Unis. D’autres sont massacrés ou vendus comme esclaves sexuels.

    « Nous avons des informations selon lesquelles des enfants, en particulier des enfants déficients mentaux, sont utilisés comme kamikazes, très probablement sans qu’ils s’en rendent compte », a-elle poursuivi. « Une vidéo diffusée (sur internet) montre de très jeunes enfants, d’environ huit ans et moins, qui sont entraînés pour devenir des enfants soldats ».

    Le comité des Nations unies, dans son rapport, dénonce « l’assassinat systématique d’enfants appartenant à des minorités religieuses ou ethniques par des membres de l’organisation de l’Etat islamique, y compris plusieurs cas d’exécutions de masse de garçons, ainsi que des décapitations, des crucifixions et des ensevelissements d’enfants vivants ».

    L’Etat islamique est également responsable de violences sexuelles systématiques et notamment d’enlèvement et d’asservissement sexuel d’enfants : « Les enfants de minorités ont été capturés dans nombre d’endroits, vendus sur des marchés avec sur eux des étiquettes portant des prix, ils ont été vendus comme esclaves ».

    « Nous sommes vraiment très préoccupés par la torture et le meurtre de ces enfants, en particulier ceux qui appartiennent à des minorités, mais pas seulement », a de son côté déclaré Renate Winter, experte appartenant au comité. Les enfants yézidis et chrétiens, issus des familles chassées de la plaine de Ninive en juin et août dernier font évidemment largement partie des victimes…

    Pendant que le sacro-saint « Progrès » propose des enfants « à trois parents »fabriqués en laboratoires, les islamistes ne cessent de repousser les limites de l’horreur. Diagonale diabolique.

    http://www.contre-info.com/nations-unies-des-enfants-vendus-crucifies-enterres-vivants-par-letat-islamique#more-36662

  • L'Europe colonisée

    Selon Yvan Blot, l'Europe subit 3 colonisations :

    "[...] L’une est économique. La structure des marchés est influencée historiquement par des relations de pouvoir ; or, les centres de décision économiques sont de moins en moins chez nous. On assiste à un transfert. Je rappelle que la valorisation du CAC 40 dans son ensemble n’équivaut qu’au tiers des sommes détenues par le plus grand fonds au monde, l’américain Blackrock.

    La seconde est physique. Elle découle de l’immigration incontrôlée qui s’installe actuellement sur le territoire européen.La dernière, la plus importante, est culturelle et spirituelle : l’Europe est gagnée par l’utilitarisme américain, qui met la fonction marchande au sommet avec comme valeurs suprêmes les droits et l’argent. [...]

    Comment l’Europe pourrait-elle se décoloniser, selon vous ?

    L’une des clés de sortie de cette colonisation est culturelle. Nos énarques ont perdu tout repère humaniste. Ils ne sont guidés que par les deux premières causes, la matérielle et la formelle, c’est-à-dire le droit et l’économie. Nous avons des hommes politiques desséchés et cela joue énormément sur le manque de représentativité. Pour sortir de notre arraisonnement utilitaire actuel, il serait possible de se baser sur deux institutions fortes : l’Église et l’Armée. C’est ce qu’a fait la Russie au sortir du communisme. De manière générale, tout redressement ne pourra se faire sans une démocratisation de nos pays qui vivent en réalité en régime oligarchique."

    Michel Janva

  • La CGT machine à dire non

    Finalement ce 3 février, c'est bien le camarade Martinez, si souriant sur les photos, que le Comité confédéral national de la CGT a élu au poste de secrétaire général. Le nouvel homme fort du syndicat communiste a obtenu 93,4 % des voix. Ce score à peine inférieur aux records de l'époque stalinienne, et, disons-le aussi, légèrement en retrait par rapport à la tradition cégétiste depuis 1945, mérite qu'on revienne sur les épisodes précédents. Mais même avec cette nuance on reconnaîtra que Martinez Philippe a la gueule de l'emploi.

    Tous le décrivent comme particulièrement dictatorial. "Sa gouvernance à la métallurgie, raconte ainsi le responsable d’une autre fédération, est très autoritaire. Ce qui court à la confédération, c’est qu’il ferait régner la terreur. Et qu’ils font profil bas dans sa fédé." (1)⇓

    Or, secrétaire général de la fédération de la métallurgie, Martinez avait déjà été proposé le 13 janvier comme nouveau secrétaire général par son prédécesseur démissionnaire Lepaon.

    La veille de cette réunion, qui s'était soldée par un premier refus, 12 janvier, la commission exécutive de la centrale, composée de 56 membres, avait accepté cette candidature mais seulement par 28 voix contre 18 et 6 abstentions.

    Dans une organisation passée en 1942 sous le contrôle des staliniens, cela fait désordre. On a aussi accusé le secrétaire général déchu d'avoir voulu piloter sa propre succession. Le personnage ayant été politiquement liquidé pour cause de scandales relatifs à son train de vie, malencontreusement révélés par des lettres anonymes adressées au Canard enchaîné, les vertueux camarades ne voulaient pas de cette apparence ridicule.

    Le Monde analyse ainsi ce que Martinez incarne. On baptise à la CGT ce concept de "ligne Boulogne-Billancourt" :

    "Martinez, est intervenu à cinq ou six reprises pour affirmer qu’après avoir été choisi comme futur numéro un de la CGT, il avait composé sa nouvelle équipe. Il a ensuite refusé toutes les propositions pour modifier cette éventuelle direction." 'C’est un bureau de purge stalinien', commenta un responsable de fédération. 'À aucun moment, ajoutait un autre dirigeant, Martinez n’a parlé de sa vision du syndicalisme. Il est incapable de rassembler la CGT.' Ancien de Renault, patrons des métallos depuis 2008, M. Martinez n’a pas un profil de « réformiste ».

    Cette ligne est jugée à la fois très revendicative et proche du Parti communiste dont il est très proche (d'après Libé) membre (dixit Le Monde).

    Il y  a trois semaines, lors du vote de janvier, son refus d’ouverture aurait été très mal perçu au sein de la commission exécutive et il explique l’approbation à l’arraché.

    Notons qu'alors sa compagne, Nathalie Gamiochipi, responsable de la fédération de la santé, "qui ne tient pas sa fédé" était allée jusqu’à voter en faveur de Martinez, en contradiction avec le mandat qui lui avait été confié, ladite fédération ayant décidé, à une majorité de 75 %, de voter contre cette proposition.

    Mais Pierre Laurent avait affirmé le 7 janvier sur France Info souhaiter "au plus vite une CGT en état de marche".

    Il lui a donc fallu patienter quelques semaines, mais tout est rentré dans l'ordre.

    Machine à dire "non", bien rodée, bien relayée auprès des rédactions  sympathisantes des radios, toujours à la recherche de "grognes" la CGT s'enfermera sans doute dans son isolement sectaire, refusant de signer tout accord professionnel.

    Les médias, toujours avides d'un nouveau cliché, ont adopté le contresens flatteur désignant le comité confédéral national (CCN) de la vieille centrale comme s'il s'agissait d'un "parlement". Ce glissement sémantique ne doit pas être tenu pour innocent : c'est exactement le contraire, puisque les représentants des fédérations ne sont pas élus pour siéger à la CCN. Celle-ci ne fait que rassembler les dirigeants des structures corporatives et régionales. et cela s'apparente plutôt à ces assemblées de notables que les organisations islamiques appellent la "choura"… Pourquoi ne pas utiliser ce mot ? À moins qu'à la CGT, on lui préfère celui de présidium, ou de soviet ?

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. Libération du 3 février, qui juge bon de souligner que l'intéressé est"d'origine espagnole". À quoi sert ce "scoop" inutile ? S'agirait-il d'une pierre dans le jardin du premier ministre ?

    → Pour être tenu au courant de nos chroniques, il suffit de s'inscrire à la liste de diffusion de L'Insolent en adressant un message à : <courrier.insolent-subscribe@europelibre.com>

    http://www.insolent.fr/2015/02/la-cgt-machine-a-dire-non.html

  • Pourquoi pointer les chrétiens du doigt pour les exactions des terroristes islamistes?

    Quelques extraits d'un très beau plaidoyer pour la liberté d'expression et de conscience, dans le Figarovox. (Le texte vaut la peine d'être lu en entier).

    [...]"Vous avez dit «pas d'amalgames», ne demandons pas aux musulmans de se désolidariser du terrorisme. «Pas d'amalgames», et vous demandez aux chrétiens de se désolidariser de leurs bourreaux.[...] Les chrétiens n'ont pas attendu les pétitions parisiennes pour verser le sang et donner des martyrs de la liberté de conscience.[...]

    Il a fallu que les tenants d'une idéologie bien identifiée commettent un carnage comme la France n'en a pas connu depuis des dizaines d'années pour que des laïcistes empressés tiennent l'occasion d'accuser «les religions». A la pointe, Elisabeth Badinter explique dans Le1 que «la religion doit se limiter à l'espace familial et aux lieux de culte. La religion, c'est une affaire personnelle». RSF, Elisabeth Badinter en tête, somme les religions de s'engager pour la liberté de les offenser. Et dans Marianne, elle rappelle son combat contre la polygamie et l'excision avant d'enchaîner sur le fait qu'elle ne «pardonne pas à la gauche d'accorder un tel pouvoir aux curés, aux imams et aux rabbins: c'est religieux, c'est sacré!», passant sans sourciller de la polygamie et l'excision au pouvoir des curés. Par un même mystérieux saut dans le raisonnement, les chrétiens se retrouvent ainsi pointés du doigt pour les exactions des terroristes islamistes.[...]

    Mais à ceux-là, ceux qui soumettent à l'Église une pétition pour le blasphème, ceux qui veulent confiner la foi à l'intime et au culte, je veux dire simplement: cela n'arrivera pas.[...] Nous ne serons pas réduits au silence, nous ne nous tairons pas, nous ne cantonnerons pas notre foi à l'intime parce que vous voulez nous y contraindre. Des régimes s'y sont essayés par la voie autoritaire: la foi a toujours retrouvé l'air libre. L'Homme est spirituel, il faut vous y faire. [...]

    Plus encore, le chrétien qui cantonnerait sa foi à l'intime serait un piètre chrétien. Nous croyons en un Dieu incarné, par Son Fils. Pas éthéré, pas confiné, pas cantonné: incarné. Il a pris chair. Il est venu dans la chair des Hommes, venu dans le malheur du monde, venu prendre sa part du fardeau et soulager leur épreuve.[...] Nous ne cesserons pas, avec l'Église de toujours et avec le pape d'aujourd'hui, d'en appeler sans cesse publiquement au respect de la sacralité de la personne humaine et de sa dignité, en tous temps et en tous lieux, depuis la conception jusqu'à la fin de la vie, depuis les trottoirs de Manille jusqu'aux barques en Méditerranée.

    Ce n'est pas sans raisons d'ailleurs que l'on n'a guère entendu les tenants de la laïcité sommer le Père Riffard, qui héberge des demandeurs d'asile dans son église, de confiner sa foi à l'intime. Ce n'est pas sans raisons que l'on n'a jamais entendu quiconque intimer à Mère Teresa, à Sœur Emmanuelle, au Père Pedro et à tous les religieux anonymes publiquement engagés chaque jour de par le monde auprès des plus fragiles, de «limiter la religion à l'espace familial et aux lieux de culte». Ce sont exclusivement les positions de l'Église sur le respect de l'enfant à naître et de la personne en fin de vie, ou sur les mœurs, qui posent problème et incitent à vouloir la faire taire. Ce n'est donc pas l'expression publique des religions qui pose problème, c'est la contradiction. Et rejeter la contradiction au nom de la République, de la démocratie et de la liberté d'expression, voilà qui a de quoi interpeller.

    Au bout du compte, la laïcité est ainsi réduite à un artifice, et même à une lâcheté, lorsque l'on prétend incriminer les religions dans leur ensemble plutôt que les comportements précis que l'on dénonce, et que l'on ne sait pas, collectivement, affirmer nettement les valeurs que l'on porte et qui s'y opposent.

    Je veux dire aussi, avec respect, à Elisabeth Badinter quel'universalisme qu'elle revendique n'est pas une génération spontanée, hors sol. Si la France porte une tradition universelle, ce n'est pas tout à fait étranger à la contribution du christianisme, et singulièrement du catholicisme (étymologiquement universel) à l'édification de ce pays. Un christianisme qui, même lorsqu'il n'est pas identifié ainsi, est aussi dans l'ADN de ce pays, dans sa chair et son esprit et ce, notamment depuis que des moines copistes, dotés d'une forte inclination à ne pas cantonner la religion à la sphère intime, ont diffusé la culture, que d'autres ont ouvert des hospices ou créé l'Université.[...]

    Aussi bien, plus encore aujourd'hui qu'hier, vous ne me ferez pas taire, au nom de la liberté d'expression."

    Marie Bethanie

  • La dette maudite...

    La dette est un piège pour les États et elle démontre à l’envi que les situations apparemment les mieux assurées au regard du PIB ou du Développement peuvent cacher bien des déconvenues et des ennuis, voire des drames : le cas de la Grèce est, à cet égard, tristement éloquent...

    Un État qui croyait être à l’abri du besoin, étant entré dans le cycle du Développement et dans une Union européenne qui promettait la prospérité et la solidarité, se retrouve menacé par ses propres partenaires d’une exclusion et d’une véritable mise au ban des nations européennes, ou, à l’inverse, d’une véritable dictature économique de la fameuse troïka (Banque Centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international) pour le simple fait de ne pouvoir rembourser des dettes que la génération précédente (entre autres) a faites : en somme, c’est « l’esclavage pour dettes », celui-là même que, en 594 avant Jésus Christ, Solon avait interdit !

    Je ne vais pas revenir sur les fautes de la Grèce, de ses politiciens et de ses consommateurs : elles existent, indéniablement, et l’ignorer serait de mauvais aloi. Mais, cela ne change rien à l’affaire : aujourd’hui, les Grecs souffrent, y compris sanitairement, d’une situation qui, au fond, est avant tout financière ! Or, n’y a-t-il pas quelque malaise à constater qu’en 2008, et d’après un titre du quotidien Le Monde, 2.500 milliards de dollars avaient purement et simplement disparu en quelques semaines, effacés des compteurs et des comptes de l’économie mondiale ? Je ne connais pas grand-chose à l’économie, si ce n’est son histoire plurielle, mais le fait même de cette disparition me laisse éminemment perplexe, tout comme quand on m’explique, il y a quelques semaines, que la société propriétaire d’Airbus a vu partir en fumée plus de 4 milliards d’euros en quelques jours, simplement parce que son cours en bourse a baissé... N’y a-t-il pas là une véritable disjonction entre cette économie légale et virtuelle, et les réalités économiques vécues par le commun des mortels en Europe, et cela en Grèce comme en France, où nombre de familles bataillent pour, simplement, se nourrir à moindre frais, et pour lesquelles le moindre euro est important, voire vital ? Il suffit de se rendre sur un marché de ville après 13 heures quand des jeunes et des moins jeunes, voire des très vieux, fouillent dans les cagettes éventrées pour y trouver quelques fruits et légumes qu’ils ne peuvent se payer ordinairement, pour se rendre compte de l’absurdité de la situation ! Tous les arguments comptables possibles et imaginables ne pèseront jamais, à mes yeux, aussi lourds que les peines et les misères de ceux que je croise parfois au détour des rues de Rennes ou de Versailles.

    D’ailleurs, le souci grec n’est-il pas une préfiguration de ce qui pourrait bien, un jour ou l’autre, survenir à (et dans) notre pays ? Après tout, notre dette publique représente désormais une année de PIB de la France, au-delà de 2.000 milliards d’euros, somme considérable qu’il semble bien illusoire de pouvoir acquitter aux créanciers ces prochaines décennies, surtout si le chômage se maintient à un niveau aussi élevé que celui d’aujourd’hui. [....]

    Alors, que faire ? Faudrait-il abolir les dettes des pays européens mais aussi celles de leurs débiteurs, et remettre, d'une certaine manière, les compteurs à zéro ? Ce que pouvait faire Solon dans l'Antiquité pour Athènes semble difficile à refaire aujourd'hui, au moins à une telle échelle et dans de brefs délais : en effet, la Seisachtheia appliquée à toute l'Union européenne risquerait de faire capoter le système mondial de la Finance et la mondialisation elle-même (ce qui ne serait peut-être pas si mal que cela...), mais surtout d'entraîner nos sociétés droguées à la croissance et à l'addiction à la consommation (« l'addictature », diraient certains...) dans une zone inconnue, sans doute turbulente et compliquée. En fait, cela ne servirait à rien si l'on ne changeait pas, dans le même temps, les fondations de la société et, même, du monde dans lequel nous vivons, et principalement son esprit : vaste programme, sans aucun doute !

    Utopie, rétorqueront certains à ces quelques phrases apparemment « révolutionnaires » : espérance, pourrais-je répondre, tout en rappelant que je me méfie des utopies qui, dans l'histoire, nous ont fait tant de mal... Mais le « Que faire ? » n'est pas encore vraiment écrit, si ce n'est de manière éparse dans des brochures confidentielles ou sur des sites connus de quelques initiés. Néanmoins, il me semble que la France pourrait utilement jouer son rôle dans une nouvelle « disposition du monde », et c'est aussi pour cela que je privilégie la stratégie politique, appliqué à pratiquer le « Politique d'abord ! » ici et maintenant, en France pour aujourd'hui et pour demain... D' ailleurs, à bien y regarder, n'est-ce pas la stratégie que la coalition de la gauche radicale et de la droite nationaliste en Grèce, alliance apparemment improbable et dénoncée comme une « alliance rouge-brune » par les libéraux de tout acabit (de Cohn-Bendit à Le Boucher, l'inénarrable chroniqueur de L'Opinion, quotidien libéral assumé), tente d'appliquer en haussant le ton tout en préservant l'avenir, et en voulant réhabiliter la parole et l'action politiques face à des institutions européennes qui ne raisonnent qu'en termes économiques et budgétaires ?

    Une mise au point s'impose, pour éviter tout malentendu sur mes propos et intentions : d'abord, même si cela peut être souhaitable, je ne pense pas que l'on puisse si facilement s'émanciper d'un système financier qui, aujourd'hui, structure la société de consommation dont nous sommes (certains moins que d'autres, et je pense être de ceux-là) dépendants ; ensuite, il me semble que, si étalement ou annulation partielle ou complète de la dette il y avait, cela devrait s'accompagner d'une véritable révolution structurelle et spirituelle (encore plus que seulement économique) pour éviter de refaire de la dette et de retomber dans la même spirale infernale qu'auparavant ; dernier point (pour l'instant), je ne me rallie pas à cette gauche radicale grecque qui est devenue la dernière coqueluche d'une gauche française qui n'a guère brillé par sa clairvoyance en France et qui se fait surtout remarquer par une tolérance à géométrie variable : cela n'empêche pas, certes, le compromis avec des mouvements et des partisans de gauche comme de droite sur des points précis et conjoncturels, mais celui-ci ne doit pas être la compromission sur le fond des idées...

    Si la victoire de Syriza entraîne un changement (dans un sens plus raisonnable et plus humain, plus social) dans les politiques de l'Union européenne et participe à rendre l'espoir et du souffle aux peuples et aux Hellènes en premier lieu, j'en suis ravi, et je rappelle que cette nouvelle situation ne me fait pas peur : ce propos, pour autant, s'inscrit dans une logique politique et sociale qui plonge ses racines dans un royalisme français qui a toujours accordé, au fil de l'histoire et au présent, une grande importance au soulagement des pays et des populations sans négliger la pérennisation de celui-ci dans des institutions adaptées à notre propre présence au monde...

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1197:la-dette-maudite&catid=49:2015&Itemid=60

  • Nouvelle fatwa contre Charlie Hebdo : encore la faute à Zemmour ?

    L’ancien ministre pakistanais Ghulam Ahmad Bilour vient de mettre à prix – pour 175.000 € — la tête du propriétaire de Charlie Hebdo.

    Le Pakistan est un charmant pays issu de l’empire des Indes britanniques. Il est né en 1947 dans un bain de sang, sous l’impulsion du leader indien musulman Muhammad Ali Jinnah, dont l’intransigeance a eu raison des efforts désespérés du dernier vice-roi des Indes pour maintenir l’unité du sous-continent. Pays allié des États-Unis qui en ont fait une pièce maîtresse de leur dispositif au Moyen-Orient, cette république islamique – et accessoirement puissance nucléaire — instable et fanatique est une véritable poudrière musulmane dans une zone hautement stratégique du globe.

    On connaissait un peu ce pays pour diverses raisons : le nombre d’immigrés pakistanais qu’on croise à Londres, sa situation de base arrière des talibans pendant la guerre d’Afghanistan, ses grottes hospitalières qui abritent généreusement trafiquants et terroristes de tout poil.

    Lire la suite

  • Entretien avec Charles Robin : « Cette culture libertaire du libéralisme est une nouvelle forme d’esclavage. »

    Charles Robin est essayiste. Dans la lignée du philosophe Jean-Claude Michéa, il formule une critique radicale de la société libérale et de la gauche libertaire, notamment dans deux ouvrages : Penser le libéralisme (2013) et La Gauche du Capital (2014). Il est également un contributeur régulier des revues Rébellion,Éléments et Perspectives libres. 
    PHILITT : Vous rejetez les Lumières car vous voyez en elles l’origine du libéralisme. Cependant, les Lumières ont aussi été une source d’inspiration pour les premiers socialistes, notamment Rousseau et Montesquieu. N’est-ce pas paradoxal ? 
    Charles Robin : Résumer mon propos sur la philosophie des Lumières et ses liens avec le libéralisme à une position de « rejet » me semble relever, pour le moins, du raccourci philosophique ! Le fait est que le libéralisme, tel qu’il s’est formalisé au cours de l’histoire moderne (et, plus particulièrement, au XVIIIe siècle), s’appuie essentiellement sur cette vision de l’Homme – défendue à l’époque par la plupart des penseurs des Lumières – comme d’un individu rationnel, dont le sens et la finalité ultimes de l’existence se réduiraient à la recherche de l’intérêt. Je vous renvoie, à ce sujet, aux textes de Locke et de Hume (deux figures majeures des Lumières britanniques) qui, dans leurs traités d’anthropologie philosophique, s’accordent à voir dans l’homme « cette chose pensante, sensible au plaisir et à la douleur, apte au bonheur ou au malheur et portant de ce fait intérêt à soi ». Or, c’est de cette définition de l’homme comme être naturellement mu par son égoïsme que le libéralisme entend partir (définition supposée reposer sur l’ « expérience » et l’ « observation des faits ») pour concevoir un modèle de société rendant possible la coexistence pacifique des individus concurrents. 
    C’est là qu’interviennent les deux grandes instances de régulation, parallèles et conjointes, du système libéral : le Droit, censé garantir la liberté de tous les citoyens dans le cadre de la loi (je vous rappelle ici que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 stipule que « la loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas ») ; et le Marché, censé résoudre mécaniquement l’antinomie des intérêts particuliers par un phénomène providentiel d’ « harmonisation spontanée » (je vous renvoie, sur ce point, aux textes fameux d’Adam Smith sur les vertus de la « main invisible » du Marché). On voit donc ici en quoi la philosophie des Lumières, en s’appuyant sur une vision de l’Homme comme être foncièrement « libre », « égoïste » et « rationnel » – aptitudes qu’il ne s’agit, du reste, aucunement de nier ou de minimiser –, a fourni aux théoriciens du libéralisme le matériau anthropologique à partir duquel le modèle d’une société libérale, c’est-à-dire d’une société qui fait de l’égoïsme des individus le moteur unique de son fonctionnement, allait pouvoir prospérer jusqu’à nos jours. Quant à votre remarque sur Rousseau et son apport dans la constitution de la pensée socialiste, je ne peux que vous rejoindre, dans la mesure où je reconnais moins dans l’auteur de L’Essai sur les sciences et les arts un philosophe des Lumières qu’un philosophe contre les Lumières (ses lignes sur la liberté et sur le désir lui vaudraient probablement, aujourd’hui, les plus violentes accusations de « totalitarisme », voire de « fascisme », de la part des descendants intellectuels d’un libéral comme Voltaire, son pire ennemi). 
    PHILITT : Rousseau ne s’inscrit donc pas, selon vous, dans le mouvement des Lumières ? 
    Charles Robin : En effet, contrairement aux Lumières – qui n’envisageaient la problématique de la liberté que du point de vue de l’individu – Rousseau, quant à lui, voyait essentiellement dans cette dernière une aspiration collective et un projet commun (ce en quoi il représente, selon moi, le dernier penseur véritable du problème politique). Je ne m’étendrai pas ici sur sa notion politique centrale d’ « intérêt général », qui ne pourra que heurter la sensibilité individualiste de tout libéral authentique, qui n’admet, par définition, que le bien-fondé et la toute-puissance du « droit privé ». Daniel Cohn-Bendit n’est-il pas celui qui nous a rappelé, récemment, que la démocratie consistait dans « la défense des minorités contre la majorité » ? Lorsque de telles insolences dialectiques se retrouvent permises, on n’ose à peine imaginer le sort qu’aurait réservé notre intelligentsia libérale à ce pauvre Rousseau ! 
    PHILITT : Selon vous, le libertarisme est, dès le départ, un élément constitutif du libéralisme. Mais peut-on vraiment mettre Proudhon, Bakounine et Kropotkine dans le même sac que Serge July et Daniel Cohn-Bendit ?
    Charles Robin : Il convient d’abord de s’entendre sur le sens des mots. Par l’adjectif « libertaire », j’entends caractériser le discours qui érige la « liberté individuelle » et le « droit privé » au rang de norme politique, sociale et culturelle suprême, et qui, partant, fait de la contestation de toutes les structures et de toutes les normes symboliques et collectives existantes un idéal anthropologique et un impératif pratique. Or, ce qu’il me semble important de noter, c’est que dès lors qu’on redéfinit la liberté comme le droit offert à l’individu de satisfaire sa tendance – supposée naturelle et inévitable – à poursuivre son intérêt et son désir, il est clair que le but atteint n’est pas ce que Marx nommait, à son époque, la « liberté réelle ». C’est, au contraire, la soumission grandissante des individus aux exigences capitalistes de « libération pulsionnelle » et de « satisfaction libidinale », en vue d’une extension indéfinie des sphères de la consommation. Soit l’exact antithèse de la conception des sages grecs de l’Antiquité, qui voyaient dans la liberté cette capacité proprement humaine à la retenue et à la « maîtrise des passions » (ce que les philosophes grecs appelaient la sophrosyne: la tempérance, et qu’ils opposaient à l’hybris : la démesure). On est donc loin, selon ce critère, de ce que notre cher Rousseau appelait, dans ses Lettres écrites de la montagne, un « état libre », dans lequel, disait-il, la liberté de chaque individu est subordonnée à la liberté du groupe ! 
    Philitt : C’est donc l’illusion de liberté de nos sociétés libérales que vous souhaitez dénoncer ? 
    Charles Robin : Oui, le philosophe Dany-Robert Dufour n’hésite d’ailleurs pas à parler, au sujet de cette culture « libertaire » du libéralisme, d’une nouvelle forme d’esclavage, en tant qu’elle fait de l’individu consentant (c’est-à-dire de celui qui a définitivement intériorisé l’idée que le droit et le désir devaient constituer l’unique moteur de tous ses agissements) le complice inconscient de sa propre servitude – celle de son souverain désir. Une servitude objective aux attentes du Marché vécue subjectivement comme une liberté et un droit (d’où l’urgence de réintroduire dans la réflexion philosophique le concept d’ « aliénation »), alors même qu’elle participe de la dépossession des sujets de leur dimension supra-matérielle, celle par laquelle nous pouvons accéder à la sphère, abstraite et immatérielle, du « don » et de la « gratuité » (vérifiable au fait, par exemple, qu’il puisse nous arriver d’agir sans rien attendre en retour). Difficile, dans ce contexte, de déceler une quelconque parenté philosophique entre un tel libéralisme libertaire (expression forgée par Michel Clouscard en 1973, pour lequel, au passage, Daniel Cohn-Bendit représentait déjà l’emblème incandescent), qui fait de l’atomisation des individus et de la promotion de l’idéologie du désir son armement idéologique privilégié, et le socialisme libertaire d’un Proudhon ou d’un Bakounine, qui voyaient dans le lien à autrui – le lien représentant, dans la doxa libérale, la marque caractéristique de la « dépendance » et de la « servitude » – la condition profonde de toute liberté réelle, puisqu’elle conditionne l’existence du groupe. Une idée que le NPA semble décidément avoir le plus grand mal à entendre… 
    PHILITT : Vous faites du NPA l’un des plus grands promoteurs actuels du capitalisme. Or, il s’agit également d’un parti fortement influencé par Daniel Bensaïd, un grand disciple de l’École de Francfort, et où on trouve encore aujourd’hui des intellectuels comme Michael Löwy. Votre analyse ne gagnerait-elle pas à être plus nuancée ?
    Charles Robin : Sans doute ! Mais, comme l’écrivait déjà Günther Anders, « s’il peut y avoir la moindre chance d’atteindre l’oreille de l’autre, ce n’est qu’en donnant le plus de tranchant possible à son propos ». On pourra toujours me reprocher certaines généralisations ou approximations – qui n’en fait pas ? Je réponds que toute théorisation est à ce prix. Or, au-delà des quelques exemples que vous me citez (auxquels, par ailleurs, je souscris en grande partie), je constate une tendance générale à l’œuvre dans le discours politique et « sociétal » du NPA, et des représentants de la « gauche libertaire » en général – dont, par exemple, le philosophe « hédoniste » Michel Onfray a longtemps fait partie –, que je tiens pour infiniment plus influente sur l’air du temps médiatique et le « débat public » (comme l’on doit dire de nos jours) que ne pourraient l’être les réflexions rigoureuses d’un théoricien du mouvement communiste révolutionnaire comme Daniel Bensaïd. Si je focalise mon attention critique sur le cas spécifique de cette « extrême gauche », c’est dans la mesure exacte où celle-ci symbolise, selon moi, le contresens idéologique moderne qui fait obstacle à toute approche pertinente (et, partant, à l’analyse qui en découle) de la question de la domination. En articulant sa lutte contre l’hégémonie capitaliste et l’injustice sociale à une disqualification systématique de toute notion de « norme », d’ « autorité » ou de « limite » (ces notions étant, bien entendu, à définir), l’extrême gauche s’interdit ainsi par avance de défendre les conditions symboliques et anthropologiques d’institution réelle d’une société juste et égalitaire, qui ne peut espérer s’édifier que sur la base d’un « monde commun » – ne serait-ce que celui des règles minimales de la morale commune et de la décence. 
    Pour le dire d’une manière simple, on ne peut à la fois s’élever contre la logique de marchandisation et de réification croissantes de l’existence humaine par le libéralisme triomphant (l’exploitation salariale, l’anéantissement des acquis sociaux, l’augmentation du coût de la vie) et encourager, dès que l’occasion s’en présente, la déliaison des individus de toutes les attaches symboliques, culturelles et morales qui empêchent, précisément, la réduction de l’existence humaine à la seule dimension matérielle du désir et de l’intérêt (comme l’œuvre radicale et cohérente du Marquis de Sade l’a brillamment illustré). Si l’on admet cette idée que le capitalisme ne peut espérer se maintenir qu’avec la participation des sujets qu’il englobe et asservit, on doit, du même coup, consentir à l’examen de ce qui, dans nos propres schémas d’action et de représentation, rend encore possible l’emprise sur notre économie, mais aussi sur nos vies, de la domination libérale. Ce qu’on appelle, communément, prendre le mal à sa racine. Et qu’aucun militant anticapitaliste authentique ne saurait, a priori, me reprocher !