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  • Les deux chiffres du jour

    • Le gouvernement tchadien révèle qu'environ « 40% des armes saisies par les forces armées du Tchad aux combattants de Boko Haram sont de fabrication française »
    • D'après une étude de la Brookings Institution, le français est la troisième langue la plus utilisée par les sympathisants de l'Etat islamique sur Twitter

    Louise Tudy

  • L'américanité ou l'Europe...

    Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Diego Fusaro, cueilli sur le site du Cercle Aristoteet consacré à la domination qu'exerce les États-Unis sur l'Europe. Professeur d'histoire de la philosophie à l'université de Milan et déjà auteur d'une dizaine d'essais, Diego Fusaro est considéré comme le principal disciple de Costanzo Preve, mort en 2013.

    L'américanité ou l'Europe

    Après la disparition des systèmes socialistes sous les décombres du Mur de Berlin (9 novembre 1989), et l’élimination subséquente de toute alternative politique digne de ce nom, l’ancien dilemme de Novalis« L’Europe ou la chrétienté »(de l’ouvrage du même titre) s’est  reconfiguré sous les traits d’une alternative perverse et macabre : celle de «l’américanité ou l’Europe ».

    La puissance sortie victorieuse de la Guerre froide a depuis lors renforcé ce processus délétère d’américanisation intégrale du « Vieux Continent », déjà entamé à partir de 1945. Cela s’est manifesté notamment dans la culture, non seulement celle de masse, avec l’américanisation de la musique populaire, mais aussi la culture scolaire, qui a subi toute une restructuration capitalistique de son logiciel, et qui s’est dès lors vu de plus en plus façonner sur le modèle entrepreneurial, selon la logique « dettes/crédits », faisant ainsi des professeurs desmanagers,et des étudiants des apprentis-consommateurs. Cela s’est également manifesté dans les politiques sociales, au travers de la démolition du système européen d’assistanat.

    De fait, dans l’histoire récente de l’Europe, de la chute du Mur jusqu’à l’implosion de l’Union soviétique (peut-être la plus grande tragicomédie géopolitique du XXe siècle), plusieurs événements successifs sont venus alimenter un plus vaste processus de substitution paradigmatique du modèle américain, fondé sur un capitalisme dépourvu de toute base éthique, au modèle européen, qui s’était lui constitué en haute lutte comme équilibre entre le capitalisme, leWelfarestateet de solides fondations axiologiques. Aujourd’hui, on voit l’Europe devenir de plus en plus un protectorat américain, les États européens étant aux États-Unis ce qu’étaient les satellites du pacte de Varsovie vis-à-vis de l’URSS et de sa ligne de conduite marxiste.

    Dernière manifestation en date de ce scénario scandaleux, la stupeur déclenchée il y a quelques temps lors des révélations sur les pratiques obscènes d’espionnage des États-Unis à l’égard de leurs prétendus « alliés » (dans les faits leurs subordonnés).  Mais en réalité, pourquoi tant de stupeur ? Est-ce une nouveauté que cette absence de relationinter pares  entre les États européens et les États-Unis ? Qu’y a-t-il d’exceptionnel à cela ? Fallait-il s’attendre à ce que l’Empire du Bien traitât l’Italie, l’Allemagne, et l’Espagne comme des États libres et égaux à lui ?

    La « Quatrième Guerre mondiale »[1] (selon le concept de Costanzo Preve, sur la séquence historique qui s’étend de 1991 à nos jours) a vu la puissance américaine systématiquement entrer en lutte contre les forces qui résistaient à sa domination ; et, aussi bien avec l’Irak en 1991 qu’avec la Libye en 2011, l’on a vu à chaque fois ses soi-disant « alliés » se retrouver acculés à servir leur maître en prenant activement part à ses agressions impérialistes. L’on songe ici à ce que Carl Schmitt écrivait déjà en son temps dansLa notion de politique(1927) :« Si, sous forme de sentence ou de quelque autre manière, un peuple se laisse prescrire par un étranger l’hostis (l’ennemi) qui doit être le sien, contre lequel il lui est permis ou interdit de combattre, c’est qu’alors il n’est plus un peuple politiquement libre, mais un peuple satellisé ou subordonné à un autre système politique ».Ces mots sont à l’image de l’Europe actuelle.

    Il apparaît chaque jour plus évident que cet État sorti vainqueur de la Guerre froide, qui œuvre aujourd’hui à la stigmatisation de toute contre-puissance se refusant à subir sa domination et sa vision du monde (elle se voit alors immédiatement condamnée commerogue State, « État voyou »), repose sur une culture impérialiste foncièrement incompatible avec la perspective d’un véritable rapport à l’Autre : qu’elle le présente sous les traits du « terrorisme » ou de la « dictature », ou qu’elle le range avec mépris dans le champ du« Rest of the world »,dans tous les cas, elle se refusea priorià lui accorder la moindre légitimité. Cette règle n’épargne pas les États Européens : dans l’horizon de l’idéologie impériale américaine, ces derniers ont le droit d’exister tout au plus comme protectorat de la Mère-Patrie.

    A cette caractéristique, que l’on retrouve dans presque toutes les formes d’impérialisme de l’Histoire, doit être rajoutée une autre : le facteur explicatif majeur que constitue en soi la prégnance aux États-Unis du protestantisme puritain d’origine vétérotestamentaire. Telle est l’idéologie qui alimente la « monarchie universelle » [2] américaine : sous sa caution, les Américains tendent naturellement à se concevoir comme le « Peuple élu », si ce n’est même comme la seule nation digne de ce nom, entraînant par là des conséquences désastreuses sur la vie internationale.

    « America stands as the world’s indispensable nation », pouvait-on entendre dans le discours de Bill Clinton du 20 janvier 1997. Si l’Amérique est la seule nation indispensable au monde, alors toutes les autres ne sont plus bonnes à exister que comme ses colonies, au mieux ses subordonnées.

    Porte-drapeau d’une « Special mission »qui lui aurait été assignée par Dieu, « l’Empire du Bien » étiquette immédiatement comme « terroristes » toutes les formes de résistance que peuvent lui opposer les peuples opprimés ou les États (de l’Iran à Cuba, en passant par la Corée du Nord jusqu’au Venezuela),  qui, malgré des contradictions internes parfois très lourdes, ne se plient pas au diktat de la mondialisation capitaliste. Par leur positionnement géostratégique courageux, ces derniers rappellent ainsi aux Européens que résister est encore possible (pour prendre à-rebours le titre du peu glorieuxbest-sellerde Walter Sitti :Résister ne sert à rien).

    Dans une opposition revendiquée aux chantres duPolitiquement correctet à nos éternels « repentis », toujours prompts à discréditer comme pure nostalgie la récupération des catégories de pensée à même de déceler les contradictions de notre temps, la revivification de la critique de l’impérialisme est aujourd’hui d’une importance vitale. Face aux stratégies manipulatoires de la propagande officielle, capable de déclarer à son gré telle ou telle perspective critique comme complètement dépassée, l’impérialisme est aujourd’hui plus vivant que jamais – et que, par son pouvoir d’adaptation, il se soit métamorphosé sous un nouveau visage, compatible avec l’idéologie mondialiste, n’y change rien – ; face à lui, la tendance à le disqualifier comme une catégorie politique désuète  révèle une volonté mal cachée d’anesthésier toute critique en faisant passer pour mort l’objet pourtant bien vivant sur lequel elle est censée s’exercer.

    Comme Voltaire en son temps, nous n’aurons de cesse de le répéter : il ne pourra y avoir de démocratie en Europe tant que son territoire sera sous l’emprise de bases militaires états-uniennes. Il ne pourra y avoir d’Europe sans souveraineté géopolitique. Il ne pourra y avoir d’Europe démocratique d’États libres et égaux tant que le « Vieux Continent » continuera d’exister comme simple protectorat d’une monarchie universelle, ou simple pion de l’Eurocratie en place. S’étonner qu’une telle affaire d’espionnage ait pu avoir lieu est un privilège de vierges effarouchées. Il faut, au contraire, s’appliquer à éliminer à la racine les conditions qui rendent possibles des scandales comme celui-ci.

    Diego Fusaro (Cercle Aristote, 26 février 2015)

    Notes :

    Texte original en italien :Diego Fusaro, « Americanità o Europa », Lo Spiffero, Pubblicato Lunedì 08 Luglio 2013.

    [1] Constanzo Preve,La Quatrième Guerre mondiale,éd. Astrée, 2008, trad. 2013. Disponible sur :http://www.editions-astree.fr/BC/Bon_de_commande_Preve.pdf

    [http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/03/03/l-americanite-ou-l-europe-5570647.html2] On se réfère ici à l’« Universal monarchie » mentionnée par Kant dans son Projet de paix perpétuelle (1795)

  • 100 médias russes interdits en Ukraine, Moscou dénonce une guerre de l’information

    Les retraits d'accréditation de100 médias russes par Kiev ont été qualifiés de «discrimination ouverte» en Russie. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, cela met en doute l'intérêt de l'Ukraine à mettre un terme pacifique à la crise.

    Une recommandation du Service de Sécurité d'Ukraine (SBU) publiée hier vise à priver 100 médias russe de leur accréditation à exercer leur activité dans le pays. Cette liste comprend TASSRossiya Segodnya et toutes les chaînes russes sauf Dozhd (chaîne connue pour son soutien à l'opposition en ) selon la porte-parole du service Elena Gouitlianskaïa. Les médias seront non-accrédités jusqu’à la fin du conflit ukrainien.

    «La décision tout à fait discriminatoire du parlement ukrainien de priver les médias russes d’accréditation gouvernementale s’inscrit dans la continuité d’une politique visant à débarrasser l’espace médiatique ukrainien de tout point de vue alternatif», a signalé le ministère russe des Affaires étrangères dans une déclaration la veille.

    Le ministère a ajouté qu’une telle décision intervient «en porte-à-faux avec les résolutions du sommet au format Normandie» et met en doute «l’intérêt de Kiev à la résolution pacifique du conflit».

    En savoir plus : les participants au sommet de Minsk ont réitéré leur soutien à l’accord du 12 février

    Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a informé samedi que le Kremlin touchera un mot à Kiev à ce sujet, soulignant «l’inadmissibilité de telles mesures». Il a aussi dit à TASS que Moscou ne répondra pas aux actions de Kiev en compromettant l'accès des médias ukrainiens à l'auditoire russe car «la Russie est un pays où l’activité des médias est régulée par la loi et où les journalistes russes et étrangers ont les mêmes droits d'obtenir des informations».

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  • La République contre les travailleurs (article paru dans L’Action Française 2000, 05 mars 2015)

    Le 2 mars 1791, l’Assemblée constituante abolissait les corporations, à travers le décret d’Allarde. Le 14 juin suivant, la loi Le Chapelier interdisait la reformation de toute coalition professionnelle. Ainsi s’ouvrit l’ère “Le Chapelier”, dans laquelle toute représentation professionnelle fut bannie, jusqu’à son abolition en 1884. Il s’agit d’une page méconnue et pourtant centrale de l’histoire de la Révolution, dont les héritiers répètent ad nauseam qu’elle fut faite au nom du peuple, n’a pas hésité à priver le monde du travail de structures séculaires qui organisaient sa défense tout en garantissant un contrôle de la production en termes de qualité.

    Ce triste anniversaire est une excellente occasion pour rappeler que Révolution, République et libéralisme sont un. Depuis le XIIIe siècle, l’artisanat et une partie de l’industrie se déployaient pour une large part dans le cadre corporatif. Une corporation réunissait l’ensemble des artisans d’un même métier de la même ville, selon une organisation hiérarchisée : maîtres, compagnons et apprentis. Ces métiers bénéficiaient d’un statut, accordé par le roi ou une municipalité, leur donnant une personnalité juridique, définissant leurs privilèges et leurs devoirs. Le respect de la règle du métier, la défense de celui-ci – face aux autorités et à la concurrence – et la formation des apprentis étaient la responsabilité des maîtres. La principale fonction de la corporation était de soumette ses membres à une stricte discipline professionnelle collective dans le but de fabriquer un produit de qualité au prix juste. Au XVIIIe siècle, les corporations mènent un combat désespéré contre la montée du capitalisme marchand. En effet, le grand combat des libéraux, tels Vincent de Gournay ou Turgot, a été, tout ce siècle durant, de détruire les corporations, au nom de la sacrosainte “liberté du travail”.

    L’avènement du libéralisme

    La Révolution, avènement du libéralisme, ne pouvait manquer de jeter à bas ces obstacles au libre marché, en privant au passage les travailleurs de structures pour se défendre. À travers le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier, se lit une volonté des nouveaux maîtres de la France d’empêcher les travailleurs de défendre leurs intérêts. L’État républicain naissant voit en effet dans les corporations un dangereux contre-pouvoir. Entre la défense de la liberté du travail et celle des salariés, la Révolution bourgeoise avait fait son choix. La République ne reconnaissant que les individus et l’État, sans intermédiaire, la liberté d’association, d’ailleurs absente de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, constituait une atteinte à la liberté individuelle. Ainsi, l’idéal du marché unifié autorégulateur, fondé sur l’offre et la demande et la libre concurrence entre producteurs, ne souffre aucun corps intermédiaire : il implique, au contraire, la liberté du marché, passant par l’universalisation des droits, l’uniformisation et la liquéfaction des sociétés. Il fallut donc supprimer toutes les barrières, d’où une lutte contre les privilèges, y compris ceux qui protégeaient certaines catégories populaires. Dans le même temps, le libre contrat devait devenir la base des rapports sociaux. La relation professionnelle devint un simple face à face sans arbitre, supposément égalitaire, entre le salarié et l’employeur. L’ouvrier devint suspect pour l’ordre public, comme l’illustra la mise en place du livret ouvrier, sous l’Empire (1803).

    Catholicisme social

    En réaction au régime “Le Chapelier”, dès le début du XIXe siècle, les milieux royalistes et catholiques proposèrent une alternative face à la paupérisation croissante des classes laborieuses. Ainsi naquit le catholicisme social, dans l’urgence de l’industrialisation galopante et de ses terribles conséquences sociales. Il déboucha sur une critique globale des structures sociales et économiques, des institutions et des mœurs du monde issu de 1789, dans un sens traditionnel, chrétien et corporatiste. Du fondateur de l’école sociale légitimiste, le vicomte Alban de Villeneuve-Bargemont, auteur d’une Économie politique chrétienne (1834), à Albert de Mun, en passant par René de la Tour du Pin ou encore Armand de Melun, Mgr Freppel, les milieux royalistes témoignèrent d’une sincère et constante volonté de protéger les travailleurs face au Capital libre. Cette lutte politique contre le libéralisme passa par la défense du dimanche chômé, la protection des femmes et l’interdiction du travail des enfants, la prévention contre les accidents du travail ou les aléas de la vie. Ce sont enfin ces catholiques sociaux qui furent les porteurs du principe corporatif à travers, entre autres mesures, la promotion du principe des retraites ouvrières et paysannes payées à partir de caisses corporatives autonomes. Nombre de leurs propositions essuyèrent le refus catégorique des républicains de gauche comme de droite, ou furent repoussées à l’après 1918.

    Proposer une alternative

    Aujourd’hui, la question corporative semble être passée au second plan ; cependant, la violence prédatrice du libéralisme n’a jamais été aussi visible. Alors que la non-civilisation libérale subit une nouvelle crise dont elle est coutumière, c’est à nous, nationalistes intégraux, qu’il convient de proposer une civilisation alternative, dont le socle reconnaîtrait la dimension organique de la société française : « Associons sans exception depuis les plus simples manœuvres, les suprêmes grands chefs, leurs collaborateurs de tous rangs, et, dans la vérité de la vie nationale, assurons-nous les occasions et les moyens de débattre l’ensemble et le détail de nos intérêts ! Cet organisme latéral doit devenir, soit aisément, soit difficilement, mais très sûrement, fraternel. Pourquoi pas ? L’Union du Syndicat est étroite et directe, elle le restera. Il peut y avoir une autre union large et durable aussi, comparable à ces unions territoriales qui rassemblent pauvres et riches, dirigeants et dirigés, dans le corps et le cœur d’une même patrie. Ce sera la Corporation. » (Charles Maurras, Mes Idées politiques, 1937)

    Charles Horace Action Française 2000

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-Republique-contre-les

  • Théâtre de criminels


    Quand Petro Porochenko remercie Bernard-Henri Lévy par laregledujeu

    Le 21 février 2015, le président ukrainien élu à la suite du coup d’État de Maïdan, Petro Porochenko, assistait à une représentation de la pièce de théâtre Hôtel Europe, écrite par Bernard-Henri Lévy (et déprogrammée en France faute de spectateurs). Le chef de l’État a ainsi pu remercier « Bernard » pour ses services, qui ont facilité à la fois le déclenchement d’une guerre civile en Ukraine et la diabolisation de Vladimir Poutine en Europe, accélérant du même coup la marche vers une troisième guerre mondiale. Chapeau, Bernard !

    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Eric Zemmour dénonce l’attitude intenable de la France à l’égard de la Syrie. Bachar ou l’Etat Islamique, il faut choisir…

  • Juppé tête de pont du PS

    Le projet des « salles de shoot » soutenu par Marisol Touraine depuis octobre 2014 devait être voté en début d’année 2015. Il est tombé aux oubliettes dans le cadre des discussions sans fins et en raison de l’opposition du corps médical. Le conflit s’est trouvé focalisé sur la fameuse question du tiers payant. Apparemment une majorité de Français est favorable à ne pas être obligée d’avancer le moindre centime pour les consultations et certains actes médicaux. L’abandon du tiers payant va sans nul doute transformer le contribuable en cochon de payant quand il faudra boucher le trou supplémentaire des consultations abusives « qui ne coûtent rien ».

    salle-de-shoot

    S’est aussi superposé une violente réaction des personnes habitants aux alentours de la Gare du Nord qui voyaient d’un mauvais œil l’installation d’un centre attirant un public de jeunes toxicomanes dont la nuisance est connue tant pour les particuliers que la société. Or qui se réveille sur le sujet… C’est le fameux Juppé qui ne réside certainement pas à Bordeaux dans le quartier Saint Pierre dont la réputation n’a jamais été excellente pour ne pas dire autre chose. Il espère qu’un cadre légal sera donné par la future loi de santé.

    Rappelons pour ceux qui l’ont oublié que c’est Juppé, alors qu’il était premier ministre, qui décida de diviser par deux le numerus clausus permettant l’entrée aux études médicales. Résultat, une pénurie d’un certain nombre de spécialités médicales dont notamment l’ophtalmologie, la rhumatologie, les chirurgiens, les obstétriciens, les allergologues, les cardiologues etc. Ceux qui ne le savent pas doivent remercier M. Juppé du fait qu’ils doivent attendre trois mois pour avoir un rendez-vous… Passons !

    Bref, Alain Juppé confirme que Bordeaux veut accueillir l’une des futures salles de consommation à moindre risque (SCMR) aussi appelées « salles de shoot ». Cela fera plaisir aux Bordelais quand ils comprendront les nuisances que cela entraîne. Cette affaire a donné lieu à de multiples controverses ; notamment en 2013, le Conseil d’Etat a estimé qu’il fallait une loi pour installer de tels établissements. Une tentative avait déjà été effectuée il y a plusieurs années : elle avait échoué. Les défenseurs de ces « salles de shoot » vantent la méthode en affirmant que dans le monde il en existe 90 ; ce qui en pratique ne peut être considéré comme une adhésion massive et mondiale au système. Le fait qu’il n’y en a qu’une en Suisse montre comme disait M. de la Palisse qu’il n’y en a pas deux. Apparemment à Bordeaux la lutte va être sévère.

    Mais le fond du problème se résume à une seule chose : les toxicomanes vont-ils pouvoir « bénéficier » de leur drogue favorite dans ces centres où ils seront aidés à se « shooter » ? Les discussions restent ouvertes sur le sujet. On en saura plus s’il est abordé dans le cadre de la loi Touraine.

    Ce qui est certain, c’est que Juppé marche dans les pas de la gauche, voire les précède. Il ne faut pas l’oublier….

    Jean-Pierre Dickès

    http://www.medias-presse.info/juppe-tete-de-pont-du-ps/27166

  • [Entretien exclusif] Charles Robin : “Mai 68 a permis la mutation du libéralisme en libéralisme-libertaire” (2/2)

    Venu de l’extrême gauche – de la LCR exactement – Charles Robin est l’un des esprits les plus vifs de cette jeune génération qui a transporté sa critique sociale du champ libertaire vers le camp de la résistance anti-libérale enracinée.

    Après plusieurs livres publiés en autoédition, il vient de signer aux éditions Krisis un remarquable ouvrage de synthèse sur la convergence libérale-libertaire qui a pris le contrôle de nos sociétés. Indispensable pour quiconque veut saisir les racines philosophiques de ce grand raz-de-marée qui souhaite gommer toutes les différences, les identités ; rompre toutes les filiations et les solidarités ancestrales, pour installer définitivement le règne du Même au service de la superclasse mondiale.

    Si l’on peut ne pas partager toutes les options de Charles Robin, sur l’importance secondaire des identités ethniques, religieuses et culturelles dans notre société française, on ne saurait se priver d’une telle synthèse, à mettre dans notre bibliothèque aux côtés des récents ouvrages d’Alain de Benoist ou Hervé Juvin.

    Propos recueillis par Pierre Saint-Servant

    Mai 1968 a été un formidable point de convergence de l’extrême gauche libertaire et du capitalisme américanisé. Au-delà des slogans et de l’imagerie d’Epinal, quelle est l’importance réelle de ces « événements » ?

    Dans son livre Néo-fascisme et idéologie du désir (1973), le philosophe Michel Clouscard décrivait les événements de Mai 68 comme une « contre-révolution ». Il voulait dire par là que ces événements avaient fourni au libéralisme l’occasion de sa mutation en une forme nouvelle, celle qu’il désigne sous le précieux concept de « libéralisme libertaire ».

    Ainsi, à l’esprit du capitalisme autoritaire et traditionaliste hérité du fordisme et du taylorisme (marqué par la parcellisation des tâches et la mécanisation de l’industrie) allait désormais succéder un nouvel esprit du capitalisme, orienté non plus sur la répression du désir et l’interdit (incarné par le producteur), mais sur sa libération et la permissivité (incarné par le consommateur). En confondant ainsi tragiquement lutte anticapitaliste et lutte anti-autoritariste, les acteurs de Mai 68 allaient ainsi apporter une caution « libertaire » (donc « moderne ») à l’exploitation capitaliste de la liberté et du désir individuels. L’hypersexualisation de nos sociétés contemporaines (pour ce qui concerne, du moins, la présentation médiatique des choses) est évidemment symptomatique de cette opportunité du « lâcher-prise » pulsionnel pour la domination marchande. En sollicitant en permanence la participation à la machine capitaliste de notre bas-ventre, on s’assurait ainsi – si j’ose dire – de maintenir le centre gravitationnel de notre manière d’être et de notre rapport au monde en-dessous de la ceinture. Une forme paradoxale de la domination, puisqu’elle tend à convertir tous nos désirs individuels en ressource énergétique au service de l’industrie de la consommation.

    Vous parlez d’économie libidinale pour caractériser l’étape d’extension du marché que nous connaissons actuellement. Que recouvre ce terme ?

    Pour bien comprendre cette idée, il est absolument nécessaire de rompre avec cette opinion courante qui voudrait que toute domination politique emprunte obligatoirement les voies de l’autoritarisme et de la « soustraction de jouissance ».

    En réalité, le libéralisme aura accompli cet exploit, inédit au regard de l’Histoire, d’avoir su articuler et tenir ensemble la plus complète des dominations avec la plus absolue – mais aussi la plus abstraite – des libertés pour les individus. Il aura suffi, pour ce faire, d’introduire méthodiquement dans nos esprits l’idée (héritée de la philosophie empiriste) que c’est dans la satisfaction de nos désirs pulsionnels que se manifeste le signe ultime de la liberté humaine.

    Une réduction de la liberté à la pulsion, quand les Anciens voyaient justement dans la « retenue » à l’égard de ses passions et de ses affects la forme accomplie de la liberté et de la sagesse. Camus disait : « Un homme, ça s’empêche ». Autrement dit, un être humain se définit d’abord par sa capacité à dire « non », à refuser, à résister. N’est-il pas significatif, à cet égard, que le verbe « succomber » désigne à la fois le fait de céder à la « tentation » et de « rendre l’âme » ? L’économie libidinale du capitalisme – c’est-à-dire la stimulation et l’exploitation de notre libido au profit des intérêts du Marché – débordant évidemment le seul cadre de l’industrie du sexe, puisqu’il conditionne désormais l’ensemble de notre rapport à la marchandise : une marchandise déifiée, sacralisée et fétichisée, par laquelle se manifeste le règne de l’Avoir et du Signe, qui s’édifie sur les décombres de l’Être et du Sens.

     

    Quelle dette a l’idéologie du marché envers les libertaires Bourdieu et Foucault ?

    Le dénominateur commun des travaux de Bourdieu et de Foucault réside dans leur prétention commune à mettre au jour les mécanismes de la domination, tout en participant, dans les faits, à leur assomption et à leur légitimation. Ainsi, Foucault – qui ne dissimulait pas sa fascination pour la « fièvre généreuse du délinquant » – contribua-t-il, par ses travaux, à entretenir la conception d’un système capitaliste répressif et prohibitif, dont la prison, l’école et l’hôpital représenteraient les structures d’exercice privilégiées. Un capitalisme répressif et anti-hédoniste qui appellerait comme réponse philosophique la promotion d’un individualisme permissif et jouisseur comme horizon pratique de toute émancipation. De même, en faisant de l’École le lieu d’exercice d’une « violence symbolique » à l’égard de l’élève, Bourdieu allait apporter une caution « philosophique » et « libertaire » à la destruction de l’enseignement du savoir critique comme arme effective d’émancipation et de libération à l’égard de l’ordre « bourgeois ». D’où le développement, ces dernières années, des méthodes d’apprentissage basées sur le principe de la « pédagogie différenciée », à partir duquel les élèves sont désormais invités à « construire » leur propre savoir, à l’encontre d’un enseignement traditionnel fondé sur l’instruction et la transmission, vues comme intrinsèquement oppressives et contraires à l’individualité créatrice de l’enfant. Ce qui se vérifie dans ce constat simple que jamais les connaissances élémentaires n’ont été si peu maîtrisées par les jeunes générations, alors même que le savoir n’a jamais été aussi disponible et accessible par tous, le développement récent des technologies de l’information et de la communication – au premier rang desquelles Internet – permettant de vérifier qu’il n’est nul besoin de restreindre l’accès au savoir pour obtenir que la population s’en détourne.

    Vous insistez sur le fait que la faillite de notre système éducatif ne doit rien au hasard. L’économie libidinale a-t-elle donc besoin de n’avoir face à elle que des individus déracinés et décérébrés, anomiques ?

    L’intérêt principal de ce que Michéa nomme, dans l’un de ses livres, l’ « enseignement de l’ignorance », est qu’il tend à produire des individus déliés et amputés d’une part considérable de leur être, à savoir l’intelligence critique.

    Qu’on le veuille ou non, l’enseignement « traditionnel » avait au moins cette supériorité sur l’enseignement « différencié » qu’il rendait possible l’accès de tous à une culture commune, à partir de laquelle seulement peut s’édifier un monde commun.

    La séparation des individus de cette sphère immatérielle et transcendante par excellence que représente le savoir (au motif, par exemple, que la connaissance du théorème de Pythagore ou des règles de la conjugaison du subjonctif n’aurait, de nos jours, pas la moindre « utilité ») est parfaitement emblématique, de ce point de vue, de l’entreprise d’élimination systématique de tout savoir qui ne déboucherait pas directement sur un « profit » objectivement mesurable. Ce faisant, on fabrique à la chaîne des individus auxquels on aura préalablement inculqué le mépris de la culture, favorisant ainsi leur réduction à l’état d’« atomes » sensibles, coupés de leur passé et de leurs origines, réceptacles passifs et intégralement disponibles aux sollicitations de la marchandise.

    Nous assistons à une accélération de l’extension du libéralisme : destruction de la famille traditionnelle, idéologie du genre, suppression de larges pans de l’enseignement de l’histoire, extension de la novlangue et de l’arsenal répressif contre ceux qui « pensent encore le réel ». Comment envisagez-vous les années à venir ?

    Une autre vertu de la dialectique hégélienne est qu’elle permet d’envisager tout processus historique d’aliénation et de dépossession de soi à grande échelle comme engendrant de lui-même sa propre réfutation. Pour le dire simplement, je pense que l’accélération actuelle des mesures de libéralisation entraînera d’elle-même l’amplification des réactions à son encontre. C’est ce qu’on commence à voir un peu partout, avec l’émergence et la constitution de groupes de réflexion et d’action pour lesquels il apparaît désormais évident que la destruction libérale du monde doit appeler des modalités de résistance organisées et structurées, c’est-à-dire plaçant au cœur de leur engagement la notion de « lien ». Bien qu’un tel chantier puisse être vu comme « utopique » au regard de l’extraordinaire avancement du projet libéral d’atomisation, je suis personnellement convaincu qu’une telle entreprise deréunification porte les germes de notre salut collectif. À condition que nous soyons capables de sortir de cette tyrannie de l’Ego, qui constitue, à n’en pas douter, l’arme d’oppression la plus redoutable – car la plus invisible – du Système.

    Retrouvez la première partie de l’entretien

    http://fr.novopress.info/183486/entretien-exclusif-charles-robin-mai-68-permis-mutation-du-liberalisme-en-liberalisme-libertaire-22/#more-183486

  • L'âme de la France est chrétienne

    Carl Lang dans Présent :

    7366935-11342659"Je crois que la France ne se réduit pas à la république, que les Français ne sont pas que des citoyens et que le peuple français est plus qu'une population. Nier le lien fondateur entre le trône et l'autel, par le baptême de Clovis, comme ciment de l'édifice national, est un contresens.

    Notre héritage national est naturel, culturel, historique mais aussi spirituel. La France n'est pas qu'un territoire et qu'un peuple, c'est aussi une âme. Et cette âme est chrétienne."  

    Philippe Carhon